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10.06.2022

Eleonore Cartillier, promotion 2016

Pouvez-vous décrire votre parcours universitaire et professionnel ? 

J’ai eu la chance, après deux ans de classe préparatoire, d’intégrer l’ESSEC, l’École Normale Supérieure de Cachan puis Sciences Po pour un Master en affaires publiques, en effectuant en parallèle un Master de droit public à la Sorbonne. J’ai développé très tôt une sensibilité personnelle au développement durable mais malheureusement il y a 10 ans, les cours autour du défi de la transition écologique étaient encore peu développés. C’est d’ailleurs une excellente et indispensable chose que les établissements supérieurs et particulièrement Sciences Po commencent à en faire un enseignement incontournable !> 

Depuis, le fil rouge de mon parcours professionnel est logiquement de vouloir utiliser mes convictions pour participer à la transition écologique. J’ai fait le choix de travailler pour des acteurs engagés variés (pouvoirs publics, corps intermédiaires, entreprises) car je suis convaincue que chacun a un rôle fondamental à jouer face à l’urgence climatique, sans opposition mais de manière complémentaire. Aucun de ces acteurs ne peut apporter à lui seul de solution unique face au réchauffement climatique et c’est collectivement qu’il convient d’agir rapidement et de manière ambitieuse, puisque chaque dixième de degré de réchauffement évité compte.

J’ai d’abord débuté dans le conseil auprès d’acteurs privés et d’établissements publics autour de projets sur la transition énergétique, notamment sur le développement des énergies renouvelables en lien avec des collectivités locales. J’ai par la suite voulu œuvrer à l’élaboration de politiques publiques en agissant au cœur du processus d’élaboration de la loi à l’Assemblée nationale, en travaillant sur les projets de loi relatifs au développement durable. Je me suis rendue compte que face aux enjeux de transitions écologique et sociale et aux fractures territoriales, les corps intermédiaires avaient également un rôle majeur à jouer. C’est pourquoi j’ai ensuite rejoint une organisation syndicale afin d’améliorer la compréhension et la diffusion des enjeux liés à la transition écologique, auprès des salariés et des entreprises, par exemple à travers le déploiement d’un référentiel RSE ou en anticipant au plus près des territoires le défi d’adaptation des compétences et de reconversion professionnelle vers les nouveaux métiers du développement durable. J’ai enfin fait le choix de rejoindre une entreprise industrielle de la construction durable pour aider, de l’intérieur, à la décarbonation drastique de ses activités. 

Quelles sont les principales caractéristiques de votre poste aujourd'hui en tant Sustainability Manager chez Saint-Gobain ?  

Concrètement mon poste consiste à accélérer la transition en accompagnant, de manière sérieuse et transparente, la réduction des émissions de gaz à effet de serre des activités sur toute la chaîne de valeur (sur ce qu’on appelle les scopes 1, 2 et 3). Cela passe par la diffusion de solutions pour abandonner le recours aux énergies fossiles, accélérer dans l’efficacité et la sobriété énergétiques, identifier les éventuels facteurs bloquants et essayer de les résoudre. Il consiste aussi à inciter à une utilisation plus sobre des ressources et à passer à des modèles d’activités plus circulaires, par exemple en améliorant l’éco-conception, la réparation et le recyclage des produits. En résumé, c’est un peu prendre son bâton de pèlerin avec pédagogie pour permettre des actions rapides afin de réduire au maximum l’impact de l’entreprise sur la planète, avec les produits les plus durables et vertueux possibles pour la transition écologique !  

Quelles ont été les contributions de votre formation à l'École d'affaires Publiques envers la fonction que vous occupez aujourd'hui ?  

Cette formation offre une compréhension fine des enjeux contemporains du monde politique, économique, institutionnel… Les enseignements étant très riches et variés, ils permettent d’avoir une réelle ouverture d’esprit et d’acquérir la capacité à comprendre un sujet complexe, en faire une synthèse et le vulgariser rapidement. Cette capacité me sert encore aujourd’hui au quotidien, particulièrement sur le sujet de la transition écologique qui peut paraître parfois technique mais nécessite d’être compris pour déclencher l’action.  

Auriez-vous un conseil à donner à un ou une étudiant(e), futur jeune diplômé(e) ?

Je dirais avant tout d’utiliser ses talents pour construire un futur durable. D’écouter son intuition, de ne pas hésiter à demander des conseils et de ne pas avoir peur de se tromper : aucun parcours professionnel n’est tracé à l’avance. Sciences Po offre une forte adaptabilité, il ne faut pas hésiter à faire preuve de curiosité pour découvrir les enjeux du côté de plusieurs acteurs différents : associations, corps intermédiaires, Etat, collectivités locales, secteur privé…, le champ des possibles est immense.

Et surtout, cela peut paraître simple mais je dirais que l’essentiel est de chercher un travail et une structure pour lesquels on a envie de se lever tous les matins, alignés avec nos valeurs et où on se sent vraiment utile et à sa place !

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