Accueil>« Reshaping cities » : un tour du monde des alumni du Master Cycle d’urbanisme
07.07.2025
« Reshaping cities » : un tour du monde des alumni du Master Cycle d’urbanisme

Clément Maucourt, diplômé en 2024 du Master Cycle d’urbanisme, a choisi une voie originale après l’obtention de son diplôme : partir à la rencontre d’anciens élèves du master, aujourd’hui professionnels de la ville aux quatre coins du monde. À travers ce projet baptisé Reshaping Cities, il explore pendant un an des territoires, des pratiques urbaines, des trajectoires professionnelles — autant d’occasions de mieux comprendre les manières de « faire la ville » ailleurs. Dans cette interview, il revient sur les origines de son projet, les rencontres qui l’ont marqué et nous parle de ses prochaines destinations.
Peux-tu nous raconter comment est née l’idée de ce tour du monde des Cyclistes ?
Ce projet est né par déclics successifs, avec des soutiens précieux et une envie profonde de découverte. À 23 ans, lorsque j’étais étudiant au Cycle d’urbanisme, mon tout premier vol m’avait conduit à Naples, dans le cadre du voyage d’études du master. J’y avais découvert une ville faisant face à la décroissance et toutefois pleine d’initiatives. Puis à Montréal, en stage au gouvernement, en solitaire de l’autre côté de l’Atlantique, ma curiosité pour découvrir et documenter d’autres contextes et d’autres façons de faire la ville s’était affirmée : avec l’envie de réaliser un voyage utile, un socle de productions - pas pour faire du tourisme. En prenant conscience de la richesse du réseau d’alumni du Cycle, j’ai imaginé un tour du monde de l’urbanisme, pendant une année, à leur rencontre et à celle de tous ceux qui transforment la ville, partout. L’École urbaine et l’association Sciences Po Urba m’ont soutenu dans l’identification des profils, la labellisation et la valorisation du projet. Pour l’autofinancer, j’ai lancé une activité de conseil à distance - indépendante de cette initiative.

Quel est l’objectif de ton voyage ? Que souhaites-tu comprendre ou transmettre à travers cette démarche ?
Offrir une approche plus sensible et plus accessible de l’urbanisme, en valorisant les récits de vie de celles et ceux qui le pratiquent : là est bien mon intention. Je veux comprendre comment leurs parcours, leurs doutes et leurs convictions orientent leur manière d’agir sur la ville. Dans un monde en profonde transformation, je m’intéresse à la façon dont nos espaces se régénèrent (et ai ainsi nommé ce projet Reshaping Cities Initiative). Non pas en dressant une revue technique globale des pratiques d’urbanismes (ce serait illusoire), mais en transmettant le plaisir du voyage, celui de la rencontre et en donnant à voir autrement les territoires en mutation. À travers le podcast “un tour du monde de nos villes”, des carnets de voyage écrits sur la route, des reportages photo et des documentaires vidéos, je cherche à rendre l’urbanisme plus humain, plus vivant et profondément ancré dans les voix des faiseurs qui le réinventent.
Quelle(s) rencontre(s) t’ont particulièrement marqué ?
Avec Valeria de l’ONU-Habitat, en Patagonie argentine, j’ai saisi les limites des bonnes volontés institutionnelles face à la puissance des géants privés dans des villes-pivots de l’industrie pétrolière comme Añelo. Avec Carole, alumni à Santiago, qui m’a partagée sa pensée de la ville depuis ses marges et ses interstices ; une approche lente et située, qui a résonné avec ma propre conviction que les récits les plus féconds naissent dans les zones de rencontres, dans les bords. À Lima, Rosa, surprise qu’un urbaniste s’intéresse à son parcours de vie, m’a permis de comprendre son engagement pour la ville, depuis son enfance dans un camp amazonien jusqu’à son poste au gouvernement, en passant par sa formation à Séoul : où comment la vie peut forger des carrières d’urbaniste ! Et à Quito, Anselmo m’a fait découvrir comment l’expertise française peut s’exporter avec justesse, sans imposer de modèle, en m’ouvrant les portes de son bureau à l’AFD. Ces voix-là, parmi tant d’autres, ont nourri ma conviction que le récit est une clé pour comprendre, agir et transmettre la ville.

Est-ce que ce projet change ta manière de voir la ville et ton métier ?
Oui, profondément. Il m’apprend à écouter. Pas seulement les territoires, mais celles et ceux qui les dessinent, les vivent et les redessinent. Il me rappelle que la ville est un incroyable millefeuille d’usages, d’ambitions, d’échelles et de décisions… mais aussi de contraintes. Ce projet renforce ma conviction que les modèles urbains ne s’exportent pas : il faut situer, comprendre localement et agir en contexte. Je ne deviens pas pour autant un professeur, mais j’apprends à mettre en récit les témoignages des engagés dans les transitions de nos villes. Partout, les mêmes questions reviennent – mais les réponses, elles, doivent toujours être locales, sensibles et singulières.
Quelles sont tes prochaines destinations et où peut-on te suivre dans ton aventure ?
J’ai réalisé un premier tour de l’Amérique du Sud depuis mars dernier, en partant du Brésil, en descendant vers l’Argentine et le Chili pour ensuite remonter jusqu’à la Colombie. Ce mois-ci, je partirai en Afrique pour y rester jusqu’en septembre, en me rendant notamment en Égypte, au Kenya et en Afrique du Sud. Puis viendra l’Asie jusqu’en février 2026, avec entre autres l’Inde, la Chine et le Japon. Je terminerai mon itinéraire en Océanie, jusqu’en avril, avec principalement l’Australie. Je rencontre, en plus des alumni, des profils très variés : étudiants, chercheurs, acteurs privés de l’aménagement, autorités locales et nationales, collectifs citoyens, indépendants et organisations internationales… tous reliés à la fabrique urbaine. On peut suivre l’initiative sur LinkedIn et Instagram (Reshaping Cities Initiative), et écouter le podcast “Un tour du monde de nos villes” sur Spotify, Deezer et SoundCloud. Une chaîne YouTube et un site dédié verront bientôt le jour - j’y travaille !
Ce tour du monde, c’est un voyage qui connecte. Les lieux, les récits et les pratiques. Mais surtout les personnes qui, partout, repensent la ville à partir de leur réalité.

Ecoutez “Un tour du monde de nos villes” sur :
Portes Ouvertes Masters virtuelles en octobre 2025

Le 18 octobre 2025 : découvrez nos 30 masters et échangez avec les équipes et les étudiants de nos 8 Écoles professionnelles.