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23.02.2022

Marie Trelat, promotion 2020

Pouvez-vous décrire votre parcours universitaire et professionnel ? 

Originaire de Saint-Bérain-sous-Sanvignes, village d’environ 1000 habitants en Saône-et-Loire (71), j’ai poursuivi mon cursus scolaire jusqu’au baccalauréat dans la ville moyenne la plus proche, Montceau-les-Mines, dont le lycée dispose d’une Convention d’Éducation Prioritaire (CEP) avec Sciences Po. Sans ce dispositif et l’accompagnement de mes professeurs, je ne me serais certainement pas présentée au concours d’entrée du fait de ma méconnaissance de l’école et de l’inaccessibilité que représentaient alors pour moi les épreuves.> 

Admise à Sciences Po à l’issue de la terminale, j’ai intégré le campus « Europe Centrale et Orientale » de Sciences Po à Dijon où je rêvais de débuter mon parcours. Passionnée par l’histoire de la construction européenne, j’ai acquis à Dijon une compréhension fine du fonctionnement de l’Union et de ses enjeux politiques. J’y ai forgé des convictions pro-européennes profondes que j’ai continué de défendre, notamment dans le cadre associatif. Mon arrivée sur ce campus fut également ma première immersion dans un univers multiculturel, opportunité que je n’avais jamais eue auparavant. 

Désireuse de mieux comprendre l’impact de l’Union européenne sur ses pays fondateurs, c’est à Rome que j’ai effectué ma troisième année à l’étranger. Outre mon cursus à l’université, j’ai fait de cette expérience une opportunité d’attiser ma curiosité pour un sujet que je connaissais trop peu : les affaires religieuses. Mes deux stages successifs au sein puis auprès du Saint-Siège, d’abord à la rédaction française de Radio Vatican puis à l’Ambassade de France ont marqué mon parcours universitaire. Gardant un intérêt et une sensibilité toute particulière pour ces questions, j’ai souhaité approfondir mes connaissances en effectuant un dernier stage au sein du Bureau central des Cultes au ministère de l’Intérieur. 

En cohérence avec ma volonté de mieux comprendre les modalités de mise en œuvre de l’action publique et dans l’optique d’intégrer la fonction publique, mon choix de Master s’est porté sur le Master politiques publiques, spécialité Administration publique de l'École d'affaires publiques de Sciences Po. Menée en parallèle d’un stage de collaboratrice parlementaire auprès d’une députée, ma première année de Master m’a fait prendre conscience de la difficulté de mettre en œuvre une politique publique efficace, qui réponde aux besoins d’un pays et de sa population. 

L’opportunité de réaliser une année césure en cours de Master étant laissée par Sciences Po, je l’ai saisi pour m’intéresser davantage aux enjeux relatifs à la communication de l’action publique. Durant cette année, j’ai ainsi pu travailler au sein du Service d’Information du Gouvernement (SIG) rattaché au Premier ministre puis dans l’agence PLEAD, filiale du groupe Vivendi-Havas, spécialisée en communication stratégique. 

Enfin, j’ai réalisé ma dernière année de Master en alternance. Souhaitant approfondir mes connaissances juridiques, j’ai effectué mon apprentissage auprès des administrateurs de la Délégation aux Collectivités Territoriales et à la Décentralisation de l’Assemblée nationale. Au cours de cette année, j’ai saisi l’impérieuse nécessité de mettre en œuvre une action publique nettement plus en prise avec la réalité et les besoins du terrain qu’elle ne l’est aujourd’hui. Cette expérience a confirmé ma volonté de m’engager au niveau local, aux côtés des élus, en faveur du développement et de la mise en valeur des collectivités territoriales par la concrétisation de projets de territoire. 

Depuis juillet 2020, je travaille donc en tant que collaboratrice au sein du cabinet du Président de la Communauté d’agglomération du Grand Chalon (Saône-et-Loire), Sébastien Martin. Mes missions me permettent de trouver ce que je suis venue chercher et de donner ce que je souhaite apporter : contribuer concrètement et le plus pragmatiquement possible à une politique publique qui réponde aux besoins d’un territoire, le tirer vers le haut et améliorer la vie de ses habitants, en mettant mes compétences au service des décideurs. C’est d’autant plus gratifiant que je le fais pour un territoire où j’ai grandi.

Quelles ont été les étapes majeures de la construction de votre projet professionnel ? 

Je ne pourrais pas identifier une étape majeure plus qu’une autre pour expliquer le projet professionnel que je mène actuellement. Les expériences professionnelles que j’ai pu avoir, les professeurs que j’ai pu rencontrer, les environnements multiples dans lesquels j’ai été immergée m’ont tous, dans leur ensemble, amenée à me forger des convictions fortes parmi lesquelles, celle de vouloir être utile, d’agir efficacement et au plus près des besoins du terrain, ce qui se retranscrit particulièrement dans le poste que j’occupe aujourd’hui. 

Toutefois, c’est certainement mon alternance à l’Assemblée nationale durant ma 2ème année de Master qui m’a définitivement convaincue de débuter ma carrière dans mon département d’origine pour mettre mes compétences au service de son développement. Alors que je pensais préparer les concours de la fonction publique d’État, mon désir de m’engager pour répondre à des problématiques concrètes, pour contribuer à tirer un territoire vers le haut et surtout, pour être utile, m’a semblé pouvoir être plus rapidement assouvi en travaillant auprès de ceux qui ont été élus pour assurer le développement de leur territoire. 

Quelles sont les principales caractéristiques de votre poste aujourd'hui en tant que chargée de mission au sein du cabinet du Président du Grand Chalon ?   

Alliant stratégie et terrain, humain et technique, sens pratique et théorique, le poste que j’occupe aujourd’hui m’amène à participer, en appui des élus, à la stratégie globale de la collectivité pour laquelle je travaille, au service de son attractivité et du bien-être de ses habitants. 

Interface entre les élus de l’exécutif, les services de l’agglomération et les acteurs du territoire, je m’assure que les échanges entre tous ces interlocuteurs soient les meilleurs possible et que tous disposent des bons éléments de compréhension pour que les dossiers dont ils se saisissent atteignent les objectifs fixés. 

Pour ce faire, je suis donc amenée à suivre la mise en œuvre d’une politique publique de manière concrète, depuis l’identification des besoins du public jusqu’à l’évaluation de la mesure en passant par l’élaboration du projet.  Et cela, sur les multiples compétences de l’agglomération (mobilités, énergie, équipements sportifs, petite enfance...). 

D’autre part, j’appuie les élus dans leur quotidien en les amenant à se poser les bonnes questions, en leur fournissant les éléments qui leur permettront de prendre les bonnes décisions mais également, en leur permettant d’expliquer le mieux possible, aux principaux concernés, la politique publique qu’ils souhaitent concrétiser. 

Du fait de mes missions, j’ai donc la sensation de m’engager au quotidien pour l’émergence d’une organisation institutionnelle et territoriale française en laquelle je crois : une organisation plus décentralisée qui donne aux acteurs locaux la confiance, les moyens et les marges de manœuvre suffisantes pour mettre en œuvre les projets qui tireront vers le haut tout un territoire et à terme, l’ensemble du pays.    

Quelles ont été les contributions de votre formation à l'École d'affaires Publiques, et plus particulièrement la spécialité Administration publique, envers la fonction que vous occupez aujourd'hui ?   

Mon passage à l’École d’affaires publiques de Sciences Po m’a apporté des connaissances théoriques solides relatives à la mise en œuvre de l’action publique aussi bien au niveau local que national. L’alternance que j’ai réalisée en deuxième année de Master à l’Assemblée nationale m’a permis de disposer d’un bon niveau de compréhension du fonctionnement des collectivités locales mais surtout, des enjeux politiques associés à l’exercice de leurs compétences. 

Aujourd’hui, ces connaissances me permettent de comprendre l’environnement dans lequel je travaille et celui dans lequel évoluent les élus et ma collectivité. Elles me permettent de cerner les intérêts de mes interlocuteurs et de savoir sur lesquels m’appuyer. Ces connaissances sont également des clefs de compréhension indispensables pour saisir pourquoi la collectivité pour laquelle je travaille doit tendre vers une stratégie plutôt que vers une autre, pourquoi elle devrait se concentrer sur une priorité plutôt que sur une autre. 

Du fait de la diversité des enseignements proposés dans la spécialité Administration publique, je dispose par ailleurs des connaissances suffisantes à la compréhension des enjeux relatifs à la mise en œuvre de la plupart des compétences de l’agglomération, quelles qu’elles soient, et de les synthétiser. Cela m’aide notamment lorsqu’il s’agit de transmettre aux élus pour lesquels je travaille le bon niveau d’information, de les conseiller lorsqu’ils sont amenés à se prononcer ou de les inviter à se pencher sur une nouvelle stratégie.   

Plus globalement, la richesse de mon parcours à Sciences Po me permet d’être force de proposition. Il m’amène à reproduire ce que j’ai été incitée à faire durant tout mon parcours universitaire :  m’intéresser à ce qui peut être mis en place ailleurs, comparer pour s’inspirer et proposer de nouvelles choses en se disant toujours qu’être innovante et inventive et n’appartient pas qu’aux autres. 

Auriez-vous un conseil à donner à un ou une étudiant(e), futur jeune diplômé(e) ?

Ne jamais suivre un parcours tout tracé sous prétexte qu’il serait celui que les autres attendent de soi. Je suis désormais persuadée que, loin de devoir être une ascension linéaire vers des postes à toujours plus hautes responsabilités, une carrière professionnelle doit avant tout être remplie d’expériences qui nous épanouissent pour être réussie.

Cela sous-entend de ne pas se poser de limites mais au contraire, d’oser poser des questions, frapper à des portes, s’engager dans de nouvelles aventures, remettre en question le parcours que l’on avait suivi jusqu’à présent. Sciences Po nous donne justement accès aux outils pour agir de la sorte. Il ne faut donc pas hésiter à s’en servir afin de s’investir pour des causes qui nous semblent justes.

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