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09.11.2023

La chaire Digital, gouvernance et souveraineté lance deux appels à contributions

(crédits : andrey suslov)

Appel à contribution #1 : HOW CAN EUROPE BE COMPETITIVE IN THE FIELD OF AI?

Au milieu de vastes débats sur la nécessité et les limites de la réglementation de l'intelligence artificielle, en particulier de l'IA générative, l'Union européenne a joué un rôle central dans l'élaboration du discours sur la gouvernance. Cette influence est illustrée par l'émergence de deux législations importantes, à savoir la loi sur l'intelligence artificielle et la directive sur la responsabilité en matière d'intelligence artificielle, qui sont toutes deux encore en cours de finalisation. Dans le même temps, l'UE a adopté une approche globale du développement de l'IA, comme en témoignent des initiatives telles que la stratégie de l'UE en matière d'IA, des investissements substantiels dans la recherche et le développement, et une multitude de programmes de numérisation visant à soutenir les grandes entreprises, les PME et les startups en améliorant la puissance de calcul, la connectivité, les compétences et bien plus encore.

Dans ce contexte, peut-on affirmer que l'Europe possède actuellement un avantage concurrentiel dans le domaine de l'IA ? Si ce n'est pas le cas, quelles sont les mesures à prendre pour renforcer sa position ? Le présent appel à contributions invite les chercheurs à se pencher sur le potentiel économique de l'UE pour renforcer sa position en tant qu'acteur international de premier plan dans le domaine de l'IA. L'étude doit intégrer des données quantitatives, notamment sur les investissements publics et privés de l'UE, les dépôts de brevets, l'influence des secteurs de l'IA de l'UE sur le marché mondial, la croissance du trafic entre les entreprises d'IA de l'UE et d'autres facteurs connexes. En outre, le document devra combiner une perspective de politique économique, qui peut inclure des considérations sur l'autonomie stratégique européenne et les programmes et initiatives nationaux, avec une évaluation des forces et des faiblesses économiques de l'UE dans le domaine de l'IA.

Pour obtenir des informations complémentaires sur l'analyse économique concernant la manière dont l'Europe peut optimiser sa position stratégique dans le développement de l'IA, il convient de se référer à des études similaires, telles que celles du Center for European Reform, "How Europe can make the most of AI", de septembre 2023 ; Konrad Adenauer Stiftung : "Analysis of current global AI developments with a focus on Europe", à partir de janvier 2021.

Appel à contribution #2: INTERNET FRAGMENTATION: ASSESSING RISKS, ACKNOWLEDGING REALITIES AND CHARTING THE FUTURE

Le concept d'"open internet" a connu des transformations substantielles ces dernières années, avec l'émergence de la fragmentation de l'internet comme une réalité tangible, alimentée par l'implication croissante des gouvernements à travers les réglementations nationales. Bien que l'Europe se présente comme un fervent défenseur d'un internet ouvert à l'échelle mondiale, ses politiques, notamment des réglementations strictes telles que le GDPR, la DMA, la DSA et la prochaine loi sur l'IA, ainsi que sa stratégie de "souveraineté numérique", semblent paradoxalement contribuer à la fragmentation de l'internet. Ces politiques remettent en cause la notion d'un internet totalement ouvert, interconnecté et mondial (voir K. Komaitis, Internet Fragmentation : why it matters for Europe, janvier 2023).

Plus préoccupante encore est la montée de l'autoritarisme numérique dans des pays non démocratiques comme la Russie et la Chine, qui a incité ces pays à s'isoler de l'internet mondial. Cette tendance aux "splinternets" a mis en lumière les divergences croissantes entre les normes et les protocoles de l'internet (voir Parlement européen, "Splinternets" : Addressing the renewed debate on internet fragmentation, juin 2022).

L'objectif de ce document de recherche est d'analyser la tendance actuelle à la fragmentation de l'internet et d'évaluer les risques, les implications et les solutions potentielles qui y sont associés. La fragmentation de l'internet est-elle un résultat inévitable ? Faut-il l'envisager avec consternation ou l'accepter ? Quelles mesures la communauté technologique et les gouvernements démocratiques peuvent-ils prendre pour atténuer les conséquences les plus graves et garantir une protection efficace des droits fondamentaux ?

La Chaire Digital, gouvernance et souveraineté est hébergée par l'École d'affaires publiques de Sciences Po