Longtemps ignoré par les médias généralistes, le rap s’est désormais imposé comme le genre musical de la décennie. Entre médias et rap, l’histoire n’est guère une histoire d’amour et est souvent qualifiée comme une histoire de défiance mutuelle. Mis de côté et qualifié de sous genre par la sphère médiatique, le mouvement artistique a développé, au fil des années, ses propres codes médiatiques cassant progressivement la barrière entre création et promotion. Si aujourd’hui, les médias généralistes ont su s’emparer de ce mouvement, la question du traitement des artistes demeure.

Pour revenir sur cette histoire tumultueuse et l’état actuel des choses, trois grandes figures du paysage médiatique rap :

• Mehdi Maïzi, qui s’est fait un nom en écrivant pour l’Abcdr du Son, est devenu une encyclopédie humaine du rap en étant tour à tour chroniqueur et journaliste. Aujourd’hui en charge du contenu hip-hop d’Apple, Mehdi Maïzi est une véritable figure du paysage médiatique hip-hop pour les plus âgés comme les plus jeunes.

• Dolores Bakèla, actuellement chroniqueuse radio chez RFI et journaliste à Libération, a fait des musiques urbaines son domaine de prédilection. Désireuse de placer la femme et l’Afrique au centre du processus de création, Dolorès Bakela a co-fondé le festival Fraîches Women et l’Afro afin d’améliorer la visibilité d’artistes émergents.

• Jean Morel, ancien diplômé de Sciences Po est à l’origine d’un mastodonte du paysage médiatique rap : Grünt. Une plateforme ayant permis l’émergence de nombreux artistes de la scène parisienne (Alpha Wann, Nekfeu, Lomepal,…) et à l’origine de freestyles d’anthologie. Présent depuis 2011, Grünt a su s’affirmer au fil des années et amorcer les révolutions ayant bouleversé le monde du rap.