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24.02.2023

Myassa Djebara, promotion 2015

Pouvez-vous décrire votre parcours universitaire et professionnel ?

Lycéenne à Alès dans le Gard, j’ai pour professeur principal un normalien, enseignant en philosophie, qui se retrouve envoyé dans les Cévennes, bien loin (en tout) de son Paris natal. J’ose lui parler de Sciences Po, un peu hagarde, un peu honteuse, beaucoup rêveuse. D’après-midis à ficher en épreuves blanches, de l’Histoire de France aux principes de macroéconomie, je découvre la rigueur dans l’effort en même temps que je rencontre la liberté.

À Sciences Po, je recherche les cours qui me rapprocheront de mes premières amours : la philosophie, la littérature. J’aime écrire et réfléchir. Je n’ai pas de projet fixe en tête, mais suis animée par un seul dessein, naïf diront encore certains mais j’y reste fidèle : servir le pays qui m’a donné les moyens de m’élever.> 

De là tout s'enchaînera : les affaires publiques, la prep'Ena*, les collectivités locales, les entreprises à mission puis le ministère et toujours ce goût adolescent pour l’écriture. 

Comment devient-on plume d'un ministre ?  

 En y rêvant très fort lorsqu’on est enfant ! 

Tout chemin professionnel se parcourt sur deux jambes : la compétence et les rencontres. Il arrive parfois d’avoir une jambe plus courte que l’autre, ou le pied bot carrément. Mais tout ceci se corrige ! Je garde en tête la phrase d’une de mes mentors : « On se transforme dans l’effort, pas dans la paresse ». 

L’effort, la curiosité, l’envie au service du travail (ou l’inverse !) nous conduisent souvent à proximité de nos rêves d’enfant… et d’adulte. 

Quelles ont été les contributions de votre formation à l'École d'affaires Publiques dans l’exercice de la fonction que vous occupez aujourd'hui ?  

Par où commencer ? Une exigence de soi à toute épreuve. Un esprit analytique et critique aiguisé. Et un réseau d’alumni franchement prompt à l’entraide. 

La préparation du concours de l’ENA a été la période la plus édifiante de mon parcours universitaire. Le jour du concours, sur la ligne de départ, vous arrivez avec un niveau de connaissances, que vous savez, inégalé, inégalable. Jamais plus dans votre vie vous n’aurez la tête si méthodiquement pleine.  

J’ai la chance de travailler avec un ministre qui est aussi neurologue. Chaque jour, j’en découvre un peu plus sur l’organe le plus fascinant du corps humain, sa plasticité et sa résilience, à la frontière du muscle. Mes années Sciences po l’ont entraîné à survivre quel que soit le sujet, quel que soit le moment. Ces réflexes du cerveau, comme cette capacité intégrée à produire en quelques instants un plan, soit une pensée organisée qui se déroule, sont de précieux atouts dans le métier que j’exerce aujourd’hui. 

Auriez-vous un conseil à donner à un ou une étudiant(e), futur jeune diplômé(e) ?

D’écouter son instinct, en toute confiance, en toutes circonstances. J’aurais aimé qu’on me le dise ! 

J’ai vu trop de mes camarades essayer de faire rentrer des ronds dans des carrés et en souffrir. Frôler le burn/bore/brown out et s’entêter. Se convaincre que oui, alors que tout autour d’eux criait non.

Le hasard et l’instinct, mâtinés d’une capacité à regarder devant soi, sont les meilleurs alliés d’une vie professionnelle enrichissante, surprenante. On travaille comme on aime. Dans l’élan.

*La Prep'ENA a été remplacée par la PrépaConcours. 

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