22.04.2025
« Que la mal nommée grippe « espagnole », qui a fait entre le printemps 1918 et la seconde moitié de 1919 plusieurs dizaines de millions de morts à travers le monde, n’ait laissé presque aucune trace en art, voilà qui ne laisse pas d’étonner. C’est cette sorte de mystère, en forme de problème tenace pour l’historien de l’art, que se propose d’essayer de penser Thibault Boulvain, à partir du dernier tableau d’Egon Schiele, La Famille (Die Familie) (1918), un couple et son enfant saisis au bord de leur disparition. Ces quelques éléments de réflexion invitent également à s’interroger sur ce que l’on attend d’une image de la maladie, ou encore sur la résistance à l’interprétation qu’oppose une œuvre à qui l’on voudrait faire avouer ce qu’elle ignore peut-être. »
Thibault Boulvain est Assistant Professor en histoire de l'art à Sciences Po (Centre d’histoire). Il enseigne également à l'École du Louvre, où il dirige le séminaire de recherche « Artistes et monde méditerranéen, de 1940 à nos jours ».
L’art en sida. 1981-1997, issu de sa thèse de doctorat soutenue en 2017 à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, a paru en juin 2021 aux presses du réel (collection « Œuvres en sociétés »).