Accueil>"Les intervenants ne se comportent pas comme des enseignants mais comme des rédacteurs en chef"

28.02.2023

"Les intervenants ne se comportent pas comme des enseignants mais comme des rédacteurs en chef"

Charles Bonnaire Crédit photo: RomestBanr

Pouvez-vous décrire votre parcours académique et professionnel ?

Mon parcours est assez classique. J’ai fait toutes mes études à Sciences Po, en licence à Nancy (campus franco-allemand), en troisième année à Potsdam près de Berlin, puis en master à Paris à l’école de journalisme de 2016 à 2018.

Je travaille depuis début 2019 à Radio Classique, au reportage puis en matinale.

Quel poste occupez-vous aujourd'hui? A quoi ressemble votre travail au quotidien ? 

Depuis septembre 2021, je présente les journaux de la matinale de Radio Classique (6h30 / 7h30 / 8h30). Je mène donc une vie décalée, levé à 2h30, à mon poste une heure plus tard. Je quitte le bureau entre 9h30 et 10h et reprends le travail de manière active depuis chez moi en fin d’après-midi avec le suivi de l’actualité de la journée. Je coupe le soir jusqu’à ce que le sommeil s’en suive (vers 21h30).

Quelles ont été les contributions de votre formation à la fonction que vous occupez aujourd'hui ?

L’École de journalisme de Sciences Po apporte de bons réflexes pour traiter l’information et une formation technique pour apprendre le montage et la mise en page. Les deux années ne sont pas de tout repos, bien au contraire. Le master est professionnalisant. Les intervenants ne se comportent pas comme des enseignants mais comme des rédacteurs en chef. Et cela change tout. La note se base sur une question « est-ce que le sujet est diffusable ? ». Si la réponse est oui, c’est que le sujet a un intérêt. Pour ma part, j’ai pu faire ma dernière année en apprentissage (2 jours en rédaction, 3 à l’école), ce qui est un bon complément dans la formation.

Quels souvenirs gardez-vous de votre école, de votre promotion, de vos enseignants ?  

À l’école, on rencontre de futurs collègues (et de futurs amis si affinités) que l’on croise ensuite dans les rédactions. C’est aussi le lieu où on rencontre des journalistes en activité, de potentiels recruteurs et donc là aussi, de futurs collègues.

Et puis je me souviens que, dans l’ancien bâtiment, lorsque l’École de journalisme de Sciences Po était située au métro Odéon avant son déménagement sur le nouveau campus, l'apprentissage de la radio se faisait dans une salle au sous-sol, sans fenêtre, ce qui n'était pas très agréable sauf les jours de canicule.

Quels conseils donneriez-vous à un étudiant qui souhaiterait devenir journaliste aujourd'hui ?

S’exercer, lire, s’informer et s’intéresser.

Faites des stages, dans une radio associative ou dans un média professionnel. Cela permet d’être sûr d’avoir envie de faire ce métier.   

De même, suivre l’information est indispensable. Variez les plaisirs en changeant de radio tous les jours, en allumant la télévision, en suivant les contenus sur les réseaux sociaux, en lisant des livres. Suivre régulièrement de l’information (même un petit peu chaque jour), cela permet d’avoir une culture générale de l’actualité.

Enfin intéressez-vous à des choses qui ne vous intéressent pas. Dans le métier de journalistes, cela peut être utile. Vous détestez le sport? Essayez de regarder le fonctionnement du Top 14.

Et plus le plus important, ne faites pas que travailler!