André Siegfried est né au Havre le 21 avril 1875. Il va faire ses études à Paris au lycée Condorcet, à l’École libre des Sciences politiques (ELSP) puis il prépare un doctorat en droit. Fils de Jules Siegfried - maire du Havre, député et sénateur de la Seine-Inférieure et ministre du Commerce dans le cabinet Alexandre Ribot, il est tenté par la politique, mais abandonne à la suite de quatre échecs aux élections législatives (dans les Basses-Alpes en 1902 et 1903, dans la 2e circonscription du Havre en 1906 et 1910). Durant la Première Guerre mondiale, il sert comme interprète dans l’armée britannique, puis occupe de 1920 à 1922 un poste à la direction du service économique de la section française de la Société des Nations (SDN).
Passionné par les voyages, il parcourt aussi bien le monde entier que les régions françaises et livre ses analyses dans les nombreuses notes et cartes qu'il a laissées.
Conférencier et professeur, il enseigne de 1900 à 1955 à l'École libre des sciences politiques qui devient l’Institut d’études politiques de Paris. Il publie de nombreux travaux qui lui valent la célébrité dont Le Tableau de la France de l’Ouest (Armand Colin, Paris, 1913) qui renouvelle profondément la science politique française. Il est pionnier dans l’étude de la géographie et de la cartographie électorales.
En 1932, il est élu à l'Académie des Sciences morales et politiques, où il succède à Gabriel Hanotaux. En 1933, il obtient la chaire de géographie économique et politique au Collège de France et assure une collaboration régulière au Figaro de 1934 jusqu'à sa mort. Élu à l'Académie française en octobre 1944, il devient le premier président de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP) en 1945.
Il décède le 28 mars 1959.