Né le 27 août 1884, à Revel (Haute-Garonne), Vincent Auriol est licencié en droit en 1905 puis docteur en droit. Il devient avocat au barreau de Toulouse dès novembre 1905. En 1908, il fonde avec des amis le quotidien Le Midi socialiste dont il devient rédacteur en chef.
Élu député socialiste de l'arrondissement de Muret en Haute-Garonne en mai 1914, il est réélu sans interruption jusqu'en 1936. En 1925, il est également élu maire de Muret puis conseiller général de Haute-Garonne en 1928. Il conserve ces mandats jusqu'au lendemain de son élection à la Présidence de la République en 1947.
Durant le gouvernement du Front populaire, Vincent Auriol détient successivement trois portefeuilles ministériels : celui des Finances (4 juin 1936-21 juin 1937), de la Justice (22 juin 1937-14 janvier 1938) puis de la Coordination des services ministériels à la présidence du Conseil (15 janvier-8 avril 1938).
Le 10 juillet 1940, il est l'un des quatre-vingts parlementaires refusant de voter les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. À partir du 25 septembre 1940, il est interné administrativement à Pellevoisin (Indre), et ensuite transféré à Vals-les-Bains (Ardèche) le 1er janvier 1941 puis à Aubenas (Ardèche) le 9 mars 1941. À partir d’octobre 1942, il vit, pendant un an, dans la clandestinité dans les montagnes de l'Aveyron et les Causses du Tarn où il rédige pour l'essentiel son livre Hier-Demain (Paris, Charlot, 1945). En octobre 1943, il rejoint la Résistance extérieure à Londres, puis part pour Alger. Du 7 novembre 1944 au 3 août 1945, il est membre de l'Assemblée consultative provisoire de Paris.
Du 21 octobre 1945 au 2 janvier 1946, il est élu député de la première Assemblée nationale constituante. Avant d'en devenir le Président, il remplit, dans le gouvernement du Général de Gaulle, les fonctions de ministre d'État chargé des rapports avec l'Assemblée et il est délégué de la France à la première session de l’Organisation des Nations unies (ONU). Il est réélu le 2 juin 1946 et désigné à nouveau Président de la seconde Assemblée nationale constituante.
Lors des élection du 10 novembre 1946 (1ère législature de la IVe République), il retrouve son fauteuil de Président avant d’être, le 16 janvier 1947, élu Président de la République et de l'Union française par le Parlement réuni en congrès à Versailles. Il commence alors à tenir le journal de son septennat (Journal du Septennat, 1947-1954, édition critique établie et présentée par Pierre Nora, Jacques Ozouf et collab., Paris, Fondation nationale des Sciences politiques-CNRS, Armand Colin, 1970-1980, 2003). À la fin de son mandat, il se retire de la vie publique. En décembre 1954, il est élu président d'honneur de la Fédération mondiale des anciens combattants (FMAC) et médaillés de la Résistance.
De 1954 à 1958, il exerce une activité journalistique, notamment à France-Soir. En désaccord avec Guy Mollet, il quitte la Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO) en 1958. À partir de 1962, il refuse de siéger au Conseil constitutionnel dont il est membre de droit selon la constitution de la Ve République. En 1965, il organise l'édition du Journal du Septennat (Paris, Armand Colin, 1970) dont le premier volume - l'année 1947 - paraît en 1970.
Il décède le 1er janvier 1966 à Paris.
Notice rédigée d’après la biographie accessible sur le site de la Présidence de la République [consulté le 31 mars 2020] et la notice du Dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940.