Accueil>"Nous formions une équipe idéaliste, convaincue de l'intérêt général de notre mission de journaliste"

22.03.2022

"Nous formions une équipe idéaliste, convaincue de l'intérêt général de notre mission de journaliste"

Pouvez-vous décrire votre parcours académique et professionnel?

Je suis rentré à l'Ecole de journalisme de Sciences Po après quelques années comme chef de produits chez L'Oréal. Je voulais entrer à Sciences Po notamment à cause des échanges avec des écoles étrangères, en l'occurrence j'ai passé un semestre à New York University. J'étais trop âgé déjà pour faire un apprentissage (à l'époque, la limite d'âge était de 26 ans), mais j'ai travaillé le plus possible pendant l'Ecole de journalisme de Sciences Po, avec des stages, des piges, en TV ou en journaux, de jour ou de nuit.

Puis je suis rentré à l'AFP par la Bourse Ecole, comme JRI. D'abord à Paris et rapidement à Washington, où je suis resté plus de dix ans sur trois postes : JRI, correspondant au Congrès et correspondant sciences/environnement/santé.

Avant et avec l'AFP, j'ai couvert dans un job ou un autre les quatre dernières élections présidentielles américaines, et j'ai terminé mon séjour américain avec la première année de la pandémie, jusqu'à l'approbation du premier vaccin contre le Covid.

Quel poste occupez-vous aujourd'hui?

Je suis adjoint à la cheffe du nouveau pôle Planète de l'AFP à Paris, un nouveau service né de la refonte de la rédaction de l'Agence France Presse, et qui compte une vingtaine de journalistes. C'est une priorité éditoriale de l'Agence France Presse. Dans la même équipe, nous avons regroupé quatre rubriques : l'environnement bien sûr, mais aussi les trois secteurs économiques par qui la transition climatique doit passer : l'industrie, les transports et l'agriculture. On couvre le problème et les solutions sous le même toit. C'est passionnant!

Quelles ont été les contributions de votre formation à la fonction que vous occupez aujourd’hui?

J'en citerais deux : la proximité académique avec Sciences Po, notamment en économie, et les nombreux intervenants journalistes anglo-saxons, qui nous ont montré les différentes cultures et pratiques du journalisme moderne.

Quels souvenirs gardez-vous de votre école, de votre promotion, de vos enseignants?

Nous formions avec mes camarades une petite équipe idéaliste, convaincue de l'intérêt général de notre mission de journaliste, et nous n'avions peur de rien. Nous nous amusions aussi beaucoup : mon meilleur souvenir reste le blog génial monté pour couvrir les élections municipales à Paris en 2008, qui s'appelait Muniparis et était hébergé sur  data-saferedirecturl="https://www.google.com/url?q=http://lemonde.fr&source=gmail&ust=1648023942584000&usg=AOvVaw0AvS2PbFDaL27QAQHdBre9">lemonde.fr. On avait même mis au point, avec un ami développeur de Google, une carte interactive et un outil permettant de convertir le résultat d'un vote dans un arrondissement en nombre de sièges au Conseil de Paris : même les candidats l'utilisaient car le mode de scrutin est très compliqué à Paris!

Quels conseils donneriez-vous à un étudiant qui souhaiterait devenir journaliste aujourd'hui?

Montrez aux employeurs que vous avez non seulement de bonnes idées d'angles et une bonne écriture, mais aussi que vous êtes efficace et fiable: que lorsqu'on vous commande un papier, vous livrez en temps et en heure, sans coquille, dans la longueur demandée, et sans avoir posé 20 questions à l'éditeur entre temps.