Les lycées britanniques en Argentine, étude comparative avec le cas chilien.

Écrit par Claire Bénard ; Alice Martin-Prével ; Marie-Aimée Prost

De nos deux expériences précédentes, nous avons tiré plusieurs enseignements. D'une part, nous avons observé, compris et analysé les dynamiques communautaires que l'on retrouve de manière récurrente. D'autre part, nous avons pu mesurer l'ampleur des différences entre les villes et leur influence dans l'évolution des communautés européennes. La comparaison nous a ainsi permis d'éclairer d'une nouvelle lumière nos premières analyses et c'est pourquoi elle définira la dynamique du suivant article.

Les communautés britanniques de Valparaíso est de Buenos Aires sont en effet comparables en de nombreux points. Tout d'abord, les immigrants du Royaume-Uni sont arrivés avant la période de l'immigration massive et leur flux n'est pas aussi imposant que celui des italiens et des espagnols. Les chiffres sont parlants : entre 1895 et 1946 la capitale reçoit 1 476 725 italiens et presque 1 400 000 espagnols alors que les britanniques sont 19 525. Ils ne représentent donc qu'environ 1,1% des immigrés. Qu'ils aillent aux Chili ou en Argentine, les émigrants britanniques sont poussés par les mêmes raisons : l'ouverture au commerce international après l'indépendance qui leur permet de développer leurs firmes (notamment de transports ferroviaire et maritime) dans un jeune marché prometteur. Il s'agit donc d'immigrants plus qualifiés et, s'ils ne se notent pas par leur nombre, ils se font remarquer par leur contribution à la société qui les accueille. Ce sont eux qui introduisent le protestantisme dans des pays catholiques, ils y ont aussi apporté de nombreuses technologies - notamment le réseau ferroviaire - et la culture du sport, dont football qui s'est maintenant pleinement intégré aux idiosyncrasies nationales des terres d'accueil.

Les communautés britanniques du Chili et de l'Argentine ont aussi suivi des schémas d'organisation très comparables. Sans reporter ici la liste exhaustive des associations équivalentes dans les deux pays, quelques exemples seront assez révélateurs de la similarité entre les deux communautés au moment de leur arrivée. Comme dans les autres cas, les sociétés de bienfaisance sont les premières institutionnalisées. L'Hôpital Britannique de Buenos Aires, encore actif à l'heure actuelle, a connu un alter ego chilien en son temps. Toute suite après, les communautés construisent leurs institutions religieuses, une tâche facilitée par le cadre juridique argentin au contraire du Chili. L'une des signatures britanniques, le sport, se retrouve fortement présent en Argentine comme au Chili dans le cadre associatif de la communauté. Ainsi le Sporting Club de Valparaíso trouve-t-il de nombreux équivalents dans la capitale argentine et le Lawn Tennis Club chilien a même un homonyme argentin. On se souvient que la presse anglo-chilienne jouissait d'une forte reconnaissance, il en va de même en Argentine notamment avec The Herald, encore vendu dans les kiosques de la capitale. S'il n'y a jamais eu de siège physique d'une société récréative britannique à Valparaíso, les associations sociales et culturelles (la British Society ou la Saint Andrew's Society pour les écossais) sont tout de même importantes et se retrouvent aussi à Buenos Aires (où la Saint Andrew's Society of the River Plate est encore active). Enfin, lorsque la communauté est assez nombreuse et que le besoin d'éduquer les jeunes générations de descendants se fait sentir, les communautés anglos des deux pays fondent les institutions nécessaires.

Nous avons vu dans le cas chilien que les collèges constituent un terrain de recherche intéressant car ils assument la double responsabilité de transmettre une spécificité culturelle tout en formant des citoyens chilien ou argentin. C'est sur cette double dynamique que se basera l'analyse suivante.

Les établissements chiliens issus de l'immigration britannique se sont engagés sur un chemin intermédiaire entre la conservation de l'identité et la chilénisation. Ils continuent donc de transmettre un certain patrimoine culturel, par respect pour leurs fondateurs et pour l'origine de leur établissement mais cet héritage est surtout adapté aux enjeux du monde actuel. En quoi les établissements argentins suivent une voie similaire et en quoi ont-ils emprunté leur propre chemin à travers l'histoire ?

L'article explorera en deux parties le grand écart entre passé et avenir des établissements britanniques du Chili et de l'Argentine. En d'autres termes, il s'agira d'étudier la transmission de l'héritage et l'insertion des établissements scolaires dans les sociétés des deux pays.

I. Un œil vers le passé : préservation d'un patrimoine

  • Organisation du réseau de lycées bilingues

Sachant que la région de Valparaíso compte 4 lycées britanniques, on pouvait s'attendre à en trouver un nombre supérieur à Buenos Aires. C'est en effet le cas puisqu'on en trouve plus d'une quarantaine dans la province de Buenos Aires. Cependant, tous ne sont pas vraiment de tradition britannique malgré l'emphase qu'ils mettent sur l'apprentissage de l'anglais. La majorité des établissements ne sont pas une conséquence directe de l'arrivée des migrants. Les dates de fondation des collèges s'échelonnent en fait sur tout le siècle et les fondateurs peuvent être des anciens élèves d'autres lycées britanniques, des associations de parents d'élèves ou simplement un directeur saisissant la nécessité d'enseigner l'anglais de manière intensive. Cette situation est fort différente de celle du Chili car, à Valparaíso, les écoles qui mettent en exergue l'apprentissage de l'anglais sont aussi et seulement celles qui ont une origine liée à l'immigration.

L'ABSCH (Association of British Schools of Chile) s'impose comme la clef de voute du réseau d'écoles britanniques au Chili. Sans être une institution visant à la préservation de la culture et des traditions britanniques, elle joue ce rôle en regroupant les écoles issues de l'immigration, en leur donnant une orientation commune et en organisant des événements teintés de la culture anglaise. La ESSARP (English Speaking Scholastic Association of the River Plate) joue ce rôle fédérateur au sein du réseau argentin. Elle regroupe 21 membres officiels en plus de nombreuses écoles affiliées. En 1926, les directeurs des principales écoles bilingues de Buenos Aires se regroupent dans une association afin de favoriser les échanges au niveau pédagogique. A cette époque, il s'agissait plus de quelques réunions informelles au Club Anglais de la ville mais au cours du siècle son activité s'est étendue et institutionnalisée. L'ESSARP a maintenant une importance dans tout ce qui touche au bilinguisme dans la vie des collèges. Elle propose des formations de professeurs et sert d'intermédiaire pour l'organisation des examens internationaux (tels que le baccalauréat international ou les examens de Cambridge validant le niveau d'anglais des étudiants).

Même si la relation entre les écoles argentines semble un peu moins développée qu'au Chili, les écoles bilingues forment tout de même un cercle relativement fermé, uni par sa spécificité linguistique. L'ESSARP n'organise de fait aucun événement culturel lié à la Grande Bretagne mais son action reste empreinte des valeurs anglo-saxonnes. Par exemple, chaque année, des compétitions d'essais, de poésie ou encore de danse et musique écossaises rassemblent plusieurs écoles.

  • Conservation des valeurs traditionnellement britanniques

En Argentine, ce qui est vrai au sein du réseau est aussi valable à l'échelle de l'école. Les collèges ne célèbrent plus les événements liés au Royaume-Uni mais conservent certaines traditions et valeurs.

Ce qui frappe le plus, c'est l'importance accordée à la pratique du sport que l'on avait déjà noté au Chili. Quand Alexander Watson Hutton fonde la Buenos Aires English High School (BAEHS) il donne déjà une place de choix au sport qui, selon lui, permet de développer l'esprit d'équipe, la persévérance et le fairplay. Cette tradition se poursuit dans le collège qui ne perd pas l'occasion de rappeler que son fondateur fut aussi l'importateur du football en Argentine puisqu'il est le l'initiateur de l'AFA (Argentine Football Association) qui reste à l'heure actuelle la fédération de football argentin. Au collège San Andrés, la piscine dans l'école primaire et le gymnase flambant neuf dont le parquet rutilant est frappé du blason de l'école sont les témoins des moyens investis dans l'éducation physique et sportive. Les deux sports majeurs restent ceux traditionnellement pratiqués dans les établissements britanniques chiliens ou argentins : le hockey féminin et le rugby masculin.

La répartition des élèves dans différentes houses est une autre marque de fabrication britannique. Dans les petites classes, les uniformes de la Buenos Aires British High School sont différents selon la house d'appartenance de l'élève. On organise donc des tournois sportifs inter houses tout au long de l'année en plus des compétitions inter collèges. En cela, les collèges argentins sont aussi proches de la tradition britannique que les anglo-chiliens. En entrant dans la Mackay School on sent d'ailleurs une ambiance très similaire à celle du collège Saint Andrew's.

  • Des différences dans la conservation du patrimoine

Dans les paragraphes précédents nous avons mis en valeur certaines ressemblances entre les lycées chiliens et argentins. Néanmoins, ils diffèrent largement dans leur position face à la conservation et à la transmission du patrimoine.

Nous avions vu que le Royaume-Uni avait toujours une certaine importance, même moindre, dans la vie des lycées chiliens : les élèves de Saint Peter's épinglent à leurs vestes le traditionnel coquelicot en papier la semaine du 11 novembre, ceux du Saint Paul's chantent l'hymne britannique aux événements officiels etc. De plus, les lycées envoient une délégation pour les célébrations organisées par la communauté. Sans qu'il y ait une relation étroite entre les différentes institutions britanniques et les institutions scolaires, le consul a sa place dans le conseil d'administration du Mackay. On peut donc affirmer qu'il y a une collaboration.

Ces éléments ne sont pas aussi présents dans la vie des lycées argentins. Aucune date britannique n'est célébrée, on mentionne simplement la Saint André dans le collège éponyme. Dans ce même établissement la culture écossaise se retrouve à travers la pratique des danses et de la musique traditionnelles pour quelques événements. Ce lien culturel est pourtant assez fragile car le lycée n'est pas intégré dans le tissu associatif. La Saint Adrew's Society of the River Plate (association culturelle écossaise) est assez peu reliée au collège, en dehors des liens personnels qui peuvent s'établir car certains professeurs ou membres du collège sont aussi membres de la société. Dans le cas de la English High School, ces liens sont quasi inexistants. Pour le centenaire du dernier siège du collège, un événement a été organisé en collaboration avec la communauté écossaise mais ce travail ponctuel était plus un hommage au fondateur écossais du collège qu'une volonté de faire vivre la culture britannique dans le quotidien du collège.

Finalement, au Chili la transmission du patrimoine culturel se faisait à travers la survivance de certaines traditions dans la vie du collège, la volonté de commémorer le passé de l'institution et donc son origine britannique et l'intégration, plus ou moins faible, des lycées aux activités de la communauté. En Argentine, s'il y a parfois une collaboration entre les associations et les collèges, c'est surtout pour commémorer le passé de l'établissement. C'est surtout dans cette perspective que passe la transmission de son patrimoine culturel. Le Saint Andrew's a son histoire consignée dans plusieurs livres mais c'est sur l'initiative du Buenos Aires High School qu'il nous faut nous arrêter. Le collège contient en effet un musée de son histoire. C'est une petite salle dans laquelle se trouvent toutes sortes d'objets permettant de reconstituer l'histoire du collège, la biographie de son fondateur, l'évolution de l'institution depuis ses débuts. « Cela fait 5 ans que le musée existe mais c'est un travail de plus de 20 ans » nous confie l'actuelle directrice qui est partie en quête des témoins - humains et matériels - de ce passé.

La création de ce musée montre l'importance de l'histoire du lycée aux yeux de l'actuel bureau de direction mais il témoigne aussi de l'appartenance au passé de l'identité écossaise qu'avait pu cultiver Watson Hutton en son temps. La Buenos Aires English High School est dorénavant un établissement de renom tourné vers l'avenir et en ce sens, le collège Saint Andrew's n'est pas en reste.

II. L'adaptation au contexte actuel

  •  L'adaptation au cadre juridique: une visée internationale plus que britannique

Un élément majeur de l'évolution des établissements britanniques vers la perte de leur identité fut l'évolution du cadre juridique. Lorsqu'on demandait aux directeurs des lycées anglo-chiliens s'ils enseignaient quelque matière liée au Royaume Uni, ils répondaient tous que les exigences gouvernementales leur empêchaient de dispenser le double curriculum. Les lois éducatives argentines qui touchaient d'abord exclusivement l'éducation publique se sont elles aussi étendues aux institutions privées. Les programmes scolaires se sont donc tournés vers la formation de bons citoyens argentins, obligeant les directeurs à respecter certaines exigences de fond.

Le lycées Saint Adrew's et la Buenos Aires English High School ont choisi deux voies différentes pour respecter le minimum imposé par les autorités argentines mais continuer à avoir 50 % des cours en anglais. Il existe un programme bilingue, auquel Saint Andrew's a adhéré, qui permet de faire accepter une partie du programme en anglais par le ministère de l'éducation. Ainsi, le programme de mathématiques est fait en anglais et les professeurs n'ont pas besoin d'enseigner les notions en espagnol pour répondre aux obligations de l'Etat. En plus du cursus obligatoire du pays, un programme est élaboré en anglais à partir de ce qui se fait dans les pays anglophones en général.

La Buenos Aires English High School n'ayant plus de section « lycée », la directrice n'a pas souhaité candidater au programme qui convient surtout pour préparer les examens internationaux tels que l'IGCSE ou l'International Baccalauréat - dont les épreuves sont en anglais. Pour garder le bilinguisme, l'école est donc divisée en deux sections depuis 1934. Le directeur de la section hispanophone est en charge de faire respecter les obligations argentines, c'est aussi lui qui est le représentant de l'école pour tous les actes officiels. Le directeur de la section anglophone est plus libre puisqu'il ne reçoit aucun ordre de l'Etat. Les étudiants ont donc cours en espagnol le matin et en anglais l'après-midi et reçoivent un bulletin pour chacune des sections. Sur le fond, les programmes se croisent parfois mais ne se chevauchent pas. Estela A. Rueda explique « On fait des "sciences de l'environnement" par exemple. Cela rassemble de l'histoire, de la géographie, des sciences... Je veux qu'ils [les élèves] gagnent en fluidité en anglais et ce n'est pas en faisant des maths que tu gagnes cette fluidité donc je pense que cela ne vaut pas la peine de répéter le programme de maths, c'est seulement perturbant (car les Anglais font les divisions dans l'autre sens par exemple). »

Puisque les deux établissements dépassent les directives argentines, on peut se demander s'ils laissent ou non une place à l'histoire ou à la culture britannique. Là encore, la réponse est plutôt négative : « Ce n'est pas spécifiquement sur l'Ecosse, si nous avons un cours de géographie, de littérature, d'histoire... on peut parler de l'Ecosse. » On voit donc que l'origine écossaise de l'école n'influe pas sur le programme. Le seul point de rencontre entre l'histoire de l'école et le programme d'étude, c'est le cours de Sciences Sociales sur l'histoire de l'immigration qui est dispensé en primaire. Cela dénote, comme la création du musée, une position de spectateur face au phénomène migratoire à l'inverse des premières générations d'élèves qui en étaient actrices.

  • La place des lycées britanniques dans la société

S'adapter au contexte du pays ne signifie pas seulement s'adapter au cadre juridique mais aussi évoluer avec la société et les demandes du public fréquentant l'établissement. La Mackay School chilienne par exemple avait commencé comme Artizan School pour permettre aux fils des artisans, notamment du chemin de fer, de bénéficier d'un système éducatif. Un point d'honneur était mis à ce que tous les élèves, même les plus pauvres, aient leur place au sein de l'établissement. Au cours du siècle, la situation a évolué et maintenant, c'est un collège des plus réputés et corrélativement, des plus onéreux.

Cette dynamique est assez similaire en ce qui concerne le collège Saint Adrew's. A ces débuts, le collège n'avait aucune prétention à conquérir la société argentine. Il était fait pour éduquer la communauté dans les valeurs presbytériennes, ni plus, ni moins. C'est aujourd'hui le meilleur collège bilingue de la région (en compétition avec le Saint Georges de Quilmes) et d'après l'un des professeurs interviewé, il rassemble les élèves des plus hautes classes de la société argentine (« Parce que la communauté de l'école est très aisée, ils sont probablement parmi les 5% les plus riches de la société »). Cette transformation se traduit d'ailleurs par les déménagements successifs du lycée. L'établissement était auparavant dans la capitale, dans les quartiers où vivait la communauté britannique, il est maintenant à Olivos, au nord de la ville - banlieue résidentielle et aisée - et prévoit de se déplacer près de l'autoroute pour se rendre plus accessible à d'autres communes du riche Nord du Gran Buenos Aires.

La Buenos Aires English High School n'échappe pas à cette évolution. Elle avait été créée, comme l'écrit Watson Hutton dans un prospectus à l'inauguration de l'école, pour « fournir aux enfants anglophones du Rio de la Plata en général et de Buenos Aires en particulier une éducation de haut standard afin de leur éviter la nécessité de les envoyer en Grande Bretagne pour leur éducation ». Elle avait donc une visée explicitement communautaire. En gagnant en prestige, la BAEHS, comme les autres écoles, a perdu ce rôle pour s'ouvrir aux classes aisées étrangères ou porteñas. A ce mouvement s'ajoute la simple intégration des immigrés qui ne se dirigent plus systématiquement vers l'éducation de leur pays d'origine.

Ces dynamiques transparaissent dans les registres d'élèves : le tableau suivant présente l'origine des élèves de la Buenos Aires English High School (les données n'étaient pas disponibles pour le collège Saint Andrew's).

Années

Descendants britanniques

Non-descendants

Total d'élèves

% de descendants

1912

52

82

134

38,8

1937

58

131

189

30,7

1978

29

245

274

10,6

 La perte du caractère communautaire est une évolution logique que l'on avait déjà observée dans les lycées chiliens.

Origine des élèves de Cuarto Medio de la Mackay School 1958-1972-2002

Années

Descendants

Non-descendants

total

% de descendants

1958

5

8

13

38,5

1972

13

30

43

30,2

2002

12

127

139

8,6

 

Origine des élèves de Cuarto Medio de la Saint Peter's School (moyenne sur 2 années)

Années

Descendants

Non-descendants

total

% de descendants

1941-1942

6

1

7

85,7

1971-1972

6,5

20

26,5

24,5

2001-2002

4

20

24

16,7

 

On peut observer que dans la capitale argentine, l'intégration des écoles est plus rapide que dans le cas chilien. En effet, les tableaux chiliens vont jusqu'en 2002 alors que pour la BAEHS, les données de 2002 n'étaient déjà plus pertinentes car la présence d'un descendant britannique était plus le fruit du hasard que le reflet d'une quelconque dynamique communautaire ou d'un certain sentiment d'appartenance.

CONCLUSION :

En somme, on voit que les établissements issus de l'immigration britannique ont suivi des évolutions parallèles au Chili et en Argentine. Dans les deux pays l'éducation britannique conserve certaines valeurs, notamment celles de la compétition sportives, et un mode d'organisation similaire. Dans le rassemblement en réseau l'on trouve aussi une volonté de créer une dynamique commune à tous les établissements bilingues.

Toutefois, une différence est notable. Si les lycées chiliens transmettent un patrimoine - à travers certains actes de mémoire - tout en adaptant leur identité britannique aux enjeux du monde actuel, il semble qu'en Argentine les lycées se soient surtout concentrés sur ce deuxième objectif. Ce sont maintenant des lycées d'excellence qui se rappellent de leur origine mais se revendiquent plus bilingues que biculturels. Cette divergence de politique s'explique par une différence dans l'évolution de la demande du public concerné. Dans le port de Valparaíso, dont la population est moins nombreuse et les évolutions sociétales moins précipitées, l'identité britannique est mieux conservée et possède une plus grande valeur. A Buenos Aires, capitale dynamique et en constant changement, les liens communautaires sont plus difficile à entretenir. Les lycées ne valorisent donc pas autant leur identité britannique puisqu'elle intéresse moins le public. En revanche, dans la capitale qui rassemble l'élite social du pays, il y a une demande d'une éducation prestigieuse que l'on ne trouve pas autant à Valparaíso.

Enfin, il faut mentionner une différence historique dans l'évolution des communautés britanniques en Argentine et au Chili. En 1982, le Royame-Uni rentre en guerre contre l'Argentine pour défendre la souveraineté sur les îles Malouines - situées à 480 km des côtes argentines et peuplées de descendants de Britanniques. La guerre de Malouine a donc largement contribué à dissoudre la communauté anglo-argentine et par conséquent à faire oublier l'identité britannique des lycées.

BIBLIOGRAPHIE:

Livres:

ROMANELLI, C. San Andrés, imágenes de una historia, Buenos Aire, Asociación civil Club de exalumnos del San Andrés, 2007.

FERNANDEZ GOMEZ, Emilio Manual. Argentina: gesta británica, Buenos Aires, Lola, 1993.

BERK, J. Federico. Un siglo y medio después. Escuela escocesa San Andrés, Buenos Aires, 1988.

Interviews:

La culture britannique et la Buenos Aires English High School, (07/05/2011), Estela A. Rueda, directrice de la Buenos Aires English High School.

La culture britannique et le collège Saint Andrew's, (12/05/2011), Chris Stammers, Professeur d'anglais et de français depuis 30 ans au collège Saint Andrew's

La culture britannique dans l'école primaire Saint Adrew's, (19/05/2011) Caroline Ayling, directrice de l'école primaire du collège Saint Andrew's.

La place de l'histoire de l'immigration dans l'école primaire Saint Andrew's, (19/05/2011) Marita Macanepa, professeur de Sciences Sociales à l'école primaire Saint Adrew's

Sites Web:

A propos de la colonie britannique: http://www.revisionistas.com.ar/?p=6025

Site de l'ESSARP: http://www.essarp.org.ar/inicio/

Site du collège San Andrés: http://www.sanandres.esc.edu.ar/

Site de la BAEHS: http://www.baehs.com.ar/home.html

BIBLIO POMPIERS :

Sites web :

Site du corps de pompiers de Valparaíso

http://www.bomberosvalparaiso.cl/index_original.html

Sites des compagnies

Undecima Compañia « George Garland » : http://www.undecima.cl/

Sesta Compañia « Cristóforo Colombo » : http://www.sesta.cl

Quinta Compañia « Pompe France » : http://www.pompefrance.cl/

Octava Compañia de zapadores franco-chilenos : http://www.bomberosvalparaiso.cl/8va.html

Articles

FIGARI GALVEZ, Teresa. "El cuerpo de bomberos de Valparaíso, de lo pragmático a lo valórico", archivum año III, nº 4.

LAVABRE, Marie-Claire. "Usages et mésusages de la mémoire", http://www.ceri-sciencespo.com/publica/critique/article/ci07p48-57.pdf

Entretiens

La 8e compagnie, son fonctionnement et l'évolution de son identité (12/10/2010), Rene Arenda, volontaire dans la compagnie

La transmission du patrimoine britannique et la 11e compagnie (15/10/2010), Luis Gonzáles, capitaine de la compagnie George Garland

La transmission et exploitation du patrimoine français et la 5e compagnie (17/10/2010), Rodrigo Carcamo, Capitaine de la Pompe France

La conservation de l'identité italienne et la 8e compagnie (22/10/2010), Sebastián Ronconi, Capitaine de la Sesta Compagnia

__________________________

 Chiffres cité par Pierre VAYSSIERE dans L'Amérique Latine de 1860 à nos jours, ed hachette, 'carré histoire', 1999, Paris.

"Hace 5 años que existe el colegio pero es un trabajo de más de 20 años", entretien du 07/05/2011, Estela A. Rueda, directrice de la Buenos Aires English High School.

We're doing "environmental studies" for instance. That gathers history, geography, sciences... I want them to gain fluency in English and you don't get that fluency doing maths, that's only confusing (because the English do the division the way around for exemple)". Entretien du 07/05/2011, Estela A. Rueda, directrice de la Buenos Aires English High School.

« No es específicamente sobre Escocia, si tenemos una unidad de geografía, de literatura, de historia... podemos hablar de Escocia » Entretien du 19/05/2011 Caroline Ayling, directrice de l'école primaire Saint Andrew's.

« Because the school community is very well off, they are probably from the top 5% of the society » Entretien du 12/05/2011, Chris Stammers, Professeur d'anglais et de français au collège Saint Andrew's.

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