L’Algérie, de l’opacité à la complexité

L’Algérie, de l’opacité à la complexité

  • Algeria Modern From Opacity to ComplexityAlgeria Modern From Opacity to Complexity

Entretien autour de l’ouvrage « Algeria Modern. From Opacity to Complexity » (Hurst, avril 2016), avec Luis Martinez et Rasmus Alenius Boserup    

L’ouvrage titre « de l’opacité à la complexité » en parlant de l’Etat algérien. Quelles sont les principales caractéristiques de cette opacité?

L’une des principales caractéristiques de cette opacité est le rôle déterminant des services de sécurité. Depuis l’indépendance, l’État en Algérie est resté sous le contrôle et l’influence de l’institution militaire et de ses services qui ont investi une grande partie de l’appareil d’État et des institutions politiques dès la fin de la présidence de Boumédiene (1965-1979). Ils se considèrent à cette époque comme le mur porteur de l’édifice algérien. En outre, en parallèle de la scène politique formelle et institutionnelle, accessible et observable, s’est développée et consolidée une autre scène, constituée, elle, d’acteurs issus d’horizons divers et agissant en réseaux. Pour les algériens, ces acteurs représentent le pouvoir, « le système ». L’opacité était par ailleurs une caractéristique du gouvernement : sous la présidence de Chadli Bendjedid (1980-1991) puis de Liamine Zéroual (1994-1998), il était difficile de savoir « qui gouverne et qui décide » en Algérie. De nombreux témoignages d’anciens ministres soulignent cette inintelligibilité. Fait intéressant sous la présidence de Bouteflika, la dénonciation de cette opacité entame un conflit majeur entre les acteurs politiques (Président, FLN) et les services de sécurité (DRS)…

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