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26.05.2025
Rapport préliminaire sur l’inscription du camp de concentration de Tarrafal (Cap-Vert) au patrimoine mondial de l’Humanité
Ce rapport, rédigé par Florence Bernault, Professeure des universités, est destiné à un usage interne au sein de l’UNESCO (ICOMOS : Conseil international des monuments et des sites). Intitulé « Rapport préliminaire sur l’inscription du camp de concentration de Tarrafal (Cap-Vert) au patrimoine mondial de l’Humanité », il recommande l’inscription de ce site en tant que mémoire associée à des conflits récents, incluant la torture, les mouvements d’autodétermination, de résistance, de libération coloniale, ainsi que l’exil, la déportation et les violations massives des droits de l’homme.
Le camp de Tarrafal, créé en avril 1936 au Cap Vert sur le modèle des camps de concentration nazis, accueillit principalement des prisonniers anti-fascistes portuguais, opposants au régime de Salazar au Portugal. En 20 ans, le nombre total de ces prisonniers s’éleva à 340, chiffre considérable montrant l’importance de Tarrafal dans le dispositif militaro-dictatorial de la dictature salazariste (1933-1975). La majorité n’avaient jamais été légalement jugés ni reconnus coupables. Parmi eux 32 prisonniers décédèrent. Après une interruption entre 1954 et 1961, le camp rouvrit sous le nom de « Camp de travail de Chao Bom », cette fois pour accueillir des membres des mouvements de libération en Angola, au Cap Vert et en Guinea Bissau. De 1961 à 1974, Tarrafal hébergea 230 anti-colonialistes, dont 107 Angolais, 100 Bissau Guinéens, et 20 Cap Verdiens.