Colloque international UN PAYSAGE GLOBAL DE CAMPS 22, 23, 24 octobre 2014

Avec le soutien de l’Agence nationale de la recherche (ANR MobGlob), de l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) et de la Ville de Paris (Colloques scientifiques internationaux) Organisé autour de la présentation et discussion de l’ouvrage « Un Monde de Camps », sous la direction de Michel Agier (avec la collaboration de Clara Lecadet), ce colloque international invite un riche panel d’intervenants français et internationaux à initier un débat sur les espaces de la mobilité, sur la  diffusion de la forme-camp et de ses effets sociaux et politiques, urbanistiques ou architecturaux à l’échelle mondiale.

L’ouvrage Un Monde de Camps, éditions La Découverte. Parution octobre 2014.

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EHESS & Cité de l’Architecture et du Patrimoine  

Un nouveau « paysage » mondial se dessine peu à peu : celui des camps. Partout dans le monde, ils se banalisent et se multiplient, produits d’une globalisation qui crée des conditions d’instabilité majeure pour une large partie de la population mondiale. L’ouvrage Un monde de Camps présente et met en débat les recherches de terrain et les réflexions théoriques et politiques de près de trente auteurs de différentes disciplines et nationalités sur la diffusion des camps, campements, zones d’attente ou centres de rétentions à l’échelle mondiale. Une vue panoramique de ce paysage mondial des camps se dessine alors : on compte aujourd’hui 1500 camps de réfugiés et de « déplacés internes » stables et officiels dans le monde, dans lesquels vivent environ douze millions de personnes. S’y ajoutent plusieurs milliers de campements auto-établis, les plus précaires mais les plus nombreux de tous, ainsi que plus de mille centres de rétention dans le monde. Dans tous les cas c’est la violence de l’exclusion, l’enfermement et la durée de présence dans le camps qui petit à petit font de ces « hors-lieux » des espaces parias au sein desquels pourtant la vie renouvelée et recréée l’emporte sur la mort ou le dépérissement. Ils disent quelque chose de l’état du monde.

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Précédées d’une introduction générale de Michel Agier (« Un monde de camps / L’encampement du monde »), les études de cas sont regroupées en quatre parties abordant la question de l’encampement sous différents angles. La question de l’identité, de la mémoire et de la politique dans les camps les plus anciens ouvre l’ouvrage. La dimension architecturale et urbanistique est ensuite développée,  suivie d’une troisième partie sur la précarité, l’urgence et la marginalité des camps de déplacés internes. Clôturant l’ouvrage, la quatrième partie discute des nouveaux espaces d’enfermement – volontaire ou de fait − des personnes migrantes. Un cahier central de cartes en couleur offre une cartographie mondiale des camps.

Un Monde de Camps est le fruit du projet de recherche « Un paysage global de camps : formation et gouvernance des lieux de la mobilité transnationale» du programme scientifique MOBGLOB « Mobilité globale et gouvernance des migrations » de l’Agence Nationale de la Recherche pour la période 2013-2015.

Le colloque Un Paysage global de camps, EHESS et Cité de l’Architecture.

Langues des échanges : français et anglais

Grâce à un dialogue entre chercheurs ayant participé à l’ouvrage Un Monde de Camps (mettre ici lien pour la page de présentation de l’ouvrage) et nombre d’universitaires reconnus dans le domaine des migrations internationales, le colloque vise à interroger les formes de gouvernance et/ou de transformations sociales, spatiales ou culturelles impliquées par la diffusion du modèle de l’encampement à l’échelle mondiale, sous les regards et les actions croisés des instances administratives, militaires ou policières, des organisations humanitaires et des personnes regroupées dans ces espaces.

Ce colloque vise à dépasser la représentation des camps comme des espaces figés, en envisageant leur évolution dans des temporalités souvent longues. Les processus sociaux, urbains et politiques dont ils sont tour à tour révélateurs et moteurs nous disent quelque chose sur le monde.

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Le programme

Ouverture : MERCREDI 22 OCTOBRE DE 17H30 à 21H

Amphithéâtre F. Furet, EHESS, 105 bd Raspail, 73006 Paris.

  • Ouverture du colloque par Pierre-Cyrille Hautcoeur, président de l’EHESS, Guy Amsellem, président de la Cité de l’architecture et du patrimoine, et les représentants de l’IRD, de l’ANR et de la Ville de Paris.
  • Conférence inaugurale d’Achille MBEMBE (Witwatersrand University, Johannesburg) Le monde-zero: Reflexions sur l’infra-humain”
  • Présentation de l’ouvrage « Un monde de camps » par M. Agier et C. Lecadet, suivi d’un débat animé par Laurent Greilsamer (hebdo Le Un), avec R. Brauman (Fondation MSF), M. Lussault (professeur à l’ENS Lyon) et C. Rodier (juriste, GISTI/Migreurop)
  • La soirée sera clôturée par un cocktail de bienvenue.

1ere journée : JEUDI 23 OCTOBRE DE 9H à 18H

Cité de l’Architecture et du Patrimoine, 1, Place du Trocadero, Paris 16e

Auditorium – Accès par le 7 avenue Albert de Mun

Key note de Sari Hanafi (American University of Beirut) :“Governmentalities and the State of Exception in the Palestinian Refugee Camps”  

Tables rondes:

  • « L’architecture des camps et l’industrie humanitaire. Savoirs et gouvernance »

Les aspects techniques, logistiques et architecturaux de l’organisation des camps de réfugiés par le HCR et les ONG seront au centre de la discussion.

Discussion animée par Fiona Meadows (Cité de l’architecture) avec Anooradha Iyer Siddiqi (New School, New York), Nicolas Puig (IRD), Sandi Hilal et Alessandro Petti (DAAR), Olivier Clochard (CNRS), David Lagarde (Université Toulouse-Le Mirail)

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  • « Camps, villes et territoires » 

Il s’agit d’envisager l’évolution morphologique et urbanistique des camps : comment peuvent-ils être propices à la création de nouveaux contextes urbains ? Comment finissent-ils par faire corps dans les villes auprès desquelles ils sont installés ?

Discussion animée par Luc Cambrezy (IRD) avec Hala Abu-Zaki (EHESS), Bram Jansen (Wageningen University), Hélène Thiollet (CERI), Agnès de Geoffroy (CEDEJ).

  • « Des formes spatiales inédites et (non) reproductible »

La marginalisation des lieux et des personnes est souvent une conséquence de l’installation de camps. On doit s’interroger sur la pérennité ou non de tous ces espaces, sur la pérennité du précaire, du point de l’organisation spatiale des sociétés.

Discussion animée par Michel Lusssault (ENS Lyon) avec Alice Corbet (CNRS), François Gemenne (IDDRI), Stellio Rolland (EHESS)

  • « Les camps, des lieux politiques ambigus »

L’ambigüité de la question politique à l’intérieur et autour des camps reste souvent très vive. Il s’agit d’observer comment cette ambigüité se manifeste, s’exprime et est tolérée ou non.

Discussion animée par Are Knudsen (CMI-C. Michelsen Institute, Bergen) avec Manuel Herz (Bâle), Clara Lecadet (EHESS), Simon Turner (Alborg University)

2e journée : VENDREDI 24 OCTOBRE, de 9H à 17H

Cité de l’Architecture

Key note de Saskia Sassen, professeur de sociologie à Columbia University (New York)  “Expulsions: Brutality and Complexity in our Global Modernity”

Tables rondes :

  • « Camps et mobilités, régionales et globales »

Les formes de mobilité qui prennent place dans et en dehors des camps/lieux d’ancrage et/ou de passage doivent être replacées dans une géographie de la mobilité plus large.

Discussion animée par Catherine Wihtol de Wenden (CERI) avec Pierre Centlivres (Université de Neuchâtel), Kamel Doraï (Migrinter), Pedro Neto (EHESS)

  •  « Campements, zones d’attente, centre de rétention : (im)mobilités»

Les dispositifs d’enfermement et de contrôle des migrants, demandeurs d’asile ou travailleurs, peuvent-ils être assimilés à des « camps », comme aussi les formes spontanées, auto-organisés de campements mis en place par les déplacés, réfugiés et migrants ?

 

Débat introduit et animé par Roberto Beneduce (Université de Turin et Centre Franz Fanon) avec Tristan Bruslé (CNRS), Olivier Clochard (CNRS), Jean-Louis Edogué (EHESS), Sara Prestianni (Migreurop), Louise Tassin (Université Paris Diderot).

Table ronde finale : « Les camps sont-ils les laboratoires de la gouvernance mondiale des migrations et de l’asile ? »

Animé par Eric Fotorino (hebdo le Un). Avec Julien Brachet (IRD, DEVSOC),  Alain Morice (CNRS, URMIS), Emmanuel Terray (EHESS), Catherine Wihtol de Wenden (Sciences-Po CERI, Paris) et Saskia Sassen (Columbia University, NY).

Conclusion du colloque : « Ce que les camps nous disent du monde », Michel Agier.

Le colloque Un paysage Global de Camps est organisé par l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS) et la Cité de l’Architecture et du Patrimoine, et soutenu par l’Institut de recherche pour le développement (IRD), l’Agence Nationale de la Recherche (ANR) et la Mairie de Paris.