Des résultats du projet de recherche "voix d'esclaves"

Le dernier ouvrage de M'hamed Oualdi
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M’hamed Oualdi est professeur des universités, spécialiste de l’histoire du Maghreb moderne et contemporain (XVIe-début du XXIe siècle). Il a notamment enseigné à l'INALCO ainsi qu'à l'université de Princeton. 

Son dernier ouvrage est issu de ses recherches liées au projet « Voix d’Esclaves / Slave Voices » (2019-2024), financé par un ERC. 

Paru le 1er mars 2024, ”L'esclavage dans les mondes musulmans. Des premières traites aux traumatismes" est disponible aux Éditions Amsterdam :

“Au cours de la dernière décennie, la présence de certaines formes d’« esclavage moderne » en Libye ou au Qatar a été fortement médiatisée, donnant matière à une série de controverses sur la traite d’esclaves au sein des mondes musulmans. Cet ouvrage de M’hamed Oualdi s’attache à ébranler les représentations erronées qui entourent ce phénomène historique. L’historien réfute le lieu commun qui voudrait que l’esclavage soit tabou au sein des sociétés musulmanes contemporaines. Il souligne la diversité des traites qui prennent place depuis la période médiévale au sein des mondes musulmans, loin de la vision homogénéisante d’un esclavage « islamique » unifié.

M’hamed Oualdi remet ainsi en cause les historiographies cherchant à comparer cette forme d’esclavage à la traite atlantique dans le but de relativiser la gravité historique de cette dernière. Pour ce faire, il décrit la pluralité des fonctions exercées par les esclaves au sein des mondes musulmans. En se concentrant ensuite sur la période moderne, M’hamed Oualdi analyse les processus d’affranchissement de ces esclaves. Il rend ainsi saillant le caractère ambivalent des politiques abolitionnistes alors mises en œuvre par les puissances européennes. En parallèle, il présente les pensées abolitionnistes musulmanes qui se sont développées dans l’ensemble de ces régions. Enfin, l’historien interroge la présence de l’esclavage dans les sociétés musulmanes.”

L'analyse de Sylvain Kahn, spécialiste de l'Europe

Sur le site de Sciences Po
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Deux ans de guerre en Ukraine : l'Europe ébranlée.
Sylvain Kahn, chercheur au Centre d'histoire et spécialiste de l'Europe, nous livre son analyse dans un entretien à Sciences Po

▸ https://www.sciencespo.fr/fr/actualites/deux-ans-de-guerre-en-ukraine-l-europe-ebranlee/

Les dernières publications et interventions de Sylvain Kahn

Les prochaines élections européennes

L'Europe et la guerre en Ukraine

La gouvernance pompidolienne. Colloque du cinquantenaire de la disparition de Georges Pompidou

14 mars 2024

La gouvernance pompidolienne

Colloque du cinquantenaire de la disparition de Georges Pompidou

Le 14 mars, à partir de 9h,

Sous le haut patronage du chef de l'Etat, M. Emmanuel Macron

Institut Georges Pompidou  

Au Centre Georges Pompidou, Petite Salle (accès par l'escalateur du 51 rue Rambuteau, 75004)

▸ Inscription obligatoire

▸ Programme 

Appel à candidature | La crise du sida à Berlin

Date limite : 10 mars 2024
  • Photo : INDIANO (Jürgen Grosse), Section du Mur de Berlin, 1989-1990, NewMuseum,Photo : INDIANO (Jürgen Grosse), Section du Mur de Berlin, 1989-1990, NewMuseum,

La crise du sida à Berlin (1980 à nos jours) :
Paroles militantes, discours scientifiques et pratiques mémorielles

Atelier topographique d’histoire sur le terrain pour jeunes chercheur.e.s

Du 13 mai au 18 mai 2024

Centre Marc Bloch e.V., Friedrichstraße 191, 10117 Berlin

Une collaboration entre le Centre d’histoire de Sciences Po, Paris (Elissa Mailänder), le Centre Marc Bloch
e.V., Berlin (Aurélie Denoyer), le Laboratoire ICT / Les Europes dans le monde, Paris (Patrick Farges),
l’Institut Covid19- Ad memorial, la Cité du genre et le Laboratoire FRAMESPA, Toulouse (Mathias Quéré).
Atelier soutenu financièrement par : l’université franco-allemande (UFA)

L’actualité épidémiologique et les défis posés à la santé publique nous incitent aujourd’hui à réexaminer une
autre épidémie : celle du sida. En 1981, une forme particulière de pneumonie était diagnostiquée, d’abord aux
États-Unis, puis en Europe, principalement chez les hommes homosexuels, bientôt appelée GRID (Gay-Related
Immune Deficiency) puis renommés « sida » ou « syndrome d’immunodéficience acquise » dès 1982, suscitant
une forme de « panique sexuelle » de la part des autorités médicales et politiques.

Dans ce contexte d’urgence médicale et sociale, le milieu associatif et militant, l’art, l’activisme – tant médical que politique – ont constitué des pôles de résistance à des pratiques d’exclusion des minorités sexuelles. La maladie du sida se caractérise ainsi par un paradoxe. Certes, les discours médiatique et scientifique des années 1980-90 ont fortement marqué les sociétés occidentales, notamment allemande et française. Néanmoins, il ne semble pas y avoir eu de transmission de cette mémoire du sida, et peu de réflexions interdisciplinaires au croisement des sciences humaines, des sciences naturelles et de la médecine y ont été consacrées. S’il existe aujourd’hui une certaine expertise et recherche sur le sida, elle se fait le plus souvent dans un cadre national.

Or la perspective croisée franco-allemande, fondée sur la comparaison métropolitaine entre Paris et Berlin (Ouest et Est), nous plonge au cœur de la question. Si les situations sociétales étaient a priori comparables (système de santé public performant, structures sociales, circulations transatlantiques), on note des différences notables entre les deux pays. Ainsi en France, il faut attendre la fin de la décennie pour que les pouvoirs publics mettent en place les premières politiques de santé publique, là où en RFA, elles le sont dès les débuts de l’épidémie en associant directement les premières organisations de lutte contre la maladie. Par ailleurs, la situation fut spécifique à Berlin, où deux régimes de gestion de la maladie se faisaient face.

Notre atelier topographique sera donc l’occasion d’interroger la place du sida dans l’histoire du temps présent. Comment se fit la gestion des malades ? Quels protocoles d’urgence furent mis en place, tant par les pouvoirs publics que par le milieu associatif ? Quelle en fut la visibilité dans l’espace public ? Comment le monde artistique (arts, théâtre, cinéma, littérature) réagit-il ? Comment se déploie la mémoire sociohistorique de l’épidémie ? Et comment élargir la mémoire au-delà de la visibilité des hommes gays (aux personnes toxicomanes, aux travailleur*es du sexe, aux partenaires hétérosexuel*les) ?

L’atelier topographique se déploiera autour d’un programme scientifique et culturel situé et ambitieux : il s’agira de mettre en dialogue interdisciplinaire des jeunes chercheur*es (en médecine, biologie, histoire, sociologie, sciences politiques, muséologie, études cinématographiques, entre autres), des chercheur*es confirmé*es et d’autres spécialistes de la question (pédagogues, muséographes, travailleur*ses sociaux*les, militant*es). De plus, le choix des lieux visités (musées, institutions, archives, lieux de mémoire, associations) permettront d’établir des liens entre histoire, recherche et société et de fournir des terrains pour un travail collectif au cours de l’atelier topographique.

Déroulement de l’atelier :

L’atelier d’une semaine est conçu pour un public mastérant et (post-)doctorant, intéressé par ces questions et issu des sciences humaines et sociales ou des sciences dures, afin d’encourager un dialogue interdisciplinaire. Il sera un lieu de pratique de l’histoire in situ valorisant l’initiative participante et de dialogue entre spécialistes et chercheurs. Une brochure de textes (reader) distribuée au préalable constituera la base théorique et méthodologique commune destinée à fournir un bagage pour les visites topographiques et nourrir les débats. Le programme se veut interactif, alternant visites et analyses des lieux historiques, discussions et travail de groupe en autonomie.

Dates et détails techniques :

Dates : du 13 au 18 mai 2024

Lieu : Centre Marc Bloch e.V., Friedrichstraße 191, 10117 Berlin

Le nombre de participants est restreint à 12 personnes pour garder un caractère d’atelier et laisser la place
aux discussions.

La langue de communication sera le français (et occasionnellement l’anglais).

Les frais de voyage et d’hébergement des participant.e.s seront pris en charge.

Modalités de candidature : Les personnes intéressées sont priées d’envoyer jusqu’au 10 mars 2024 au plus
tard une lettre de motivation ainsi qu’un CV (2 pages max.) à l’adresse suivante : denoyer@cmb.hu-berlin.de

Programme (PDF, 354 Ko)

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