David Colon, lauréat du prix de la Revue des deux mondes

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L'ouvrage La Guerre de l'information. Les États à la conquête de nos esprits (chez Tallandier, sept. 2023) a remporté le Prix de la Revue des deux mondes qui récompense un essai "à la fois pour ses qualités littéraires et la pertinence de son sjet dans le déba d'idées contemporain".

Toutes nos félicitations à David Colon !

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Embedded Planning: Global and Multilevel Processes in the 20th Century

Atelier Chaire Alfred Grosser, 10 et 11 Juin 2024

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Nos doctorants en mission

2024-2025
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Nos doctorants en mission

Pour l'année 2024-2025, nos doctorants entreprendront des missions et des séjours de recherche à travers le monde :

  • Anna OSTERLOW : Au Nigéria pour une mission de recherche à l' université d'Ibadan , communication prévue à la Lagos Studies Association Conference 2024 , du 1er au 30 juin 2025. 
  • Ebunoluwa IYAMU : Aux États-Unis dans le cadre du " Exchange programme — Northwestern African history program " en partenariat avec the SciencesPo-Northwestern Exchange program, du 16 Septembre 2024 au 31 Mai 2025. 
  • Giovanni ROGGIA : En Italie pour une mission de recherche à l' École française de Rome , en tant que boursier de recherche du 1er mai au 30 juin 2024. 
  • Emma PAPADACCI : En Grande-Bretagne pour intervenir à la Children's History Society Conference 2024 à Newcastle, du 3 au 7 juillet 2024. 
  • Stefano CHESSA ALTIERI : Aux États-Unis en qualité de lauréat de la Yale Fox Fellowship , du 13 août 2024 au 31 mai 2025. 
  • Yuqing QIU : En Italie pour une mission de recherche à l 'École française de Rome en tant que boursière de recherche, du 1er juin au 1er juillet 2024. 
  • Sibylle FOURCAUD : En Allemagne pour un séjour d'un an à Tübingen dans le cadre de l'ERC "Atlantic Exiles", du 1er septembre 2024 au 31 août 2025

AAC| Les femmes et la Libération en France (métropole et Empire), 1944-1946

Date limite : 10 juillet 2024

Appel à communication

Les femmes et la Libération en France (métropole et Empire)

Résumé

Organisé par le Conseil scientifique et d’orientation de la Mission du 80 ème anniversaire de la Libération, ce colloque porte sur les deux ou trois années qui constituent le « moment » de la Libération, de 1944 à 1946. Il souhaite interroger les transformations intervenues dans la vie des femmes et dans les rapports de genre –
au combat, dans la Cité et dans leurs activités – en France métropolitaine et dans l’Empire. Cette rencontre internationale propose à la fois un état des lieux des connaissances et la mise en lumière d’aspects nouveaux.
Depuis la parution en 1995, du premier numéro de la revue Clio, Histoire, Femmes et Sociétés consacré à « Résistances et Libérations », les travaux se sont accumulés mais l’importance de la Libération dans la période dite du « creux de la vague » féministe est encore peu étudiée. L’historiographie s’est concentrée sur les féministes et les féminismes de la Révolution française, du long XIXème siècle et de la « deuxième vague » (des années 1970 et suivantes). Le colloque sera l’occasion de s’interroger sur les capacités combattantes des femmes, des résistantes comme des collaboratrices, de sonder leur engagement dans la Cité comme nouvelles
électrices en 1945 (y compris dans les colonies et les départements d’outre-mer) mais aussi comme travailleuses ou « ménagères », et d’apprécier leur autonomie.
« Les femmes ont-elles eu une Libération ? » se demandait en 1995 Françoise Thébaud. L’hypothèse générale soumise à la discussion est que ces quelque trois ans ont représenté pour les femmes une phase d’ouverture mais que les continuités sont restées marquées.

Argument

Au-delà de la rupture fondamentale que constituent la guerre, l’Occupation et la période des combats de la Libération, dans quelle mesure les trois années 1944-1946 constituent-elles une césure, un moment de consensus et de conquêtes politiques et sociales pour les femmes, avant que la Guerre froide ne cristallise les
oppositions idéologiques ? Cette rencontre se propose d’explorer de manière aussi large que possible l’histoire des femmes en France métropolitaine et dans l’Empire pendant cet intervalle de temps, qu’il s’agisse des réformes institutionnelles, économiques ou sociales, ou de l’évolution des mœurs et des représentations.

Engagements

En consacrant la féminisation des armées avec la création des AFAT puis du personnel féminin de l’armée de terre, la Libération constitue une fenêtre d’opportunité, illustrée également par la littérature de témoignage des résistantes des années 1944-1946, plus porteuse d’espoir que les récits ultérieurs. Le colloque sera aussi l’occasion de porter un nouveau regard sur les engagements féminins au moment de la Libération à différentes échelles, locale, nationale et internationale.

Engagement des femmes dans les maquis, les mouvements et les réseaux d’une part, mais également celui des collaboratrices, dont la dimension politique a été soulignée par des travaux récents.
En tant que nouvelles électrices, les femmes de métropole ont voté trois fois en 1945 et trois fois encore en 1946. Dans l’Empire, l’application de l’ordonnance du 21 avril 1944 a suscité des débats et des mobilisations. Dans quelle mesure ces élections permettent-elles d’analyser les opinions des femmes et de vérifier, par exemple, si,
comme le craignait le Parti radical, elles ont voté pour les partis conservateurs ?
Quant aux élues de 1945-1946, dont on pourra interroger les liens avec les partis politiques, elles n’ont pas encore fait l’objet d’une étude systématique.
L’accès au suffrage et à l’éligibilité va de pair avec la restructuration des organisations féministes au lendemain de l’obtention du droit de vote qui se trouvait au cœur de leurs préoccupations depuis la fin du XIXe siècle. Quelles sont les principales revendications portées par les mouvements féminins et féministes anciens ou issus de la Résistance ? Quelles sont leurs connexions avec les organisations internationales les plus anciennes comme avec celles nouvellement créées ?

Droits économiques et sociaux

La Libération est aussi le moment d’une tentative d’égalisation des droits entre les hommes et les femmes. Le préambule de la Constitution de 1946 en garantit le principe. Une série de petits pas se sont succédé dans la période qui mériteraient un recensement et un examen attentif (rapprochement des salaires, suppression de
l’abattement des 10 %, ouverture de la carrière diplomatique aux femmes, ouverture du concours de l’ENA, de la magistrature, des jurys, etc.). Au niveau international, la création de l’ONU et, en son sein, de la Commission de la condition de la femme en 1946, constitue également une étape encore mal connue dans la reconnaissance
des droits des femmes, de même que la participation de celles-ci à la rédaction de la Déclaration universelle des droits de l’homme.

Normes de genre et représentations

Comment se recomposent les rapports de genre au lendemain du conflit ? La participation des femmes à la Résistance les modifie-t-elle ? De quelle façon l’épuration des collaboratrices participe-t-elle au rétablissement de l’ordre des sexes, après les « troubles dans le genre » constatés durant la guerre ? Pendant que les femmes deviennent des citoyennes à part entière, la résonance politique du pic de répression mérite d’être scrutée. Dans un quotidien affecté par des pénuries et dans un contexte où perdurent les inquiétudes natalistes, il importe également d’apprécier les injonctions de retour au foyer qui pèsent sur les femmes. On pourrait ainsi développer une analyse de genre sur le développement des allocations familiales et la poursuite de l’allocation de salaire unique instituée en 1941. Dans quelle mesure ces dispositifs de protection sociale qui découragent l’emploi des femmes participent-ils à un rétablissement de la domination masculine ? Quel rôle jouent en outre les femmes dans l’économie du deuil ou du soin dans cette société d’après-guerre encore meurtrie ? En quoi le retour ou l’absence des déportées a-t-elle modifié la distribution des rôles dans les familles ? Alors que le nombre de divorces croît sensiblement en 1945 et 1946, comment sont perçues les femmes divorcées ainsi que les femmes seules ?

Comment le cinéma, la littérature ou la presse et notamment les magazines féminins comme Elle qui commence à paraître en 1945, représentent les rapports de genre à la Libération ? La presse magazine féminine a fait l’objet de travaux portant sur les années 1968, plus rares sont les études sur l’immédiat après-guerre.
Il ne semble pas que le deuxième après-guerre ait donné lieu à de nouvelles « années folles ». La Libération n’a pas été l’occasion, comme l’ont été les années vingt, d’une certaine libération de l’homosexualité et n’a pas remis en cause les normes de genre. Mais dans le domaine des mœurs en son ensemble a-t-elle été aussi conservatrice qu’il y paraît ?

Cette proposition de colloque est ouverte. Les questions évoquées ici n’ont qu’une valeur indicative et n’ont d’autre but que de montrer la richesse potentielle du champ de recherche.

Modalités et calendrier de candidature

Les candidatures doivent être adressées aux trois membres du comité d’organisation, accompagnées d’un argument de 1500/2000 signes, avant le 10 juillet 2024.

Comité d’organisation :

  • Claire Andrieu, Sciences Po, CHSP, Paris,
  • Julie Le Gac, Université de Paris-Nanterre
  • Fabien Lostec, Université de Rennes 2

claire.andrieu@sciencespo.fr, jlegac@parisnanterre.fr, fabien.lostec@bbox.fr

Conseil scientifique :

  • Stéphane Albertelli, chercheur
  • Raphaële Balu, Université Paris 1
  • Christine Bard, Université d’Angers
  • Pascale Barthélémy, EHESS, Paris
  • Hanna Diamond, Cardiff University, UK
  • Camille Fauroux, Université Toulouse Jean Jaurès
  • Thomas Fontaine, Musée de la Résistance nationale, Champigny
  • Antoine Grande, Musée de la Résistance et de la Déportation de la Haute-Garonne
  • Zoé Grumberg, Université du Mans
  • Laure Humbert, University of Manchester, UK
  • Catherine Lacour-Astol, chercheure
  • Elissa Mailänder, Sciences Po, CHSP, Paris
  • Claire Miot, Sciences Po Aix
  • Frédérique Neau-Dufour, chercheure
  • Renée Poznanski, Université Ben Gourion, Israël
  • Mary-Louise Roberts, University of Wisconsin-Madison, USA
  • Fabrice Virgili, CNRS
  • Sylvie Zaidman. Musée de la Libération de Paris

Lieu : Lille
Date : mars 2025
Format : présentiel
Langue de travail : français et anglais
Bibliographie indicative (PDF, 124 KB) : voir fin du document

Mots-clés : Femmes – Genre – Libération – Seconde Guerre mondiale – Occupation
- France – Empire colonial

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