Accueil>Pierre Flecheux, lauréat du prix Dominique Baudis 2023

09.01.2024

Pierre Flecheux, lauréat du prix Dominique Baudis 2023

Pierre Flecheux, étudiant de Master 2 à l'École d'affaires publiques de Sciences Po, en spécialité Social Policy and Social Innovation, a remporté fin 2023 le prix Dominique Baudis pour son documentaire “Jamais trop TAAR”, qu'il a réalisé au Sénégal pendant son année de césure.

Vous avez gagné fin novembre le prix Dominique Baudis, pourriez-vous nous dire deux mots de ce prix ?

C’est un honneur pour moi de recevoir ce prix. Au-delà de l’homme de télévision et du grand journaliste qu’il était, Dominique Baudis a dévoué sa vie aux autres dans ses engagements puis au titre de Défenseur des Droits. Je vois cette récompense comme le bouquet d’un parcours académique riche que j’ai voulu mettre au service de l’action sociale. En 2019, mon Parcours Civique en Sicile dans un centre d’insertion pour demandeurs d’asile a marqué un tournant dans mon parcours de vie. C’est d’ailleurs là-bas que j’avais tourné mon tout premier documentaire Discovering the reality of immigration, alors posté sur YouTube. Quatre en plus tard, c’est assez incroyable de se voir récompensé par l’ARCOM et la Défenseure des Droits pour un documentaire qui traite à nouveau des questions migratoires. Après la Sicile, je m’étais promis de me rendre dans les zones de départ en Afrique de l’Ouest ; voilà chose faite et ce prix rend l’histoire d’autant plus belle. 

Vous avez réalisé votre vidéo lors de l'année de césure que vous avez passée au Sénégal, pourriez-vous nous dire de quoi il parle et pourquoi vous avez choisi ce sujet ? 

Au Sénégal, je suis devenu en quelques mois l’un des TikTokeurs les plus suivis du pays (600 000 d’abonnés) mais mon contenu cultivait parfois l’image d’une Afrique qui danse et qui chante. L’algorithme favorise les vidéos divertissantes ou polémiques qui suscitent de l’engagement ; c’est très difficile d’aborder des sujets de fond. En recevant l’appel à candidatures pour le Prix Dominique Baudis, je me suis dit que c’était l’occasion idéale pour proposer un nouveau format, plus proche du journalisme. J’ai alors choisi de documenter le parcours de mon ami Faraba Cissokho car c’était la solution idéale pour traiter plusieurs sujets sociétaux en si peu de temps. Faraba est un ancien footballeur et comme beaucoup, il a rêvé de rejoindre les plus grands clubs du monde. Malheureusement, il a été victime de ces faux agents qui poussent les joueurs à l’immigration clandestine moyennant alors des sommes astronomiques. J’ai donc utilisé le foot comme une vitrine des problèmes d’une jeunesse qui, bien qu’à bout de souffle, conserve une résilience remarquable. Faraba en est d’ailleurs la preuve car il a réussi à rebondir en créant TAAR, sa propre marque de vêtements responsables. 

Quels sont vos projets suite à l'obtention de ce prix ?

Pour la suite, j’aimerais continuer à mettre en avant des profils engagés comme celui de Faraba. Je pense que l’audio-visuel et les réseaux sociaux sont aujourd’hui des outils indispensables pour promouvoir mes projets mais aussi pour mener des campagnes ou sensibiliser. Sur un plan plus personnel, je vais continuer de travailler avec Faraba pour aider les enfants défavorisés au Sénégal, notamment via l’association Mbegté que nous allons déclarer en 2024. J’aimerais aussi aider Fabara à poursuivre sa formation en France, certainement dans l’atelier de luxe Textile d’Avenir à Reims. J’espère que les autorités françaises, certains sponsors et des médias seront sensibles à cette histoire et à ce parcours exemplaire. Quoi qu’il en soit, j’aimerais parvenir à donner suite à ce projet, Faraba le mérite amplement. 

en savoir plus