Postdoctoral Recruitment | North African Sufi Islamic sources | Centre for History Sciences Po

Deadline: May 15, 2022
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Sciences Po Centre for History
Postdoctoral Recruitment

The European Research Council project “SlaveVoices” seeks a Postdoctoral researcher in the history of modern North Africa and the Mediterranean with an interest in the history of slavery and in North African Sufi Islamic sources (hagiographies and biographies of saints) from the mid-18th century to the 1930s.

Funded by the European Research Council, “SlaveVoices” aims at renewing our approach to the end of slavery by collecting and studying the testimonies of North African, West African and European slaves and their descendants written in Arabic, Ottoman Turkish and other European and African languages from the mid-18th century to the 1930s.
Researchers involved in the project “SlaveVoices” explore the reshaping of the connections that groups of slaves built up within North African societies and between this part of the Muslim world and other adjoining societies in Africa, Asia and Europe in the abolition era.

The successful applicant will start working on the project by September 2022 for one year followed by a renewal for another year upon positive evaluation.
The project is based at Sciences-Po Paris, and directed by Prof. M. Oualdi who specializes in early modern and modern history of North Africa.

Main tasks of the researcher

The successful applicant will work full-time on the project during the term of the contract and will undertake the following tasks:

- to find, collect, transcribe and translate into English (or French) North Africa Islamic sufi primary sources dealing with enslavement, captivity and liberation from slavery in sufi hagiographies and biographies (including manāqib and tarājim) from the 17th to the late 19th century.
- to write and publish papers in peer-reviewed journal and or a monograph related to the ERC research topic;
- to present research papers at international workshops and conferences;
- to contribute to popular dissemination of the research results;
- and to undertake administrative tasks related to the project.

Qualification

The successful candidate will have a PhD in hand or will have defended a PhD before September 2022. He or she will have a major expertise in the history of North Africa. He or she will have a command of Arabic, French and English. He or she will be expected to work full time on the project and participate in the academic life of Sciences Po.

Funding

For this position, we offer:

1. a contract for one year of full-time employment as a Postdoctoral Researcher, followed by a
renewal for another year upon positive evaluation;
2. an internationally competitive salary that include social benefits;
3. an allowance for travel and research expenses.


Application procedure

The following documents are to be submitted :

● A letter of application (no more than 2 pages) explaining your qualifications and
motivation for the project and the added value that you are expected to bring;
● A curriculum vitae with a list of education, positions, teaching experience,
administrative experience, other qualifying activities and a list of publications;
● Scanned copies of relevant diplomas and certificates;
● A final report on your dissertation;
● Representative sections of your dissertation (introduction, conclusion and two chapters)
and a writing sample that is relevant to the ERC project;
● Contact information (email addresses, number phones) for two academic references
(including your supervisor or former supervisor).

All documents in English, or in French, are to be sent in a single pdf. file to slavevoices.erc@sciencespo.fr using the title “Application-SlaveVoices-Sufi sources”

All queries can be addressed to slavevoices.erc@sciencespo.fr


Application deadline : May 15, 2022

The short-listed candidates will be interviewed by the beginning of June 2022 either in Paris
or by visio-conference.

Sciences Po is the first French university which has received the label “gender equity” delivered by the French national organisation for standardisation (AFNOR).

 ▸ SlaveVoices_Postdoctoral Recruitment North Africa Sufi 2022 (PDF, Ko)

Appel à participation à l'école d'été In Between? Searching for Local Histories in Borderlands of Europe

Du 06 au 16 juillet 2022

Visites d’étude dans les régions frontalières de l’Europe et création de podcasts professionnels – le REMS lance un appel à participation à son école d’été In Between? 

Aujourd’hui, les régions frontalières de l’Europe sont des espaces dotés d'une culture unique de la mémoire, façonnés par l’histoire mouvementée du XXe siècle, qui a connu guerres, bouleversements géopolitiques et migrations de masse. Pour la 8e année déjà, le Réseau européen Mémoire et Solidarité (ENRS) organisera dans ces régions son école d’été In Between? Searching for Local Histories in Borderlands of Europe (À cheval ? En quête d’histoires locales dans les régions frontalières de l'Europe). Les étudiants en Art et Sciences humaines de toute l’Europe sont invités à prendre part au projet. Cette année, les participants à In Between? se réuniront pour un atelier à Varsovie et partiront ensuite en visites d’étude dans les régions d’Alsace, de Frioul-Vénétie julienne et dans l’Eurorégion de Silésie de Cieszyn, où ils iront à la rencontre des habitants dans le cadre de la création d’une série de podcasts. Les candidatures doivent être déposées le 24 avril 2022 au plus tard.

L’édition de cette année aura lieu du 6 au 16 juillet et commencera par un atelier de trois jours, organisé à Varsovie. Au programme ? Des conférences sur l’anthropologie et l’histoire orale, ainsi que des cours pratiques de création et de production de podcasts. Après l’atelier, les participants seront divisés en trois groupes et partiront en visites d'étude dans les régions frontalières franco-allemande, italo-slovène et tchéco-polonaise. Au cours de ce séjour d’une semaine, les équipes partiront à la découverte de l’histoire et des particularités des territoires visités. Les participants prendront part à des excursions, iront à la rencontre d’experts régionaux et s’entretiendront avec des membres des communautés locales. Les étudiants présenteront les résultats de leur projet de recherche sous forme de podcasts (les productions réalisées dans le cadre de l’édition 2021 sont disponibles sur le site du REMS : https://enrs.eu/edition/in-between-2021

L’appel à participation à l’école d’été In Between? est ouvert aux étudiants en Arts et Sciences humaines : anthropologie, journalisme, ethnographie, histoire, études culturelles, sociologie, études régionales et filières similaires. Les candidats sont priés de remplir le formulaire de candidature accessible à l’adresse : https://enrs.eu/edition/inbetween2022. Pour être éligible, il faut avoir la connaissance de l’anglais. La connaissance de la langue de la région sélectionnée sera un avantage supplémentaire. Les candidatures doivent être déposées avant le 24 avril prochain. La participation à l’école d’été In Between? est gratuite. Seuls les frais de voyage aller-retour entre Varsovie et leur lieu de résidence sont à la charge des participants. 

L’objectif sera de compiler des témoignages personnels des habitants des régions frontalières multiethniques pour ensuite créer un court podcast artistique dont le ton devra véhiculer l’ambiance et l’histoire des lieux visités. L’édition 2022 marquera également la première étape du programme triennal du REMS, consacré au thème des migrations en Europe. Les entretiens seront intégrés dans un dossier pédagogique dont la publication est prévue pour 2025. Les podcasts seront disponibles dans la médiathèque du Réseau et sur les plateformes de streaming Spotify et Simplecast. 

La première édition de In Between? Searching for Local Histories in Borderlands of Europe a eu lieu en 2016. Depuis, le projet se déroule tous les ans, chaque fois dans une région d’Europe différente. En 2018, In Between? a reçu une mention spéciale de la part de l’association Europa Nostra. Pour plus d’informations sur les éditions précédentes, rendez-vous sur le site www.enrs.eu/inbetween

Le Réseau européen Mémoire et Solidarité est un projet international ayant pour mission de mener des recherches et de documenter et diffuser les connaissances et les méthodes de commémoration de l’histoire de l’Europe du XXe siècle, en particulier dans des périodes de dictature, de guerre et de résistance à l’asservissement des sociétés. Le Réseau compte parmi ses membres l’Allemagne, la Pologne, la Roumanie, la Slovaquie et la Hongrie. Ses instances consultatives intègrent également des représentants de l’Albanie, de l’Autriche, de la République tchèque, de l’Estonie, de la Lituanie, de la Lettonie et de la Géorgie. www.enrs.eu­ 

*** 

Nous vous invitons à partager les posts sur l’appel à participation à l’édition 2022 de In Between?, qui sont publiées sur les réseaux sociaux du REMS. Ces messages sont accessibles via les liens suivants : 

Facebook :

https://www.facebook.com/enrs.eu/posts/4983763268371679 

Instagram :

https://www.instagram.com/p/CbH7G2lomPX/ 

Twitter :

https://twitter.com/enrs_eu/status/1503699076348530698 

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Offre Contrat doctoral 2022-2025

Date limite : 15/06/2022

Offre Contrat doctoral 2022-2025 – Appel à candidatures

Dans le cadre de l’IDEX Université Paris Cité, le LARCA-UMR8225 propose un contrat doctoral fléché d’une durée de 3 ans pour la réalisation d’une thèse en histoire contemporaine. Ce contrat pourra éventuellement être complété par une mission d’enseignement de 64 h maximum. La direction de cette thèse sera assurée en codirection par Daniel Foliard (Université Paris Cité, Professeur en histoire britannique, UFR d’Etudes anglophones, LARCA UMR 8225) et Quentin Deluermoz (Université Paris Cité, Professeur d’histoire contemporaine, Laboratoire de recherches ICT – Les Europes dans le monde).

En lien avec les axes de recherche critiques développés par le LARCA (https://larca.u-paris.fr/ ) et ICT-Les Europes dans le monde (https://ict.u-paris.fr/ ), il s’agira pour le.a doctorant.e de mener un projet de recherche en histoire portant sur les images (notamment photographiques) et leurs circulations durant le long XIXe siècle. Ce projet devra adopter une échelle transnationale, voire globale, et traiter a minima des archives et contextes britanniques et français.

Les candidat.e.s peuvent consulter le site du projet EyCon (https://eycon.hypotheses.org/) et celui du séminaire « Histoires globales : une entrée par le sensible ( XVIIIe– XIXe siècle) » (https://ict.u-paris.fr/agenda/histoires-globales-une-entree-par-le-sensible-xviiie-xxe-siecle) pour se familiariser avec certaines des problématiques abordées par le LARCA et ICT-Les Europes dans le monde.

Profil et compétences requises

Le candidat ou la candidate doit avoir soutenu un Master (études visuelles, civilisation anglophone, histoire) portant sur la période contemporaine et doit disposer d’une très bonne capacité rédactionnelle, d’une parfaite connaissance des lieux de recherche et des ressources en ligne pertinents pour l’étude du XIXe siècle. Une excellente maîtrise de l’anglais écrit et parlé est absolument nécessaire. Les candidatures portent sur un projet d’inscription en thèse en septembre 2022.

Toute inscription en thèse a pour requis préalable l’obtention d’un diplôme de Master 2 Recherche ou équivalent. Les personnes inscrites en Master 2 en 2021-2022, et dont les résultats n’ont pas encore être délibérés par le jury compétent à la date fixée pour le dépôt du dossier peuvent candidater, en joignant à leur dossier le relevé des résultats déjà obtenus et une attestation de leur directrice ou directeur de mémoire de M2 concernant l’état d’avancement de ce projet et sa soutenance prévue.

Candidatures

Le dossier de candidature complet devra être adressé au plus tard sous format numérique le 15/06/2022 à minuit à l’adresse suivante : sylvain-karl.gosselet@cnrs.fr

Le dossier comprend (sous format PDF) :

– le formulaire de candidature ci-joint

– une lettre de motivation, adressée à la direction du LARCA

– un C.V (1 à 2 pages)

– un résumé du mémoire de Master 2 (1 page), avec titre et nom du.de la directeur.trice de recherche

– un projet de thèse (2 à 3 pages) et sa bibliographie détaillée

– la copie du relevé de notes de M2 (La mention « bien » est exigée)

Calendrier

  • Lancement de la campagne : Avril 2022
  • Clôture de la réception des dossiers de candidature : 15/06/2022 – minuit (heure de Paris)
  • Auditions des candidates et candidats par le jury (en présentiel sauf contraintes sanitaires) : 27 juin 2022
  • Résultats : 28 juin 2022
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Prix de l'ARESER / Histoire de l'université

Date limite : 01/07/2022

Prix de l’ARESER pour un doctorat portant sur l’enseignement supérieur et/ou la recherche

L’Areser, Association de réflexions sur les enseignements supérieurs et la recherche, a été fondée en 1992 par un groupe d’universitaires et de chercheurs qui entendaient réfléchir de manière critique mais constructive sur les évolutions en cours à l’heure de la deuxième massification. Trente ans plus tard, plusieurs lois ou réformes ont modifié notablement le paysage par rapport à cette époque. De nombreux mouvements de protestation n’ont pas réussi à détourner les mesures les plus négatives et les évolutions ont accentué les divisions et les décalages entre plusieurs enseignements supérieurs et plusieurs modèles de financement de la recherche. Cela contribue à décourager les enseignants chercheurs et les personnels administratifs, à rendre les carrières de plus en plus aléatoires et difficiles pour les plus jeunes, tandis que les modèles de gouvernance technocratiques fondés sur la compétition, le rôle croissant des financements externes, l’élévation des droits dans les secteurs les plus prisés ont complètement remis en cause l’idéal d’égalité, de démocratie et de participation qui fondait les avancées postérieures à 1968, voire à 1984. La crise sanitaire actuelle a mis clairement en lumière les faiblesses des institutions universitaires et le décrochage d’une partie de la recherche française au niveau international.

Plus que jamais le travail historique, sociologique et politique de réflexion sur ces domaines est donc indispensable pour essayer de produire les analyses et les propositions susceptibles d’éclairer les personnels, les étudiant(e)s, les citoyen(nes) et remobiliser les énergies. L’ARESER et ses animateurs ont contribué à ce travail à travers séminaires, colloques ou livres collectifs. Mais il faut assurer la relève et les animateurs de l’association ont décidé, à l’occasion des trente ans de l’association et du vingtième anniversaire du décès de son fondateur, Pierre Bourdieu, de créer un prix de 1000 euros pour couronner des travaux de sciences sociales et historiques (niveau doctorat) portant sur l’enseignement supérieur et / ou la recherche qui s’inscrivent dans cette perspective de lier analyses scientifiques et éclairage pour l’avenir.

Les travaux seront évalués par un jury d’experts couvrant un panel relativement large de disciplines : histoire (générale, comparative, de l'éducation, intellectuelle, des disciplines universitaires), sociologie, science politique, économie de l'éducation. Les travaux peuvent porter sur la France ou surd’autres pays et devront avoir été soutenus en France dans les trois années (2020, 2021, 2022) qui précédent leur remise au jury à la date limite du 1er juillet 2022. Le prix sera décerné à l’automne de la même année. En cas d’ex-aequo pour la première place, il pourra être divisé.

Les manuscrits et le résumé ou rapport sous forme d’un fichier pdf électronique devront être envoyés à l’adresse suivante : christophe.charle@ens.fr et charles.soulie@neuf.fr

Ils devront être accompagnés du rapport de soutenance et d’un résumé d’une page afin qu’ils puissent être distribués à tous les membres du jury en dehors des rapporteurs.

Il serait préférable qu’ils soient en français mais les doctorats en langue anglaise sont admis.

Le bureau de l’ARESER (président C.Charle, secrétaire, C. Soulié).

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Mettre en valeur les empires XIXe-XXe siècles | CHSP

AAC | date limite le 15 juin 2022
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Mettre en valeur les empires : XIXe-XXe siècles

9-10 novembre 2022
Centre d'histoire de Sciences Po

Organisateurs :

Comité scientifique :

  • Hélène Blais (École normale supérieure)
  • Emmanuelle Sibeud (Université Paris-8) 
  • David Todd (Sciences Po)
  • Moritz von Brescius (Université de Berne et université d’Harvard)

Argumentaire

L’activité économique, entendue dans son sens le plus large, a longtemps préoccupé l’histoire impériale et coloniale de langue française, au point que certains auteurs nouèrent explicitement le dialogue avec l’économie politique de leur époque [Suret-Canale, 1961 ; Marseille, 1984 ; Bouvier et al., 1986]. Ce thème a ensuite été relativement délaissé dans la littérature des décennies 1990-2000 [citons cependant Bonin et al. (dir), 2008 ; Lefeuvre, 1997 ; Etemad, 2000], alors même que l’histoire coloniale et impériale gagnait en visibilité et connaissait des débats passionnés en dialogue avec les théories post-coloniales [Cooper & Stoler, 1997; Sibeud, 2007]. Sans doute le même constat de marginalisation vaudrait-il pour l’espace académique anglophone, mais avec une nuance supplémentaire : là, après des débuts tout aussi incertains, les pratiques économiques paraissent désormais bien intégrées au renouveau de l’histoire des empires, de même que les représentations, théories, et discours dont elles s’accompagnent [voir par exemple Cooper 1996 ; Goswami 2004 ; Tomlinson 2014 ; Young 2018 ; Todd, 2021].

Ce colloque aurait pour ambition de contribuer à ce dialogue en plein essor en incluant à l’histoire économique des empires les apports de deux champs de recherches particulièrement dynamiques depuis quelques années: la nouvelle histoire du capitalisme d’un côté et l’histoire environnementale de l’autre. La nouvelle histoire du capitalisme a défendu l’intérêt des méthodes développées en histoire sociale, culturelle et politique pour mieux analyser les phénomènes économiques contemporains [Barreyre & Blin, 2017]. Elle a contribué à replacer le concept de capitalisme au cœur de la recherche en sciences sociales [Kocka & Van der Linden, 2016; Piketty, 2019; Lemercier & François, 2020]. Si elle s’est développée à partir d’études sur le terrain étasunien [Beckert & Desan, 2018], elle s’efforce de plus en plus de réfléchir à l’intégration de parties croissantes du monde dans le système capitaliste, notamment en étudiant le rôle joué par les impérialismes occidentaux dans ce processus [Parisot, 2020; Jakes, 2020]. Initialement critiquée pour ne pas proposer de définition du terme de capitalisme, elle s’est récemment, sous l’impulsion de certains auteurs, attelée à conceptualiser cette “forme de vie économique où la logique économique du processus capital [soit “l’assignation à une propriété légale d’une valeur pécuniaire par anticipation d’un probable revenu pécuniaire dans le futur”] devient à la fois habituelle et dominante” [Levy, 2017]. 

De son côté, l'histoire environnementale a replacé les interactions entre les hommes et leur environnement au coeur des préoccupations historiographiques. Elle a notamment étudié les processus par lesquels des ressources naturelles acquièrent une valeur économique et s'est penchée sur l'agency de ces mêmes éléments naturels (l'eau, les animaux, le feu...) dans l'histoire des sociétés humaines [Blackbourn, 2006; Baratay 2012; Pyne, 2019]. Les spécialistes de ce champ s'intéressent par ailleurs depuis longtemps aux sociétés coloniales, qui ont fait l'objet de politiques d'extraction conduites au détriment de l'écologie locale et des peuples colonisés (Beinart & Hughes, 2007; Ross, 2017; Blais, 2019).

Ce colloque aurait alors pour objectif d’analyser comment l’expansion impériale entraîne, et est entraînée par, des processus de valorisation économique d'éléments naturels situés hors de métropole (forêts, terres, minerais, céréales, cheptels…). Son ambition serait ainsi de réinterroger l’histoire impériale à l’aune de l’extension du “processus capital” aux environnements et aux sociétés que dirigent formellement ou qu’influencent informellement les grandes puissances impériales. Il se proposerait ce faisant d’étudier la manière dont les empires sont, littéralement, mis en valeur. Si nous reprenons volontairement cette expression de l’âge d’or des empires coloniaux [par exemple Sarraut, 1923], c’est parce qu’elle nous paraît faire écho aux préoccupations historiographiques actuelles. Par ce terme, nous souhaitons en effet mettre l’accent sur les processus par lesquels les empires acquièrent une valeur économique en raison de l’identification de ressources en leur sein. Ce colloque entreprendrait par ailleurs évidemment d’étudier les empires européens d’outre-mer, mais accueillerait aussi très volontiers des communications sur les empires continentaux russe, ottoman ou austro-hongrois [Dullin, 2021; Türesay, 2013; Judson, 2021] ainsi que sur les empires américains ou japonais [Moore, 2017; Fedman, 2020]. Se concentrant sur les xixe et xxe siècles, il encouragerait à la fois la soumission de propositions basées sur des études de cas précises et la proposition de projets comparatifs, de plus long terme et/ou historiographiques. 

Axes problématiques

Il serait suggéré aux intervenants d’articuler leur réflexion autour des axes problématiques suivants:

  • Les acteurs, les techniques et les objets de la mise en valeur économique des empires. Il s’agirait ici de se demander ce qui fait qu’un territoire impérial est à un moment donné valorisé. Qu’est-ce qui est jugé comme ayant potentiellement de la valeur ? Comment extraire ou maximiser cette dernière ? Et quels groupes sociaux sont moteurs dans ces processus ? Cela pourrait être l’occasion de revenir sur les travaux consacrés au rapport du patronat à l’empire, aux régimes de mobilisation de la force de travail ou au mécanisme de la concession mais également de souligner l’importance d’acteurs parfois négligés dans l’histoire impériale, comme les organisations internationales.
  • Les conséquences de la mise en valeur sur les sociétés impériales. La valorisation économique bouleverse-t-elle les rapports préexistants à l’environnement ? Si oui, comment ? Cela se fait-il sans heurts ou cela entraîne-t-il au contraire des conflits ? De la même manière, les nouveaux régimes d’exploitation des colonies sont-ils toujours bien acceptés ou sont-ils parfois contestés ? Et qu’en est-il en métropole ?
  • L’articulation étroite entre les transformations environnementales des territoires impériaux et l’insertion de ces derniers dans des connexions globales. Comment, par exemple, les investissements venus de métropole entraînent-ils la mise en valeur de nouveaux pans des sociétés impériales et comment, en retour, ces techniques de mise en valeur permettent-elles de générer des capitaux qui sont ensuite réexportés dans d’autres régions du globe ? Ou encore, en quoi les techniques de mise en valeur des environnements impériaux font-elles l’objet de circulations entre différents endroits de la planète ?

Modalités de candidature et organisation

Pour soumettre une proposition, merci d’envoyer un résumé de la communication envisagée (entre 100 et 500 mots) ainsi qu’un court CV d’ici au 15 juin à valuing.empires@gmail.com.

Le colloque junior, organisé par des doctorants, est à destination des jeunes chercheuses et chercheurs (doctorant.e.s ou jeunes docteur.e.s). 

Les frais de déplacement et/ou d’hébergement pourront être pris en charge dans la limite du budget disponible. Merci de signaler lors de votre candidature si vous souhaitez que nous participions à financer votre séjour à Paris et si oui d’où vous arriveriez.

Bibliographie

  • Baratay, Éric, Le point de vue animal: une autre version de l’histoire, Le Seuil, 400 pages.
  • Barreyre, Nicolas et Blin, Alexia, « À la redécouverte du capitalisme américain », Revue d’histoire du XIXe siècle, 2017, no 54, p. 135‑148.
  • Beckert, Sven et Desan, Christine (dir.), American Capitalism: New Histories, New York, Columbia University Press, 2018, 432 pages.
  • Beinart, William & Lotte Hughes, Environment and Empire, Oxford University Press, 2007, 416 pages.
  • Blackbourn, David, The Conquest of Nature: Water, Landscape and the Making of Modern Germany, W.W. Norton, 2006, 480 pages.
  • Blais, Hélène, « Pépinières coloniales : de la valeur des plantes des jardins botaniques au XIXe siècle », Revue d’histoire moderne et contemporaine, 2019, vol. 663, no 3, p. 81‑102.
  • Bonin, Hubert, Hodeir, Catherine et Klein, Jean-François (dir.), L’Esprit économique impérial (1830-1970). Groupes de pression et réseaux du patronat colonial en France et dans l’empire, Paris, Publication de la SFHOM, 2008, 844 pages.
  • Bouvier, Jean, Girault, René et Thobie, Jacques, L’impérialisme à la française, 1914-1960, La découverte, 1986.
  • Colpitts, George, Pemmican Empire: Food, Trade, and the Last Bison Hunts in the North American Plains, 2014, 317 pages.
  • Cooper, Frederick, Decolonization and African Society: the Labor Question in French and British Africa, Cambridge University Press, 1996
  • Cooper, Frederick, Stoler, Ann Laura (dir.), Tensions of Empire, University of California Press, 1997
  • Cronon, William, Nature’s Metropolis: Chicago and the Great West W.W. Norton, 1991, 556 pages. 
  • Dullin, Sabine, L'ironie du destin. Une histoire des Russes et de leur empire (1853-1991), Paris, Payot, “Petite bibliothèque Payot”, 2021, 300 pages.
  • Etemad, Bouda, La Possession du monde: poids et mesures de la colonisation (XVIIIe-XXe siècles), Bruxelles, Complexe, 2000, 352 pages.
  • Fedman, David, Seeds of Control: Japan’s Empire of Forestry in Colonial Korea, University of Washington Press, 2020, 320 pages.
  • François, Pierre et Lemercier, Claire, Sociologie historique du capitalisme, Paris, La Découverte, 2021, 428 pages.
  • Goswami, Manu, Producing India: from Colonial Economy to National Space, University of Chicago Press, 2004
  • Jakes, Aaron, Egypt’s Occupation: Colonial Economism and the Crises of Capitalism, Stanford, Stanford University Press, 2020, 352 pages.
  • Judson, Pieter M., L’Empire des Habsbourg: une histoire inédite, traduit par Johan-Frederik Hel-Guedj, Paris, Perrin, 2021, 750 pages.
  • Kocka, Jürgen et Van der Linden, Marcel (dir.), Capitalism. The Reemergence of a Historical Concept, London ; New York, Bloomsbury Academic, 2016, 281 pages.
  • Lefeuvre, Daniel, Chère Algérie. Comptes et mécomptes de la tutelle coloniale, 1930-1962, Société française d’histoire d’outre-mer, 1997
  • Levy, Jonathan, « Capital as Process and the History of Capitalism », Business History Review, 2017, vol. 91, no 3, p. 483‑510.
  • Marseille, Jacques, Empire colonial et capitalisme français. Histoire d’un divorce, Albin Michel, 1984
  • Moore, Colin, American Imperialism and the State, 1893-1921, Cambridge University Press, 298 pages.
  • Parisot, James, « Introduction: The Intersections of Capitalism and American Empire », Journal of Historical Sociology, 8 mars 2020, vol. 33, no 1, p. 1‑8.
  • Piketty, Thomas, Capital et idéologie, Paris, Éditions du Seuil, 2019, 1197 pages.
  • Pyne, Stephen, Fire: a brief history, University of Washington Press, 2019, 240 pages.
  • Ross, Corey, Ecology and Power in the Age of Empire: Europe and the Transformation of the Tropical World, Oxford University Press, 2017, 488 pages.
  • Sibeud, Emmanuelle, « Du postcolonialisme au questionnement postcolonial: pour un transfert critique », Revue d’histoire moderne et contemporaine, 2007, n°4, p. 142-155.
  • Suret-Canale, Jean, Afrique Noire - l’ère coloniale (1900-1945), Editions Sociales, 1961
  • Todd, David, A Velvet Empire: French Informal Imperialism in the Nineteenth Century, Princeton University Press, 2021
  • Tomlinson, Jim, Dundee and the Empire: ‘Juteopolis’ 1850-1939, Edinburgh University Press, 2014
  • Türesay, Özgür, « L’Empire ottoman sous le prisme des études postcoloniales. À propos d’un tournant historiographique récent », Revue d’histoire moderne et contemporaine, 2013, vol. 602, no 2, p. 127‑145.
  • Young, Alden, Transforming Sudan: Decolonization, Economic Development and State Formation, Cambridge University Press, 2018

Appel à communications (PDF, 159 Ko)

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