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30.03.2022

"Journaliste est un métier qui nécessite rigueur et endurance"

Pouvez-vous décrire votre parcours académique et professionnel?

Après une prépa littéraire puis une Licence en Droit à la Sorbonne, j’ai intégré l’Ecole de journalisme de Sciences Po en master en 2012. Parcours radio en deuxième année, le média qui m’a rapidement plu pour sa mobilité et l’intimité qu’il crée avec les auditrices/auditeurs. Assez rapidement aussi j’ai voulu devenir reporter. Lauréate de la Bourse Dumas en 2014, j’ai fait mes premières armes au service reportage de la rédaction de RTL. J’ai aussi pu faire de la production d’émissions et assister les présentateurs news dans l’élaboration de leurs journaux. En 2015/2016 j’ai quitté la rue Bayard pour RMC, une radio jeune, dynamique, qui développait à l’époque le bi-média (radio et TV). J’ai d’abord intégré l’équipe en piges, puis en CDD et CDI. RMC envoie sur le terrain et fait confiance à ses jeunes recrues. J’y ai couvert l’actualité nationale et internationale de la radio, en “bouffant” du reportage et  des kilomètres de route, d’avion, de train pour “aller vers”, “donner la parole”, enchaîner directs et plus longs formats de récits jusqu’à la fin de l’année 2020. Une expérience inoubliable qui a sans aucun doute forgé la journaliste que je suis aujourd’hui. Fin 2020, je suis partie m’installer à Saint-Laurent-du-Maroni, en Guyane Française, en tant que journaliste indépendante. 

Quel poste occupez-vous aujourd'hui?

Je découvre depuis plusieurs mois le journalisme indépendant, avec ses challenges et ses opportunités mais également sa précarité. En Guyane j’ai essentiellement collaboré avec la matinale de France Inter, le magazine Interception, en podcast pour Défense de Filmer (Paradiso Podcast et Brut), la RTS et la Vie en presse écrite. C’est un département où il y a mille histoires à raconter, aux enjeux sociaux, économiques, politiques oh combien nombreux mais un terrain de reportage difficile (conditions d’accès, météo, manque d’infrastructures…) qui intéresse encore trop peu - selon moi -  les médias nationaux. 

Quelles ont été les contributions de votre formation à la fonction que vous occupez aujourd’hui?

L'Ecole de journalisme de Sciences Po m’a permis d’être opérationnelle - et le mot compte -, et de me projeter comme “journaliste” et non plus seulement comme “étudiante” en journalisme. C’est une excellente préparation aux concours d’entrée post-école, dans les rédactions. 

Quels souvenirs gardez-vous de votre école, de votre promotion, de vos enseignants?

Je me souviens d’une promotion éclectique, avec des camarades aux expériences et aux envies diverses. On avait ce point commun d’être passionnés tout en étant très différents les uns des autres. Tous les temps de cours où nous étions une vraie rédaction en radio, en TV ont permis de nous immerger efficacement dans le monde qui allait être le nôtre à l’issue de la formation. 

Quels conseils donneriez-vous à un étudiant qui souhaiterait devenir journaliste aujourd'hui?

Je lui conseille de se nourrir d’actualités - lire, regarder, écouter - multiplier ses sources d’informations avec l’approche d’un futur professionnel et non plus seulement du simple auditeur / téléspectateur / lecteur. Cela doit être un plaisir, pas une contrainte évidemment. Se nourrir des histoires qui sont partout autour de nous, avoir l’empathie et la curiosité de donner la parole. Si des sujets de reportages ou d’enquêtes vous intéressent, notez-les dans un carnet, vous pourrez y revenir plus tard. Etre à "l'affût" de l’info OUI mais profiter aussi de la vie, la vraie, de vos passions personnelles - tout cela profitera à votre travail de terrain et vous permettra plus tard de sortir la tête du guidon et d’avoir des “sas” de décompression. C’est un métier qui demande rigueur et endurance, surtout dans le news. 

N’hésitez pas non plus à développer une thématique, un ensemble de sujets qui vous tient particulièrement à cœur, c’est un bon moyen de se démarquer, notamment lorsqu’on devient journaliste indépendant.