Normalización de las relaciones con Venezuela: El próximo desafío de la política exterior colombiana?

 

Normalización de las relaciones con Venezuela: El próximo desafío de la política exterior colombiana?

Eugenio Sánchez por OEC

 

El día miércoles 23 de marzo, el líder político colombiano Gustavo Petro oficialmente inscribió su candidatura presidencial. En esta ocasión, se refirió también a las relaciones con el gobierno venezolano. Para Petro la normalización de relaciones con el país vecino es un paso esencial. Esta postura representa una tendencia creciente en la campaña presidencial ya que varios candidatos han enfatizado la necesidad de cambio de la actual política exterior hacia Venezuela. 

La actualidad y urgencia del tema se ve aún más agravada por el nuevo informe de Human Rights Watch (HRW) sobre las operaciones del Ejército de Liberación Nacional (ELN) en la frontera con Venezuela, en conjunto con las fuerzas de seguridad venezolanas. Cabe recordar que la inseguridad en la frontera con Venezuela, causada entre otros factores por el conflicto entre grupos armados, es uno de los problemas más urgentes que enfrenta el gobierno colombiano. En lo que va del año 2022, asesinaron a varias decenas de personas  en esta zona. Es cierto que sin mejora de las relaciones entre los dos gobiernos será muy difícil lograr un avance en esta materia.

El informe de HRW muestra la multidimensionalidad del tema venezolano, que se vincula con cuestiones que van más allá de la diplomacia. Restablecer el diálogo entre los dos gobiernos (los dos países no mantienen relaciones diplomáticas desde el año 2019) será clave para encontrar una solución a la crisis migratoria. Según las estimaciones del Banco Mundial, desde el año 2015 más de 5 millones de venezolanos han abandonado su país, entre los cuales 1,7 millones de personas se han radicado en Colombia. La cooperación entre los dos gobiernos será entonces necesaria para poder coordinar el retorno de  por lo menos una parte de los venezolanos a su país, cuando la situación lo permita.

Además, la actual presión para un cambio de la política hacia Venezuela evidencia el fracaso de la estrategia que el presidente Duque ha mantenido hasta la fecha. Duque fue uno de los protagonistas regionales más involucrados en la presión internacional contra el gobierno de Maduro. Sin embargo, hasta ahora esta política no ha producido resultados fundamentales. Todos los puntos discutidos indican que la normalización de las relaciones entre Colombia y Venezuela será un paso provechoso para ambas partes. Aparte de Petro, que por ahora lidera las encuestas, Ingrid Betancourt y Sergio Fajardo también se mostraron favorables a la idea de dialogar, con el fin de llegar a una coordinación en varios de los problemas mencionados anteriormente.

Por otro lado, sería incorrecto concluir que un cambio sustancial en las relaciones entre Colombia y Venezuela es inevitable, ya que no todos los candidatos comparten la idea de abrir un diálogo con el gobierno de Maduro. Federico Gutiérrez, el segundo candidato con más intención de voto, descarta la idea de dialogar con Maduro. En el caso de que Gutiérrez salga electo, es muy probable que su línea de política exterior no traiga muchos cambios y sea en cierta medida una continuación de la política del actual presidente Iván Duque.

 

 


La normalisation des relations avec le Venezuela : le prochain défi de la Colombie en matière de politique étrangère ?

Eugenio Sánchez pour l'OEC

Trad. Alice Gagliano

 

Mercredi 23 mars, le leader politique colombien Gustavo Petro a enregistré officiellement sa candidature à l'élection présidentielle. À cette occasion, il a évoqué les relations avec le gouvernement vénézuélien. Pour M. Petro, la normalisation des relations avec le pays voisin est une étape essentielle. Cette position est de plus en plus entendue dans le cadre de la campagne présidentielle, plusieurs candidats soulignant la nécessité de faire évoluer la politique étrangère actuelle à l'égard du Vénézuela. 

L'urgence de la question est accentuée par les révélations de Human Rights Watch (HRW) de ce lundi 28 mars, concernant des opérations à la frontière entre la Colombie et le Vénézuela menées par des membres du groupe Ejército de Liberación Nacional (ELN) en collaboration avec les forces de sécurité vénézuéliennes. Il faut rappeler que l'insécurité à la frontière, causée entre autres par le conflit entre les groupes armés, est l'un des sujets les plus préoccupants à l’heure actuelle pour le gouvernement colombien. Depuis le début de l’année, on compte déjà plusieurs dizaines de personnes tuées dans cette région. Il est certain que sans une amélioration des relations entre les deux gouvernements, ce dossier ne pourra progresser.

Le rapport de HRW témoigne également du fait que la question vénézuélienne est un sujet multidimensionnel allant au-delà du seul volet diplomatique. Le rétablissement d’un dialogue entre les deux gouvernements, qui n'entretiennent plus de relations diplomatiques depuis 2019, est essentiel pour trouver une solution à la crise migratoire. Selon les estimations de la Banque Mondiale, depuis 2015, plus de 5 millions de Vénézuéliens ont quitté leur pays et 1,7 million se sont installés en Colombie. La coopération entre les deux gouvernements apparaît ainsi comme un prérequis pour envisager le retour d'une partie des Vénézuéliens dans leur pays.

En outre, la pression actuelle en faveur d'un changement de politique à l'égard du Venezuela est la preuve de l'échec de la stratégie maintenue jusqu'à présent par le Président actuel. Iván Duque fait partie des protagonistes régionaux les plus engagés dans les pressions internationales exercées contre le gouvernement Maduro. Cependant, cette politique n'a jusqu'à présent produit aucun résultat significatif. Tous les éléments évoqués indiquent d'ailleurs qu'une normalisation des relations entre la Colombie et le Venezuela serait bénéfique aux deux parties. Outre Petro, qui est actuellement en tête des sondages, Ingrid Betancourt et Sergio Fajardo se montrent également favorables à l'idée d'engager la discussion pour parvenir à coopérer avec le Vénézuela au sujet de problématiques communes.

En revanche, il ne faut pas en déduire qu'un changement substantiel des relations entre la Colombie et le Venezuela est inévitable, car les candidats ne sont pas tous du même avis. Federico Gutiérrez, qui arrive en deuxième position dans les sondages, est pour sa part opposé à l’ouverture d’un dialogue avec le gouvernement de Maduro. En cas d'élection de M. Gutiérrez, la politique étrangère colombienne n’évoluerait probablement qu’à la marge, s’inscrivant, dans une certaine mesure, dans la continuité de celle menée actuellement par Iván Duque.

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