Vingt-trois chercheurs et chercheuses nous ont rejoint cette année

Découvrez-les !
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Former aux sciences sociales, développer des recherches de haut niveau, les transmettre, participer aux débats de société sont les missions auxquelles se dédie notre faculté permanente. Les vingt-trois académiques qui la rejoignent cette année s'y engagent pleinement. Par leurs approches complémentaires et novatrices, ils viennent renouveler le questionnement des enjeux sociaux essentiels. A découvrir ici !

Alain Chenu, nommé Référent à l’intégrité scientifique

  • Alain Chenu © Alexis LecomteAlain Chenu © Alexis Lecomte

L'intégrité scientifique, un enjeu majeur

Consciente que l'intégrité scientifique est un élément clé de la confiance que la société accorde à la science et à la recherche, notre institution se dote d’une charte de déontologie de la recherche et d'un référent à l'intégrité scientifique (RIS) en la personne d'Alain Chenu, Professeur émérite des universités, chercheur à l'Observatoire sociologique du changement.
La charte de déontologie de la recherche réaffirme l’engagement de Sciences Po en faveur de l’intégrité scientifique. Elle en décline les grands principes, passe en revue les bonnes pratiques et rappelle les obligations professionnelles qui s’imposent à tous les acteurs et à toutes les actrices de la recherche en matière d’éthique, d’intégrité scientifique, de déontologie professionnelle, de gestion des liens d’intérêts et des cumuls d’activité.

Alain Chenu, référent à l’intégrité scientifique

Alain Chenu, sociologue, professeur émérite des universités, chercheur à l'Observatoire sociologique du changement (OSC - Sciences Po / CNRS), a été nommé référent à l’intégrité scientifique auprès de la direction scientifique pour une durée de quatre ans.
Expert en données scientifiques et en méthodologies d’enquête, il a travaillé au Laboratoire de sociologie quantitative (Centre de recherches en économie et statistique) de l’Insee, avant de rejoindre Sciences Po et de diriger l’OSC ainsi que le Centre de données socio-politiques (CDSP - Sciences Po / CNRS) qu’il a contribué à fonder.
Le référent à l’intégrité scientifique de Sciences Po met en œuvre la politique d'intégrité scientifique de l'établissement, en élabore les procédures de prévention et de traitement, accompagne la communauté académique dans la gestion des risques éthiques en matière de recherche. Ses principales missions sont la sensibilisation et la formation, l'accompagnement et le conseil, la délivrance d'avis éthiques, la gestion des risques de conflit d'intérêts en matière de recherche et le traitement préalable des allégations de manquement à l'intégrité scientifique.

Pour le contacter: integrite.scientifique@sciencespo.fr / Tél. + 33 (0)1 49 54 38 74

En savoir plus : textes de référence, dispositifs,  guides pratiques



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Le rayonnement international de nos recherches confirmé par U-Multirank 2021

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Créé en 2014, sous l'impulsion de la Commission européenne, le classement international U-Multirank examine les performances de près de 2 000 établissements d'éducation supérieure dans le monde.

Cette année encore, Sciences Po figure dans le top 25 des établissements, en particulier du fait de sa dimension internationale au vu de la mobilité de ses étudiants et de sa recherche.

Le caractère international de nos recherches y est attesté par le nombre de doctorats délivrés à des étudiants internationaux, la proportion de chercheurs étrangers dans notre communauté académique  et l'importance des co-publications scientifiques avec des académiques internationaux.

Notre recherche se distingue aussi par un fort impact de ses travaux. Elle obtient la note la plus élevée (A)  en termes de citations de ses publications scientifiques et de son implication dans les médias grand public. Preuve, s'il en fallait, que Sciences Po cultive le lien entre exigence intellectuelle et implication dans le débat public.

Enfin, notre communauté académique se caractérise par la présence de nombreux jeunes chercheurs (post-doctorants).

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Liberté scientifique et risques du métier : la recherche comme profession

Débat les 23 et 24 septembre
  • ©Shutterstock/Andranik Hakobyan©Shutterstock/Andranik Hakobyan
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Times Higher Education : l'avancement de la recherche

  • THE World University Rankings 2022THE World University Rankings 2022

Dans le classement mondial des universités élaboré par Times HIgher Education, publié le 2 septembre, Sciences Po renforce sa position.

Sur un plan national, Sciences Po occupe cette année le 16ème rang soit une progression de cinq places relativement à l'année passée.

Cette progression est notamment due au renforcement de notre position internationale (% d'étudiants étrangers, d'encadrement international et partenariats) grâce à un indicateur qui passe 78, 4 à 83,7. Sur ce point, à l'échelle nationale, Sciences Po est classée 6ème.

L'indicateur reflétant l'apport de nos recherches à la science (les citations de nos productions dans les publications scientifiques) progresse également de manière significative, passant de 46 à 57,3.


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Cogito 15 : en avant toute !

Le nouveau numéro du magazine de la recherche
  • Cogito, le magazine de la recheche à Sciences PoCogito, le magazine de la recheche à Sciences Po

Tous les six mois, Cogito présente une sélection de nos recherches récentes en faisant la part belle aux approches comparatives et aux travaux interdisciplinaires. Deux démarches développées par l'un de nos fondateurs, Élie Halévy, dont le parcours intellectuel est ici retracé. Si des questions d'actualité sont aussi analysées dans ce numéro - comme celle de la dette publique liée à la pandémie - nos chercheurs et chercheuses décortiquent également des tendances de fond, telles que la renaissance des mouvements d'auto-justice ou l'évolution de nos rapports à l'argent. Et, comme le veut la tradition, y sont exposés une recherche historique originale et un outil de recherche utile à tous. Bonnes lectures !

In Folio

Un argent omniprésent par Jeanne Lazarus, CSO

Il est temps de réguler des réseaux sociaux par Dominique Boullier, CEE

Prendre la mesure du pessimisme français par Bruno Cautrès, Gilles Ivaldi, Luc Rouban, CEVIPOF

La dette Covid doit préparer l’avenir, entretien avec Xavier Ragot, OFCE

Cursus et métiers : comprendre la ségrégation genrée par Carlo Barone, OSC

Lire et relire Halévy par Marie Scot, Centre d'histoire

Controverses, mode d’emploi, entretien avec Clémence Seurat et Thomas Tari, médialab & Forccast

Quand la justice conditionne la productivité par Johannes Boehm, Département d'économie

Fiers de punir. Le monde des justiciers hors-la-loi par Gilles Favarel-Garrigues et Laurent Gayer, CERI

La recherche en projet

Évaluer les politiques publiques environnementales, entretien avec Charlotte Halpern, LIEPP, CEE

Jeunes chercheuses

Écrire l’histoire du futur, entretien avec Sibylle Duhautois, Centre d'histoire

Arabie Saoudite : vers un système universitaire normalisé, entretien avec Elsa Bedos, CSO

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Deux nouveaux membres de Sciences Po à l'Institut universitaire de France

  • Angela Greulich et Pierre Cahuc, élus membres de l'IUF. Crédits Sciences PoAngela Greulich et Pierre Cahuc, élus membres de l'IUF. Crédits Sciences Po

Chaque année, l'Institut universitaire de France (IUF), dont la vocation est de favoriser le développement de la recherche de haut niveau dans les universités et de renforcer l'interdisciplinarité, sélectionne de nouveaux membres au terme d'une campagne de candidature trés courue.

En sortir lauréat ou lauréate demande de faire preuve de recherches innovantes et prometteuses, mais aussi de créativité, de leadership et de capacité à partager les résultats de ses travaux avec le plus grand nombre.

Cette année, deux nouveaux membres de l'IUF sont issus de notre factulté permanente :

  • Angela Greulich, professeure des universités, démographe et chercheuse à l'Observatoire sociologique du changement, en qualité de junior. Les recherches d'Angela Greulich portent sur les interactions entre la dynamique démographique, les activités professionnelles des femmes et les politiques sociales dans les pays européens. Voir ses publications.
  • Pierre Cahuc, professeur des universités, économiste et chercheur au Département d'économie, au titre du caractère innovant de ses travaux consacrés à l’économie du travail qu’il s’agisse des politiques publiques ou des dimensions microéconomiques du marché de l’emploi. Voir ses publications.

Désignés pour cinq ans, Angela Greulich et Pierre Cahuc vont rejoindre une douzaine d'académiques de Sciences Po ayant intégré cette communauté d'excellence.

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Deux ans de détention pour Fariba Adelkhah

  • En défense de la liberté de recherche par Alain Dieckhoff, directeur du CERIEn défense de la liberté de recherche par Alain Dieckhoff, directeur du CERI
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CIVICA Research : 5 nouveaux projets avec Sciences Po

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Penser le monde dans un cadre qui associe 10.000 chercheurs européens, tel est le défi que se fixe le volet recherche de CIVICA, université européenne des sciences sociales dont Sciences Po est partie prenante.
L'ambition de CIVICA Research est de réunir une diversité d'analyses et d’approches sur les grands défis mondiaux. Il s'agit bien sûr de comprendre la construction européenne, mais aussi les enjeux auxquels font face les démocraties, la transformation des sociétés ainsi que  les crises environnementales. A ces défis, s'ajoutent des travaux relatifs à l'impact du numérique sur les sociétés  mais aussi leur usage au service des sciences sociales, en leur donnant accès à de nouvelles données.
A l'issue de premier appel à projets de Civica Research, onze projets de recherche vont être lancés, rassemblant de trois à six universités partenaires de Civica. Les  chercheurs de Sciences Po participent à cinq de ces projets et sont à l'origine de deux d'entre eux. L'un s'attache à analyser les antécédents du malaise démocratique, le second  se penche  sur l'impact du numérique sur l'évolution des comportements politiques et vise à  préfigurer la création d' un Observatoire européen de la polarisation des idéologies.

Présentation des projets

Projets dirigés par Sciences Po

La démocratie et ses mécontentements. Un examen historique des difficultés actuelles de la démocratie

Il existe un large consensus sur le fait que les démocraties modernes sont aujourd’hui confrontées à des difficultés majeures, voire à une crise profonde. Des études existantes identifient certains de ses principaux moteurs et manifestations : le lien entre inégalités et contestation de la démocratie, les racines et la nature des défis populistes et anti-systémiques actuels, la redéfinition des identités nationales et le relâchement de l’homogénéité ethnique et linguistique de nombreux États-nations, l’interdépendance entre les États-nations démocratiques et le contexte mondial. Le projet considère que ces études doivent être complétées par des recherches historiques approfondies capables de définir une généalogie du malaise démocratique actuel, en identifiant les antécédents historiques à comparer aux récentes difficultés de la démocratie. Tous les grands départements et centres d’histoire de CIVICA participeront à ces recherches : le CHSP en tant que chef de file, l’Institut Universitaire Européen, l’Université Bocconi, la Central European University, la London School of Economics.

Directeur du projet : Mario Del Pero, Professeur des universités, Centre d'histoire

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Observatoire européen de la polarisation : mesurer les positions des utilisateurs et des médias, la polarisation et le rôle des algorithmes et systèmes d’intelligence artificielle

Traditionnellement, on étudiait les opinions de la population sur différentes questions du débat public à l’aide de sondages et d’enquêtes. Mais de récentes avancées dans les méthodes d’extrapolation des réseaux ont montré que les traces du comportement numérique (typiquement sur les réseaux de type abonnement/abonnés) sur les plateformes de médias sociaux peuvent être utilisées pour extraire des opinions à très grande échelle. Ce projet vise à valider le concept d’un Observatoire européen de la polarisation des idéologies et attitudes à l’égard de questions cruciales du débat public comme la fiscalité, l’immigration, l’intégration européenne ou la perception des élites. Il permettra de mesurer la polarisation sur ces questions et d’étudier le rôle des recommandations algorithmiques sur l’accès des utilisateurs à des informations à caractère idéologique. Les résultats de l’étude seront mis en application dans des recherches couvrant plusieurs disciplines : études des médias, mouvements sociaux en ligne et analyse de la structure des systèmes de partis dans les pays européens, entre autres. Le projet ciblera deux types d’applications : premièrement, fournir des mesures systématiques à travers l’Europe de l’intensité de la polarisation sur différentes questions (par exemple, l’économie gauche-droite ou les attitudes à l’égard du peuple et des élites) dans divers contextes en ligne. Deuxièmement, aborder la question du rôle de l’intelligence artificielle dans le façonnement des systèmes sociopolitiques européens par le biais de la recommandation algorithmique et de ses éventuels partis pris. Dans l’ensemble, ce projet vise à contribuer au développement d’un réseau européen interdisciplinaire de recherche en sciences sociales computationnelles. Sciences Po médialab et la Central European University codirigent ce travail de recherche. La London School of Economics et l’Université Bocconi participent à ce projet.

Directeurs du projet : Jean-Philippe Cointet, Associate Professor & Pedro Ramaciotti Morales, post-doc, médialab

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Projets auxquels Sciences Po participe

Contester la Cour : Examen de la politique judiciaire dans l’Union européenne

Si la Cour de justice a longtemps été considérée comme un acteur important de l’intégration européenne, son rôle dans la politique de l’Union européenne est de plus en plus contesté. Cette contestation vient des deux côtés, les tribunaux nationaux et les universitaires raillant ses décisions « activistes » dans des domaines particuliers tout en se plaignant de son incapacité à défendre de manière proactive les valeurs juridiques européennes dans d’autres domaines. Ce projet a pour but de relancer le débat sur la politique judiciaire de l’UE en examinant les causes et les résultats de la contestation croissante du système judiciaire de l’UE. Il prévoit d’examiner les facteurs qui suscitent la controverse ainsi que les résultats politiques, universitaires et concrets de cette contestation pour l’ordre constitutionnel européen. Ce faisant, ce projet cherche à examiner la résilience constitutionnelle de l’ordre politique de l’UE et le rôle du pouvoir judiciaire dans la sauvegarde de ses principes fondamentaux. Ces recherches sont codirigées par l’Institut Universitaire Européen et la Hertie School. Le centre de recherche de l’école de droit de Sciences Po, la Central European University, l’Université Bocconi et la London School of Economics y participent.

Attitudes à l’égard des inégalités : perceptions, jugements, justifications

Les chercheurs impliqués dans ce projet prévoient de mener une série d’études qui contribuera à la psychologie de l’inégalité et à ses expressions sociales et culturelles. Comment les inégalités sont-elles perçues ? À quel point les gens pensent-ils que la société dans laquelle ils vivent est inégale ? Qu’est-ce qui fait qu’une société est perçue comme étant inégale ? Quelles formes d’inégalité (le cas échéant) sont considérées comme plus acceptables ? Pourquoi certains récits justifiant les inégalités rencontrent-ils du succès ? Existe-t-il des variables culturelles quantifiables ayant un pouvoir prédictif sur les perceptions et les évaluations morales des inégalités ? Ce projet aborde donc un sujet fondamental du domaine de la « cognition et de la culture » : les attitudes à l’égard des inégalités, et se concentrera particulièrement sur le contexte européen. Ce sujet présente un grand intérêt pour les analyses des processus démocratiques, les inégalités étant identifiées comme le plus grand défi du XXIe siècle. La Central European University dirige ces travaux de recherche. Le Centre de sciences politiques et le Département d’économie de Sciences Po, la London School of Economics et l’Université nationale d’études politiques et administratives (Roumanie) participent à ce projet.

Le silence de la loi : Poursuites des crimes de haine et préjugés implicites au sein des forces de l’ordre

Ce projet vise à étudier les poursuites pour crimes de haine en Roumanie, en Bulgarie et en Allemagne, en mettant l’accent sur l’antisémitisme et en examinant les motivations intrinsèques de la police et du système judiciaire. Cette recherche a pour objectifs principaux d’identifier les modèles de partis pris implicites des officiers de police, ses juges et ses procureurs et leur rôle dans l’instrumentalisation judiciaire d’ affaires individuelles, et d’examiner les marqueurs individuels, institutionnels et sociétaux plus généraux qui peuvent expliquer les partis pris et les préjugés au sein des forces de l’ordre. Elle cherchera également à situer les modèles de partis pris implicites dans la matrice générale de l’ordre politique en Roumanie, en Bulgarie et en Allemagne et à formuler des hypothèses préliminaires pour d’autres pays européens. Cet objectif permettra de situer la recherche dans le cadre plus large de la littérature sur le recul de la démocratie et des questions de hiérarchie sociale, de violence et d’oppression. L’objectif ultime est de proposer une série de recommandations d’amélioration de la législation relative à l’antisémitisme et de sensibiliser les décideurs politiques et les forces de l’ordre à cette question. Recherches dirigées par l’Université nationale d’études politiques et administratives (Roumanie) auxquelles le CERI de Sciences Po et la Central European University participent.

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Actualité du populisme

Le nouveau dossier de Cogito
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Classement QS 2021 : Sciences Po 2ème en science politique

  • Classement QS 2021 © Sciences PoClassement QS 2021 © Sciences Po

Depuis huit ans, le classement de QS par discipline, qui compare plus de 1400 universités à travers le monde, ne cesse de confirmer la qualité de la recherche et de l'enseignement à Sciences Po, en comparaison avec les meilleures universités en sciences sociales.

Dans le classement QS 2021 dévoilé le 3 mars 2021, Sciences Po maintient sa seconde place en Science politique au niveau mondial, se plaçant derrière l’Université de Harvard et devant Oxford. Sciences Po reste ainsi la première université d'Europe dans cette discipline.

Le classement sur toutes les disciplines relevant de la catégorie englobant toutes les sciences sociales place Sciences Po au 56e rang, soit trois points supérieurs relativement à 2020.

Sciences Po est également classé dans le top 50 mondial dans trois autres disciplines dont deux en progression relativement à l'an passé :

  • 21e place en "Social Policy and Administration" (23e en 2020)
  • 30e place en Sociologie
  • 39e place en "Development Studies" (40ème en 2020), ce qui vient confirmer l'importante progression entamée en 2020 relativement à l'année précédente où Sciences Po était classé dans le top 100.

En Droit, Sciences Po se classe 51ème meilleure université, au 81ème rang en Économie et dans le top 100 en Histoire.

Au plan national, Sciences Po reste première en Science politique, en Sociologie et en "Social Policy and Administration", deuxième en Droit et en "Development studies".
Sciences Po gagne trois places en Histoire (troisième ex-aequo avec l'EHESS, 6ème en 2020). Enfin Sciences Po maintient sa quatrième position en Économie.

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Voir les résultats de l’édition 2020 du classement QS des meilleures universités par discipline
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Bienvenue aux 8 nouveaux membres de la faculté permanente

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Poursuivant sa politique de renforcement de sa recherche, Sciences Po accueille cette année huit nouveaux membres dans sa  faculté permanente. Chacun, chacune ouvre des portes sur de nouveaux savoirs, venant irriguer les enseignements à tous les niveaux du cursus. Et au delà de leurs apports à la vie scientifique et à la pédagogie, ils et elles participent à l’engagement citoyen de Sciences Po dans le débat public.  Découvrez leurs profils.

Le dossier de Cogito "Migration, diversité & mobilité"

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Les groupes sociaux ainsi que les individus se sont toujours déplacés, plus ou moins durablement. Ces mobilités diverses dans le temps et l’espace, sont marquées par la multiplicité de leurs motifs, de leurs trajectoires et de leurs répercussions. En découle l’impératif de les analyser avec une attention tout aussi plurielle. Les nombreuses recherches conduites à Sciences Po, en particulier au sein du groupe Migration et Diversité répondent à cette exigence et visent à développer de nouvelles approches. Ce dossier présente un aperçu de leur richesse :

  •  Arrêtée à Téhéran en juin 2019 puis condamnée à 5 ans de prison au prétexte d’accusations mensongères, notre collègue, Fariba Adelkhah, étudie depuis longtemps une grande variété de déplacements. Nous présentons dans cet article introductif — « Relire Fariba Adelkhah : sur la route de Téhéran à Damas » – un de ses travaux où elle révèle les dimensions inattendues d’un pèlerinage de femmes iraniennes à Damas. On y découvre son regard d’anthropologue attaché à la portée sociale des détails du quotidien.
  • Avec son article « Migrations et intégrations : les villes globales en Méditerranée au 18e siècle », David Do Paço expose les modalités d’intégration des communautés étrangères dans les cités méditerranéennes à l’époque moderne. Il y montre qu’au-delà des vecteurs collectifs – ‘Nations’, familles, religions… – d’autres dimensions, nouvellement étudiées par la micro-histoire, ont participé à l’intégration des populations immigrées.
  • Depuis plus de cinquante ans, nos déplacements transnationaux, principalement aériens, ont cru à un rythme exponentiel. En mars dernier, ils furent brutalement suspendus en vue de contenir la diffusion planétaire de la Covid. En s’appuyant sur des enquêtes récentes, Ettore Recchi dessine dans son article « Avant le déluge : l’irréductible croissance des mobilités humaines dans le monde d’avant la Covid », une géographie particulière de nos voyages durant les dernières décennies et s’interroge sur les perspectives de leur reprise.
  • Juriste, Louis Imbert inscrit sa contribution – « Les étrangers imaginés par le droit constitutionnel » – dans une analyse culturelle et comparative des droits nord-américain et colombien relatifs aux étrangers. Apparaissent alors deux politiques judiciaires radicalement différentes, l’une fondée sur le principe d’exclusion, l’autre se basant sur le devoir de solidarité, toutes deux ayant un impact déterminant sur notre perception des immigrés, tout autant que sur leur quotidien.
  • Entre exclusion et intégration, il faut aussi s’intéresser aux politiques en demi-teinte, qui n’acceptent ni ne refusent la présence d’immigrés, mais les intègrent dans le monde du travail, en fermant les yeux sur les pratiques illégales des recruteurs. C’est ce qu’expose Lucas Puygrenier dans son article « Travail des migrants : des politiques au service des régimes de production » fondé sur une enquête sur la façon dont sont employés les réfugiés et demandeurs d’asile échoués sur l’île de Malte.
  • L’impact des migrations sur le marché du travail suscite des polémiques sans fin : les immigrés constituent-ils un réservoir de main-d’œuvre nécessaire ou une concurrence nuisible aux travailleurs “autochtones” ? Si ce débat divise l’opinion publique, il en va de même parmi les économistes. Dans leur article « Migration, salaire et emploi : un aperçu de la recherche », Hélène Thiollet et Florian Oswald dressent un tableau d’une multiplicité d’études empiriques, en pointant les éléments à prendre en compte pour établir une vision mieux ajustée à la réalité.
  • Mettre fin aux discriminations et au racisme systémique touchant les immigrés et leurs descendants mobilise de plus en plus nombre de citoyens. En réaction, l’extrême droite leur oppose l’existence d’un racisme anti-blanc. Pour analyser la pertinence de ce dernier concept, Daniel Sabbagh dans son article « Le racisme blanc existe-t-il ? » s’attache à décortiquer les fondements du racisme, ou plutôt des racismes. En portant son attention sur leurs mécanismes et leurs conséquences concrètes, il en appelle à remettre les pendules à l’heure.
  • Mettant en avant les limites des travaux trop concentrés sur les politiques migratoires des États occidentaux, Hélène Thiollet, dans son article « Déconfiner les politiques migratoires: lacunes et biais des débats scientifiques », invite à réinventer les recherches sur les politiques migratoires. Elle y propose de multiplier les études relatives aux pays du Sud comme destination des migrations, et surtout de considérer la migration non pas seulement comme l’objet des politiques migratoires mais aussi comme un des phénomènes constitutifs des États-nations.
  • Face à un sujet si vaste et si déterminant pour une évolution pacifiée des sociétés, les projets de recherche ont toujours été nombreux. Nous présentons ici les directions et méthodes d’un échantillon de projets récemment engagés : politisation des minorités asiatiques en France, établissement de statistiques au niveau européen, traitement médiatique des « crises » migratoires, rôle des mobilités dans les relations interculturelles et les progrès technologiques, externalisation des politiques migratoires. Découvrir ces nouveaux projets.
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Sciences Po au 2ème rang national dans le classement de Times Higher Education 2021

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Dans le classement des universités en sciences sociales réalisé par Times Higher Education, Sciences Po est classé  68ème au plan mondial et 2ème au plan national.

Nos points forts sont l'internationalisation (International outlook) et les citations des publications de nos chercheurs.

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Novembre 2020

Le Monde d'aujourd'hui. Les sciences sociales au temps de la Covid

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Dès le printemps dernier, au coeur de la tourmente et devant la profusion des analyses sur la pandémie, l’idée a émergé à Sciences Po de produire sans plus attendre un ouvrage présentant nos recherches engagées sur le Covid. Pari risqué tant la crise et ses effets étaient promis à durer. Pari réussi tant ces  travaux, par leur rigueur, permettent d'éclaircir un paysage aux allures chaotiques. Si son titre - Le Monde d’aujourd’hui. Les sciences sociales au temps de la Covid (Presses de Sciences Po)  -  révèle l’intention de ne pas y prédire l’avenir, sa lecture fournit de nombreuses pistes à creuser pour sortir renforcés de ce “fait total”. Interview de Guillaume Plantin, directeur scientifique de Sciences Po, co-directeur de l’ouvrage.

Cette crise est marquée par une foule d’incertitudes qui donne lieu à une cacophonie angoissante. En quoi les sciences sociales et humaines peuvent-elles contribuer à y voir plus clair ?  

Cet ouvrage illustre à mon sens la nécessité, plus impérieuse que jamais, de confronter toute théorie ou doctrine à l'évidence empirique la plus large possible selon une méthodologie rigoureuse et éprouvée. Dans l’urgence de la pandémie, le débat public sur les aspects purement médicaux et sanitaires a été particulièrement confus, ce qui a nourri un scepticisme croissant vis-à-vis de la science et de l’expertise. La relation entre les média et le monde académique a pâti de l’absence de mécanismes permettant de jauger de la façon la plus objective possible les éléments de preuve avancés par les différents protagonistes. Les sciences sociales ne font pas exception en la matière. Sans confisquer ni cadastrer le débat en matière économique, sociale et politique, il est important de l’alimenter d’une matière première empirique qui fait l’objet d’un consensus minimum. Sans accord sur un socle de faits, le débat public se limite à des stratégies de saturation des espaces médiatiques. Les premiers résultats des différentes enquêtes socio-économiques et sanitaires qui sont reportés dans l’ouvrage illustre, je l’espère, à quel point disposer d’un tel corpus de faits est précieux et permet d’orienter la réflexion collective dans un sens plus productif.

Un parti pris de cet ouvrage est d’engager différentes disciplines sur des enjeux communs. Quel est le sens de cette démarche ?

L'interdisciplinarité est dans l’ADN de Sciences Po. Nous avons toujours su la faire vivre, même si la dynamique de la recherche internationale et du “marché des idées” donnent de fortes primes à l’ultra-spécialisation. Cet ouvrage illustre à quel point l'éclairage d’un phénomène social sous des angles différents permet de lui donner tout son relief. L’ampleur du choc de la Covid-19 montre aussi à quel point les sciences humaines et sociales, loin d’être une “cerise sur le gâteau” ou un simple outil d’accompagnement, doivent se conjuguer aux actions scientifiques et technologiques dans le traitement des défis majeurs auxquels nos civilisations font face. Les réflexions d’un de nos sociologues, membre du Conseil scientifique, sont à cet égard particulièrement intéressantes. Les contributions qui illustrent comment la crise de la Covid-19 a infléchi ou transformé les récits et les messages qui accompagnent l’action publique et lui donnent  sens montrent à quel point, au-delà de mesures objectives d’efficacité des politiques publiques, la gestion politique de la crise et l'élaboration d’un cadre conceptuel pour la penser ont été une préoccupation primordiale des dirigeants. Les humanités et les sciences sociales sont en première ligne pour  analyser cette “bataille du récit”.

Autre caractéristique de cet ouvrage est qu’il permet de mettre à jour des évolutions sociales et politiques qui vont à l’encontre  des impressions “de surface”...

Oui, un grand nombre de mes a priori - je ne suis pas expert de ces sujets  -  sur la pandémie et ses conséquences ont été contredits par les résultats de plusieurs enquêtes résumés dans l'ouvrage. Je pense par exemple aux effets du confinement sur le bien-être et sur l'évolution de la confiance dans le politique. Cela renforce mon point précédent sur la nécessité d’alimenter les débats politiques, économiques et sociaux avec des évidences empiriques toujours partielles par construction, mais établies selon une méthodologie consensuelle et éprouvée. Au total, l'originalité des conclusions, la diversité et la complémentarité des approches, ainsi que leur accessibilité attestent du souci des chercheurs-enseignants de Sciences Po de constamment irriguer le débat public de leurs recherches. Puisse cette partie la plus visible de nos efforts en la matière susciter l’envie d’en découvrir toute l’ampleur au cours des nombreux événements que nous organisons !

Sommaire

PREMIÈRE PARTIE – LA PANDÉMIE ET LES POLITIQUES SANITAIRES

  • Chapitre 1 – Les trente premiers jours. Leçons comparatives de la lutte contre la pandémie de coronavirus, Paul-André Rosental  
  • Chapitre 2 – Un sociologue au Conseil scientifique, Daniel Benamouzig  
  • Chapitre 3 – Quelques enseignements de l'histoire des épidémies en Afrique, Florence Bernault  
  • Chapitre 4 – Le droit, l’infrastructure scientifique et la vie en Europe, Sarah Glaser


DEUXIÈME PARTIE – LA PANDÉMIE, LA SOCIÉTÉ ET L’ÉCONOMIE

  • Chapitre 5 – La France confinée. Anciennes et nouvelles inégalités, Mirna Safi, Philippe Coulangeon, Emanuele Ferragina, Olivier Godechot, Emily Helmeid, Stefan Pauly, Ettore Recchi, Nicolas Sauger, Jen Schradie, Katharina Tittel et Andrew Zola  
  • Chapitre 6 – La crise sanitaire et les inégalités entre les sexes en France, Anne Boring, Réjane Sénac, Marta Dominguez, Marie Mercat-Bruns et Hélène Périvier  
  • Chapitre 7 – Évolution du marché du travail et politiques publiques pendant la crise, Pierre Cahuc et Stéphane Carcillo  
  • Chapitre 8 – Pourquoi les personnes « essentielles » sont-elles si mal payées ?, Bruno Palier  


TROISIÈME PARTIE – LA PANDÉMIE, LA DÉMOCRATIE ET L’ÉTAT DE DROIT

  • Chapitre 9 – Ce que la Covid-19 révèle du rapport entre le monde et le droit, Helena Alviar, Loïc Azoulai, Régis Bismuth, Vincent Forray, Horatia Muir Watt, Jeremy Perelman, Sébastien Pimont, Julie Saada et Dina Waked
  • Chapitre 10 – La démocratie parlementaire peut-elle se passer du parlement ?, Olivier Rozenberg et Cyril Benoît
  • Chapitre 11 – La crise sanitaire au miroir de la crise sociale et politique française. Une comparaison avec l’Allemagne et le Royaume-Uni, Bruno Cautrès et Luc Rouban  
  • Chapitre 12 – Consentir et critiquer. Les réactions sur Twitter face à la crise de la Covid-19 en France, Manon Berriche, Salomé Do et Benjamin Tainturier  


QUATRIÈME PARTIE – LA PANDÉMIE, RÉCITS, POUVOIRS ET IDÉOLOGIES

  • Chapitre 13 – Comment mobiliser les populations ? La réponse symbolique des exécutifs français, italien et britannique, Laurie Boussaguet et Florence Faucher  
  • Chapitre 14 – La pandémie de Covid-19. Une rupture dans la trajectoire triomphante de la Chine ?, Jean-Louis Rocca  
  • Chapitre 15 – Les récits de l’incertitude planétaire. Discordance ou pluralisme ?, Karoline Postel-Vinay  
  • Chapitre 16 – Quand l’idéologie avance masquée. Immunité collective, néolibéralisme et darwinisme social, Marie-Laure Salles-Djelic  


CINQUIÈME PARTIE – LA PANDÉMIE, L’ENVIRONNEMENT ET LE MONDE D’AUJOURD’HUI

  • Chapitre 17 –Un renouveau du projet européen dans la crise de la Covid-19 ?, Jérôme Creel et Francesco Saraceno  
  • Chapitre 18 – L’impact économique et environnemental de la crise de la Covid-19, Meriem Hamdi-Cherif, Gissela Landa, Paul Malliet, Frédéric Reynès, Aurélien Saussay et Francesco Vona  
  • Chapitre 19 – Greta Thunberg, questions de vie ou de mort, Laurence Bertrand Dorléac  
  • Chapitre 20 – Des sagesses anciennes à la virophilosophie contemporaine, Frédéric Gros  
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Christophe Jaffrelot, nouveau président de l'Assocation française de Science politique

  • Christophe Jaffrelot  crédits image Sciences PoChristophe Jaffrelot crédits image Sciences Po

Christophe Jaffrelot, directeur de recherche CNRS au Centre de recherches internationales de Sciences Po (CERI), vient d’être élu président de l’Association française de science politique. Le chapitre qui s’ouvre ainsi est l’occasion de revenir sur la mission de cette association portée sur ses fonds baptismaux par Sciences Po en 1949. C’est aussi l'occasion d’évoquer les projets de la nouvelle équipe qu’ont formée Christophe Jaffrelot et Michel Mangenot, le Secrétaire général de l’AFSP. Interview.

Vous consacrez vos recherches à comprendre les sociétés indienne et pakistanaise et leur vie politique. N’est-ce pas en décalage avec la vocation de l’Association française de science politique qui semble être nationale ?

Si l’AFSP est française, elle ne se cantonne pas à l’hexagone, loin de là ! Comme les autres sciences sociales, la science politique ne reconnaît guère les frontières nationales – et si elle le fait, ce n’est pas pour y voir un obstacle, mais pour engager un dialogue entre des traditions et des méthodes qui restent différentes - comme en témoignent, par exemple, le poids des approches quantitativistes aux Etats-Unis et la plus grande importance du « terrain » en France.
Pour ce qui est du  caractère « exotique » de mes objets d’étude, si mes terrains se trouvent en Asie du Sud, je les étudie grâce aux théories des sciences sociales. J’ai beaucoup écrit sur les théories du nationalisme, de la démocratie, du populisme… et je travaille à présent  sur l’autoritarisme, un signe des temps...
Me spécialiser sur l’Asie du sud m’a toutefois conduit à explorer davantage les dimensions de la science politique qui se situent à l’intersection d’autres disciplines, nécessaires à l’intelligence de mes objets, comme l’anthropologie, la sociologie et la géographie – sans parler de l’histoire, mon inclinaison naturelle. Cela ne m’a toutefois pas détourné de ma discipline car la science politique est une discipline carrefour par excellence. Ne parle-t-on pas de sociologie politique, d’anthropologie politique, d’économie politique, de philosophie politique et même – d’un point de vue il est vrai un peu différent - de géopolitique ?
J’ajouterais que si on veut bien définir la science politique comme la science du pouvoir – ce qui me paraît de bonne méthode -, elle est nécessairement « tous terrains » car il y a du pouvoir partout et comparer les formes que le pouvoir revêt dans différentes sociétés est des plus stimulant intellectuellement ! Les fondateurs de l’AFSP avaient d’ailleurs compris d’emblée l’intérêt de la « politique comparée ». S’il a fallu attendre 2020 pour qu’un spécialiste de contrées lointaines préside l’Association, celle-ci s’est montrée dès l’origine intéressée par le comparatisme et a internationalisé son activité dès 1949 en participant à la Conférence constitutive de l’Association Internationale de Science Politique.    

Venant s’ajouter à vos activités de recherche, vous avez exercé d’importantes fonctions “d'administration” de la recherche. Quel impact cela a-t-il eu sur vos propres travaux?

Sur le plan personnel, il est vrai que ce genre de fonctions administratives empiètent sur les travaux de recherches que l’on conduit, mais il est vital que les académiques fassent fonctionner leurs institutions !    Par ailleurs, j’ai constaté que ceux qui s’y attèlent y trouvent quand même des avantage du point de vue de leur recherche. Être chercheur « à temps plein » peut conduire à l’hyper spécialisation. Assumer des fonctions d’administration de la recherche, c’est s’ouvrir à d’autres approches, à d’autres méthodes, à d’autres terrains et c’est ainsi que l’on peut progresser dans sa propre recherche, par les approches comparatives – j’y reviens ! En science sociales aussi il y a des « moments Eureka », que l’on prépare en acquérant une connaissance intime de son objet mais qui surgissent souvent par inadvertance – et lire des travaux portant sur des objets différents, écrits par des collègues ayant d’autres perspectives peut jouer ici un rôle de catalyse. Par exemples : je comprends mieux le capitalisme de connivence à l’indienne en me renseignant sur les oligarques russes et le national-populisme hindou en lisant sur la Turquie d’Erdogan… Or on ne fait pas nécessairement ces détours sans y être obligé – et s’investir dans des tâches d’intérêt collectifs crée cette obligation. Ceci dit, il y a d’autres moyens d’arriver au même résultat ! Au CERI, la cohabitation de spécialistes de terrains très différents nous a récemment permis, par exemple, de publier un livre comparant l’exercice du pouvoir par une quinzaine de leaders populistes – et ce n’est que le dernier avatar d’une longue tradition comparatiste qui conduit d’ailleurs à relativiser la spécificité des aires culturelles perçues comme un ailleurs lointain: lorsqu’on fait l’effort de soumettre différentes sociétés du Nord et du Sud à un même questionnement, on prend conscience de leurs points communs autant que de leurs différences.    

Depuis sa création, l’Association a connu d’importantes évolutions. Peut-on en retracer les principales étapes ?


Un point d’histoire d’abord : l’AFSP est née en 1949 à Sciences Po, où officiait son premier président, André Siegfried et son premier secrétaire général, Jean Meynaud. D’emblée l’Association a été portée à l’interdisciplinarité - Fernand Braudel, Raymond Aron, Lucien Febvre, Jean-Marcel Jeanneney, Marcel Griaule, Alfred Sauvy et d’autres ont d’ailleurs participé à la réunion constitutive de l’AFSP. Deux ans plus tard, l’AFSP était le creuset, toujours à Sciences Po, de la Revue Française de Science Politique. Je rappelle ces éléments fondateurs pour relativiser ce qui pourrait apparaître, rétrospectivement, comme des évolutions de fond et pour dessiner une périodisation qui doit beaucoup au travail d’Yves Deloye, Secrétaire général de l’AFSP de 2003 à 2016, qui s’est attaché à en écrire l’histoire.
Comme je viens de le suggérer, penser en termes d’étapes, n’est pas si facile car la continuité l’emporte à bien des égards. En revanche, on peut distinguer des époques.  Le premier temps, de la fin des années 1940 au début des années 1950, est important à comprendre car il éclaire le deuxième : après guerre, il s'agit d'inventer une discipline au singulier (la science politique) dans un pays où l'objet politique était analysé par le truchement d’autres disciplines  (le droit, la philosophie, l’histoire , etc). Il fallait rattraper un retard certain par rapport aux Etats-Unis et au Royaume-Uni où le développement de la discipline avait été engagé dans l’entre-deux guerres.
La deuxième étape débute à la fin des années 1960 lorsque l'AFSP (et notamment Jean Touchard, alors secrétaire général  de la FNSP et de l'Association ) prend acte que les deux premières décennies de son histoire n'ont pas produit l'effet désiré : la science politique française reste marginale sur la scène internationale et manque de fondement méthodologique. L'AFSP va alors contribuer à cette prise de conscience et favoriser sa professionnalisation. A ce titre, son rôle dans la création de l'agrégation de science politique au début des années 1970 doit être souligné car elle autonomise définitivement le recrutement des enseignants-chercheurs de science politique qui dépendait encore de l'agrégation de droit.
Une troisième étape débute avec l'arrivée de Jean-Luc Parodi au poste de Secrétaire Général en 1980 – il y restera jusqu’en 1999. Au cours de ces deux décennies il s’efforcera d’améliorer la reconnaissance de l'utilité sociale de la discipline (pour mieux lire le monde dans lequel vivent les citoyens) et son assise professionnelle. C'est l'époque de la multiplication des journées d'étude, de l’ouverture d’un dialogue avec les autres disciplines (droit, anthropologie, histoire...) et surtout des premiers congrès. Les Congrès de l’AFSP deviennent des lieux d’échanges intellectuels. C’est aussi un lieu très important pour les jeunes politistes qui y trouvent l’occasion de faire connaître (et reconnaître) leur travaux.  J’en ai bénéficié moi-même, d’autant plus que le papier que j’avais présenté lors de mon premier congrès en 1988, est sorti ensuite dans la RFSP grâce à la bienveillance de George Lavau et de mon directeur de thèse, Jean Leca. Mais le rôle de socialisation des Congrès ne valait pas seulement dans l’ordre scientifique : il permettait aussi des échanges sur la façon d’enseigner la science politique, au moment où l'implantation de la discipline se développait dans les universités, notamment en région. Oui, un tournant important de l’histoire de l’AFSP a été la création et la montée en puissance de ce rendez-vous. La première édition a eu lieu à Sciences Po en 1981. Originellement quinquennal, il se tient tous les deux ans depuis une quinzaine d’années, et il fait toujours salles combles !
L’internationalisation de l’AFSP s’est affirmée dans les années 1990, sous la houlette de Jean Leca qui préside d’abord l’Association en 1993-94 et de 2000 à 2005, année où Nonna Mayer lui succède et accentue ce processus d’internationalisation.
Un autre changement est intervenu à la fin des années 1990, sous l’égide de Pierre Muller, Secrétaire Général, lorsque l’AFSP s’est davantage impliquée dans la défense des métiers de la science politique, une démarche qui a finalement abouti en 2005 à la création de l’Observatoire des Métiers Académiques de la Science Politique (OMASP).
Une dernière inflexion, que l’on doit à l’initiative d’Andy Smith et de Nicolas Sauger - et à l’énergie de l’équipe administrative de l’AFSP, constituée de Anne Avy et d’Isabelle Rocca - a été marquée en 2017 par la refonte du site internet de l’Association et par une présence remarquée sur les réseaux sociaux : des outils qu’il faut encore faire monter en puissance.


Aujourd’hui, quels sont les principaux enjeux auxquels l’Association va s’attacher à répondre ?

Je l’ai dit, l’AFSP a vocation à être l’association professionnelle des politistes français. Il faut qu’elle le soit pleinement, au-delà des 341 adhérents qu’elle compte aujourd’hui dans ses rangs. C’est dans cet esprit, d’ailleurs, qu’en tant que directeur du CERI j’avais décidé de rembourser leur cotisation aux chercheurs du labo qui adhéraient à l’AFSP. Il ne s’agit pas de « faire du chiffre », de gonfler les effectifs pour le plaisir, car cela n’est en rien une fin en soi, mais parce qu’une AFSP pleinement représentative de son milieu professionnel lui permettra de marcher sur ses deux jambes : d’un côté, l’association est une société savante où toutes les sensibilités scientifiques doivent pouvoir échanger sur les grands thèmes de la discipline et sur ses méthodes ; d’un autre côté, l’AFSP est le lieu privilégié de défense des métiers de la science politique, à l’heure où la précarité des enseignants-chercheurs et des chercheurs s’accentue, où les créations de poste sont en complet décalage avec l’attractivité croissante de la discipline auprès des étudiants et où la recherche sur contrat n’a pas réussi à faire ses preuves. De tout cela nous voulons faire le bilan pour être plus qu’un lobby : une force de proposition.
C’est pour essayer d’être à la hauteur de ces enjeux que Michel Mangenot, professeur à l'Université Paris 8 où il dirige l'Institut d'études européennes, et moi-même avons constitué un bureau dont les membres sont en charge de missions qui sont autant de priorités.  Nous avons déjà évoqué la défense des métiers de la science politique, où Frédéric Sawicki sera en première ligne ; Assia Boutaleb et Hélène Combes forment quant à elles un tandem centré sur les activités de recherche, tant celles des groupes de travail de l’AFSP – un vivier de forces vives – que celles qui exposent les académiques à toutes sortes de dangers, à commencer par ceux du terrain dont témoigne aujourd’hui l’emprisonnement cruel de Fariba Adelkhah que nous n’oublions pas ! Carole Bachelot se charge, elle, de densifier le réseau des partenaires de l’AFSP, en se rapprochant notamment des sociétés savantes d’autres disciplines, tant pour renforcer les échanges intellectuels que pour mieux défendre les scientifiques ; Claire Dupuy s’attèle à l’internationalisation – déjà bien engagée - de l’AFSP, une tâche qui passe à nouveau  par des partenariats, mais aussi par des échanges plus ponctuels et une socialisation accrue des jeunes et des moins jeunes à l’international. A cet égard, ayant participé dès 1985 au Congrès de l’AISP qui s’était tenu à Sciences Po et à des dizaines de colloques internationaux , je dois dire que j’ai toujours été choqué par la méconnaissance persistante, dans ces enceintes, d’excellents travaux français, faute de traduction ou faute, pour leurs auteurs, de pouvoir s’offrir une participation aux grands congrès. Lorsque je dirigeais le CERI, j’avais fait de la participation à ces congrès une priorité – elle me tient toujours à coeur. Last but not least, Marieke Louis, qui a la valorisation pour mission, aidera à l’AFSP à exister dans la Cité en utilisant de nouveaux outils audio/visuels, tant il est important d’encore mieux faire connaître notre science politique et celles et ceux qui la font.      
En 1969, à un moment clé de l’histoire de France, Jean Touchard regrettait que l’AFSP soit « trop discrète » car, disait-il « c’est à elle qu’il appartient de réfléchir sur l’état de la science politique en France et de faire un certain nombre de propositions précises et d’établir des priorités ». Ce constat et cette invitation à l’action restent d’actualité, dans un contexte un peu comparable et nous ferons en sorte d’en tirer les conséquences, sur un mode collégial qui implique aussi le Conseil d’Administration de l’AFSP où toutes les bonnes volontés sont déjà mises à contribution !


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Christophe Jaffrelot, directeur de recherche CNRS au Centre de recherches internationales de Sciences Po (CERI) consacre ses recherches aux nationalismes (et plus particulièrement au national-populisme) et aux processus de dé-démocratisation, en particulier dans le cadre des  sociétés politiques indienne et pakistanaise. Il s'intéresse notamment à l’évolution du régime politique indien, à la sociologie de la classe politique indienne, aux liens entre religions et politique, et aux relations extérieures de l’Inde et du Pakistan.
Il a très tôt reçu la médaille de bronze du CNRS et aujourd’hui ses travaux font autorité dans ses champs recherche. Ses activités liées à la valorisation et l'organisation de la recherche ont été et restent nombreuses : direction de collections d’ouvrages, rédaction en chef ou direction de revues scientifiques en France et à l’étranger, direction du CERI (2000-2008), présidence de la section “ Politique, pouvoir, organisation” du CNRS (2012-2016), présidence du Conseil scientifique du réseau des Instituts français de recherche d'Asie (2006-2016)… Il est également membre de nombreux conseils scientifiques dans des universités indiennes, allemandes et pakistanaises. A ces fonctions s’ajoutent ses activités en matière d’enseignement à Columbia, Princeton, Yale, Johns Hopkins, Montréal et King’s College (London). Il est également engagé dans la recherche-action en tant que consultant permanent au Centre d'analyse, de prospective et de stratégie du Quai d'Orsay depuis 2008, en tant que « Non-Resident Fellow » à la Carnegie Endowment for International Peace et expert de l’Institut Montaigne.

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1949 : la création de l’Association française de sciences politiques (AFSP) et de l’Association internationale de science politique (AISP/IPSA)

Téléchargez la frise historique illustrée des 60 ans de l’association( 2009)1949 : Association française de sciences politiques (AFSP) et Association internationale de science politique (AISP/IPSA)

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Recherche et innovations en SHS boostées par CIVICA

via Horizon 2020
  • CIVICACIVICA

Le programme de développement des recherches proposé à l'Union européenne par CIVICA, l'Université européenne des sciences sociales - dont Sciences Po est l'un des membres fondateurs - a été approuvé pour bénéficier du financement du programme H2020.

Les activités financées dans ce cadre visent à créer «CIVICA Research», un environnement commun de recherche et d'innovation à long terme.

CIVICA Research complétera la stratégie éducative de CIVICA soutenue par Erasmus +, qui comprend d'ores et déjà un module de travail dédié à la recherche dans quatre grands domaines : les sociétés en transition et les crises planétaires ; les défis de la démocratie au 21e siècle ; l'Europe revisitée; et les technologies relatives aux données relativex aux sciences sociales.

Plus d'informations sur le site web de CIVICA

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Nouveau numéro !

  • Actualité Sciences PoActualité Sciences Po

La pandémie – analysée dans ce numéro sous certains de ses aspects sociaux – n’a pas fait disparaître la question plus grave et plus durable de la dégradation de l’environnement à laquelle sont consacrés plusieurs articles. D’autres enjeux primordiaux – intelligence artificielle, altérité, épargne – sont aussi explorés, prenant de nouvelles perspectives au regard de l’actualité. Sont également présentées des recherches aux horizons internationaux, où se mêlent économie, science politique et sociologie. Puis, en point d’orgue, une histoire douloureuse qui résonne aujourd’hui plus que jamais : celle de la fin de l’esclavage. Bonnes lectures !

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Le nouveau dossier de Cogito : l'égalité des sexes dans tous ses états !

  • Cogito, le magazine de la recherche. Crédits : Sciences PoCogito, le magazine de la recherche. Crédits : Sciences Po

Ce n’est pas la crise sanitaire qui nous fait découvrir la précarité des femmes et les violences conjugales. Ces questions – comme tant d’autres – sont connues depuis longtemps. Dans ce dossier, ce sont des dimensions rarement analysées qui sont abordées : conséquences négatives de certaines politiques se voulant égalitaires ou scientifiques, géopolitique du genre, conséquences du changement climatique sur la vie des femmes, aspects paradoxaux des relations conjugales, facteurs de résistance des inégalités éducatives et professionnelles. En espérant que la lecture de ce dossier permette à toutes et tous de faire progresser une cause bénéfique à la société dans sa totalité.

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Et aussi...

 

Découvrez le programme de recherche et d’enseignement des savoirs sur le genre (PRESAGE)

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Covid-19 : Analyses et enquêtes

  • Coronavirus © mattthewafflecat, pixabayCoronavirus © mattthewafflecat, pixabay

L’apport de sciences sociales s’avère plus que jamais indispensable aux citoyens, communautés et décideurs pour faire face à la crise provoquée par la Covid-19. 
Les enjeux qu'elle soulève - politiques économiques, sociales et sanitaires, organisation des pouvoirs publics et des entreprises, confiance dans le politique, inégalités, mondialisation... -  sont familiers à la communauté académique de Sciences Po.
Par leurs analyses et de nouveaux projets de recherche, nos chercheurs et chercheuses répondent aujourd’hui à l’impératif de saisir les impacts politiques, économiques et sociaux de cette pandémie sur le court terme et sur la longue durée. 

Analyses - Projets de recherche - Webinars

LES ANALYSES

le monde d'aujourd'huiParu en octobre 2020 , l'ouvrage "Le Monde d'aujourd'hui. Les sciences sociales au temps de la Covid" (Presses de Sciences Po) réunit les contributions de plus de 50 chercheurs de Sciences Po livrant des analyses d'une multitude d'aspects de la crise en France et dans le monde.
Lire l'interview de Guillaume Plantin

 

/recherche/sites/sciencespo.fr.recherche/files/Screenshot_2021-01-07 Covid-19 une crise organisationnelle - Presses de Sciences Po_0.pngDans leur ouvrage,  "Covid-19 : une crise organisationnelle" (Presses de Sciences Po, octobre 2020), quatre sociologues - Henri Bergeron, Olivier Borraz, Patrick Castel et François Dedieu  - présentent une enquête « à chaud » menée auprès d'acteurs de la crise du Covid-19.  Plutôt que des défaillances individuelles ou des dysfonctionnements techniques, cet ouvrage met en avant des facteurs organisationnels : mauvaises leçons tirées du passé, faux sentiment de sécurité, confiance aveugle dans les outils de planification.


En complément, vous trouverez ci-dessous une sélection d'articles actualisée au fur et à mesure, ainsi qu'une présentation des projets de recherche.

ARTICLES

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PROJETS DE RECHERCHE

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QS : Sciences Po 2ème université mondiale en science politique et relations internationales

  • 2e place dans le Classement QS 2020 par discipline. Crédits : Sciences Po2e place dans le Classement QS 2020 par discipline. Crédits : Sciences Po

Sciences Po poursuit sa progression dans le classement QS 2020 des meilleures universités mondiales par discipline (PDF, 9.2 Mo), en passant de la troisième à la deuxième place mondiale en "Science politique & relations internationales".
Dans ce classement dévoilé le 4 mars 2020, Sciences Po est classé ex aequo avec l'Université de Princeton, derrière l'Université de Harvard et devant l'Université de Oxford et la London School of Economics and Political Studies (LSE). Sciences Po est pour la première fois la première université d'Europe dans cette discipline.

Depuis sept ans, le classement de QS par discipline, qui compare plus de 1200 universités du monde entier, ne cesse de confirmer Sciences Po au sein des universités leaders en sciences sociales. En 2020, Sciences Po se place dans le top 50 mondial dans 5 disciplines, et affiche d’importantes progressions dans plusieurs domaines :

  • 2ème place mondiale en science politique et relations internationales (en progression d’une place par rapport à 2019)
  • 28ème place en sociologie (comme en 2019)
  • 40ème place en Development Studies (avec une importante progression depuis 2019 où cette discipline figurait dans le top 100)
  • 50ème place mondiale en droit (avec là aussi une forte progression puisque Sciences Po figurait en 2019 dans le top 100)
  • Sciences Po progresse également en économie et économétrie en passant du top 150 au top 100 mondial.

Enfin, Sciences Po reste trés bien classé en Social Policy and Administration avec le 23eme rang


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Cogito 9 - Le nouveau numéro !

  • Cogito, le magazine de la recherche. Crédits : Sciences PoCogito, le magazine de la recherche. Crédits : Sciences Po

L'analyse de la démocratie, ses avancées, ses nouvelles formes mais aussi ce qui la met en péril, est au cœur de ce nouveau Cogito. Ce numéro s’attache également à l’examen d’une série de politiques publiques : enseignement supérieur, politiques sociales, environnement, déontologie….On y décortique aussi la réception des fake-news sur les réseaux sociaux et la formation des décisions. Enfin des regards historiques nous sont offerts sur les cultures coloniales et la naissance des urgences médicales. Bonnes lectures !

In Folio

La déontologie publique : des principes aux pratiques par Guillaume Tusseau

Les autocrates de l'information par Sergei Guriev

Street art et démocratie sur les murs d'Amérique latine par Olivier Dabène

La matière noire de la démocratie par Luc Rouban

Pas d'économie environnementale sans justice sociale par Éloi Laurent

Transformer les universités : propositions d’une chercheuse par Christine Musselin

Les transactions coloniales par Florence Bernault

Des politiques familiales paradoxales par Emanuele Ferragina

Gouverner la ville numérique par Antoine Courmont et Patrick Le Galès

La recherche en projet

Quand la vérité nous dérange ou l'interprétation « motivée » des informations par Jeanne Hagenbach

Data

Des URLs des fake news à leur réception IRL #InRealLife par Manon Berriche

Étoiles montantes

La naissance des urgences médicales par Charles-Antoine Wanecq

L'accès aux logements sociaux par Marine Bourgeois

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