J’ai fondé l’atelier Le Vent se lève ! en 2022, qui porte une écologie radicale et un urbanisme de combat à travers des projets cherchant à remonter aux origines des crises démocratiques, sociales et environnementales. J’accompagne des collectifs citoyens en lutte contre des projets inutiles et imposés, ou contre des opérations d’aménagement contestées, afin d’envisager avec eux des alternatives et des contre-projets plus en phase avec les enjeux de notre époque. 

Mon travail porte une vision critique des modèles d’aménagement actuels, qui peut d’ailleurs inclure ce que l’on appelle la « transition écologique », un concept qui, à mon sens, est aujourd’hui récupéré par le capitalisme cherchant une nouvelle fois à se réinventer. J’essaye de déplacer le regard et de renouveler notre manière d’appréhender l’aménagement en travaillant avec des publics invisibilisés, en expérimentant de nouveaux outils et méthodes d’intervention autour des questions d’utopies concrètes et de nouveaux imaginaires.

Que notre discipline est profondément politique ! On a tendance à l’oublier, mais l’urbanisme est sans doute l’une des disciplines les plus au cœur des politiques publiques, car elle a des conséquences concrètes sur la transformation de notre monde et sur la vie des gens. Nous traversons des crises sans précédent, particulièrement en France, où tous les horizons désirables semblent aujourd’hui se gripper face à un capitalisme qui s’est raidi. En ayant le courage de repolitiser nos métiers et d’accepter enfin d’accompagner une action publique qui parte du bas (bottom-up), nous contribuerions sans doute davantage à accroître la pression sur le monde politique et à faire évoluer les choses. L’École urbaine est une institution capable d’apporter aux étudiants ce regard critique.