26/05/2023
10:00 12:00

Événement en présentiel

Dans le cadre du séminaire PopAsiE, Populations asiatiques en Europe
Séminaire de recherche conjoint du CERI, de l'IFRAE et d'IrAsia

"Exil et mémoire : réfugiés et enfants de réfugiés cambodgiens en France"

Lieu : Salle S1, 2e étage, 28 rue des saints Pères, 75007 Paris

Intervenantes:
Kai Yan Ly, Inalco
Noémi Didu, IrAsia – Aix Marseille Université


Discussion :
Evelyne Ribert, chargée de recherche, CNRS / Laboratoire d’anthropologie critique interdisciplinaire (LAP-LACI)
 

 

Résumés:

Kai Yan Ly : "Reconstruire la mémoire du génocide cambogien : le devenir des enfants de réfugiés sino-cambodgiens à Paris"

La mémoire est un enjeu incontournable dans nos sociétés. Elle s'applique pleinement auprès des populations immigrées en France à travers leurs trajectoires migratoires dont certaines sont marquées par le bouleversement, le déracinement et la rupture. Le génocide perpétré par les Khmers rouges entre 1975 et 1979 au Cambodge a fait près de 2 millions de victimes. Parmi elles, se trouve la diaspora des Chinois du Cambodge dont celle des Teochew originaires de la région de Chaozhou en Chine méridionale. Les conflits indochinois sont à l'origine d'un déplacement de population sans précédent. Il a redistribué la présence des diasporas chinoises dans le monde. La France a accueilli des réfugiés en particulier dans le treizième arrondissement de Paris. Comment reconstituer la mémoire d'une expérience génocidaire ? Comment composer entre l'individuel et le collectif pour reconstruire les liens rompus par une émigration forcée ? Quelles traces restent chez les descendants ? A partir d'une enquête au sein de la diaspora des sino-cambodgiens de la seconde génération à Paris, les résultats mettent en avant l'existence de cadres indispensables à travers lesquels l'individu reconstruit la mémoire familiale. Ils montrent également comment cette expérience questionne plus largement leur identité et le besoin d'être représenté.
Bio : Kai Yan LY est diplômée d'un master de recherche en Études chinoises à l'Inalco. Ses recherches portent sur les questions de mémoire et de transmission du génocide perpétré par les Khmers rouges au Cambodge au sein de la diaspora des Chinois du Cambodge à Paris. Elle est membre du réseau de recherche Migrations asiatiques en France et membre associée au Projet PolAsie (Political participation of Asian Migrants and Their Descendants in France).

 

Noémi Didu : "Construction d'un espace social en exil. Un exemple de Cambodgiens en France"

Noémie Didu présentera les premiers résultats et des pistes de réflexion à partir d'une enquête de terrain en cours dans le cadre d'une thèse de doctorat en anthropologie. L'enquête de terrain multi-située se déploie entre la France et le Cambodge. Elle vise à appréhender de manière diachronique et synchronique la construction et le maintien d'un espace social transnational, d'une part par l'observation participante au sein d'une pagode cambodgienne en France et, d'autre part, par l'étude des circulations des personnes – notamment les moines bouddhistes - entre les deux pays mais aussi des images via les réseaux sociaux. Quel est le rôle joué par ces diverses circulations dans la transmission des savoirs et des récits, dans la perpétuation de valeurs et dans le renouvellement des catégories sociales ? La mémoire et l'histoire étant considérées ici comme des savoirs au sens large, il s'agit d'appréhender l’ancrage social qui les constitue et qui assure leur transmission mais aussi leur transformation.
Bio : Noemi DIDU est doctorante à l'Université d'Aix-Marseille (AMU), au sein du laboratoire IrAsia (CNRS-AMU). Ses recherches de thèse se situent à la croisée entre l'anthropologie sociale, l'anthropologie visuelle et l'anthropologie historique.
Page sur le carnet Hypothèse : https://nyantri.hypotheses.org/membres/noemi-didu

 


Responsables scientifiques : Ya-Han Chuang (Sciences Po CERI), Juan Du (CY Université et Ifrae Inalco), Hélène Le Bail (CNRS Sciences Po CERI et Ifrae Inalco)

Organisé par : CERI