The Climate Negotiations Browser:

un outil pour naviguer dans 20 années de négociations
  • The Climate Negotiations BrowserThe Climate Negotiations Browser

Développée par le médialab de Sciences Po en collaboration avec l’IISD, l’Atelier Iceberg et le LSIR EPFL, la plate-forme ClimateNegotiations.org permet de naviguer à travers plus de 20 années de négociations climatiques de l’ONU compilées dans les rapports de l’ENB. L’interface DISCOVER offre un premier aperçu synthétique des thèmes et des acteurs les plus visibles de la négociation. L’interface EXPLORER permet à l’utilisateur de rechercher, filtrer et lire les verbatims intégraux.

Le développement de cette plate-forme a rassemblé des experts du climat, des chercheurs en sciences sociales, des développeurs et des designers afin de rendre plus facilement accessible cette source d’information à la fois riche et complexe. Ce travail de « datafication » a nécessité la collecte de tous les contenus du vol.12 de l’ENB ; le morcellement, le nettoyage et le taggage de chacune des sections contenues dans les bull tins ; l’extraction des thèmes et acteurs des négociations ; la visualisation de la montée en puissance et du déclin de leur visibilité ; et, surtout, la construction d’un moteur de recherche polyvalent et puissant permettant de poser des questions complexes telles que : « toutes les sections des compte-rendus dans lesquels l’Alliance des petits états insulaires a discuté du thème « Loss & damage » après la conférence de Varsovie ».

Visitez la plateforme

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L'enquête électorale française 2017

un nouveau dispositif
  • Martial Foucaullt cc: Sciences PoMartial Foucaullt cc: Sciences Po

Créé en 1960 le Centre de recherches politiques de Sciences Po (CEVIPOF) analyse les grands courants politiques qui façonnent les forces et les institutions politiques, ainsi que les facteurs qui contribuent à orienter les comportements et les attitudes politiques de nos concitoyens.

Connu pour ses enquêtes électorales et son analyse des votes, le CEVIPOF met en place aujourd'hui un dispositif aux méthodes profondément renouvelées : panels d'interrogés élargi, plus longue durée et régularité plus serrée des enquêtes, nouveaux types de questions, usage des nouvelles technologies, ouverture sur l'international...

Martial Foucault, directeur du CEVIPOF, présente ce nouveau dispositif.

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Nouvelle économie régionale et réforme territoriale

Dernier numéro de la Revue de l'OFCE
  • Collections École Polytechnique / CC : Jérémy Barande - WikimédiaCollections École Polytechnique / CC : Jérémy Barande - Wikimédia

Revue de l'OFCE, n°143 novembre 2015 - Nouvelle économie régionale et réforme territoriale

A l'heure des élections régionales et de la création de nouvelles régions et de métropoles, ce numéro de la Revue de l'OFCE tente d'éclairer les questions déterminantes pour les politiques publiques territoriales : Quelle relation entre la taille des zones d'emploi et leur performance économique et sociale ? Avec quels indicateurs doit-on mesurer le développement économique, social et environnemental des territoires ? Certaines organisations territoriales sont-elles plus efficaces que d'autres ? Les mesures favorisant l'égalité entre les territoires sont-elles un frein ou un accélérateur du développement économique ? Existe-t-il une taille optimale des régions ? Peut-on envisager une tension entre régions légales et régions réelles et/ou vécues ?

Sommaire

Introduction, Guillaume Allègre, Gérard Cornilleau, Éloi Laurent, Xavier Timbeau
   
I - Métropolisation et efficacité économique

  • La dynamique économique des territoires : une introduction, Jean-Claude Prager
  • Le Grand Paris, le joker de l’économie française, Laurent Davezies
  • La métropolisation, horizon indépassable de la croissance économique, Olivier Bouba-Olga, Michel Grossetti

II - Un nouveau développement régional ?

  • Vers un nouveau paradigme des stratégies de développement régional dans l’OCDE, Joaquim Oliveira Martins, Karen Maguire
  • Dynamiques régionales et territoriales face aux chocs économiques, Arnaud Degorre, Pierre Girard, Roger Rabier
  • Le Nord-Pas-de-Calais, entre mutations économiques et développement humain, Grégory Marlier, Thomas Dallery, Nathalie Chusseau

Conclusion - Penser les régions avec leurs habitants , Jacques Lévy

Lire le numéro

Terrorisme, Djihadisme, Guerres, Banlieues

Sélection de publications
  • Marche républicaine contre le terrorisme, Paris. 11/01/15 crédit Remi Mathis Marche républicaine contre le terrorisme, Paris. 11/01/15 crédit Remi Mathis

L'un des rôles majeurs de la recherche, c'est aider à prendre du recul, à éclairer, à mettre à bas les préjugés et les idées figées. Tout simplement à penser. Aujourd'hui, c'est vital.
Souhaitant remplir notre devoir, nous vous présentons une sélection de publications de nombre de nos chercheurs qui travaillent à comprendre les différents ressorts des attentats du 13 novembre.

En dehors des ouvrages, tous ces textes sont en libre accès.

Rechercher dans toutes les publications de la recherche à Sciences Po

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SOWELL, un nouvel ERC

  • Yann AlganYann Algan

Yann Algan, professeur au département d'économie, est pour la deuxième fois lauréat d’un financement du Conseil européen de la recherche (ERC).

Après la fin de son projet  TRUST - Culture, Cooperation and Economics (ERC Starting Grant), Yann Algan vient de décrocher son deuxième financement  ERC, dans la catégorie Consolidator.

Yann Algan se lance à nouveau dans projet innovant sur cinq ans afin d’explorer les fondements de nos préférences sociales et du bien-être à partir des Big Data.  Dans un contexte où la coopération sociale et le bien-être sont devenus une nouvelle priorité de nos sociétés, au-delà de la seule croissance économique, il devient urgent d’évaluer leurs déterminants et les politiques publiques qui permettent de les développer.

Construit autour de trois grands axes, le projet SOWELL - Préférences sociales, bien-être et politiques publiques - se propose de réviser en premier lieu la théorie et la manière de mesurer le bien-être à l’aide des Big Data à partir de nos requêtes sur Google, échanges sur Twitter, Facebook ou autres forums. Ces indicateurs Big Data du bien-être permettront de prendre le pouls de nos sociétés à une fréquence temporelle et à un niveau géographique incroyablement plus riches que les enquêtes traditionnelles qui consistent à demander à quelques citoyens d’indiquer leur satisfaction dans la vie sur une échelle de 0 à 10.

De même  ce projet a pour but de développer des plateformes online d’économie comportementale capables d’étudier l’hétérogénéité des motivations sociales dans nos organisations et sociétés. Yann Algan utilisera par la suite ces mesures comportementales à grande échelle et les indicateurs de bien-être issus du Big Data pour analyser les déterminants économiques, historiques, sociaux ou encore psychologiques du bien-être et de la coopération Enfin, le projet évaluera les politiques publiques qui permettent de développer le bien-être et les comportements pro-sociaux des citoyens, en particulier dans le domaine éducatif avec une analyse des interventions susceptibles de développer dès la petite enfance les compétences non-cognitives et sociales. Cette analyse conduira à renouveler les paradigmes d’évaluation des politiques économiques et publiques, en intégrant leurs effets sur le bien-être individuel et le progrès social.

Le projet utilisera des méthodes tout à fait originales, tout d’abord en exploitant les possibilités offertes par les Big Data pour tester les théories du bien-être et des préférences sociales. En collaboration avec le médialab sera crée un E-Lab consacré à l’observation et l’étude du bien-être et des comportements sociaux dans les sociétés, les entreprises ou encore à l’école. Ce laboratoire combinera également des protocoles expérimentaux d’évaluations randomisées avec l’économie comportementale pour étudier l’impact des politiques publiques sur les compétences non-cognitives et sociales à l’école, dans les organisations et dans l’espace public. Les résultats obtenus devront permettre d’élaborer un nouveau modèle d’évaluation des politiques publiques, basé sur les préférences sociales et le bien-être.

Le projet SOWELL réunira autour de Yann Algan des chercheurs en économie, sciences cognitives, psychologie, sciences politiques, sociologie et anthropologie.

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Appel à propositions d’enquêtes qualitatives

pour la plateforme beQuali
  • Actualité Sciences PoActualité Sciences Po

BANQUE D’ENQUÊTES QUALITATIVES EN SCIENCES SOCIALES

Ouverture du premier appel à propositions d’enquêtes qualitatives pour la plateforme beQuali : 15 novembre 2015 - 31 janvier 2016

L’ouverture des données de la recherche est plus que jamais d’actualité. Or aujourd'hui, les archives d'enquêtes qualitatives en sciences sociales sont rarement sauvegardées dans des conditions garantissant leur disponibilité pour la recherche et l'enseignement. Pour répondre à ce besoin, la banque d’enquêtes beQuali* offre un service national de mise à disposition, en ligne, de ces données.

BeQuali accroît son catalogue et vous offre l'opportunité de sauvegarder et de valoriser vos enquêtes.

Cet appel est ouvert aux chercheurs, aux professionnels de l'information scientifique et technique et aux institutions ayant produit ou conservant des enquêtes qualitatives en sciences sociales. Il vise à recueillir des propositions d'enquêtes en vue de leur dépôt sur beQuali.fr.

Pour en savoir plus

Renseignement : contact@bequali.fr

 *La plateforme beQuali est développée au Centre de données socio-politiques (CDSP, UMS 828 Sciences Po – CNRS) par une équipe de professionnels des archives, de la documentation, des humanités numériques et des sciences sociales. Elle fait partie de l'équipement DIME-SHS (Données Infrastructures et Méthodes d'Enquête en Sciences Humaines et Sociales) porté par Sciences Po en partenariat avec l'INED, l'EHESS, l'Université Paris Descartes, le GENES, le Réseau Quételet, Telecom-ParisTech et EDF-R&D. Cet équipement est financé par l'ANR (ANR-10-EQPX-19-01) dans le cadre des investissements d'avenir.

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Bienvenue aux 15 nouveaux chercheurs

qui ont rejoint Sciences Po
cette année
  • © Blocquaux Vincent / Sciences Po© Blocquaux Vincent / Sciences Po

Cette année encore, Sciences Po a poursuivi son ambitieuse politique de renforcement de sa communauté scientifique.
Quinze chercheurs et professeurs ont rejoint nos unités de recherche et participent à nos enseignements : Loïc Azoulai, Carlo Barone, Philippe Bezes, Alain Chatriot, Marie-Emmanuelle Chessel, Marco Cremaschi, Sabine Dullin, Emanuele Ferragina, Denis Fougère, Sukriti Issar, Hélène Le Bail, Florian Oswald, Jérôme Pélisse, Sébastien Pimont, Hélène Thiollet.

En droit

  • Loïc Azoulai, professeur des Universités, a rejoint l’École de droit en septembre 2015. Il est par ailleurs titulaire d’une Chaire d’excellence de Sorbonne Paris Cité.Docteur en droit de l’Institut universitaire européen de Florence (IUE), Loïc Azoulai y a détenu la chaire de Droit européen après avoir été professeur de droit public à l’Université Assas-Paris II et référendaire à la Cour de justice de l'Union européenne. A l’IUE, il a également dirigé le Centre pour la coopération judiciaire et codirigé l’Académie de droit européen. Il s'intéresse aux rapports entre l'Europe institutionnelle, ses réalisations, son droit et les individus qu'ils affectent.En savoir plus

    

  • Sébastien Pimont, professeur des Universités, a rejoint l’École de droit en septembre 2015.Docteur en droit de l’Université de Poitiers, Sébastien Pimont a exercé en tant qu’enseignant à la Faculté de droit de l’Université de Savoie et en est devenu le doyen.Civiliste, spécialisé en droit des contrats, il conduit notamment des recherches portant sur le droit des obligations, le droit de la consommation et le droit immobilier. Il développe également de nombreux travaux sur l’enseignement du droit et plus largement sur la théorie du droit.

En économie

  • Florian Oswald a rejoint le Département d’économie en qualité d’Assistant Professor en septembre 2015.Jeune docteur de l’University College of London, Florian Oswald inscrit ses travaux dans une approche de micro-économie appliquée. Il étudie notamment les questions liées à l’économie du travail, à la consommation et au logement.La qualité de ses recherches a déjà été reconnue par plusieurs organismes internationaux consacrés au soutien de la recherche, tels que l’Austrian Academy of Sciences et la Fondation Alfred P. Sloan.    
  • Denis Fougère, directeur de recherche au CNRS, a rejoint l’Observatoire Sociologique du Changement (OSC).Docteur en économie, il a été enseignant-chercheur à l’Université de Toulouse, puis chercheur au Centre de Recherche en Economie et STatistiques (CREST). Ses premiers travaux ont été distingués par la médaille de bronze du CNRS ainsi que par le Prix Hicks-Tinbergen décerné par la European Economic Association. Membre du Center for Policy and Economic Research (CEPR) à Londres et de l'Institute for the Study of Labor (IZA) à Bonn, il sert par ailleurs en tant que conseiller scientifique auprès du Ministère français de l’Éducation. Il s’intéresse à l’économie du travail et de l’éducation ainsi qu’aux méthodes d’évaluation qu’il étudie sous un angle micro-économique. Associé au Laboratoire interdisciplinaire des évaluations des politiques publiques de Sciences Po, il y codirige l’axe « Politiques Éducatives ».     

En histoire

  • Alain Chatriot, professeur des Universités, a rejoint le Centre d’histoire (CHSP) en septembre 2015.Agrégé, docteur et habilité  à diriger des recherches en histoire, Alain Chatriot a été dix ans chargé de recherche au CNRS et a enseigné à l'École des hautes études en sciences sociales. En 2009, il a reçu la médaille de bronze du CNRS qui est venue saluer la qualité de ses premiers travaux. Ses recherches s'inscrivent dans le champ de l'histoire politique, sociale et économique. Il étudie notamment l’histoire de l'État, de l'administration, des politiques économiques et sociales. Parmi ses travaux les plus reconnus, on peut citer ses écrits sur la Troisième République, le monde du travail et les politiques agricoles.   
  • Marie-Emmanuelle Chessel, directrice de recherche au CNRS, a rejoint le Centre de sociologie des organisations (CSO) en septembre 2015.Docteure en histoire de l’Institut Universitaire Européen de Florence (IUE), elle a longtemps exercé au sein du Centre de recherches historiques de l'École des hautes études en sciences sociales. En 2014, elle a reçu la médaille d’argent du CNRS saluant l'originalité et l'importance de ses travaux, tant au plan national qu’international. Ses recherches portent sur les évolutions de deux phénomènes sociétaux majeurs :  la société de consommation et les rapports entre la religion et le monde économique.  Elle s’attache à éclairer les mécanismes de diffusion de ces phénomènes en France au cours du XXème siècle, sans négliger leurs liens avec d'autres sociétés occidentales.   
  • Sabine Dullin, professeure des Universités, a rejoint le Centre d’histoire (CHSP) en septembre 2015.Normalienne, agrégée, docteure et habilitée à diriger des recherches en histoire, Sabine Dullin  a tout d’abord exercé à Paris 1 Panthéon-Sorbonne puis à Lille 3 - Charles de Gaulle. Historienne du politique et des relations internationales, elle est spécialiste de l’histoire de la Russie et de l’Europe orientale au XXe siècle. Après avoir travaillé sur les diplomates et les diplomaties en temps de communisme et de guerre froide, ses recherches portent sur l’histoire des pratiques et des politiques aux frontières. Elle poursuit aujourd'hui des recherches sur les frontières multiples en situation impériale, en s'intéressant notamment à l’expérience du bloc socialiste entre 1950 et 1970.    

En science politique

  • Philippe Bezes, directeur de recherche au CNRS, a rejoint le Centre d’Études européennes (CEE) en septembre 2015.Docteur et habilité à diriger des recherches en science politique, Philippe Bezes est également diplômé de l’École Supérieure de Commerce de Paris et détenteur d’un DEA en philosophie et en sociologie. Il a jusqu’à présent conduit ses recherches au Centre d’études et de recherches de sciences administratives et politiques (CERSA, Paris 2, Panthéon Sorbonne - CNRS) et enseigné à Sciences Po la sociologie des administrations publiques, les réformes de l’État et les politiques publiques. En 2014, le CNRS lui a décerné une médaille de bronze venant reconnaître la valeur de ses travaux. Spécialiste des bureaucraties, de l’État et des réformes administratives, il consacre ses recherches à la sociologie des administrations publiques et aux mutations qui les affectent.   
  • Hélène Le Bail, chargée de recherche au CNRS, a rejoint le CERI en octobre 2015Docteure en science politique, diplômée en chinois, Hélène Le Bail a été post-doctorante à l’Université Waseda de Tokyo, puis chercheure à l’Institut français des relations internationales (IFRI), en tant que responsable du programme Chine. Elle a ensuite poursuivi ses recherches à l’Institut français de recherche sur le Japon (MAE-CNRS) au sein de la Maison franco-japonaise de Tokyo. Spécialiste de l’Asie et tout particulièrement des migrations intra-asiatiques, elle travaille notamment sur l’immigration chinoise au Japon, les migrations de mariage et les initiatives en soutien aux étrangers au Japon.    
  • Hélène Thiollet, chargée de recherche au CNRS, a rejoint le CERI en janvier 2015.Titulaire d’un DEA en géographie du développement, normalienne (ENS Ulm) et docteure en science politique, Hélène Thiollet est a été post-doctorante à Oxford puis y a effectué ses recherches au sein de l’International Migration Institute.Spécialiste des migrations internationales, elle s’intéresse aux divers aspects que recouvre cette question : politiques publiques, relations internationales, gouvernance mondiale, droit international, aide au développement etc. Ses travaux portent plus spécifiquement sur les pays du Sud et notamment le Moyen-Orient et  l’Afrique subsaharienne. Elle coordonne, avec Catherine Withol de Wenden, le projet de recherche « Mobilité mondiale et gouvernance des migrations » (MOBGLOB), soutenu par l’Agence nationale de la recherche.

En sociologie

  • Sukriti Issar a rejoint l’Observatoire Sociologique du changement (OSC) en qualité d’Assistant Professor en septembre 2015.Docteure en sociologie de Brown University,  Sukriti Issar a été post-doctorante au département de science politique et de relations internationales d’Oxford. Spécialiste de l’économie politique et de la transformation des institutions, elle explore également les questions de gouvernance urbaine et a notamment travaillé sur la ville de Mumbai. Par ailleurs, elle s’intéresse aux méthodes de recherche qualitatives et quantitatives. Nombre de ses articles ont déjà été publiés dans des revues scientifiques d’envergure internationale.   
  • Carlo Barone, professeur des Universités, a rejoint l’Observatoire sociologique du changement (OSC) en septembre 2015.Docteur de l’Université de Milan Bicocca, il a été Associate professor au département de sociologie et de recherches sociales de l’Université de Trento.Ses travaux portent sur les inégalités, qu’elles relèvent du milieu social, du genre ou des origines et se placent dans des perspectives comparatives entre différents pays européens.  Il s’intéresse notamment à  leurs impacts dans les systèmes éducatifs  - et tout particulièrement dans l’enseignement supérieur et au niveau de l’insertion professionnelle.  Il s’investit par ailleurs dans l’élaboration de nouvelles méthodes de recherche, telles que les méthodes expérimentales en sociologie.   
  • Emanuele Ferragina a rejoint l’Observatoire sociologique du changement (OSC) et le Laboratoire interdisciplinaire d'évaluation des politiques publiques (LIEPP) en qualité d’Assistant Professor en janvier 2015.Titulaire d’un double master franco-britannique en économie et docteur en sociologie, Emanuele Ferragina a soutenu son doctorat en sociologie à Oxford, où il est associé  au Département « Social Policy and Intervention ». Il développe ses recherches en mariant l’analyse des structures sociales avec l’étude des modes de vie et des préoccupations quotidiennes. Dans une démarche comparative, il se penche en particulier sur les politiques sociales et leurs objets (État-providence, marché du travail, politiques familiales..) et sur les déterminants du capital social et de la socialisation.    
  • Jérôme Pélisse, professeur des Universités, a rejoint le Centre de sociologie des organisations (CSO) en septembre 2015.Agrégé en sciences économiques et sociales, ancien élève de l'ENS Cachan et docteur en sociologie de l’Université de Marne-la-Vallée, il a notamment exercé en tant qu’enseignant-chercheur à l’Université de Reims puis de Versailles Saint Quentin en Yvelines où il a bénéficié d'une chaire d'excellence CNRS et dirigé le laboratoire Printemps. Jérôme Pélisse conduit ses recherches en croisant sociologie du travail et sociologie du droit, sociologie des relations professionnelles et sociologie des organisations.Sur divers terrains –  politiques de l’emploi, relations professionnelles en entreprise, santé et sécurité (notamment risques « nano »), usages du droit du travail,  expertise judiciaire - il s’intéresse aux processus de transmission et d’appropriation  du droit au sein des organisations, ainsi qu’aux rapports quotidiens au droit que développent les acteurs dans les situations de travail.   

En urbanisme

  • Marco Cremaschi, professeur des Universités, a rejoint le Centre d’Études européennes (CEE) et l’École urbaine, dont il dirige la spécialité « Urbanisme » en avril 2015. Spécialiste des politiques de la ville et de l'urbanisme, Marco Cremaschi est diplômé et docteur de l'Université IUAV de Venise. Professeur et chercheur ensuite à l’Université Roma Tre, il a également enseigné à Pittsburgh et Cornell. Il consacre ses travaux aux diverses dimensions innovantes de la planification urbaine : plans stratégiques, développement local, projets urbains. Théoricien de référence, Marco Cremaschi est aussi un chercheur de terrain : il a notamment participé à des projets conduits par des organismes publics, locaux (Milan, Palerme..), nationaux (ministères), ou internationaux (Union Européenne, Nations Unies).

Jenny Andersson

Nouvelle co-directrice du MaxPo
  • Jenny Andersson, Crédits Photo : Astrid Dünkelmann/MPIfGJenny Andersson, Crédits Photo : Astrid Dünkelmann/MPIfG

Jenny Andersson est la nouvelle co-directrice du Max Planck-Sciences Po Center on Coping with Instability in Market Societies (MaxPo). Succèdant à Cornelia Woll, elle dirigera le centre en collaboration avec Olivier Godechot.

Jenny Andersson est historienne de l'économie et chercheure CNRS au Centre d'études européennes (CEE) de Sciences Po. Elle conduit le projet ERC "FUTUREPOL", consacré à l'histoire politique de l'avenir, la production de la connaissance et la gouvernance du futur depuis l'après-guerre.

Au MaxPo, elle poursuivra ses recherches sur le rôle du futur dans l'action économique et les conditions de l'action politique dans une ère post-crise en étudiant les formes des prévisions et des scénarios ; la formation des priorités et des valeurs temporelles sur la base des anticipations, ainsi que le rôle de l'expertise prévisionnelle dans ces processus.
Elle mettra en place un groupe de recherche interdisciplinaire combinant histoire et science politique afin d'examiner les conditions de l'action politique dans une ère post-crise, en se concentrant notamment sur les effets de l'austérité sur le clivage Gauche-Droite.

Jenny Andersson est titulaire d'un doctorat en histoire économique de l'Université d'Uppsala (2003). Avant de rejoindre Sciences Po en octobre 2009, elle a été post-doctorante et chercheure invitée à l'Institut universitaire européen de Florence et au Centre d'études européennes de l'Université Harvard. Sa thèse "Between Growth and Security: Swedish Social Democracy from a Strong Society to a Third Way" sur les transformations de la social-démocratie suédoise après la Seconde Guerre mondiale a été publié en 2006 par Manchester University Press. Son deuxième ouvrage, "The Library and the Workshop: Social Democracy and Capitalism in an Age of Knowledge", a été publié en 2009 par Stanford University Press. En 2015, Jenny Andersson a été distinguée par la médaille de bronze du CNRS pour ses travaux de recherche.

Octobre 2015

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Une bureaucratie sans frontières

Interview de Béatrice Hibou
  • By Harald Groven By Harald Groven

Il n’est rien de plus facile et plus naturel que de pester contre une bureaucratie toujours plus contraignante. En comprendre les ressorts l’est beaucoup moins. Béatrice Hibou mène une réflexion sur les logiques qui sous-tendent cette évolution et sa signification politique. Qu’est-ce que la bureaucratisation ? Pourquoi et comment s’immisce-t-elle dans les moindres aspects de nos vies ? Peut-on y résister ? Béatrice Hibou répond à ces questions dans un ouvrage "La bureaucratisation du monde à l’ère néolibérale" aujourd’hui traduit en anglais "The Bureaucratization of the World at the Neoliberal Era" chez Palgrave Macmillan. Elle nous livre ici les grandes lignes de ses conclusions.

A priori, on pourrait penser que le néolibéralisme signe l’arrêt de mort de la bureaucratisation. Selon vous, c’est tout le contraire. Comment expliquer ce paradoxe ?

Béatrice Hibou : Effectivement, la rhétorique néolibérale fait de la lutte contre la bureaucratie, avec son fameux slogan cut the red tape, l’un de ses principaux leitmotiv. Or ce que je montre dans cet ouvrage, c’est que le monde contemporain connaît une inflation de formalités. Cette inflation de normes, de procédures, de règles, de processus de catégorisation, etc. ne peut être problématisée qu’en termes de « bureaucratisation »  dès lors qu’on cesse d’assimiler cette dernière à l’« administration publique » et que l’on adopte une démarche sociologique. De ce point de vue, la bureaucratisation constitue l’une des facettes du néolibéralisme.

Précisément, d’un point de vue sociologique, comment définissez vous la bureaucratisation ?

B.H : Max Weber est le sociologue qui a le plus développé cette problématique, après Marx (dans sa continuité plus qu’en rupture avec lui). Pour Weber, la bureaucratisation est un processus de rationalisation, caractérisé par la division du travail, la spécialisation, la formation technique et l’évaluation par des procédures impartiales. Elle exprime et traduit un besoin de calculabilité et de prévisibilité propres à l’industrie et adoptés par le capitalisme en des termes de plus en plus formels et rigoureux.

Ce phénomène est-il visible à tous les niveaux de la société ?

B.H : Oui, tout à fait. Dans ses analyses, Weber précise bien que la bureaucratie ne concerne pas seulement l’administration étatique, mais qu’elle est, au contraire, « universelle ». Il démontre que si elle caractérise la grande industrie et le capitalisme, elle touche aussi les associations, les églises, les partis politiques dans les sociétés capitalistes.

Mais donc, depuis Weber, qui écrivait au début du XXe siècle, rien n’a-t-il changé ?

B.H : Oui et non ! Ce qui n’est pas nouveau, c’est le processus de rationalisation en tant que tel, et son lien avec le capitalisme. Ce qui a changé me semble-t-il, et ce que j’essaie de montrer dans ce livre, c’est qu’il y a un processus d’extension de cette bureaucratisation à l’ensemble de la vie en société, puisque ce qui n’est pas directement lié au capitalisme est tout de même touché par cette inflation normative et procédurale. Ce qui est nouveau, c’est le fait de considérer que les normes et procédures du marché et de l’entreprise managériale sont pertinentes en toutes circonstances et qu’elles doivent donc servir non seulement le monde dont elles sont issues - le marché concurrentiel, la grande entreprise managériale -  mais aussi les services publics et l’Etat, les loisirs et la vie politique, la guerre et la paix…

Aborder une question de société par la double entrée d’exemples du quotidien et de références théoriques fondamentales…

Vous avez choisi d’ouvrir votre ouvrage par une référence à Alice aux Pays des Merveilles de Lewis Carroll que vous comparez aux péripéties bureaucratiques d’une infirmière (que vous prénommez Alice) à Paris au milieu des années 2010?  En quoi ces situations sont-elles analogiques ? Est-ce l’absurde qui les lie?

B.H : Oui, en première analyse, c’est évidemment le côté absurde de nombre de situations que nous vivons, et qu’incarne cette séquence de la vie d’Alice, à son travail où elle passe un tiers de son temps à faire autre chose que de prodiguer des soins ou après son travail lorsqu’elle se débat avec des normes absurdes qui rendent compliqué son quotidien.
Mais il n’y a pas que l’absurde chez Carroll : il décrit aussi une multiplicité de mondes et de logiques. Et de fait, il y a des constellations de logiques et d’intérêts différents qui expliquent et rendent possible ce processus de bureaucratisation qui n’est pas seulement imposé par le haut, mais qui est aussi issu d’attentes, de comportements, d’exigences de la part de nous tous. Pour poursuivre sur la référence à Carroll, je montre dans cet ouvrage que derrière le monde des formalités néolibérales, il y a aussi le monde des informalités – ce qui n’est pas formalisé selon ces normes du marché et de l’entreprise – et c’est aussi pour cela que le livre se termine en se référant à l’autre côté du miroir !

Partant de cette référence littéraire comme d’exemples du quotidien - celui de l’infirmière ou de son frère qui se débat, lui, contre l’administration du Pôle Emploi - votre ouvrage s’appuie sur de nombreuses références théoriques. Vous offrez un point de rencontre à Max Weber, Michel Foucault, et Paul Veyne, pour ne citer qu’eux. Ces rencontres étaient-elles évidentes ? Les œuvres, les outils fournis par Weber et Foucault, par exemple, peuvent-ils s’articuler aisément, se combiner ?

B.H : Oui, cette rencontre était évidente pour moi, et je pense pour quiconque lit les œuvres de ces auteurs ! Je m’inscris aussi dans un moment où la contradiction Marx/Weber est dépassée, où les nouvelles traductions de Weber mettent à mal nombre contresens, où les croisements entre Foucault et Weber se développent… Au CERI comme au Fonds d'analyse des sociétés politiques (FASOPO), cette tradition intellectuelle qui refuse des orthodoxies, des chapelles et des sectarismes, est très vivante depuis les années 1990.

Le titre de l’ouvrage est une référence à l’œuvre de Bruno Rizzi, La Bureaucratisation du Monde, publié en 1939 et considérée par certains comme l’ouvrage le plus controversé du XXe siècle. Votre ouvrage La Bureaucratisation du Monde à l’ère néolibérale est-il une lecture contemporaine des questions abordées par Rizzi ?

B.H : A vrai dire, j’aurais préféré La bureaucratisation « universelle » à l’ère néolibérale, car ma référence est Weber plus que Rizzi. Mais j’assume ce clin d’œil. Le propos d’une mondialisation du processus – que Rizzi montrait en mettant en évidence la convergence des États-Unis et de la Russie aussi bien que de l’Europe en la matière – est un autre élément important de ma démonstration. Le processus de bureaucratisation néolibérale se retrouve partout, aussi bien en Afrique, en Asie ou en Amérique latine, même si cela se fait à des degrés et niveaux divers.

Sur la notion d’acteur…

Vous vous penchez aussi sur les  acteurs du processus de bureaucratisation. Selon vous, ces acteurs sont à la fois les cibles de la bureaucratisation et les agents de son développement, que ce soit en la combattant ou en la recherchant…

B.H : Ce que j’essaie de montrer dans ce livre, c’est toute l’ambivalence de la bureaucratisation. Certes, les péripéties d’Alice mettent en évidence le côté absurde de l’application de normes issues du monde de l’entreprise managériale dans des secteurs aux rationalités et logiques toutes autres (dans cet exemple, un service public, celui de la santé). Le traitement, selon ces mêmes canons, de la pauvreté ou la gestion des migrants ou demandeurs d’asile soulignent un autre aspect « négatif » de cette bureaucratisation : le fait qu’elle constitue une est l’une des modalités de la domination, notamment par la production de l’indifférence.

Mais la bureaucratisation peut avoir sa face « lumineuse », « positive » et pour cela être recherchée. C’est notamment le cas de procédures censées rendre les actions, publiques ou privées, plus justes, plus transparentes, plus explicites, plus promptes à l’évaluation. C’est aussi le cas lorsque la normalisation est indéfectiblement associée à la modernité et au progrès, comme nous le vivons tous les jours avec les nouvelles technologies de l’information ; idem lorsque le développement de procédures et de règles est justifié par la sécurité et le principe de précaution…
Au total, ce qui me semble incontestable, c’est que nous sommes tous des bureaucrates, et parfois nos propres bureaucrates ! Ce qui a été parfaitement exprimé par Henri Lefebvre dans La Vie quotidienne dans le monde moderne (Gallimard, 1968, p. 295) : « La bureaucratie bureaucratise les gens bien mieux qu'en les régentant. Elle tend à les intégrer en les rendant bureaucrates (et par conséquent en faisant d'eux ses délégués dans la gestion bureaucratique de leur vie quotidienne) ». Cette citation montre précisément la convergence d’un certain marxisme créatif et ouvert comme celui de Lefebvre, ou celui d’E.P. Thompson d’ailleurs, et des œuvres wébériennes ou foucaldiennes…

Sur votre démarche de recherche...

Cet ouvrage s’inscrit dans la continuité de vos travaux précédents, sur la domination, l’obéissance et le redéploiement continu des formes d’exercice du pouvoir. Quelles questions vous ont amenées à consacrer un ouvrage sur la problématique de la bureaucratisation ?

B.H : Dans "La Force de l’obéissance" à propos de la Tunisie puis dans "Anatomie politique de la domination", d’un point de vue comparatiste, j’ai montré comment la domination ne s’exerçait pas seulement par le haut, par la contrainte voire la violence, mais qu’elle était nécessairement médiée par les acteurs qui en étaient la cible, à travers leurs besoins ou attentes, leurs intérêts, leurs compréhensions, leurs modes et conduites de vie.
Dans "La privatisation de l'État", je mettais l’accent sur les modalités de redéploiement de l’Etat derrière les impressions de retrait et d’impuissance, redéploiement à travers là aussi des médiations, par le privé, le marché, les réseaux…
Dans "La bureaucratisation du monde à l’ère néolibérale", je fais rencontrer ces deux problématiques en analysant le processus de bureaucratisation tout à la fois comme un mode de gouvernement, et donc comme un dispositif de domination parmi les plus efficaces, comme le soulignait Weber à son époque, comme un style de vie, une conduite de vie caractéristiques d’un certain ordre mais aussi comme une expression d’une idéologie dominante, celle du néolibéralisme.

Résister ?

Est-il possible de résister à la bureaucratisation ?

B.H : Oui, c’est possible même si cela paraît difficile, voire illusoire. Pour être plus précise, je pense que l’on peut résister à une certaine forme de bureaucratisation (i.e. la bureaucratisation néolibérale), mais pas forcément à la bureaucratisation, si l’on entend, dans son sens sociologique, comme un processus de rationalisation. Par exemple dans le monde de la recherche dans lequel j’évolue, on peut résister à la bureaucratisation néolibérale en refusant de rentrer dans les évaluations quantitatives,  ou en refusant de remplir les formulaires qui se fondent sur des « critères de performance » (à l’instar des « livrables » par exemple), Mais on peut par ailleurs accepter une autre forme de  bureaucratie qui consiste à se faire évaluer par ses pairs. Cela permet par exemple d’éviter le mandarinat et le clientélisme, mais alors les critères sont issus du monde spécifique du savoir, et non de celui de l’entreprise.

Faut-il résister ?

B.H : C’est une question philosophique, de rapport au monde et à la liberté. Si l’on accepte l’idée que la bureaucratisation néolibérale est une forme de domination, chacun est libre de s’y conformer, d’y résister, de développer son quant-à-soi (Eigensinn)…

Pourquoi était-il important à vos yeux que l’ouvrage puisse être traduit en anglais ?

B.H : Il m’a semblé que ma façon de problématiser le néolibéralisme n’existait pas ou peu en langue anglaise. Ma démarche est enracinée dans une pratique de terrain quasi-anthropologique, qui fait aussi la spécificité de la sociologie historique et comparée du politique « à la française » dans laquelle je m’inscris et qui est très développée au CERI.

Propos recueillis par Miriam Perier (CERI).
 

Les Arabes, leur destin et le nôtre

Histoire d'une libération
par Jean-Pierre Filiu
  • Jean-Pierre FiliuJean-Pierre Filiu

Les Arabes, leur destin et le nôtre. Histoire d'une libération par Jean-Pierre Filiu

La Découverte, août 2015

Depuis des décennies, l’actualité offre l’image d’un monde arabe sombrant dans la violence et le fanatisme. Comme si une malédiction frappait ces peuples, de l’interminable conflit israélo-palestinien aux guerres d’Irak et de Syrie, en passant par l’essor du jihadisme international.
Jean-Pierre Filiu remonte à l’expédition de Bonaparte en Égypte, en 1798, pour nous offrir une autre histoire des Arabes. Une histoire intimement liée à la nôtre, celle de l’Occident, de l’Europe, de la France. Une histoire faite d’expéditions militaires et de colonisations brutales, de promesses trahies et de manœuvres diplomatiques, une histoire de soutien à des dictatures féroces ou à des régimes obscurantistes, mais tous riches en pétrole.
Cette « histoire commune » qui a fait le malheur des Arabes ne doit pas faire oublier une autre histoire, largement méconnue : une histoire d’émancipation intellectuelle, celle des « Lumières arabes » du XIXe siècle, mais aussi une histoire d’ébullition démocratique et de révoltes sociales, souvent écrasées dans le sang. Autant de tentatives pour se libérer du joug occidental et de l’oppression des despotes, afin de pouvoir, enfin, écrire sa propre histoire.
Sous la plume de Jean-Pierre Filiu, les convulsions du présent se prêtent alors à une autre lecture, remplie d’espoir : dans la tragédie, un nouveau monde arabe est en train de naître sous nos yeux.

Interview réalisé par l'éditeur (La Découverte)

Plus que jamais, les regards se tournent vers le monde arabe et la méconnaissance occidentale de son histoire est flagrante... Pourquoi avez-vous ressenti le besoin de mettre en valeur les liens qui unissent l’histoire arabe à l’histoire occidentale?

Effectivement, cette méconnaissance est profonde. De plus, il y a un déséquilibre qui fait que les Arabes connaissent notre histoire beaucoup mieux que nous ne connaissons la leur. Or, pour qu’une relation soit durable et mutuellement profitable, nous le savons bien, il faut un équilibre y compris dans la connaissance partagée.

Lire la suite de l'interview


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Jean-Pierre Filiu est professeur des Universités en histoire du Moyen-Orient contemporain à Sciences Po. Docteur et habilité à diriger des recherches, il enseigne notamment au sein de l’Ecole de Paris des affaires internationales (Paris School of International Affairs/PSIA). Avant de rejoindre Sciences Po, il a été, de 1988 à 2006, conseiller des Affaires étrangères dans les ambassades de France en Syrie, en Tunisie et en Jordanie. A ce titre, il été membre des cabinets du ministre de l'Intérieur, du ministre de la Défense et du Premier ministre. En 2012, il a été nommé membre de la commission d'élaboration du Livre blanc de la défense et de la sécurité nationale. En savoir plus

QS 2015 : Sciences Po maintient son statut d’université d'excellence

QS-WUR-2015-BySubject

Dans le classement 2015 de QS par discipline, Sciences Po maintient son statut d’université d’excellence au niveau national : 1ère en science politique & relations internationales, 2ème en droit et en sociologie, 3ème en économie, 4ème en histoire.

Sur le plan international, Sciences Po progresse de 8 places en science politique & relations internationales pour atteindre le 5ème rang et rejoint ainsi le top 10.

Pour les autres disciplines, on note en revanche une légère régression par rapport aux rangs atteints en 2014. Cependant, dans le même temps, les indicateurs intermédiaires - impact des recherches, nombre de citations, réputation académique et réputation auprès des employeurs - progressent positivement.

Selon QS, ce décalage entre classement et indicateurs s’explique par le doublement du nombre d’universités classées et par l’évolution de la méthodologie, notamment la prise en compte de nouvelles spécialités. Sciences Po est ainsi pour la première fois classée en «Études du développement», se plaçant 2ème en France sur ce sujet.

22ème conférence internationale des européanistes

à Sciences Po
8-10 juillet 2015

Du 8 au 10 juillet, Sciences Po accueille la 22ème Conférence internationale du Council for European Studies (CES) association académique, qui, depuis plus de quarante ans, réunit des européanistes des cinq continents.

Chaque année le CES organise une conférence internationale en partenariat avec une université prestigieuse. Cette année c’est Sciences Po qui a le privilège d’accueillir sa 22ème édition avec pour thème l’avenir de l’Europe : "Contradictions: Envisioning European Futures". Durant 3 jours, ce sont plus de 300 sessions qui permettront à 1. 500 congressistes de présenter leurs travaux et de prendre connaissance l'ensemble des recherches "européanistes et - fondamental - de les discuter.

Virginie Guiraudon, membre élu du comité exécutif de CES le confirme : "Pour les jeunes chercheurs, c'est une occasion unique de socialisation où leur recherche sera discutée par des chercheurs confirmés et où ils rencontreront les auteurs des travaux fondateurs ou précurseurs dans leur domaine.Pour les académiques confirmés, c'est un moment où ils peuvent exposer les projets en cours ou achevés et consolider des liens avec des chercheurs de toutes les disciplines des SHS établis dans de nombreux pays. Cette conférence permet la confrontation des agendas de recherche pluridisciplinaires sur des enjeux majeurs tels que l'économie politique de l'Europe, le devenir de l'Etat providence et de l'intégration européenne, la diversité culturelle, et les études de genre".

L’organisation de la Conférence est portée à Sciences Po par le Centre d’études européennes (CEE) avec le soutien du Laboratoire Interdisciplinaire d’évaluation des politiques publiques (LIEPP).
Linda Amrani (secrétaire générale), Renaud Dehousse (professeur des universités, directeur de l’unité), Patrick Le Galès (directeur de recherche CNRS) et Cornelia Woll (full professor) sont membres du comité d’organisation présidé par Virginie Guiraudon (directrice de recherche CNRS). Jenny Andersson (chargée de recherche CNRS, médaillée de bronze du CNRS 2015) a quant à elle participé activement à l’élaboration du programme en qualité de Program co-chair.

Juillet 2015

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Mesurer le bien-être et la soutenabilité

par Eloi Laurent et Jacques Le Cacheux
  • Un nouveau monde économiqueUn nouveau monde économique

Éloi Laurent et Jacques Le Cacheux, chercheurs à l’OFCE, publient "Un nouveau monde économique : mesurer le bien-être et la soutenabilité au XXIème siècle". Un ouvrage qui invite à repenser l’économie de fond en comble, et à une sérieuse remise en question de ses indicateurs. Ils enseignent ce sujet à Sciences Po dans une salle de classe dite « inversée »*. Interview.

Dans votre ouvrage, vous insistez sur le fait qu’un indicateur, quel qu’il soit, est toujours une construction «orientée», qu’il résulte de choix plus ou moins subjectifs.

Éloi Laurent : Oui, bien sûr, il est essentiel d’avoir un regard critique par rapport à tous les indicateurs, y compris les moins conventionnels. Ces instruments de mesure et de choix ne sont pas des « données » qui tomberaient du ciel ou qu’il suffirait de cueillir sur les arbres. Il faut cultiver une éthique empirique exigeante dans ce que j’appellerai volontiers nos “datacraties”. C’est l’un de nos messages : il faut savoir ce qu’il y a dans un indicateur et quelles sont ses limites. Un autre message important : tout n’est pas quantifiable et surtout tout n’est pas monétisable…

Vous conduisez un procès en bonne et due forme de l’indicateur de richesse qu’est le PIB. Que lui reprochez-vous ?

É. L : C’est qu’il est déconnecté de la réalité ! Il nous en dit peu sur le bien-être, les inégalités ou les institutions, et rien sur la soutenabilité. Bien au contraire. Le fait que la Chine connaisse une croissance de son PIB de 10 %, ce n’est pas forcément une bonne nouvelle. Quelle est la consommation de ressources naturelles nécessaire pour atteindre pour ce taux de croissance ? Et pour quelles pollutions et dégradations, qui ont et auront un effet destructeur sur le bien-être des Chinois ?

Les indicateurs dont nous disposons ne permettent pas de rendre compte de l’impact que nos systèmes économiques auront dans l’avenir. Et il peut être brutal. Les enfants intoxiqués aujourd’hui par les particules fines pourront-ils profiter de la richesse de demain ? Seront-ils en état d’en créer ? Il nous faut des indicateurs dynamiques qui permettent d’anticiper, le PIB ne le permet pas.

Le problème majeur c’est que les politiques s’accrochent au PIB, ou à d’autres mesures tout aussi limitées, comme le déficit public. Les mauvais indicateurs conduisent aux mauvaises politiques, avec des conséquences humaines terribles, comme en Grèce…

Mais l’indicateur sur le niveau de bonheur, qui est l’un des composants majeurs du bien-être, est lui aussi statique et surtout difficile à définir ?

É. L : Absolument. Si l’on commence à définir le bonheur de manière uniforme et à l’imposer aux citoyens, on est en dictature... c’est Le meilleur des mondes que décrivait Huxley. La nécessaire diversité des conceptions du bonheur, Aristote la soulignait déjà dans l’Éthique à Nicomaque. C’est pourquoi, on mesure le bonheur à travers une série d’éléments. D’ailleurs, le niveau des libertés civiles constitue l’un des éléments qu’on mesure et pour lequel on dispose de données objectives. Pour d’autres dimensions du bonheur, c’est plus compliqué. On combine des données “objectives” - par exemple, le temps de trajet pour aller au travail, qui est rarement considéré comme réjouissant - avec des données subjectives.

Vous revenez sur la controverse touchant à la capacité de la planète à supporter une démographie en croissance exponentielle. Y-a-t-il une vraie menace ?

É. L : Oui et non. La croissance démographique est un indicateur majeur de soutenabilité. Lorsque l’on sait que dans 30 ans, nous pourrions être 4 milliards de plus qu’aujourd’hui, il devient évident qu’il est impératif de changer de modèle, de croître en qualité et non plus de façon extensive. Mais davantage d’humains éduqués et en bonne santé, c’est aussi davantage d’esprits capables d’inventer des systèmes économes. La croissance démographique n’est donc pas en soi un danger pourvu qu’elle soit accompagnée de développement humain et de l’abandon d’objectifs extensifs. Et pour faire cela nous avons besoin d’indicateurs nouveaux sans lesquels nous serons incapables d’aller dans le bon sens.

Mais ces indicateurs, outre qu’ils sont pléthore, sont complexes et discutables. Comment s’y retrouver ?

É. L : Pour ce qui est des indicateurs de bien-être, les recherches sont en route depuis un certain temps. On dispose aujourd’hui d’un certain nombre d’indicateurs robustes, même s’il faut toujours faire un tri raisonné. Pour ce qui est de la soutenabilité, les indicateurs de mesure des limites de ce que peut supporter la planète sont nombreux, techniques et discutables. Mais à la vérité, ce qui importe, c’est la combinaison entre des indicateurs de limite physique, comme les indicateurs du climat, et des indicateurs sociaux, ce qui nous ramène au bien-être. Les limites de la planète sont éthiques, politiques et sociales. C’est à partir de cette analyse social-écologique qu’il faut faire des choix, c’est à dire des compromis et des sacrifices.

Alors comment fait-on ?

É. L : Tout d’abord, il est fondamental que ces choix s’élaborent avec les citoyens. Aujourd’hui, par exemple, en région Nord-Pas de Calais, des outils participatifs innovants sont mis en place. Les territoires sont en effet des vecteurs privilégiés de la révolution des indicateurs de bien-être, de résilience et de soutenabilié. Par exemple, un décret vient d’être pris en Californie qui oblige les collectivités à réduire leur consommation d’eau en fonction des efforts qu’elles ont déjà faits.  A Paris, la réduction du niveau de particules fines fait désormais partie des nouveaux objectifs de la Ville. Partout, à tous les niveaux de gouvernement, les choses bougent et ce nouveau monde économique est en train de s’inventer, à Sciences Po aussi !

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Éloi Laurent est économiste senior à l’OFCE. Il enseigne les indicateurs de bien-être et de soutenabilité à Sciences Po et à l’Université Stanford.

Jacques Le Cacheux est professeur d’économie à l’université de Pau et conseiller scientifique à l’OFCE. Il a été l’un des rapporteurs de la commission Stiglitz.

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L'État des droits

Politique des droits et pratiques des institutions
Sous la direction de Pierre-Yves Baudot et Anne Revillard
  • L'État des droits - Presses de Sciences Po, 2015L'État des droits - Presses de Sciences Po, 2015

Droit au logement, droits des malades, égalité des droits et des chances, participation et citoyenneté des personnes handicapées, droit à un revenu minimum, etc. La référence aux droits subjectifs n'a cessé de gagner en importance dans la production législative, en France comme dans d’autres pays occidentaux.

L’État peut-il garantir la réalité de ces nouveaux droits reconnus aux individus ? De quelles capacités les acteurs publics disposent-ils pour les mettre en oeuvre ? Comment les revendications en termes de droits contribuent-elles à transformer les modalités d’intervention étatiques et à déplacer les frontières de l’action publique ?

L’ouvrage enquête sur cet « État des droits », à partir de différents cas nationaux, en Belgique, au Canada, en France et en Suède et dans divers secteurs de l’action publique – handicap, discriminations, santé, logement, politiques scolaires. Il montre comment des institutions étatiques, par leurs pratiques quotidiennes, font ou défont les droits des individus. Il prête une attention particulière aux nouvelles organisations (Ombudsman, maisons départementales des personnes handicapées, Halde) qui, hors de l’arène judiciaire, participent de cette politique des droits via des dispositifs de médiation, d’accès aux droits ou d’attribution des droits.

Une exploration fine des pratiques des droits dans l’action publique, enrichie des apports du droit, de la sociologie et de la science politique.

En savoir plus sur le site des Presses de Sciences Po

Le « Printemps arabe »

et ses suites dans la péninsule Arabique
in Arabian Humanities
  • Yemeni Protests 4-Apr-2011 Yemeni Protests 4-Apr-2011

Laurent Bonnefoy et Laurence Louër, tous deux chercheurs au Centre d'études internationales de Sciences Po (CERI) et spécialistes des mondes arabes, viennent de diriger le dernier numéro de la revue "Arabian Humanities" consacré au Printemps arabe dans la péninsule Arabique.

Extrait de l'introduction

"Dans la péninsule Arabique, les mobilisations de 2011 ont pris des formes variées et ont poursuivi des objectifs différents. Les mobilisations de masse au Yémen, à Oman et au Bahreïn, contrastent avec les timides mouvements au Qatar et aux Émirats arabes unis, où seuls de petits groupes d’intellectuels ont demandé des réformes. Les contestations n’ont pas débouché, non plus, sur les mêmes résultats. Le Yémen, où le président ‘Alī ‘Abdallāh Ṣāliḥ a été contraint à la démission, se distingue ainsi du Bahreïn où la répression a semble-t-il préservé la « stabilité » (istiqrār) du pays. Par conséquent, une analyse comparative au niveau régional tend à confirmer l’idée que les monarchies et les États riches en ressources étaient mieux armés que les républiques pour répondre aux protestations1. Cependant, et au-delà des événements eux-mêmes, ces mobilisations ont partout généré des processus de changement au long court et à différents niveaux des ordres politiques et sociaux.

Le pays le plus peuplé de la péninsule Arabique, le Yémen, a récemment fait l’objet de publications2 auxquelles s’est ajouté un certain nombre de tribunes et de courts textes d’analyse rédigés par des chercheurs souvent dotés d’une importante expérience de terrain. Cet intérêt est non seulement dû au caractère massif du « Printemps yéménite », mais aussi à l’existence d’un important contingent de spécialistes du Yémen. Liberté de mouvement pour les Européens et les Nord-Américains, facilité d’obtention du visa, présence d’institutions de recherches étrangères comme le Centre français d’Archéologie et de Sciences sociales (CEFAS) et l’American Institute of Yemeni Studies (AIYS) — ou même d’institutions nationales comme le Centre yéménite d’Études et de Recherches —, ainsi qu’une réelle fascination pour l’histoire et la société du pays ont produit un intérêt académique de premier ordre pour le Yémen, malgré des conditions sécuritaires de plus en plus dégradées...."

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L'égalité sous conditions

Genre, parité, diversité
Une publication de Réjane Sénac
  • L'égalité sous conditions, Réjane SénacL'égalité sous conditions, Réjane Sénac

Avec cet ouvrage*, Réjane Sénac, chargée de recherche CNRS au CEVIPOF, démontre qu’en transformant les facteurs d’exclusion puis de discrimination en facteurs d’inclusion, la promotion de la parité et de la diversité porte une égalité sous conditions de performance de la différence.

Pour ce faire, elle s'est livrée à une analyse croisée de rapports, de discours, de données quantitatives et d’enquêtes qualitatives en cherchant à savoir ce que disent les usages contemporains de la parité et de la diversité ainsi que ce que dévoilent les controverses sur la prétendue théorie du genre et du principe d'égalité à la française. 

Ses recherches visaient à comprendre en quoi ces nouveaux usages permettent de comprendre la persistance des inégalités sociales et économiques malgré l'égalité proclamée dans le droit.

A l'issue de ces recherches, Réjane Sénac démontre que les politiques d’inclusion au nom de la richesse des différences ne remettent pas en cause le rôle central que joue la complémentarité sexuée et racialisée dans l’ordre politique. Selon elle, il s'avère au contraire que les politiques d’inclusion utilisent ces notions comme une justification et une condition. En se réappropriant les approches critiques, en particulier féministes et postcoloniales, ces politiques contribuent au tournant néolibéral, allant jusqu'à marchandiser le principe d'égalité.

La question se pose donc s'il n'est pas temps  - afin que l'égalité retrouve une épaisseur politique - de dénoncer cette ruse de la raison néolibérale qui consiste en l'exaltant à la paralyser, voire à l’empoisonner

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Chargée de recherche CNRS au CEVIPOF,  membre du comité de pilotage du programme de recherche et d’enseignement des savoirs sur le genre de Sciences Po (PRESAGE) et du conseil scientifique de l’Institut Emilie du Châtelet, Réjane Sénac est également présidente de la commission parité du Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, instance consultative auprès du Premier ministre.

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* Paru aux Presses de Sciences Po, mai 2015

Bienvenue aux chercheurs invités

venus du monde entier
  • Visiting Faculty at Sciences PoVisiting Faculty at Sciences Po
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L’Europe mobile : les leçons d'une expérience unique au monde

une publication d'Ettore Recchi
  • Photo: Back to Action, Movement captured @ the bridge (CC BY-NC-SA 2.0)Photo: Back to Action, Movement captured @ the bridge (CC BY-NC-SA 2.0)

Dans son nouvel ouvrage "Mobile Europe" (eng, Macmillan Publishers), Ettore Recchi, professeur de sociologie à l’OSC, apporte des éléments de réflexion sur un sujet qui est au cœur de ses problématiques de recherche depuis plusieurs années* : la mobilité et l’intégration européenne. Les tenants d’une relance de l’intégration y trouveront  là matière à réflexion.

Auparavant, les européens émigraient. Maintenant ils se déplacent. Les visas, passeports et la pléthore d’autres autorisations de déplacement sont révolus depuis longtemps pour les personnes désireuses de franchir les frontières de l’Union Européenne. L’intégration européenne a créé une vaste zone supranationale dans laquelle le contrôle de l’État sur les déplacements des individus s’est singulièrement restreint, créant une expérience naturelle et originale au niveau mondial : une région sans frontière.

L’UE a ainsi bâti, sur la base d’un marché commun, une infrastructure politique offrant un système de mobilité individuelle, via un principe de libre circulation des ressortissants de l’UE.  En vertu de celui-ci, les citoyens bénéficient du droit unique de se déplacer comme ils l’entendent à travers les 28 états souverains.

En dépit de la multiplication des accords et alliances internationales dans les différentes régions du monde, rien de tel n’existe ailleurs. La liberté individuelle de mobilité transfrontalière distingue l’UE d’autres projets d’intégration d’inspiration néo-libérale comme l’ALENA (Accord de libre-échange nord-américain). C’est dans l’histoire une réalisation inhabituelle et avant-gardiste qui est vraisemblablement aujourd’hui trop mésestimée, au moment où souffle un vent de pessimisme sur l’avenir de l’UE.

Mobile Europe décrit en premier lieu l’histoire et les principes de ce régime politico-économique, puis s’intéresse à ses effets sur la vie des citoyens européens. Démographiquement, la libre circulation a gagné du terrain au fil du temps, notamment lors des élargissements des années 2000. Les mobilités internes à l’UE remplacent en partie les flux de main d’œuvre provenant des réservoirs situés dans des pays tiers. La libre circulation est cependant bien plus que cela : elle recouvre une grande diversité de mobilités qui ne correspondent pas aux schémas traditionnels de migration. Elle est aussi un cadre politique qui s’adapte à une appétence croissante pour la mobilité spatiale. Partout dans le monde le nombre de personnes franchissant les frontières des états-nations s’est accru de manière exponentielle, quelles qu’en soient les raisons - des migrations économiques aux différentes formes de tourisme. 

Mais quelle est l’influence de ces expériences de mobilités internationales, en forte expansion, sur les pratiques de citoyenneté et le sentiment d’appartenance ? Sur la base de données originales recueillies depuis le début des années 2000, l’auteur avance l’idée que les mouvements intra-européens nourrissent certes un intérêt et des pratiques cosmopolites, mais ils ne sont pas suffisants en eux-mêmes pour générer une adhésion et une participation citoyennes à l’UE. Les européens mobiles constituent néanmoins une population stratégique pour la relance d’une intégration européenne plus portée par une vision politique commune que par des référentiels économiques.   

* Les données utilisées ont été principalement recueillies dans le cadre de 3 projets de recherche internationaux sur la mobilité en Europe, financés par la Commission européenne : PIONEUR (en anglais), Moveact, Eucross.

Lectures complémentaires

Final Report Summary of EUCROSS - The Europeanisation of Everyday Life: Cross-Border Practices and Transnational Identities among EU and Third-Country Citizens (en anglais)

"Globalised Minds, Roots in the City: Urban Upper-middle Classes in Europe" by Alberta Andreotti, Patrick Le Galès, Francisco Javier Moreno-Fuentes, January 2015, Wiley-Blackwell (en anglais)

Le religieux et le politique

dans la Révolution française
Une publication de Lucien Jaume
  • Décret de l'Assemblée Nationale qui supprime les Ordres Religieux et ReligieusesDécret de l'Assemblée Nationale qui supprime les Ordres Religieux et Religieuses

Dans son nouvel ouvrage Le Religieux et le politique dans la Révolution française. L’idée de régénération  (PUF, avril 2015), Lucien Jaume, philosophe et politiste au CNRS, membre du CEVIPOF, invite à revisiter la Révolution française au regard de ses relations avec la religion. Une histoire politique pleine d’enseignements. Entretien.

Selon vous, la difficulté que nous avons aujourd’hui pour s’accorder sur une définition de la laïcité plonge ses racines dans la Révolution et tout particulièrement dans la notion de régénération qui fut son credo majeur. Quid de cette notion ?

Lucien Jaume : La régénération est une notion de source religieuse (renaître avec le Christ par le baptême) qui n’a eu aucun usage politique avant 1789. Cette invasion massive ou cette imitation du religieux dans le discours politique conditionne dès le début la laïcité à la française et cela pèse jusqu’à aujourd’hui, comme le montre la fin du livre. A partir d’une même matrice rhétorique (renaissance, rupture et création d’une autorité nouvelle), presque tous les révolutionnaires, depuis les modérés de 89 jusqu’aux radicaux de 93-94, parlent de la « régénération ». Des rationalistes comme Condorcet font exception : pas de confusion avec le religieux dans l’instruction publique selon Condorcet. Mais il y a deux modes d’application de la notion à partir de la même source religieuse : soit régénérer le royaume par la Constitution de 1791 et les Droits de l’homme, soit créer « l’homme nouveau » et « dépouiller le vieil homme » (reprise de saint Paul) par la contrainte, la communauté de « vertu », la Terreur.

La première modalité protège l’individu tout en le soumettant à la loi « expression de la volonté générale », en réalité faite par les représentants de la nation, la seconde contraint l’individu par une religion politique et la violence « purificatrice ». Mais, dans les deux cas, la cible c’est l’individu, qu’il faut soumettre à une autorité régénérée, qui est toujours l’Etat, comme on peut le remarquer. La régénération est le langage religieux d’une discipline à instituer  pour rompre avec l’Ancien Régime.

Concrètement comment se sont manifestées ces deux tendances d’une matrice commune ?

L. J. : Pour la tendance modérée, c’est-à-dire les députés de la Constituante, il s’agissait de dissoudre l’Église comme corps séparé et autonome dans ses règles, de l’intégrer comme somme d’ « individus ecclésiastiques » (expression dans le débat parlementaire), comme fonctionnaires du seul corps légitime, la Nation : selon la Constitution civile du clergé (promulguée en août 1790), les évêques et les curés sont élus par tous les « citoyens actifs » (payant un cens électoral) et doivent enseigner les principes de 1789. L’État prend le religieux (catholique) sous son contrôle administratif, politique et moral, ce qui a engendré le drame du « schisme », c’est-à-dire de la scission entre clergé obéissant et clergé réfractaire refusant de prêter serment à ces dispositions constitutionnelles. Ce drame dure jusqu’au Concordat de Bonaparte (1801) et laisse des traces durables. Robespierre a tiré des leçons de l’échec subi par la Constitution civile du clergé ;  le Gouvernement révolutionnaire, créé en décembre 1793, invente son propre culte et se substitue à l’Eglise : culte de l’Être suprême et dogme de l’immortalité de l’âme (décret du 18 floréal, 7 mai 1794). Les fêtes publiques et nombre de circulaires du gouvernement d’exception pastichent le langage religieux : souffrance qui rachète, baptême de l’homme nouveau, élite des Justes et même Jugement dernier (retour du Christ) : ce que l’on voyait au tympan des cathédrales.

Pourriez-vous préciser en quoi la Fête de l’Etre suprême (8 juin 1794), à peu près un mois avant la chute de Robespierre, le 27 juillet, est emblématique de la religiosité qui anime ce dernier et de la façon dont il s’est servi de l’idée de régénération pour imposer sa vision de la Révolution ?

L. J. : Pour Robespierre, il s’agit d’établir un absolu (comme dira Hannah Arendt), au milieu des bouleversements et du relativisme des alliances, des valeurs, des engagements, et devant la guerre civile qui déchire le pays, menacé en outre d’invasion. Il prétend (discours et décret du18 floréal) chercher un repère, une transcendance pour justifier un bon usage, contrôlé et non perverti, de la Terreur, à l’encontre des terroristes « aveugles » qui ont massacré en nombre (Carrier en Vendée, Fouché à Lyon, et d’autres). Enfin, par cette fête proclamant l’immortalité de l’âme et la protection de Dieu sur la Révolution française, il endigue deux tentatives de ses adversaires à gauche : déchristianiser la France (les Hébertistes), créer un culte de la déesse Raison (Chaumette et ses amis de la Commune de Paris). Il affirme contre eux : « L’athéisme est aristocratique ». Durant la fête elle-même, (le 8 juin, 20 prairial), il prononce successivement trois discours, en des « stations » différentes de la procession, affirmant ainsi sa place de « pontife de l’Être suprême », et il brûle de sa main la statue de l’Athéisme ;  il tente d’opérer, par toute cette mise en scène (élaborée par le peintre David), un transfert de religiosité chez les Français, du catholicisme existant à un culte nouveau où Dieu protègerait la France (comme on disait d’ailleurs avant 1789), et légitimerait… la Terreur « juste ». Mais ce culte a immédiatement nourri le reproche de dictature, et a peut-être précipité la chute de celui qu’on appelait l’Incorruptible. Surtout, deux jours après, Robespierre fait voter la terrible loi du 22 prairial où toute garantie est supprimée (avocats y compris) devant le Tribunal révolutionnaire : la Terreur était encore plus incontrôlable, tout le monde se sentait en danger chez les députés de la Convention.

Après la chute de Robespierre, qu’est devenue la question religieuse ?

L. J. : Si on passe sur plusieurs épisodes, après 10 ans de Révolution, Bonaparte a voulu réconcilier l’Église et la nouvelle société, on évita alors de parler de régénération. Bonaparte signe en 1801 un Concordat avec le pape qui redonne de l’autonomie à l’Eglise (nomination des évêques par négociations, reconstitution des diocèses), tout en salariant le clergé et en lui imposant ensuite un catéchisme impérial. Chaque évêque doit jurer de dénoncer les ennemis de l’Etat en cas de complot. La loi de séparation, en 1905, mettra fin au Concordat, avec des phases d’anticléricalisme virulent et parfois physiquement violent : envoi des gendarmes et de l’armée coloniale pour expulsion de certaines congrégations, dans l’épisode des inventaires des biens ecclésiastiques.

Pour en revenir à la première question, en quoi cette histoire douloureuse peut-elle expliquer que la notion de laïcité soit ambiguë et le reste aujourd’hui ?

L. J. : La notion de laïcité de l’enseignement, tout d’abord, développée par Guizot en 1844, reprise par Jules Ferry, porte le poids de ce passé et véhicule des incertitudes : entre l’Église et l’État, liberté ou rivalité ?  Au plan général : neutralité de la pensée ou « religion républicaine » et « foi laïque » comme le soutiendra Ferdinand Buisson dans ses livres et conférences ? Il est à remarquer que récemment, des auteurs comme Vincent Peillon ont repris la thèse d’une nouvelle religion républicaine à ranimer ou bien à créer. Pour ma part, je pense que nous avons à séparer davantage les domaines, de sorte que l’Église et l’État, et surtout les Églises et l’État, ne se confondent plus, libèrent la parole pour dialoguer, voire polémiquer. Ce livre espère inviter à un bilan, pour solder le passé et mettre fin aux confusions. Le spectacle d’un nouveau théologico-politique, celui des divers islamismes combattants devrait nous enseigner cette règle de prudence : séparation claire, respect réciproque dans la différence, dialogue. La politique n’est pas un salut terrestre, la religion n’est pas une politique. Ce qui ne veut pas dire que chacun (ou chacune) n’aurait rien à dire à l’autre. La fin des défiances serait le début de la liberté, pour sortir d’un débat souvent empoisonné.

Les inaudibles

Sociologie politique des précaires
  • Les inaudibles, Sociologie politique des précairesLes inaudibles, Sociologie politique des précaires

A partir d’une enquête de terrain approfondie*, cet ouvrage lève le voile sur une population oubliée et hétérogène, celle des « précaires » : travailleurs pauvres, chômeurs en fin de droits, mères seules avec enfants, bénéficiaires des minima sociaux ou personnes en hébergement d'urgence.

La lutte quotidienne pour la survie incite aux comportements individualistes, à la « débrouille » plus qu’à l’action collective, la précarité sous toutes ses formes suscite un profond sentiment d’injustice face aux riches, mais ne pousse que rarement à la révolte.

Réalisés lors de l’élection présidentielle de 2012, les entretiens montrent que, malgré tout, le lien des précaires avec la politique institutionnelle n’est pas rompu : les hommes et les femmes interrogés s'intéressent à la campagne électorale, expriment des préférences, font davantage confiance à François Hollande qu’à Nicolas Sarkozy et plus à Marine le Pen qu’au candidat du Front de gauche.

Mais ces positions ne se traduisent que rarement en bulletins de vote. Faute de dispositifs leur facilitant l’accès à l’espace public, les individus en situation de précarité restent inaudibles, les "sans voix" de notre société.

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Nonna Mayer est directrice de recherche émérite au CNRS, rattachée au Centre d’études européennes de Sciences Po. Elle est présidente de l’Association française de science politique depuis 2005 et y anime le groupe FEEL/Futur des études électorales avec Céline Braconnier.

Céline Braconnier est professeure de Science politique à l’Université de Cergy-Pontoise et directrice de Sciences Po Saint-Germain-en-Laye

* Cette enquête s'est constituée d'entretiens effectués dans des centres d’accueil de jour et des  lieux de distribution alimentaire à Paris, Grenoble et Bordeaux.


FacSem

d'Emmanuelle Tourme-Jouannet et de Dina Waked
19 mars 2015
  • FacSem d'Emmanuelle Tourme-Jouannet et de Dina WakedFacSem d'Emmanuelle Tourme-Jouannet et de Dina Waked

Les FacSem (Faculty seminar) sont des conférences inaugurales permettant aux nouveaux chercheurs et enseignants permanents de Sciences Po de présenter leurs recherches sous la forme d’un exposé consacré à un sujet de leur choix.

Le 19 mars, le FacSem sera animé par :

- Emmanuelle Tourme-Jouannet, Professeure des Universités à l'École de droit de Sciences Po, présentera ses recherches autour du thème "A quoi sert le droit international ?"

- Dina Waked, Assistant Professor à l'École de droit et à l'Ecole des Affaires internationales de Sciences Po, présentera ses recherches autour du thème "Growth, Efficiency and Redistribution: The Law and Economics of Competition Policy in the South".

Le FacSem se tiendra de 12h30 à 14h30 en salle du Conseil, 5ème étage, 13 rue de l'Université. 75007 Paris.

Une collation sera servie aux personnes ayant confirmé leur présence avant le 17 mars à marina.abelskaiagraziani(at)sciences-po.fr

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Des données électorales

reconstituées et mises en ligne
  • OpenDataCamp ÉlectionsOpenDataCamp Élections

Le 23 février 2015, le Centre de données socio-politiques (CDSP) de Sciences Po a rendu publiques en Open Data sur data.gouv.fr un ensemble de données historiques reconstituées à fins de recherche, couvrant les élections législatives, présidentielles, régionales et cantonales depuis 1958.

À cette occasion, les développeurs, chercheurs, étudiants, datascientists étaient invités à participer à un "OpenDataCamp Élections" organisé conjointement à Sciences Po par le CDSP, le ministère de l’Intérieur et Etalab (la mission du secrétariat général pour le modernisation de l’action publique, en charge de l’ouverture des données publiques et du gouvernement ouvert).

L'égalité femmes / hommes et les questions de genre

dans l'éducation supérieure et la recherche
  • EGERAEGERA

Pionnier sur la réflexion sur le genre, PRESAGE - le Programme de Recherche et d’Enseignement des SAvoirs sur le GEnre de Sciences Po, basé à l'OFCE - coordonne le projet Effective Gender Equality in Research and the Academia -EGERA
EGERA est un  projet de recherche-action qui vise à faire avancer l’égalité hommes-femmes et la prise en compte du genre dans la recherche et l’enseignement supérieur.
Initié dans le cadre du Programme Cadre de Recherche et de Développement Technologique de l’Union Européenne, PRESAGE regroupe sept institutions de recherche et d’enseignement supérieure européennes

Explications avec Maxime Forest qui assure la coordination scientifique d’EGERA.

Le programme EGERA vise l’égalité femmes-hommes et la prise en compte du genre dans l’enseignement supérieur et la recherche, en quoi ces deux sujets sont-ils liés ?

Le programme EGERA veut encourager la mise en place de changements structurels au sein de l’enseignement et de la recherche par des recommandations et des solutions concrètes. Il s’agit de rendre plus visible les travaux sur le genre, d’en susciter de nouveaux, mais aussi de montrer la pertinence de l’adoption d’une perspective de genre pour l’égalité femmes-hommes. La "gender blindness", l’aveuglement au genre, conduit en effet parfois à des travaux de recherche incomplets ou biaisés et donc à une rupture d’égalité. En économie, par exemple, on a tendance à considérer les individus d’un point de vue neutre, alors que l’activité économique et marchande est très « genrée » ! On peut aussi penser aux recherches biomédicales : de nombreux médicaments sont interdits aux femmes enceintes, non pas parce qu’on sait qu’ils ont des effets néfastes, mais parce qu’aucun de ces travaux ne prend en compte les femmes enceintes...

Dans le cadre d’EGERA, vous organisez une conférence sur le « biais de genre ». De quoi s’agit-il ?
Il s’agit d’étudier les inégalités, non pas dans l’enseignement et la recherche, mais dans l’évaluation de l’enseignement et de la recherche. Est-ce qu’on prend en compte les contraintes propres aux femmes et aux hommes dans l’évaluation de leur carrière et de leur avancement ? L’enseignement supérieur est l’un des domaines où la place des femmes a le plus évolué au cours des dernières décennies. Dans les sciences humaines et sociales, notamment, elles sont désormais majoritaires. Pourtant, cela ne se reflète pas toujours sur le personnel enseignant et de recherche, qui reste encore largement masculin aux grades ou fonctions les plus élevés ! Un seul type de carrière est aujourd’hui considéré : linéaire, donc généralement sans enfant, et avec beaucoup de publications, ce qui pousse à ignorer, par exemple, l’implication de certains chercheurs dans l’encadrement de leurs étudiants qui est pourtant essentielle pour la qualité de la recherche. Cet aveuglement au genre a un impact négatif sur les carrières des femmes. Or, on ne peut pas objectiver ainsi l’excellence scientifique en la coupant complètement de la vie.

En quoi s’attacher à l’égalité femmes-hommes dans l’enseignement supérieur, peut contribuer à faire avancer l’égalité d’une manière générale au sein de la société ?
Dans une institution comme Sciences Po où l’on forme les futurs citoyens actifs de demain, on ne peut pas ignorer les besoins et les demandes nouvelles des entreprises et des organisations. Il est ainsi prouvé que lorsque l’égalité est absente dans les entreprises, les salariés s’y sentent moins bien et leur capacité d’innovation est moindre. Insuffler une culture de l’égalité au sein de notre formation est donc essentiel. Plus tard, nos étudiants l’appliqueront dans leur vie professionnelle.

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Jenny Andersson

reçoit la médaille de bronze du CNRS
  • Jenny Andersson Jenny Andersson

Le CNRS a decerné une médaille de bronze à Jenny Andersson, historienne au Centre d’études européennes de Sciences Po.

Destinée aux jeunes chercheurs et chercheuses, cette médaille vient récompenser leur talent et leur expertise.

L’excellence des travaux de Jenny Andersson - déja récompensée par Conseil national scientifique suédois - avait été encore distinguée en 2012  par le Conseil européen de la recherche - European Research Council -  qui lui a attribué une de ses bourses (ERC Grant), connues pour être des plus sélectives à l’international.

Ce soutien lui permet de conduire depuis lors un  projet de recherche unique en son genre : Futurepol. Une histoire politique du futur : production de savoir et formes de gouvernance futur après 1945.
Basé sur une perspective historique, Futurepol vise à comprendre  comment les sociétés modernes se sont emparées du futur. Il ambitionne également d’étudier dans quelle mesure sa gouvernance actuelle de l’avenir reflète bien les croyances en la possibilité de le connaître et le maîtriser.

Au-delà de projet, Jenny poursuit ses travaux sur la social-démocratie, notamment sur le modèle suédois et l’économie politique de l’Etat social.

Le rapport indépendant annuel de croissance 2015

de l'OFCE, l'IMK et l'ECLM
Third Report, OFCE, ECLM, IMK
  • e third independent Annual Growth Survey e third independent Annual Growth Survey

Télécharger le rapport (en anglais)

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