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Le Fonds Bruno Latour

Un programme de recherche post-doctoral sur les transformations environnementales

Créé sous l’impulsion de Bruno Latour en 2022, le Fonds Bruno Latour "Un nouveau climat pour les sciences sociales" est un programme de recherche postdoctoral ambitieux hébergé à Sciences Po, dédié à l'étude des transformations environnementales et climatiques. Il s’agit d’un programme de recherche postdoctoral d’une ampleur inédite. 

Un programme d'envergure

La crise climatique et écologique implique une mobilisation collective sans précédent pour comprendre la complexité des phénomènes en cours, répondre au besoin de formation de professionnels de haut niveau et être force de propositions et de solutions face aux choix qui s’annoncent. Les discussions sur les questions d’écologie politique doivent nécessairement se fonder sur la  recherche fondamentale en sciences humaines et sociales, indispensable en complément des sciences exactes. Outre l’excellence scientifique, ce programme doit également contribuer à façonner les débats et les politiques liés aux enjeux environnementaux et climatiques.

L'héritage de Bruno Latour

Bruno Latour, professeur émérite à Sciences Po et initiateur du projet, a sans doute été l’un des intellectuels français les plus reconnus et honorés internationalement. Il a consacré une grande partie de sa carrière à la recherche sur les questions écologiques. Ses travaux ont influencé et continuent d'influencer la manière dont nous comprenons les enjeux environnementaux. Il a joué un rôle majeur dans le développement de la recherche à Sciences Po, notamment en initiant des projets innovants tels que le médialab, le double cursus en sciences et sciences sociales, le Master en arts politiques (SPEAP), le programme d'actions éco-responsables "Make it Work"et le programme FORCAAST. Peu avant son décès, il s’est personnellement impliqué dans l’élaboration du projet de Fonds qui porte désormais son nom.

Un effort inédit au service de la recherche fondamentale

Le Fonds Bruno Latour permet d’accueillir à Sciences Po une cohorte de dix jeunes chercheuses et chercheurs désireux de construire une initiative pluridisciplinaire sur la façon dont la crise climatique redessine l’ordre économique, social, juridique et politique contemporain, et sur la façon dont elle nous invite à reconsidérer notre histoire. Issus de diverses disciplines des sciences humaines et sociales, ils seront accueillis à Sciences Po pour une durée de trois ans (2023-2026). Le Fonds s’inscrit dans le cadre de l’Institut pour les Transformations environnementales de Sciences Po et complète les efforts de renforcement de la recherche, de l’enseignement et de la diffusion des savoirs sur cette thématique transversale. 

L'équipe

Co-dirigé par Pierre Charbonnier et Charlotte Halpern, tous deux chercheurs au Centre d'études européennes et de politique comparée à Sciences Po. Il bénéficie du soutien de Marie-Arzhelen Le Carrer, chargée de projets. 

Les lauréats du programme

En 2023, sur la base de deux appels à candidature internationaux, le Fonds Bruno Latour a recruté dix jeunes chercheurs postdoctoraux, qui ont rejoint l'un des onze centres de recherche de Sciences Po

Le comité de sélection du Fonds Bruno Latour, présidé par Pierre Charbonnier, (philosophe, CNRS, Centre d’études européennes et de politique comparée), était composé de Lucas Chancel (économiste, Centre de recherche sur les inégalités sociales), Sophie Dubuisson-Quellier (sociologue, CNRS, Centre de sociologie des organisations), Jérôme Gaillardet (géochimiste, Institut de physique du globe de Paris, Université Paris Cité), Charlotte Halpern (politiste, Centre d’études européennes et de politique comparée), Giacomo Parrinello (historien, Centre d’histoire), Alain Pottage (juriste, Département de droit), et Sandrine Revet (anthropologue, Centre de recherches internationales). Géraldine Pflieger (Université de Genève) a participé à la première vague de sélection.

Les chercheurs post-doctorants recrutés ont plusieurs missions : le déploiement de leurs projets de recherche et des publications scientifiques, la participation à la vie scientifique de leur unité de recherche et de l’initiative AIRE, une activité de formation, ainsi que la contribution à la diffusion des savoirs dans la cité à travers la production de supports de vulgarisation. 

Retrouvez ci-dessous les lauréates et lauréats de ce programme, choisis parmi des candidatures venues du monde entier.

Docteure en anthropologie, Pia Bailleul a étudié l’évolution historique des cadrages juridiques et sociaux des sols et des sous-sols au Groenland, ainsi que les enjeux politiques qui y sont associés.
Membre du Centre de recherches internationales (CERI), Pia consacre son projet de recherche à la façon dont on pourrait tout à la fois se servir de ressources naturelles et les préserver en étudiant la résilience climatique et l'industrie verte à partir du cas des métaux critiques au Groenland.

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Médecin spécialiste en maladies infectieuses et tropicales et docteure en épidémiologie et santé publique de l'Institut Pasteur de Paris, les recherches de Camille Besombes portent sur l’étude des maladies infectieuses émergentes à travers des approches One Health et Eco Health. Son travail de thèse a consisté en une approche pluridisciplinaire de type One Health du mpox en République Centrafricaine (projet AFRIPOX). Ses recherches en cours visent à explorer les racines écologiques et sociales des émergences infectieuses, dans les contextes équatoriaux coloniaux et post coloniaux et depuis différents territoires en France.

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Anthropologue, Inès Calvo, d'origine hispano-bolivienne, poursuit ses recherches sur les implications de l'extraction minière dans les relations que les humains entretiennent avec leur milieu environnant. Membre du Centre de recherches internationales (CERI), Inès Calvo se base sur les pratiques observées dans la région de La Guajira, au nord de la Colombie. 

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Professeur agrégé d’histoire et docteur, spécialiste des mouvements ouvriers, Bastien Cabot s’intéresse au rapport que le mouvement ouvrier et les organisations socialistes entretiennent vis-à-vis de la modernité industrielle et ses dégâts. Membre du Centre d'histoire, Bastin Cabot réalise un travail comparatif et international sur les réflexivités ouvrières de 1880 à 1980.

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Docteure en sociologie, d'origine biélorusse, Anastasiya Halauniova a étudié les perturbations majeures subies par les villes et leurs habitants dans des moments critiques tels que l'annexion d'un État ou les crises environnementales. Membre du Centre de sociologie des organisations (CSO), elle travaille à présent sur la reconstruction des villes dans l'Artique dans le contexte de la crise climatique.

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Avocat et titulaire d'un doctorat en anthropologie, Gustav Kalm, originaire d'Estonie, a étudié la reconfiguration des régimes politiques dans le cadre de l’extension transnationale de la protection des biens et des contrats. Membre de l'École de droit, il consacre ses nouvelles recherches à l'arbitrage fiscal et la justice distributive planétaire à partir du cas de la répartition des revenus miniers de l'extraction du fer en Afrique.

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Docteur en philosophie, d'origine hollandaise, Thomas Kayzel consacre ses recherches à l'histoire de l’idée d’une croissance économique illimitée. S'intéressant à ses origines, il s'intéresse notamment au fait que son apparition, au milieu du 19ème siècle, se situe à une époque où les chercheurs commençaient à comprendre les limites environnementales de l’économie. Membre du Centre d’études européennes et de politique comparée (CEE), il se penche aussi sur l'émergence de l'idée de décroissance.

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Docteure en économie, d'origine norvégienne, Oda Nedregard a jusqu'à présent étudié le fonctionnement des élites, des partis politiques et des votants. Membre du Département d'économie, Oda Nedregard consacre ses recherches actuelles à l'impact de la confiance envers les gouvernements sur l’élaboration des politiques publiques portant sur l'écologie. L'originalité de ses recherches consiste en l'utilisation du traitement automatique du langage naturel. 

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Docteure en géographie, Cassandre Rey-Thibault a travaillé sur les pratiques d'intégration des politiques de prévention des risques et les politiques de gestion de crise au niveau des territoires. Membre du Centre d’études européennes et de politique comparée (CEE), elle étudie à présent les limites de la gestion des risques induits par le dérèglement climatique dans les espaces urbains littoraux.

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Docteure en histoire, d'origine états-unienne, Emelyn s'intéresse en particulier à l'histoire de la consommation d'animaux et a étudié les facteurs à l'origine de la croissance de la consommation de poulet aux États-Unis et l'impact du déclin des espèces marines sur la production alimentaire et sa consommation. Membre du Centre d'histoire, son projet de recherche vise à comprendre comment le déclin, voire l'extinction, de certaines espèces ont modifié les habitudes alimentaires américaines, avec l'idée de participer à l'histoire du système alimentaire américain au travers de ce prisme.

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Les partenaires

Le Fonds Bruno Latour est soutenu par des partenaires tels que l'ADEME, la Caisse des Dépôts, BNP Paribas, la Fondation Daniel et Nina Carasso, Rothschild & Co, VINCI, VINCI Autoroutes et Leonard, impliqués dans le suivi des travaux des post-doctorants et ayant l'opportunité de participer aux événements liés au Fonds. 

Le Fonds Bruno Latour "Un nouveau climat pour les sciences sociales" représente un engagement fort de Sciences Po envers la recherche de pointe sur les transformations environnementales, tout en en poursuivant l'héritage intellectuel et les initiatives audacieuses de Bruno Latour au sein de l’établissement. Il renforce la position de Sciences Po en tant qu'acteur clé dans la compréhension et la résolution des défis environnementaux et climatiques. En favorisant la recherche fondamentale en écologie politique, ce Fonds contribuera à éclairer les transformations sociales nécessaires à la transition écologique.

 

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