LA CAMPAÑA DE LAS ELECCIONES PRESIDENCIALES DE 2022: ¿PROMOVER LA IGUALDAD O LEGITIMAR LA VIOLENCIA? / Campagne présidentielle de 2022 : promouvoir l'égalité ou légitimer la violence ?

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LA CAMPAÑA DE LAS ELECCIONES PRESIDENCIALES DE 2022: ¿PROMOVER LA IGUALDAD O LEGITIMAR LA VIOLENCIA? 

 

Elin ROBERTS por el OEC

 

El artículo 13 de la Constitución Política de Colombia establece que “todas las personas nacen libres e iguales ante la ley, recibirán la misma protección y trato de las autoridades y gozarán de los mismos derechos, libertades y oportunidades sin ninguna discriminación por razones de sexo, raza, origen nacional o familiar, lengua, religión, opinión política o filosófica.”  A lo largo de la campaña presidencial, varios candidatos se han expresado sobre la promoción de la igualdad en Colombia. Para Francia Marquez, por ejemplo, uno de los objetivos del Pacto Histórico es el de “cerrar las brechas de inequidad y desigualdad” dentro del país.

 

Sin embargo, si miramos la campaña presidencial 2022, podríamos preguntarnos si promueve realmente la igualdad o si es más bien una plataforma por la cual se legitima la violencia. El 31 de marzo, la Misión de Observación Electoral de Colombia (MOE) ha sido crítica con la campaña, al señalar que “los discursos de odio racistas y sexistas (que) son legitimadores de la violencia”.  Además, se han escuchado discursos en los cuales se deslegitiman algunos candidatos, burlándose de supuestas enfermedades mentales. Lo hemos visto por ejemplo en el discurso del 17 de marzo, de Ingrid Betancourt, en el cual se burla del periodo depresivo de Gustavo Petro, y hace un dudoso paralelo con la enfermedad de Alzheimer. 

 

En esta campaña, los discursos de odio fluyen por todos lados: se nota especialmente en diferentes comentarios y publicaciones de personas públicas y dentro de la esfera política. Además, se trata de un fenómeno social significativo, amplificado por el uso generalizado de las redes sociales. En los últimos días, Francia Marquez ha sido víctima de comentarios racistas en twitter por parte de la cantante Marbelle que calificó a Gustavo Petro de "El Cacas" y a su futura vicepresidenta de "King Kong". A lo cual Francia Marquez contestó:

 "El racismo no solo hiere, sino también mata. El racismo no solo nos daña a nosotros, sino daña a quien lo expresa porque no se permite construir desde el amor y la diferencia. A @Marbelle30 le mando un abrazo ancestral para que se sane y construyamos desde la diferencia". 

Durante la campaña, Márquez ha sido deslegitimada por ser una mujer negra. De hecho, su perfil se destaca mucho en la esfera política Colombiana, no solo por el hecho de romper con los estereotipos raciales y sociales, pero también por sus vínculos muy fuertes con la sociedad civil y los movimientos sociales. Antes de ser candidata a las elecciones presidenciales, Francia Marquez ha sido líder comunitaria, abogada, activista ambiental y de derechos humanos. 

 

En el último Índice de Desigualdad de Género publicado por el Programa de las Naciones Unidas para el Desarrollo en 2019, Colombia ocupó el puesto 101 de 189 países. En las elecciones parlamentarias del 13 de marzo de 2022, sólo el 28,8% de los curules al Congreso fueron logrados por mujeres – eso es un gran crecimiento para Colombia, pero hay mucho trabajo por hacer todavía.

 

CONCLUSIÓN: Existe mucho odio en los discursos de esta campaña electoral, del racismo a la misoginia, pasando por estereotipos de salud mental, y se extiende a las redes sociales. Sin embargo, a pesar de la existencia del discurso de odio, se presentan también oportunidades de promover la igualdad y quizás tratar de cambiar la cara de la política colombiana.

 

 


Campagne présidentielle de 2022 : promouvoir l'égalité ou légitimer la violence ?

 

Elin ROBERTS pour l'OEC

Trad. Alice GAGLIANO

 

L'article 13 de la Constitution colombienne établit que “tous les individus naissent libres et égaux devant la loi, reçoivent la même protection et le même traitement de la part des autorités et jouissent des mêmes droits, libertés et opportunités, sans aucune discrimination fondée sur le sexe, la race, les origines nationales ou familiales, la langue, la religion, les opinions politiques ou philosophiques”. Tout au long de la campagne présidentielle, plusieurs candidats se sont exprimés au sujet de la promotion de l'égalité en Colombie. Pour Francia Márquez, l'un des objectifs du Pacto Histórico est de "combler les écarts d’inégalité et d'iniquité au sein du pays”.

 

Cependant, en regardant la campagne présidentielle de plus près, on est en droit de se demander si elle promeut réellement l'égalité ou si elle ne consiste pas davantage en une plateforme de légitimation de la violence. Le 31 mars, la Mission d'observation électorale (MOE) colombienne a formulé des critiques à l'égard de la campagne, signalant des "discours de haine racistes et sexistes (qui) légitiment la violence".  Ont été tenus aussi des discours visant à délégitimer certains candidats en se moquant de prétendues maladies mentales. Cela a été notamment le cas dans le discours d'Ingrid Betancourt du 17 mars, dans lequel elle a tourné en dérision la période dépressive de Gustavo Petro, faisant un parallèle douteux avec la maladie d'Alzheimer. 

 

Dans cette campagne, les discours de haine circulent abondamment. Ils sont particulièrement présents dans les différents commentaires et publications de personnalités publiques et dans la sphère politique. Il s'agit d'un phénomène sociétal significatif, amplifié par l'usage généralisé des réseaux sociaux. Ces derniers jours, Francia Marquez a été victime de commentaires racistes sur le réseau social Twitter de la part de la chanteuse Marbelle qui a surnommé Gustavo Petro "El Cacas" et sa future vice-présidente "King Kong". Ce à quoi Francia Marquez a répondu

"Le racisme ne fait pas que blesser, il tue aussi. Le racisme ne fait pas que nous nuire, il nuit aussi à ceux qui le profèrent, car il les empêche de se construire à partir de l'amour et de la différence. À @Marbelle30 j'envoie une étreinte ancestrale pour qu'elle panse ses blessures et que nous construisions à partir de la différence". 


Au cours de la campagne, Márquez a été la cible de nombreuses critiques fondées sur des arguments racistes et sexistes. De fait, son profil se distingue de celui de la majorité des politiciens en Colombie, non seulement dans la mesure où il rompt avec les stéréotypes sociaux, de genre et raciaux, mais aussi en raison des liens étroits qu'entretient la candidate avec la société civile et les mouvements sociaux. Avant de se présenter aux élections présidentielles, Francia Marquez a en effet été leader communautaire, avocate et militante pour l'environnement et les droits de l'homme - dans un pays où les représentants de la société civile sont régulièrement menacés et assassinés. 

 

Selon l’Indice d'inégalité de genre (IGG) du Programme des Nations unies pour le développement, la Colombie occupe la 101e place sur 189 pays en 2019. Lors des élections législatives du 13 mars 2022, 28,8 % des sièges du Congrès ont été remportés par des femmes. C'est une belle progression pour la Colombie, mais il reste encore fort à faire.

 

CONCLUSION : Les discours haineux sont très présents dans cette campagne électorale, du racisme à la misogynie en passant par les stéréotypes sur la santé mentale, et se diffusent rapidement et massivement via les réseaux sociaux. Toutefois, cette élection offre également un espace de discussion pour promouvoir l'égalité et peut-être pour tenter de changer la face de la politique, telle qu'elle a historiquement été pratiquée en Colombie.

 

 

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