Un año después del Paro Nacional, la herida aún sigue abierta / Un an après Paro Nacional, une plaie toujours béante

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 Un año después del Paro Nacional, la herida aún sigue abierta

Isidora Cubillos Ruiz para el OEC

Ha pasado un poco más de un año del Paro Nacional que emergió frente al descontento social causado por el manejo de la pandemia y las profundas desigualdades en el país. En un principio se iniciaron multitudinarias protestas a partir de la demanda de una nueva reforma tributaria, y al pasar el tiempo se fueron sumando otras reivindicaciones con respecto a la exigencia de cambios estructurales en la salud, las pensiones y la  mejora de la situación económica de los ciudadanos. En este contexto donde muchas personas salieron a manifestarse, miles fueron víctimas de la brutalidad policial vivida en estos espacios. Tan solo entre el 28 de abril y 15 de junio de 2021 se registraron 3486 casos de violencia policial, entre ellos detenciones arbitrarias, violencia física y sexual, violencia ocular y asesinatos.

Las posiciones de los candidatos que van liderando las encuestas frente a lo sucedido son divergentes. Por un lado, Petro ha sido uno de los principales políticos que se ha pronunciado a favor de estas protestas. Para el candidato, el Gobierno de Duque es responsable de la emergencia de estos movimientos sociales por su ineficacia política y su incapacidad de garantizar el bienestar de la población. Por otro lado, sectores de la derecha acusan a Petro y, de manera más general, a la izquierda de encabezar, instigar y financiar a unos  supuestos "vándalos" y a estructuras organizadas delincuenciales y terroristas. Por su parte, Federico Gutiérrez promete garantizar el derecho de manifestación. Sin embargo, él afirma también su voluntad de condenar los actos de violencia ilegítimos contra los espacios privados, que según su punto de vista perjudican la economía del país. Al mismo tiempo, no hace ninguna mención a la violencia policial que suele acontecer  durante las manifestaciones.

Cabe cuestionarse sobre el uso de la violencia estatal en Colombia. En efecto, el monopolio de la violencia legítima poseido por el Estado implica el deber de proteger a sus ciudadanos y garantizar su seguridad. Sin embargo, en este periodo, el derecho a la manifestación fue vulnerado, las fuerzas de seguridad cometieron acciones represivas y demostraron un uso desproporcionado de sus armas para atacar a los manifestantes y violar sus derechos humanos de manera sistemática. El director para las Américas de Human Rights Watch lo afirma: “no son incidentes aislados de agentes indisciplinados, sino el resultado de fallas estructurales profundas”. 

Estos hechos de violencia siguen siendo una de las mayores reivindicaciones a las que deben hacer frente los candidatos a la presidencia, ya que se debe considerar las demandas de justicia y la exigencia de reformas policiales por parte de la población a fin de garantizar la seguridad pública, respetando los derechos de los ciudadanos.





Un an après Paro Nacional, une plaie toujours béante

Isidora Cubillos Ruiz pour l'OEC


Un peu plus d'un an s'est écoulé depuis la grève nationale qui a éclaté en Colombie face au mécontentement social concernant la gestion de la pandémie et les profondes inégalités dans le pays. Au départ, les manifestations ont commencé par la demande d'une nouvelle réforme fiscale, et au fil du temps, d'autres revendications se sont ajoutées, telles que des changements structurels dans le domaine de la santé, des retraites et l'amélioration de la situation économique des citoyens. Dans ce contexte, où une part non négligeable de la population est sortie dans la rue pour manifester, des milliers de personnes ont été confrontées à la brutalité policière. Rien qu'entre le 28 avril et le 15 juin 2021, 3486 cas ont été recensés, d'arrestations arbitraires, de violences physiques et sexuelles, de violences oculaires et même de meurtres.


Face à ce bilan très lourd, une brèche s'est creusée entre les positions des candidats à la présidence qui sont en tête dans les sondages. D'un côté, Petro est reconnu comme l'un des principaux politiciens favorables à ces mobilisations sociales. Selon lui,  le gouvernement de Duque y tient d'ailleurs sa part de responsabilité au regard de son inefficacité politique à garantir le bien-être de la population. D'un autre côté, des secteurs de la droite accusent Petro, et plus généralement, la gauche, de diriger, d'inciter et de financer des "vandales" et des structures criminelles et terroristes organisées. Pour sa part, Federico Gutiérrez promet de garantir le droit de manifester, tout en affirmant sa volonté de condamner les actes de violence illégitime envers les espaces privés, au prétexte que ceux-ci nuisent à l'économie du pays. Il ne fait cependant aucune mention des violences policières qui ont lieu pendant les manifestations. 

 

Il est pertinent de s'interroger sur l'utilisation de la violence d'État en Colombie. En effet, le monopole de la violence légitime par l'État implique pour celui-ci le devoir de protéger ses citoyens et de garantir leur sécurité. Or, au  cours de cette période, le droit de manifester a été violé, les forces de sécurité ont commis des actions répressives et ont fait un usage disproportionné de leurs armes pour attaquer les manifestants et violer systématiquement leurs droits humains. Comme le déclare le directeur pour les Amériques de Human Rights Watch : "il ne s'agit pas d'incidents isolés commis par des agents indisciplinés, mais du résultat de failles structurelles profondes". Ces actes de violence continuent d'être l'une des principales revendications auxquelles doivent faire face les candidats à l'élection présidentielle, car de nombreux Colombiens réclament justice. Ils exigent aussi une réforme de la police, à même de garantir la sécurité publique  tout en respectant les droits des citoyens.

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