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16.05.2023

Recherche et compétition internationale : un double défi en urbanisme ?

MATINÉE D'ÉTUDES 

JEUDI 25 MAI, 2023 | 8h45-13h

Sciences Po, Amphithéatre Jeannie de Clarens,
27 rue Saint-Guillaume, 75007 Paris

Co-organisée par le Centre d'études européennes et de politique comparée, l'École Urbaine de Sciences Po, APERAU et AUF

Inscription obligatoire

La carrière académique devient de plus en plus complexe et compétitive, et ce n'est pas un hasard si seule une partie des doctorants parvient à s'assurer une entrée pérenne à l'université. De plus en plus, les nouveaux docteurs en urbanisme trouvent un emploi intéressant dans la recherche appliquée ou dans les bureaux de consultants. La recherche française dans ce domaine réussit donc à envoyer des chercheurs dans des postes de haut niveau, mais peine à trouver une visibilité à l’étranger. Les doctorants et les jeunes chercheurs, en particulier, sont soumis à des injonctions contradictoires : on leur confie généralement une charge d'enseignement et un engagement organisationnel considérables et, dans le même temps, on les exhorte à publier massivement.

Dans ce contexte, publier dans des revues internationales de langue et de culture anglaises devient un effort supplémentaire, souvent en contradiction avec la mise en place du doctorat en France, la rédaction des thèses, et les publications antérieures. Si dans les disciplines scientifiques, d'ingénierie ou économiques, cette condition est déjà un état de fait, elle devient un problème dans les domaines de recherche plus qualitatifs liés à des contextes nationaux et à des finalités opérationnelles, ce qui est sans doute particulièrement évident dans le domaine de l'urbanisme et, plus généralement, des études urbaines où la relation entre pratique et théorie connaît un face-à-face permanent. La rédaction d'articles peut représenter une fin en soi pour certains axes de recherche, un moyen pour d'autres. De même, pour certains, le but est de faire des généralisations et de produire des théories, en mettant l'accent sur l'explication ; pour d'autres, au contraire, le but est d'analyser des cas en profondeur et de modifier les pratiques opérationnelles et de fonctionnement, en mettant l'accent sur la description. Par ailleurs, on n'échappe pas à l'aspect inévitablement contradictoire de la publication en langue étrangère et au niveau international, qui ouvrent certes à un public plus large, mais induit une forme d'auto-colonisation et, en tout cas, l'inscription dans un régime culturel et linguistique imposé par le marché académique. Les chercheurs issus de zones géographiques multilingues sont également confrontés à des registres linguistiques multiples qui révèlent des paradoxes coloniaux.

Cette matinée d'échanges mettra à la disposition des chercheurs en début de carrière une série de matériaux et de réflexions sur le fonctionnement actuel du marché de l'édition académique, les critères de sélection et le panorama des revues, dans un objectif à la fois informatif et critique. En particulier, cette matinée entend proposer une cartographie du paysage éditorial, de ses règles, et une occasion d'exercices autour des propositions de publication de l'ESR.

Programme

08:45-09:00 : Accueil café

09:00-09:15 : Mots d'accueil de Florence Faucher, directrice du Centre d'études européennes et de politique comparée, et de Tommaso Vitale, doyen de l'Ecole urbaine

09:15-10:30 : Rat-race ou prérequis : qui doit publier en anglais ? - par Roelof Verhage, Divya Leducq et Sophie Didier

10:30-10:45 : Pause café

10:45-12:15 : Où vont les journaux internationaux ? un aperçu de European Planning Studies, Planning PerspectiveTown Planning ReviewPlanning Theory and Practice - par Clément Orillard, Olivier Sykes et Claire Colomb

12:15-13:00 : Résistance ou homologation ? - par Martin Muller et Kate McClymont 

Intervenants et intervenantes

Claire COLOMB, Bartlett School of Planning, University College London

Sophie DIDIER, École d'Urbanisme de Paris

Divya LEDUCQ, Université de Lille

Katie McCLYMONT, UWE Bristol

Martin MULLER, Université de Lausanne

Clément ORILLARD, École d'Urbanisme de Paris

Olivier SYKES, Liverpool University

Roelof VERHAGE, Université Lumière Lyon 2

Chair

Marco CREMASCHI, Sciences Po, CEE & École Urbaine