Geoffroy Maurice Albert Cady Roustand de Navacelle est né à Bordeaux le 6 mai 1918. Il est le second fils de Gaëtan Cady Roustand de Navacelle et d’Isaure de Madre. Cette dernière est la fille de la comtesse de Madre, née Marie de Coubertin, elle-même sœur aînée du baron Pierre de Coubertin.
Il commence à partir de 1936 des études de sciences à la Sorbonne, interrompues en 1939 afin de réaliser sa préparation militaire. Titulaire du brevet de pilote en 1936, il est pilote sur la base 103 de La Martinerie lorsque la France déclare la guerre à l’Allemagne nazie le 3 septembre 1939. Il rejoint en mars 1940 l’école de cavalerie de Saumur. Le 18 juin, les armées du IIIe Reich lancent une offensive sur Saumur afin de franchir la Loire et poursuivre leur avancée vers le sud de la France. Malgré la demande adressée à l’armée française par le maréchal Philippe Pétain de cesser les combats, les élèves de Saumur décident de rejoindre les éléments de l’armée française stationnés autour de la ville pour bloquer l’armée allemande. Geoffroy de Navacelle participe ainsi aux affrontements héroïques pour la défense de la Loire. Après les combats – qui voient la prise de Saumur, il est libre de rejoindre la zone libre. Geoffroy de Navacelle est décoré de la croix de guerre en juillet 1940.
Après l’armistice, Geoffroy de Navacelle est en 1943 membre de la Défense passive de la préfecture de Nevers, ce qui lui permet d'échapper au Service du Travail obligatoire et donc à la déportation en Allemagne. À la fin de l'année 1943, il obtient un poste à Vichy.
Durant ces mois au sein de la capitale de l’État français, Geoffroy de Navacelle mène des activités de résistance en effectuant du renseignement clandestin. Il abandonne ses fonctions avec l’effondrement du régime de Pétain durant l’été 1944 et rejoint Angers où il devient membre de la sécurité militaire.
Après la Libération, Geoffroy de Navacelle s'essaye à la libre entreprise, avant de rejoindre General Motors France, comme responsable du marketing, et enfin la Compagnie française des pétroles, il prend sa retraite en 1983. Il épouse, le 8 septembre 1945, Anne de Rufs de Lavison, avec laquelle il a quatre enfants.
À la suite du centenaire de la naissance de Pierre de Coubertin – célébré avec un an de retard en 1964 et auquel participe la fille du baron, Renée de Coubertin, Geoffroy de Navacelle débute à partir de la fin des années 1960 une très importante activité en faveur de la promotion et de la connaissance de l’œuvre de son grand-oncle. Il entre ainsi au Comité français Pierre de Coubertin.
Dans les années 1960, Geoffroy de Navacelle, à la demande de sa mère, et avec l’aide de son oncle Maurice de Madre, rachète le château de Mirville, vendu par les Coubertin en 1931. Le domaine devient par la suite le théâtre de nombreux événements olympiques ou en lien avec l'olympisme, tels que le centenaire de 1964, l’accueil de la flamme olympique le 28 décembre 1991 ou bien des réceptions comme celle donnée durant le congrès du Havre en 1997. Geoffroy de Navacelle est l'un des fondateurs du Comité international Pierre de Coubertin (CIPC), institution établie en 1975. Trois ans plus tard, il accède à sa présidence. Pendant les treize années au cours desquelles il exerce ce poste, il développe l'assise du CIPC par ses relations, notamment avec Juan Antonio Samaranch, président du CIO de 1980 à 2001. Geoffroy de Navacelle permet ainsi au CIPC d'être reconnu par Lausanne comme une organisation olympique d'importance. Par ailleurs, il est invité à participer aux cérémonies olympiques des Jeux d’Atlanta (États-Unis d’Amérique) en 1996 ou de Nagano (Japon) en 1998.
Geoffroy de Navacelle s'engage également dans d'autres organismes comme le Comité international pour le Fair-play. Il est décoré le 2 octobre 1987 de l'ordre olympique en reconnaissance de son œuvre. Conférencier et historien, il publie en 1986 les Textes choisis de Pierre de Coubertin (Zurich, Weidmann, 1986). Il a été décoré de la Légion d'honneur ainsi que de l'Ordre national du Mérite.
Geoffroy de Navacelle se retire de la présidence du CIPC en 1992 et reçoit alors le titre de président d'honneur. Il décède le 5 mai 2015 à Versailles.