L’Ecole de journalisme de Sciences Po accélère sur la création de projets de startup de l’information

COMMUNIQUE, Paris, le 21 juillet 2020 - Alors que près de 5% des diplômés de l’Ecole de journalisme de Sciences Po se lancent dans la création d’une entreprise de média à l’issue de leurs études, les aptitudes entrepreneuriales apparaissent désormais parmi les compétences clés des journalistes à leur entrée sur le marché du travail.

Pour répondre à ces défis auprès des élèves au semestre d’automne 2020, des enseignants qui ont baigné dans l'univers des startups et de l'innovation médiatique partageront leurs expériences. Le cours de Marie Mawad, enseigné en anglais, intitulé >"The Media Startup challenge", et celui de Célia Mériguet et Adriano Farano, enseigné en français, "Créer un projet de A à Z", s’adressent aux étudiants de M2 du Master joint Journalism and International Affairs et ceux du Master Journalisme.

Leurs objectifs? Armer les journalistes de demain avec les connaissances et la méthodologie nécessaires pour couronner leur projet de succès, que cela soit en fondateur de startup, entrepreneur ou intrapreneur au sein d’un entreprise de presse.

Au fil des semaines, ils développent leurs capacités de persuasion par l’exposition d’un pitch, la création de business plan, et surtout apprennent à fonctionner par itérations continues au niveau du produit en suivant la méthodologie du design thinking mise au point à l’Université de Stanford, aux Etats-Unis.  

“C’est en réalité un défi à deux têtes que les médias posent aux entrepreneurs, exigeant au même rang stratégie éditoriale pertinente et business plan prometteur.

Pour y répondre, il faut une boîte à outils variée, empruntant à la fois au journaliste et au chef d’entreprise", estime Marie Mawad, la correspondante en France du site Sifted. Spécialisée en technologie, économie, business et finance, elle est professeur associée à l'Ecole de journalisme de Sciences Po où elle enseigne depuis 2017.

Itérations et business plan

"Alors que trop de porteurs de projet veulent tout déterminer tout de suite, nous enseignons une approche itérative. Commencer par un produit éditorial minimum viable, cela veut dire cerner un manque d’information spécifique et une première façon de répondre à ce besoin.

Ce ne sera que par des itérations continues que sera trouvé le Graal du product market fit, à savoir l’adhérence entre un produit et son marché. C’est un défi culturel que les nouvelles générations de journalistes devront relever. Car le journalisme de demain sera entrepreneurial ou ne sera pas", continue Adriano Farano, le fondateur du magazine Café Babel.

Parti à Stanford pour la John S. Knight Fellowship, il fonde ensuite Watchup qui lève 4 millions de dollars de CNN, Microsoft et d’autres investisseurs US pour ensuite être racheté. Aujourd’hui, il accompagne à Paris des médias et des sociétés technologiques dans leur quête d’un modèle économique profitable.

Tester, développer, échouer, refaire

“De quoi les utilisateurs ont-ils besoin? De quel type de sujet? Sur quel type de support? Plutôt que de se lancer dans un projet avec un ‘a priori’ fort, nous mettons les apprentis journalistes dans la posture de l’entrepreneur qui va tester, développer, échouer, refaire”, souligne Célia Mériguet, directrice des rédactions numériques du groupe France TV et directrice numérique de franceinfo, enseignante à l'Ecole de journalisme de Sciences Po depuis 2013.

Innovation pédagogique

Depuis 2012, l’Ecole de journalisme de Sciences Po a mis la création de start-up de l'information au coeur de son projet pédagogique, via des cours sur les nouveaux business modèles de l’information, des ateliers pour des projets de futurs journalistes entrepreneurs, des liens avec l’incubateur de Sciences Po, des master class dédiées à la présentation d’entreprises journalistiques innovantes.