Accueil>"Il ne faut pas hésiter à candidater beaucoup et à bien préparer ses entretiens !"

26.01.2022

"Il ne faut pas hésiter à candidater beaucoup et à bien préparer ses entretiens !"

Eve Aubisse
Eve Aubisse

Pouvez-vous nous décrire votre parcours universitaire et professionnel ?

J'ai fait toutes mes études à Sciences Po ! J'y suis entrée en 2013, directement après mon bac. J'ai ensuite suivi le cursus du collège universitaire, puis je suis entrée en master, à l'École des Affaires Publiques. Le droit viendra plus tard. J'ai en effet d'abord fait le master de Politiques Publiques de l'École des Affaires Publiques. En stage de fin d'études, en 2018, j'ai passé six mois au Conseil d'État.

Il existe, entre l'École des Affaires Publiques et l'École de droit, une passerelle, assez méconnue. Cette passerelle consiste à passer de l'École des Affaires Publiques à l'École de droit, au sein du master Droit économique spécialité Droit public économique. Cette passerelle est une belle opportunité : elle ne rajoute qu'un an au cursus, mais permet d'avoir une formation académique de juriste qui ouvre, notamment, l'inscription à l'examen du barreau.

J'ai bénéficié de cette passerelle en droit public, et c'est grâce à cela que j'ai pu m'inscrire à l'examen du barreau, que j'ai obtenu à la fin de mon année à l'École de droit, en 2019. J'ai ensuite étudié deux ans à l'école des avocats de Paris, l'EFB, et je suis aujourd'hui avocate depuis novembre 2021.

Au fil de mes expériences en stage, je me suis peu à peu spécialisée vers le droit de l'environnement et le droit de l'agriculture, par intérêt naturel pour ces deux secteurs. C'est aujourd'hui dans ces deux matières que j'exerce principalement.

QUELLES ONT ÉTÉ LES CONTRIBUTIONS DE VOTRE FORMATION À L'ÉCOLE DE DROIT ENVERS LA FONCTION QUE VOUS OCCUPEZ AUJOURD'HUI ?

Je n'ai été étudiante à l'École de droit qu'une année, et pourtant, c'est sûrement cette année-là qui est la plus déterminante pour ma vie professionnelle : sans elle, je n'aurais jamais pu être avocate ! En outre, j'ai vraiment beaucoup apprécié ce second master II, où nous étions une vingtaine d'étudiants soudés. Cela nous a beaucoup porté, notamment pour l'examen du barreau qui est une épreuve difficile. J'en garde en plus de très belles amitiés !

Ma formation à l'École de droit, et également la préparation du barreau, m'ont apporté de solides fondamentaux en droit public général mais m'ont également permis de découvrir des droits plus spécifiques, et notamment le droit de l'environnement. Aussi les cours en droit des obligations m'ont permis d'avoir une base théorique en droit privé, dont je me sers beaucoup aujourd'hui.

Je me souviens également de cours très pratiques qui nous permettaient de jouer des procès, avec la rédaction des écritures et les plaidoiries. C'était très formateur et cela m'a permis de ne pas être trop dépaysée en arrivant en cabinet - même si évidemment, le changement est toujours assez brutal.

Quelles sont les principales caractéristiques de votre travail actuel ?

J'ai la chance, dans mon travail au quotidien, d'avoir des missions très variées, entre des activités de conseil et de contentieux. Aujourd'hui, je passe beaucoup de temps derrière mon ordinateur à préparer des actes, des courriers, des présentations, des emails, des notes ... Tout ce qui est attendu d'une avocate, dont le métier est avant tout un métier rédactionnel. Toutefois, je suis aussi très souvent amenée à me déplacer pour des rendez-vous avec des clients, des rendez-vous de négociation ou encore des audiences. C'est la partie de mon travail que je préfère, même si elle génère beaucoup de stress ! Il y a également tout l'aspect concernant les recherches, qui permet notamment de mettre sur pied les stratégies que l'on décide de suivre. C'est très chronophage, et c'est je pense, le plus difficile et le plus intimidant, en tant que jeune avocate : réussir à prendre position sur une problématique juridique, la présenter à son associé, puis à son client, puis ensuite, la tenir et la défendre, contre vents et marées ... Sans perdre confiance en soi quand une position contraire est soutenue par l'adversaire - après tout, c'est le jeu.

J'ai la chance d'exercer sur deux secteurs, l'environnement et l'agriculture, qui me permettent d'avoir des dossiers à cheval sur plusieurs matières, en droit public et en droit privé. Au-delà de mes matières de prédilection, le droit public et de l'environnement, je suis amenée à m'intéresser au droit des sociétés, au droit rural, mais aussi au droit pénal, au droit civil et à sa procédure. J'adore cette diversité.

Quels conseils donneriez-vous à un.e jeune diplômé.e cherchant une première expérience professionnelle ?

Je conseillerais de bien se questionner sur le type d'expérience recherchée - concernant la structure d'accueil et les matières exercées notamment. De mon côté, je cherchais également un cabinet où j'allais pouvoir être avocate très rapidement, avec tout ce que ça implique : la participation à des audiences, de l'autonomie sur les dossiers mais de l'encadrement en même temps, pour être formée. C'est important, à mon sens, de savoir quel genre de professionnel on souhaite être. Je pense qu'il ne faut pas hésiter à candidater beaucoup et à bien préparer ses entretiens ! C'est ce qui m'a toujours réussi.

Quelle image attachez-vous à votre passage à l’École de droit ?

C'est pour moi l'année où j'ai trouvé ma vocation ! Une image ravie, donc.

Eve Aubisse, diplômée 2019 du master Droit économique, spécialité Droit public économique (DPE)