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Enseignement de l'histoire et société ; passés et présent
Domaine souverainetés | États, empires, relations internationales

The Israel Museum, Jerusalem - Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0
« Il existe un tableau de Klee qui s'intitule Angelus novus. Il représente un ange qui semble avoir
dessein de s'éloigner de ce à quoi son regard semble rivé. Ses yeux sont écarquillés, sa bouche
ouverte, ses ailes déployées. Tel est l'aspect que doit avoir nécessairement l'ange de l'histoire. Il a le
visage tourné vers le passé. Où paraît devant nous une suite d'événements, il ne voit qu'une seule et
unique catastrophe, qui ne cesse d'amonceler ruines sur ruines et les jette à ses pieds. Il voudrait
bien s'attarder, réveiller les morts et rassembler les vaincus. Mais du paradis souffle une tempête qui
s'est prise dans ses ailes, si forte que l'ange ne peut plus les refermer. Cette tempête le pousse
incessamment vers l'avenir auquel il tourne le dos, cependant que jusqu'au ciel devant lui
s'accumulent les ruines. Cette tempête est ce que nous appelons le progrès. »
Walter Benjamin, Sur le concept d'histoire
Apologie pour l'histoire ou Métier de professeur d'histoire
Ce séminaire du CHSP porte depuis 2011 sur les questions de transmission de l’histoire dans les sociétés contemporaines. Laurent Wirth, inspecteur général, avec Patrick Garcia de l’Université Cergy-Pontoise, avaient construit ce séminaire consacré aux liens entre société et enseignement de l'histoire. L’année 2025-2026 ne déroge pas à cette préoccupation de faire le lien entre l’histoire, sa transmission et les enjeux du présent.
Pour l’année universitaire 2025-2026, le séminaire change de format, en modifiant quelque peu le dispositif, pour améliorer les échanges avec le public, majoritairement en ligne du fait l’hybridité du dispositif des séances. Les séances seront résolument tournées vers les questions pédagogiques et didactiques. Deux intervenants seront présents pour articuler les apports de la recherche en histoire et en didactique de la discipline. Le dialogue avec d’autres disciplines viendra enrichir les points de vue et favoriser le retour réflexif.
Placer le séminaire sous un titre explicite : Apologie pour l‘histoire ou le métier de professeur d’histoire, profite d’une actualité mémorielle chère à la communauté historienne : à l’heure où Marc Bloch va entrer au Panthéon le 16 juin 2026, en historien comme en résistant, il s’agira de mener une réflexion sur les enjeux contemporains de cet enseignement, alors que la guerre s’est installée en Europe, et de façon pressante, alors que la communauté internationale et les enseignants sont confrontés à la question redoutable du conflit israélo-palestinien, et que les populismes prospèrent, jusqu’en France : à quoi sert d’enseigner l’histoire ? « Papa, explique-moi donc à quoi sert l’histoire ? ».
Henri-Irénée Marrou, dans un article de la revue Esprit du 1er avril 1939, posait déjà cette question de l’utilité de l’histoire face au fascisme dominant l’Europe : « Il faut en prendre conscience, mes pauvres amis; nous faisons encore de l'histoire, et nous faisons tourner notre petit moulin ; nous publions des documents et nous trions des faits. Mais le monde autour de nous se moque éperdument de tout ce que nous pouvons bien raconter. Si vous n'y prenez garde, tandis que vous continuerez vos jeux, vous serez complètement liquidés par une culture où nulle place ne vous sera gardée : personne bientôt ne croit plus à notre utilité. » À quoi servent les enseignements d’histoire dans les classes aujourd’hui ? Et, jusqu'à quel point l'enseignement de l'histoire interagit-il, jugule-t-il, sert-il de contrepoids aux pratiques anti-démocratiques du pouvoir ? S’il n’y a pas de « leçons de l’histoire », quel est, alors, son sens, son utilité sociale ? Quelle didactique adopter ? Quelle démarche de transmission est la plus efficace pour enraciner des savoirs essentiels aux yeux des historiens et de tous les humanistes convaincus de l’urgence de leur transmission ? Comment
garantir une culture historique partagée pour construire des identités collectives, ciment de culture partagée ? Quelle démarche encore pour éveiller à l’esprit critique et au développement de la pensée historienne ?
Calendrier 2025-2026
- 01/10/2025, 17h-19h
Comment dire la République dans la France républicaine ? → INSCRIPTION
Pierre Serna, président de la commission internationale d’histoire de la Révolution française,
Olivier Loubes, Lycée public Saint-Sernin, Toulouse/Framespa (CNRS Toulouse).
- 05/11/2025, 17h-19h
L'environnement : nouvel objet, nouveau récit, nouveaux enjeux d'un enseignement de l'histoire ?
Charles-François Mathis, Professeur des universités/Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne/IHMC,
Nicolas Baron, Centre de recherche Bretonne et Celtique
- 26/11/2025, 17h-19h
Un objet de controverse en classe : Israël/Palestine
Jean-Charles Buttier, Chargé d'enseignement en didactique de l'histoire et de la citoyenneté/Institut universitaire de formation pour l'enseignement (IUFE) de l'Université de Genève
Sivane Hirsch, Professeure titulaire en Sciences de l’éducation - Dép. d'études sur l'enseignement et l'apprentissage, Université Laval, Québec
- 17/12/2025, 17h-19h
La fin des certitudes. Enseigner les Lumières aujourd'hui
Pierre-Yves Beaurepaire, Université Côte d'Azur et Institut Universitaire de France,
Anne-Marie Chartier, Chercheuse associée au LAHRA/Lyon2-ENS.
- 14/01/2026, 17h-19h
Quel récit de l’histoire de l’immigration ?
Philippe Rygiel, Professeur d’histoire contemporaine Ecole Normale Supérieure de Lyon,
Didier Cariou, Université de Bretagne occidentale / CREAD (Centre de recherche sur l'éducation, les apprentissages et la didactique).
- 04/02/2026, 17h-19h
Comment le genre a saisi l'histoire enseignée ? Le cas de la résistance en France
Cécile Vast, Musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon et Centre Lucien Febvre (UR 2273),
Catherine Astol.
- 11/03/2026, 17h-19h
L’historien.ne face à la guerre en Ukraine
Sabine Dullin, Centre d'histoire de Sciences Po,
Alain Blum, EHESS.
- 15/04/2026, 17h-19h
Le religieux, la laïcité et leurs histoires
Anne Troadec, professeure agrégée, Ph. D., IISMM (EHESS/CNRS),
Valentine Zuber/G. Calvès, Université Cergy-Pontoise.
- 13/05/2026, 17h-19h
Comment dire la guerre d'Algérie
Abderhamen Moumen, Chercheur associé à Telemme de l’Université Aix-Marseille,
Raphaëlle Branche, professeure d'histoire contemporaine à l'université Paris-Nanterre.
- 10/06/2026, 17h-19h
La question identitaire au cœur des classes
Marc-André Ethier, Professeur à l’Université de Montréal/Directeur du Centre de recherche interuniversitaire sur la formation et la profession enseignante,
Bruno Descamps.
Enseigner le fait colonial
Pour cette année - la quatorzième depuis que Laurent Wirth a créé au Centre d’histoire de Sciences Po ce séminaire consacré aux liens entre société et enseignement de l'histoire -, nous souhaitons maintenir à notre programme la question coloniale et ses résonances contemporaines de tous ordres, dans plusieurs aires géographiques. Sur cette question comme sur celles qui ont été au programme des années précédentes, notre ambition reste de faire de ce séminaire un lieu de rencontre et de dialogue entre la recherche scientifique et l’enseignement scolaire. La forme hybride que nous lui donnons, avec le concours précieux de l’équipe administrative du CHSP, permet de répondre à l’objectif de toucher un public nombreux de professeurs du second degré, d’inspecteurs ou de formateurs qui peuvent suivre les séances à distance le mercredi en fin d’après-midi.
Depuis le début de ce siècle, l’histoire du colonialisme et de la décolonisation, largement entendue, a fait l’objet d’importants renouvellements, tant dans la conception des objets de recherche que dans les manières de les aborder. Ces changements ont contribué à lui assurer une visibilité publique constante. Mais il paraît souhaitable et même urgent de faire mieux connaître les avancées de la recherche scientifique dans un domaine où, plus encore que dans d’autres, s’affirment et se répandent des opinions tranchées qui doivent plus à des pétitions de principe idéologiques, relayées par des moyens médiatiques puissants, qu’aux apports de la science. Dès les années 1960, les livres de Charles-André Julien, dont l’Histoire de l’Algérie contemporaine, I, La conquête et les débuts de la colonisation, 1827-1871 a été publiée en 1964, et ceux de Raoul Girardet ont illustré une volonté historienne qui avait pu naître d’appartenances partisanes opposées face aux épreuves nationales de la décolonisation – et nous n’oublions pas que si Raoul Girardet était professeur à l’Institut d’études politiques, Charles-André Julien y a lui aussi enseigné. Par la suite, l’enseignement français a pu s’appuyer sur de précieux jalons historiographiques, parmi lesquels les travaux de Charles-Robert Ageron, élève de Charles-André Julien, Gilbert Meynier et Jacques Frémeaux, René Gallissot et Bernard Droz, Catherine Coquery-Vidrovitch et Anne Hugon, Daniel Hémery et Pierre Brocheux. Dans le même temps la question coloniale restait un objet de préoccupations publiques, en lien avec les questions sociales contemporaines et avec le développement des enjeux de mémoire, dans la recherche comme dans la pédagogie de l’histoire.
En 2012 et 2013, les deux expositions organisées au Musée de l’Armée, la première sur l’Algérie de 1830 à 1962, la seconde sur l’Indochine de 1856 à 1956, ont marqué à plusieurs égards un tournant, notamment par la démonstration qu’elles apportaient de la capacité à faire se rencontrer les regards de l’institution militaire et ceux du monde de la culture, des arts, du patrimoine, y compris en faisant une place à la bande dessinée – ainsi Jacques Ferrandez voisinait-il avec Théodore Chassériau sur la couverture du catalogue Algérie 1830-1962 édité par Casterman.
Monde pluriel, investi par une recherche historique de plus en plus internationale, comparative, voire globale, l’espace colonial français et européen a suscité des interrogations nouvelles par et pour les enseignants eux-mêmes, soucieux de mieux éclairer un autre passé qui ne passe pas. L’histoire de l’éducation, tout comme la didactique de l’histoire, investissent désormais le sujet avec la rigueur que réclame une question socialement vive. Le programme de nos séances n’a d’autre but que de répondre à cette attente et à cette exigence.La périodicité du séminaire restera mensuelle, le mercredi de 17h00 à 19h00. Nous sommes en train de compléter la liste des invitées et invités.
Calendrier 2024-2025
- 25/09/2024, 17h-19h
L'Enseignement de la "Géographie coloniale" en France entre la fin du XIXe siècle et le milieu du XXe siècle
Pascal Clerc, Laboratoire EMA [École-Mutations-Apprentissages], CY Cergy Paris Université),
- 16/10/2024, 17h-19h
La colonisation italienne dans l’école italienne, hier et aujourd’hui
Luigi Cajani, professeur émérite à la Sapienza de Rome,
- 13/11/2024, 17h-19h [exclusivement en visio]
La place de la colonisation dans l'enseignement de l'histoire au Québec
Marc-André Éthier, Université de Montréal
- 18/12/2024, 17h-19h
Les colonies au prisme de la bande-dessinée
Vincent Marie, Université de Montpellier
- 15/01/2025, 17h-19h
Juger les criminels de guerre en situation coloniale : le cas de l'Indochine et des procès de Tokyo et de Saigon
Chizuru Namba, Université Keio, Tôkyô
- 26/03/2025, 17h-19h
Les Hussards noirs de la colonie : Instituteurs africains et petites patries en AOF (1913-1960)
Céline Labrune-Labiane, chercheuse associée à l’ITEM, CNRS-ENS, et au laboratoire AIHP, Université des Antilles ;
Étienne Smith, Maître de conférences en science politique à Sciences Po Bordeaux/LAM
- 30/04/2025, 17h-19h
L'esclavage : comparaison des politiques et entreprises mémorielles de Nantes et Bordeaux
Bernard Michon, Nantes Université,
- 14/05/2025, 17h-19h
La place de l’immigration coloniale et postcoloniale dans la transmission de l’histoire nationale
Philippe Rygiel, ENS Lyon,
- 28/05/2025, 17h-19h
La France au Cameroun (1945-1971). Le Rapport de la Commission “Recherche” sur le rôle et l'engagement de la France dans la lutte contre les mouvements indépendantistes et d'opposition au Cameroun, de 1945 à 1971
Karine Ramondy, UMR Sirice Paris I Panthéon-Sorbonne, présidente de la Commission"Recherche"
Nadeige Laure Ngo Nlend, Université de Douala
Lancelot Arzel, Professeur agrégé, docteur du Centre d'histoire de Sciences Po, co-auteur du rapport
- 11/06/2025, 17h-19h
L'Afrique et les Africains dans la Première Guerre mondiale : représentations contemporaines dans les manuels scolaires africains et européens
Denise Bentrovato, Université de Pretoria, présidente de l'Association internationale de didactique de l'histoire
Enseigner le colonial
Pour cette année – la treizième depuis que Laurent Wirth a créé au Centre d’histoire de Sciences Po ce séminaire consacré aux liens entre société et enseignement de l’histoire –, nous avons choisi d’aborder la question coloniale et ses résonnances contemporaines de tous ordres, dans plusieurs aires géographiques. Sur cette question comme sur celles qui ont été au programme des années précédentes, notre ambition reste de faire de ce séminaire un lieu de rencontre et de dialogue entre la recherche scientifique et l’enseignement scolaire.
Depuis que ce séminaire existe au CHSP, l’histoire du colonialisme et de la décolonisation, largement entendue, a fait l’objet d’importants renouvellements tout en conservant, en raison même de sa place parmi les questions et les débats d’actualité, une visibilité publique constante. Dès les années 1960, les livres de Charles-André Julien, dont l’Histoire de l’Algérie contemporaine, I, La conquête et les débuts de la colonisation, 1827-1871 a été publiée en 1964, et ceux de Raoul Girardet ont illustré une volonté historienne qui avait pu naître d’appartenances partisanes opposées face aux épreuves nationales de la décolonisation – et nous n’oublions pas que si Raoul Girardet était professeur à l’Institut d’études politiques, Charles-André Julien y a lui aussi enseigné. Par la suite, l’enseignement français a pu s’appuyer sur de précieux jalons historiographiques, parmi lesquels les travaux de Charles-Robert Ageron, élève de Charles-André Julien, Gilbert Meynier et Jacques Frémeaux, René Gallissot et Bernard Droz, Catherine Coquery-Vidrovitch et Anne Hugon, Daniel Hémery et Pierre Brocheux. Dans le même temps la question coloniale restait un objet de préoccupations publiques, en lien avec les questions sociales contemporaines et avec le développement des enjeux de mémoire, dans la recherche comme dans la pédagogie de l’histoire.
En 2012 et 2013, les deux expositions organisées au Musée de l’Armée, la première sur l’Algérie de 1830 à 1962, la seconde sur l’Indochine de 1856 à 1956, ont marqué à plusieurs égards un tournant, notamment par la démonstration qu’elles apportaient de la capacité à faire se rencontrer les regards de l’institution militaire et ceux du monde de la culture, des arts, du patrimoine, y compris en faisant une place à la bande dessinée – ainsi Jacques Ferrandez voisinait-il avec Théodore Chassériau sur la couverture du catalogue Algérie 1830-1962 édité par Casterman.
Monde pluriel, investi par une recherche historique de plus en plus internationale, comparative, voire globale, l’espace colonial français et européen a suscité des interrogations nouvelles par et pour les enseignants eux-mêmes, soucieux de mieux éclairer un autre passé qui ne passe pas. L’histoire de l’éducation, tout comme la didactique de l’histoire, investissent désormais le sujet avec la rigueur que réclame une question socialement vive. Le programme de nos séances n’a d’autre but que de répondre à cette attente et à cette exigence.
- 27/09/2023, 17h-19h | Marc Depaepe, Professeur émérite à la KU Leuven
Sur l'histoire de l'enseignement au Congo belge et sur la place du Congo dans l'enseignement belge (1908-1960) - 13/12/2023 | Sylvie Thénault, CNRS, Centre d'histoire sociale des mondes contemporains
La colonisation et la guerre d'indépendance algérienne : un enjeu pour l'enseignement et la formation - 10/01/2024 | Florence Wenzek, Université Lyon 2
Certaines d'entre nous ont du savoir, mais nous voulons en acquérir davantage. Voix tanganyikaises pour des filles et des femmes (1939-1961) - 07/02/2024 | Isabelle Surun, Université de Lille
Les zones grises de la colonisation : le pluralisme juridique en situation coloniale - 13/03/2024 | Fatima Besnaci, Université Paris-Sorbonne
Le fait colonial au camp de Rivesaltes - 03/04/2024 | Vincent Marie, Université Montpellier 3
Cases-mémoire, images-mémoire(s) de la colonisation dans la bande dessinée - 24/04/2024 | Anne Lafont, Directrice d'études, EHESS
Qu'est-ce que l'image coloniale ? - 15/05/2024 | Marie-Albane de Suremain, INSPE-UPEC, CESSMA/CRHEC
L'Afrique subsaharienne dans l'enseignement du fait colonial : entre invisibilisation, stéréotypes et ferments de renouvellement - 05/06/2024 | Guillaume Mazeau, Centre d'histoire du XIXe siècle, Univ. Paris 1 Panthéon-Sorbonne, chercheur invité à l'IHTP
Le fait colonial au secours d'une histoire et d'un enseignement fatigués : enseigner l'histoire de la Révolution française, hier et aujourd'hui
Pour cette 12ème année du séminaire du Centre d’histoire de Sciences Po, consacré à la transmission scolaire de l’histoire, le thème retenu est directement en lien avec l’actualité. Réfléchir à « Enseigner la guerre » dans un contexte d’embrasement militaire meurtrier au cœur de l’Europe relève d’une forme de défi intellectuel, de mise à distance critique et d’évaluation de ce qui se joue, en classe, à propos d’un thème si sensible.
Trois dimensions sont abordées à l’occasion de cette année de séminaire. D’abord l’aspect politique de l’enseignement de l’histoire, dans une discipline où les finalités portent « naturellement » ou spontanément, sur le « Le plus jamais ça ». Les enjeux citoyens sont saillants, renvoient aux finalités même de l’histoire (« à quoi ça sert de faire de l’histoire si c’est pour ne rien empêcher de la violence des hommes ? »). En quoi l’histoire enseignée permet de comprendre le présent et permet d’anticiper les formes de résolutions des conflits passés et en cours ?
La seconde dimension a à voir avec la didactique proprement dite. Entre épistémologie et pratiques les plus quotidiennes, la didactique offre un cadre d’analyses variées visant à comprendre comment, dans l’intimité d’une classe, s’organisent les transferts de savoirs, les représentations des élèves et les acquis de connaissance.
Enfin, dernière dimension, celle historique. Le séminaire accorde traditionnellement une ouverture à l’histoire de l’enseignement de l’histoire. Ici, sur la question de la guerre, les travaux sont nombreux, notamment sur la manière dont l’École a porté le souvenir de la Grande guerre. Dire comment l’École a traité la Grande guerre [1], la Seconde Guerre mondiale ou la guerre d’Algérie, c’est donner la profondeur de champ d’un sujet déjà connu, déjà expérimenté par l’institution scolaire.
- 28/09/2022 | Vincent Bervas (ONACVG) et Kamel Chabane (Académie de Paris)
Enseigner la guerre d'Algérie avec des témoins. - 09/11/2022 | Emmanuel Saint-Fuscien, Directeur d'études à l'EHESS
Le hors programme imposé ? Transmettre la guerre en salle de classe en janvier et novembre 2015. - 07/12/2022 | Vincent Duclert, Chercheur au Centre Raymond Aron (CESPRA, EHESS-CNRS), enseignant à Sciences Po, président de la Commission de recherche sur les archives françaises relatives au Rwanda et au génocide des Tutsi (2019-2021)
Enseigner les génocides et les processus génocidaires. Guerre d'extermination, guerre dans la guerre, guerre aux génocides, XIXe-XXIe siècle. - 04/01/2023 | Laurent Carroué, Géographe, Inspecteur général - IGESR, directeur de recherche à l'Institut Français de Géopolitique (Université Paris VIII)
Enseigner la géopolitique. Approches conceptuelles et épistémologiques. - 01/02/2023 | Valérie Opériol, Formatrice en didactique de l'histoire à l'Université de Genève
Enseigner l'histoire des guerres sous l'angle du genre. - 08/03/2023 | Nicolas Lepoutre, Lycée Guy de Maupassant de Colombes
Enseigner le conflit palestinien dans le secondaire. - 05/04/2023 | Brigitte Morand, Maîtresse de conférences en sciences de l'éducation, didactique de l'histoire, INSPE Clermont-Auvergne / Laboraoire ACTé, Université Clermont Auvergne
La guerre froide dans les manuels scolaires français d'hier et d'aujourd'hui. - 10/05/2023 | Vincent Marie, Docteur en histoire contemporaine et agrégé d'histoire-géographie. Université de Montpellier 3.
Traits de mémoire. Bandes dessinées et Seconde Guerre mondiale. - 07/06/2023 | Paul Vo-Ha, Université Paris I
Enseigner l'histoire des guerres de l'époque moderne dans le secondaire et le supérieur : comment transmettre les acquis de six décennies de recherche ?
- 06/10/2021 | Ouverture du séminaire annuel. Benoît Falaize (CHSP),
La place du religieux dans l'enseignement scolaire de l'histoire à l'école élémentaire (de 1860 à nos jours). - 10/11/2021 | Isabelle Saint-Martin (EPHE, PSL),
L'enseignement laïque des faits religieux et leur déclinaison en histoire.
- 08/12/2021 | Dominique Avon (EPHE, PSL),
La place de l’islam dans les manuels scolaires d’histoire de la Tunisie, de l’Algérie, du Maroc, de l’Egypte, de la Syrie, de la Turquie et de la Russie.
- 12/01/2022 | Abderahmen Moumen (Telemme-Aix-Marseille université / ONACVG),
La place des dimensions religieuses dans l’enseignement de la guerre d’Algérie. - 02/02/2022 | Louis Hourmant (IREL-EPHE, PSL), Benoît Falaize (CHSP)
Et les polythéismes, alors ?! Quel enseignement ? - 09/03/2022 | Julien Cohen-Lacassagne, (Lycée international A. Dumas, Alger),
L'enseignement de l'histoire en Israël et la place de du judaïsme dans la construction nationale (de l’après Seconde Guerre Mondiale à nos jours). - 06/04/2022 | Edina Kömüves, (Université Eötvös Lorànt, Budapest),
La construction chrétienne de la nation hongroise dans l'Entre-Deux-Guerres. - 11/05/2022 | Delphine Dussert-Galinat, (CNRS/GSRL EPHE, PSL),
Le religieux dans l’enseignement du proche-et Moyen Orient. - 08/06/2022 | SÉANCE MODIFIÉE
François Lantheaume étant contrainte d'annuler sa participation au séminaire, nous consacrerons cette séance à un bilan d'année.
- 14/10/2020 | Ouverture du séminaire. Alexandre Lafon, Ancien responsable pédagogique de la Mission centenaire :"La crise sanitaire, un temps de (Grande) guerre pour l'Ecole ?", Benoît Falaize (Sciences Po, CHSP) :"Crise sanitaire et crise de société dans les manuels primaires français de 1919 à nos jours".
- 04/11/2020 | Alain Lamassoure, Ancien député européen avec Ann-Laure Liéval (Professeure d'histoire-géographie, Euroclio) et Thierry Chopin (Université catholique de Lille, Institut Jacques Delors), "La crise de l'enseignement de l'histoire en Europe face à la montée des populismes et des nationalismes (projet HOPE)"
- 09/12/2020 | Ewa Tartakowsky, Institut des sciences sociales du Politique, "L'enseignement de l'histoire en Pologne : un témoin de la crise de la démocratie".
- 06/01/2021 | Rainer Bendick, Conseiller pédagogique au Service de l'Entretien des Sépultures Militaires Allemandes (SESMA), Régionale de Brunswick, "Enseigner aujourd'hui l'histoire en Allemagne : Comment prévenir au mépris de la démocratie ?"
- 03/02/21 | Antoine Karam, Sénateur : "L'enseignement de l'histoire en Guyane aux prises avec les enjeux démocratiques"
- 03/03/21 | Sébastien Ledoux, Paris-1 Sorbonne, Centre d'histoire sociale des mondes contemporains, "Les enseignants d'histoire face aux attentats de 2015-2016 en France"
- 07/04/21 | Juliette Fontaine, Université de Louvain, GIRSEF, "Transformer les programmes d'histoire sous Vichy : un enjeu pour les traditionalistes".
- 05/05/21 | Eric Mutabazi, Université catholique de l'Ouest à Angers, "Limites et erreurs dans l'enseignement de l'histoire du Rwanda avant le génocide commis contre les Tutsi"
- 09/06/21 | Marie Salaün, Université de Paris, "Décoloniser l'histoire ? Expériences calédoniennes depuis 1988."
L’enseignement scolaire de l’histoire envisage, toujours dans une dynamique européenne, la question de l’enseignement scolaire de l’histoire des démocraties et de leurs crises. Le fait que les démocraties soient fragiles, faillibles et vulnérables est au cœur de la problématique envisagée. Il s'agit aussi d'un enjeu d'actualité : dans quelle mesure les démocraties d'aujourd'hui transmettent (et avec quelle pertinence) ce que longtemps le credo scolaire a désigné comme "les leçons du passé", à savoir la façon dont les démocraties basculaient dans les formes autoritaires de gouvernement, avec les désastres qui les accompagnent. Comment enseigne-t-on les crises démocratiques qui sont au programme scolaire ? Comment donne t-on aux élèves les moyens de comprendre les fragilités démocratiques ? De quelle manière arme-t-on les élèves à comprendre les "montées des périls" ?
- 02/10/2019 | "La cité n'est pas morte à Chéronée" : le mythe de la décadence démocratique au IVe siècle av. J.-C.”
- 13/11/2019 | ”La démocratie comme crise. Enseigner l’EMC*”
- 11/12/2019 | ”Construire les fragilités démocratiques dans les manuels scolaires”
- 15/01/2020 | Les géopolitiques du quotidien : une possible géo-histoire des micro-conflits spatiaux ?”
- 05/02/2020 | ”Au Camp des Milles, comment muséographier la fragile démocratie ?”
- 11/03/2020 | ”République et démocratie : une tension française”
- 22/04/2020 | ”L'enseignement de l'histoire en Pologne : un témoin de la crise de la démocratie.”
- 06/05/2020 | “Les professeurs d’histoire saisis par les attentats de 2015 : une crise de la démocratie ?”
- 03/06/2020 | “Une démocratie en crise : Enseigner aujourd’hui l’histoire de la République de Weimar en Allemagne. “
Informations pratiques
Séminaire mensuel du Centre d’histoire de Sciences Po, 1 place Saint-Thomas-d'Aquin. Inscription obligatoire. Le mercredi, de 17h à 19h. Les séances se déroulent aussi en distanciel, après inscription en ligne.
Responsables :
Jean-François Chanet (Sciences Po, CHSP) et Benoît Falaize (IGEN-chercheur correspondant au Centre d'histoire de Sciences Po)
Accompagnement pédagogique :
- Fatiha Cherara (IEN ET-EG)
- Laetitia Paeme (IA-Ipr Académie de Paris)
- Emmanuelle Le Flem et François Gallice (IA-Ipr Académie de Versailles)
Contact : benoit.falaize@sciencespo.fr
Thème de recherche : Enseignement supérieur