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10.05.2022

"Cultivez votre différence et soyez ambitieux !"

Capucine Baconnet et Charlotte Muller
Capucine Baconnet et Charlotte Muller

Pouvez-vous nous décrire votre parcours universitaire ?

Capucine : Après un baccalauréat littéraire, j’ai intégré le collège universitaire de Sciences Po en double cursus avec la Sorbonne (Paris IV) en Lettres modernes. Je me suis spécialisée en droit dès ma deuxième année à Sciences Po.

Ensuite, je suis partie en troisième année à l’École de droit du Trinity College à Dublin pour étudier la Common Law et suivre des cours de littérature anglaise. J’ai travaillé en parallèle de ce cursus comme interprète pour certains tribunaux et cabinets d’avocats irlandais. Cette expérience m’a permis d’appréhender de manière très concrète le système judiciaire irlandais et a renforcé mon envie d’exercer plus tard en tant qu’avocat.

Toutefois, j’ai pris conscience lors de cette année d’échange à l’étranger qu’il me manquait une solide formation en comptabilité et en gestion si je souhaitais devenir avocat d’affaires.

J’ai donc rejoint la première promotion du master joint Droit et Finance qui m’a permis de suivre en trois ans l’intégralité des matières fondamentales du master Droit économique et du master Finance et Stratégie de Sciences Po.

Après six années passées à Sciences Po, je viens d’intégrer en janvier 2022 l’École du barreau de Paris dans la perspective d’exercer en Droit des affaires et plus spécifiquement en Droit immobilier.

Charlotte : Après un baccalauréat scientifique, j’ai rejoint le programme euro-américain de Sciences Po sur le campus de Reims. J’ai ensuite poursuivi ma formation du collège universitaire par une année d’échange à Vancouver avec l’Université de Colombie Britannique (UBC). En parallèle, j’ai complété mon cursus par une licence en droit réalisée avec l’Université Paris-II Panthéon Assas en enseignement à distance. A la suite de ces trois premières années, j’ai intégré le master joint Droit et Finance dont j’ai été diplômée en 2021.

Dans le cadre de mon parcours, j’ai également eu la chance de réaliser différents stages en cabinets d’avocats avant d'être admise à l’examen d’entrée au Centre Régional de Formation Professionnelle des Avocats (CRFPA). Ainsi, je suis actuellement élève-avocate au sein de la promotion Richard Malka de l’École de formation professionnelle des barreaux de la cour d’appel de Paris (EFB) aux côtés de Capucine.

Pour quelles raisons avez-vous choisi le Master joint Droit et Finance proposé au sein de l’École de droit ?

Capucine et Charlotte : Sans (véritable !) surprise pour l’excellence de la formation, sa sélectivité, la petite taille du master (une douzaine de personnes environ) et la complémentarité des matières enseignées. Nous avons été séduites par la technicité des cours dispensés. Quand on crée une entreprise, il faut savoir construire un business plan qui soit viable et rédiger beaucoup de documentation juridique. Le master joint Droit et Finance nous permet de terminer Sciences Po en sachant faire les deux !

Après avoir effectué un double cursus au moment de notre licence à Sciences Po, respectivement en littérature avec la Sorbonne et en droit avec Assas, nous sommes convaincues de la pertinence de ces formations qui permettent de développer une grande plasticité intellectuelle. Le droit et la finance sont indispensables pour mener à bien tout projet quel qu'il soit. Maîtriser ces deux matières était un gage d’émancipation et d’indépendance pour l’avenir, nous exercerons peut-être plusieurs métiers dans notre vie !

Que vous apporte cette double formation ?

Capucine et Charlotte : Recevoir cette double formation présente avant tout un apport académique et technique certain. En effet, que l’on choisisse finalement d’inscrire son projet professionnel dans l’une ou l’autre de ces deux disciplines à l’issue du master joint, leur compréhension commune constitue un réel atout pour la suite. A titre d’exemple, le fait d’avoir suivi les enseignements du master Finance et Stratégie permet de mieux appréhender les opérations auxquelles nous sommes confrontées lors d’expériences en cabinets d’avocats.

Si l’apport académique du master joint est certain, la diversité des profils qui forment notre promotion apporte également une ouverture supplémentaire sur le monde professionnel dès lors que nous pouvons partager des retours d’expériences très différents entre étudiants. Notre promotion ne comprend en effet pas que des futurs avocats ! Certains se destinent à l’entrepreneuriat ou encore aux métiers de la finance en rejoignant des fonds d’investissement ainsi que des groupes corporate, par exemple. Cette diversité représente une réelle richesse pour tout étudiant, permettant de prendre du recul sur son propre parcours et d’affiner son projet professionnel tout au long de son cursus.

Quel est le cours qui vous a le plus marqué ?

Capucine et Charlotte : La question est épineuse, tant de professeurs et de matières nous ont marquées au cours de ces six ans à Sciences Po ! Si nous avons un socle commun d’enseignements obligatoires, chaque étudiant du master joint a la liberté d’élaborer son parcours grâce aux différents cours électifs proposés par l'École de droit. Autrement dit, l’offre académique permet de développer sa propre singularité au sein d’une même formation.

Capucine : En droit, je retiendrai particulièrement la préparation au Grand O par Nicolas Hervieu sur les droits et libertés fondamentales qui balayait des thèmes aussi variés que la protection des données personnelles, la liberté d’expression ou la fin de vie.

En finance, je garde un excellent souvenir du cours de l’entrepreneur Arnaud Laurent sur le modèle économique des startups.

Charlotte : Lors de ma dernière année de master, j’ai eu la chance de faire partie du programme Responsabilité et Innovation Sociale des Entreprises (RISE) de la Clinique de l’École de droit, permettant de suivre un enseignement extrêmement pratique portant sur les enjeux de gouvernance des entreprises dans un contexte où les normes réglementaires dans le domaine se multiplient. Animé par quatre professionnels aux expertises complémentaires, ce cours offre les clés de compréhension nécessaires pour envisager les sujets de RSE désormais ancrés dans le quotidien des entreprises.

Impliquant de nombreux intervenants aux profils très divers, cet enseignement aborde concrètement les mécanismes du droit positif permettant de mettre en œuvre une stratégie RSE. Conçu comme un lieu d’échanges, il incite au débat et permet d’analyser les forces et les faiblesses d’un environnement juridique qui se construit. En tant qu’étudiant, c’est extrêmement formateur d'être invité à autant confronter nos points de vue afin de définir les contours d’une matière en évolution.

Avec le Master joint, vous êtes-vous investies dans la vie universitaire de Sciences Po ?

Capucine : Je suis passionnée de gastronomie ! Je me suis donc particulièrement investie au sein du club d'œnologie de Sciences Po (In Vino Veritas) pour lequel j’ai co-organisé une à deux dégustations de vin par semaine et un concours de dégustation à l’aveugle chez Bollinger en Champagne.

Cet engagement m’a permis de pouvoir rencontrer des alumni de Sciences Po toutes générations confondues et de pouvoir partager cette passion avec des étudiants d'autres grandes écoles (Polytechnique, Assas, Dauphine, ESSEC, ENS, Cambridge, Oxford).

Charlotte : La richesse associative de Sciences Po représente une aventure humaine incroyable ! Même après le collège universitaire, je pense qu’il est essentiel de conserver de tels engagements, sources de rencontres marquantes mais aussi parfois de nouvelles ambitions personnelles.

Pour ma part, très attirée par le milieu entrepreneurial, j’ai notamment participé à l’organisation du Startup Weekend de Sciences Po en 2021. En tant que responsable de ce pôle au sein de We_Start (l’association de l’entrepreneuriat et du numérique de Sciences Po), j’avais principalement pour mission de définir la stratégie de l’événement avec l’ensemble de mon équipe. Bien qu’elle ait eu lieu en ligne, nous avons eu à cœur de maintenir cette édition, convaincus qu’il s’agissait d’un espace privilégié d’échanges et de rencontres pour les investisseurs et les entrepreneurs. Cet événement a été un véritable succès collectif, je suis très heureuse d’avoir eu l’opportunité d’y prendre part !

Quel est votre projet professionnel ?

Capucine et Charlotte : Entre nos débuts au sein du master joint et aujourd’hui, nos projets professionnels ont respectivement (beaucoup) évolué ! Si nous sommes toujours convaincues de vouloir rejoindre la profession d’avocats, les choix de spécialités dans lesquelles nous souhaitons exercer se sont construits tout au long du master.

Capucine : Après avoir suivi le cours de droit immobilier enseigné par l’avocat Erwan Le Douce-Bercot (avocat associé, Jones Day), j’ai pris conscience de la richesse de cette matière qui permet de faire aussi bien du contentieux que du transactionnel. Le droit immobilier est irrigué par toutes les matières du droit des affaires telles que le financement et le M&A, ainsi que par le droit public. Cette grande richesse m’a séduite !

J’étais hantée par le spectre de la spécialisation (syndrome extrêmement courant à Sciences Po !). Exercer en droit immobilier dans un cabinet d’avocats me permettra de continuer à cultiver mon profil généraliste.

Je suis impatiente d’exercer ce métier dans un premier temps de ma carrière mais je n’exclus rien pour la suite : enseignement, entrepreneuriat, direction juridique en entreprise !

Charlotte : Après l’EFB et dans la continuité de ma formation, je souhaite prêter serment afin d’exercer en droit des affaires et plus particulièrement sur des opérations de financement. Ce choix fait naturellement écho à ma formation au sein du master joint, au croisement du droit et de la finance.

En tant qu’avocat, une telle pratique transactionnelle requiert en effet une compréhension approfondie des enjeux opérationnels qui irriguent cette matière. La force du master joint est de nous avoir permis d’en appréhender les aspects non seulement juridiques par nos cours au sein de l’École de droit mais également financiers à travers le prisme des enseignements de l’École du management et de l’innovation, que ce soit en corporate finance ou en finance de marché.

Grâce à la diversité et à la technicité des cours que nous avons reçus, j’ai acquis une plus grande adaptabilité face aux problématiques que l’on rencontre sur des questions de financement, renforçant ma volonté de me spécialiser dans ce domaine.

Un conseil pour celles et ceux qui souhaiteraient rejoindre l'École de droit ?

Capucine et Charlotte : Foncez, cultivez votre différence et soyez ambitieux ! Devenir bilingue droit-finance en trois ans constitue sans aucun doute un sacré pari. La charge de travail est certes très importante mais quelle aventure humaine et intellectuelle !!

Par ailleurs, si vous êtes catastrophés à l’idée de ne pas savoir ce que vous voulez faire, c'est tout à fait normal ! Tout étudiant de Sciences Po est passé par là et sachez que l’offre des cours est suffisamment riche à l’École de droit pour découvrir de nombreuses matières avant de trouver sa voie. Et puis il y a ce supplément de culture par les sciences sociales que l’on ne trouve dans aucune autre école, profitez-en à 100% en prenant des cours qui sortent des sentiers battus.

Enfin, multipliez les expériences professionnelles dans des cabinets d’avocats résolument différents que ce soit par leur taille, leur nationalité et leurs matières de prédilection. C’est lors des stages que l’on apprend le mieux à se connaître.

Capucine Baconnet et Charlotte Muller, diplômées en 2021 du master joint Droit et Finance