Handicap, genre et précarité professionnelle

Handicap, genre et précarité professionnelle

Parcours biographiques et réception de l’action publique
Nouveau projet de science participative
  • Image d'illustration Kachka (via Shutterstock)Image d'illustration Kachka (via Shutterstock)

Handicap, genre et précarité professionnelle : parcours biographiques et réception de l’action publique

Ce projet de recherche participatif est mené à l’OSC et au LIEPP sous la direction d’Anne Revillard en partenariat avec 6 associations du secteur du handicap :  Agefiph, APF-France handicap, Femmes pour le Dire Femmes pour Agir (FDFA), Fibromyalgie France, Accompagner, promouvoir et intégrer les déficients visuels (apiDV), LADAPT.
Mathéa Boudinet réalise sa thèse dans ce cadre.

Le projet permettra une meilleure connaissance des facteurs de précarisation professionnelle des femmes handicapées, et l’identification de pistes d’amélioration de l’action publique à partir de l’expertise expérientielle des personnes.
Il est cofinancé par la Fédération internationale de recherche appliquée sur le handicap (FIRAH) et l’Agefiph, pour la période 2020-2022.

L’éloignement vis-à-vis du marché du travail constitue une source essentielle de précarité socio-économique des personnes handicapées. Les ressorts de cette mise à distance sont complexes, incluant le défaut ou l’inadéquation de la formation, l’effet du handicap sur la capacité de travail, les freins environnementaux à la mobilité, les discriminations, le manque d’accompagnement vers et dans l’emploi, les aménagements insuffisants. Pour les femmes handicapées, cette marginalisation est redoublée par les effets du système de genre (socialisation différenciée, inégalités dans le travail domestique et parental, environnements professionnels sexistes…). La Convention de l'ONU relative aux droits des personnes handicapées identifie là un public spécifique victime de discriminations multiples.

Cette recherche vise un double objectif : une meilleure connaissance des facteurs de précarisation professionnelle des femmes handicapées, et l’identification de pistes d’amélioration de l’action publique à partir de l’expertise expérientielle des personnes. Le principal outil méthodologique du projet est la réalisation de 80 entretiens biographiques approfondis avec des personnes présentant des incapacités physiques ou visuelles (3/4 de femmes et 1/4 d’hommes) et ayant traversé des épisodes de précarité professionnelle.

L’originalité de ce projet est triple : par son approche de l’articulation entre handicap et précarité professionnelle à partir de méthodes mixtes, combinaison de méthodes quantitatives (identification de grands indicateurs, statistiques descriptives) et qualitatives (entretiens semi-directifs)  ; sur le plan du design de recherche qui relève d’une approche profondément compréhensive plaçant au premier plan de l’analyse l’expérience des personnes ;  et par la focale qu’il propose sur l’articulation entre genre et handicap dans l’analyse des situations de précarité professionnelle et de la réception de l’action publique. Une dimension encore rarement investiguée de façon systématique dans l’analyse des politiques du handicap, notamment en matière d’emploi en combinant les données de cadrage quantitatives issues de l’Enquête emploi et les entretiens biographiques.

Les résultats attendus sont susceptibles de donner lieu à des applications à court et moyen terme pour les personnes handicapées elles-mêmes (et en premier lieu les femmes), et pour les intervenants du secteur (associatifs, acteurs publics).

L’ouverture compréhensive de la démarche aidera à faire émerger le conditionnement de l’efficacité des politiques de l’emploi à celle de politiques menées dans d’autres domaines : par exemple, accessibilité de l’espace public et des transports, compensation de la parentalité, politiques de conciliation travail-famille.

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