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10.01.2024

Quentin Huleux, promotion 2021

Quentin Huleux (crédits : Quentin Huleux/DR)

Pouvez-vous décrire votre parcours universitaire et professionnel ?

J’ai intégré Sciences Po directement après un bac scientifique, et ai suivi mon collège universitaire sur le campus parisien. Après ces deux premières années, est venu le temps de la 3e année à l’étranger, que j’ai passée à l’Université de Californie, sur le moins connu (mais non moins splendide) campus de Santa Cruz. De retour à Paris, j’ai choisi d’intégrer le Master politiques publiques de l’École d’affaires publiques, spécialité Sécurité et défense. J’ai consacré mon année de césure à la découverte des administrations publiques, d’abord au sein de la Direction Générale de la Gendarmerie Nationale, puis auprès du directeur de cabinet de la Préfète d’Indre-et-Loire pendant la gestion de crise covid-19.  Enfin, en 2021 j’ai débuté ma carrière au sein du cabinet de conseil Sopra Steria Next, en tant que consultant en transformation pour le compte des ministères régaliens (Intérieur, Justice, Armées). En parallèle, depuis 2 ans, j’interviens en tant que teaching-assistant pour l’un des cours magistraux du master Sécurité et défense : une manière de rendre ce qui m’a été transmis !

Quelles ont été les étapes majeures de la construction de votre projet professionnel ?

Bien qu’il soit à mon sens toujours difficile de remonter la piste d’une passion, mon intérêt pour le secteur public est en partie lié à mon environnement familial. Imprégné par ce sens de l’engagement et ce goût du bien commun, j’ai très vite voulu comprendre le fonctionnement de l’Etat pour m’y impliquer à mon tour. C’est pourquoi, encore adolescent, j’ai saisi chaque opportunité qui m’était donnée pour découvrir, chaque fois un peu plus, l’envers du décor de la machine administrative. Lors de ces expériences, deux mêmes constats se révélaient irrémédiablement à moi : la force du service public réside dans le dévouement de ses fonctionnaires ; sa faiblesse se trouve dans sa difficulté à prendre le temps et le recul nécessaires pour évoluer. Plusieurs années après, au cours de mon année de césure, puis au moment de choisir la voie dans laquelle je voulais m’inscrire (le fameux choix cornélien du public ou privé), cette constatation n’a cessé de me revenir en tête. Avec ce choix final : celui du conseil auprès du secteur public, pour contribuer à améliorer l’action de l’État. 

Quelles sont les principales caractéristiques de votre poste aujourd'hui en tant que consultant Défense et Sécurité chez Sopra Steria ?  

J’exerce depuis septembre 2021 au sein de Sopra Steria Next, pour le compte des ministères de l’Intérieur, de la Justice et des Armées. Mes missions y sont celles d’un consultant accompagnant les directions générales et états-majors, notamment sur des sujets d’accompagnement à la transformation digitale. Mes tâches sont multiples et varient régulièrement (c’est un impondérable du métier de consultant) : conduite de réflexions prospectives et formalisation de documents stratégiques (schémas directeurs, etc.), participation à des groupes de travail avec des parties prenantes, production de documents modélisant les besoins d’optimisation des processus de travail des policiers et militaires, etc. J’y produis également des notes prospectives (type Livre Blanc) sur des sujets d’avenir pour la sécurité intérieure (véhicule du futur, IA/Big data, relations avec les polices municipales, etc.).

Selon vous, quels seront vos prochains défis ?

D’un point de vue professionnel, mes prochains défis seront ceux de mon client – et ils sont cruciaux !  À l’ère du tout numérique, il s’agira d’intégrer les technologies de rupture (intelligence artificielle en tête) aux outils du quotidien des acteurs du service public. L’innovation n’a toutefois pas réponse à tout, aussi il conviendra de ne pas oublier la place de l’humain dans ces transformations publiques. En bref, des réflexions tout autant philosophiques que pratiques pour lesquelles le consultant aura toute sa place.

D’un point de vue personnel, j’aspire à étoffer sans cesse ma palette de compétences : développer mes connaissances sur les sujets numériques et d’innovation, les transmettre et accompagner tant les nouveaux collaborateurs que les étudiants de Sciences Po. En ne perdant pas de vue mon envie de servir le bien commun !  

Quelles ont été les contributions de votre formation à l'École d'affaires Publiques, et plus particulièrement la spécialité Sécurité et défense, envers la fonction que vous occupez aujourd'hui ?  

Les qualités de l’enseignement dispensé par l’École d’affaires publiques sont bien connues : un corpus de cours pluridisciplinaire, un corps professoral mêlant profils universitaires et acteurs du secteur, etc. Un point sur lequel je souhaite toutefois insister est l’importance qui est portée, à Sciences Po, à la prise de hauteur et au débat. La vie professionnelle vous amènera à côtoyer des interlocuteurs aux expériences professionnelles et académiques pluriels. Et dans ce melting pot, je pense que cet esprit critique est un avantage non négligeable pour fédérer un collectif et accomplir au mieux les missions qui nous incombent.

Auriez-vous un conseil à donner à un ou une étudiant(e), futur jeune diplômé(e) ?

« Voici ce que je crois : l'esprit libre et curieux de l'homme est ce qui a le plus de prix au monde. ». Cette citation de l’écrivain américain John Steinbeck est l’un des héritages que je tiens de ma 3A en Californie, et sans doute une leçon de vie à se remémorer à chaque instant. À cette époque, et alors que je devais choisir le master (et donc la voie professionnelle) dans laquelle je souhaitais m’inscrire, je craignais de m’enfermer dans une voie à sens unique qui s’annonçait peu excitante. Pour autant, la curiosité s’entretient et s’alimente dans tout contexte, dès lors que l’on y met un peu de volonté (et quelques nuits / week-ends j’en conviens). 

Je ne peux donc qu’encourager chaque étudiant et futur diplômé à préférer le choix curieux plutôt que la voie de la facilité. À tout le moins vous y acquerrez des expériences et qualités rares ; au mieux vous en ferez un bout de votre chemin de vie. 

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