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22.03.2024
Etienne Lanoes, promotion 2019
Pouvez-vous décrire votre parcours universitaire et professionnel ?
Issu d'un lycée de Haute Normandie, j'ai intégré Sciences Po à la sortie de mon bac Economique et Social, via la Convention d'Éducation Prioritaire (CEP). Après deux années sur le campus de Paris et une année d’échange universitaire au Chili, j'ai intégré en 2019 l'École d'affaires publiques pour y suivre un Master politiques publiques, spécialité Sécurité et défense. J’ai saisi l'opportunité de pouvoir effectuer ma deuxième année en alternance dans l’entreprise MBDA, groupe européen leader dans le développement et la fabrication de systèmes de missiles. Le contrat d’apprentissage m’a apporté de multiples avantages : insertion dans le monde professionnel, source de financement pour terminer mes études, et surtout la découverte du monde du privé et de l’écosystème industriel de défense. Après trois ans d'activité dans le département Conformité du Commerce International (International Trade Compliance) de MBDA, je rejoins en 2022 le département Ethique et Conformité d'Airbus, au sein de la direction juridique.
Quelles sont les principales caractéristiques de votre poste aujourd'hui en tant qu'Export Control Manager chez Airbus Helicopters ?
Au sein de la division juridique « Ethics and Compliance » d'Airbus Helicopters, je suis chargé d’assurer la conformité des activités commerciales avec les réglementations nationales et internationales. En effet, les États ont mis en place un vaste corpus juridique pour encadrer le commerce international et veiller, entre autres, à la non-prolifération des armes de destructions massives, à la non-dissémination des armes conventionnelles, à la prévention de la corruption ou encore à la confidentialité des savoirs faires technologiques sensibles. Les entreprises de défense doivent ainsi se conformer au Droit International (Traité sur le Commerce des Armes, Convention sur les Armes Chimiques, Régime de Contrôle des Technologies de Missiles…) et aux réglementations nationales (contrôle des exportations de matériels de guerre, réglementation douanière, réglementation anti-corruption…). Au sein de l’entreprise, je m’assure de la bonne application des lois et règlements, je fournis des conseils juridiques aux différents départements (commerciaux, ingénieurs, logistique…), et je rends des comptes, au nom de l’entreprise, auprès des différentes institutions gouvernementales de contrôle.
Selon vous, quels seront vos prochains défis ?
Après avoir perfectionné mon expertise dans ce domaine réglementaire très spécifique, mon prochain défi serait de monter ma propre structure de formation et de conseil en la matière. En parallèle de cela, je garde en tête l’idée de m'essayer à d'autres responsabilités dans la fonction publique, via des concours administratifs ou d'autres passerelles professionnelles.
Quelles ont été les contributions de votre formation à l'École d'affaires publiques, et plus particulièrement la spécialité Sécurité et défense, envers la fonction que vous occupez aujourd'hui ?
L'École d’affaires publiques a été d’un grand support pour mon entrée dans le monde du travail grâce à l’opportunité du Master 2 en alternance. En plus d’un rythme hebdomadaire adapté, Sciences Po propose dans ce cursus des enseignements spécifiques et professionnalisants pour les alternants, tels que des cours d’utilisation de la suite office (Word, Excel, PowerPoint) ou encore des cours de gestion comptable. Le socle commun de l'École d’affaires publiques aura également été un atout considérable pour comprendre l’environnement administratif et réglementaire dans lequel évoluent les acteurs privés du secteur, ainsi que pour exercer mon rôle d’interface entre les industriels et les instances publiques de contrôle (Direction Générale de l’Armement, Direction Générale des Douanes et Droits Indirects, Etat-Major des Armées, Département d’Etat des Etats-Unis etc…). C’est aussi un bagage universitaire qui, je l’espère, me permettra d’évoluer professionnellement aussi bien dans le public que dans le privé.
Auriez vous un conseil à donner à un(e) étudiant(e), futur jeune diplômé(e) ?
Sciences Po ne prépare pas à une carrière professionnelle spécifique, alors ne vous comparez pas forcément aux schémas de réussite des autres et profitez de la pluridisciplinarité de l'École pour suivre un parcours qui vous correspond et construire un projet qui vous est propre.
