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05.10.2023

“Une ambiance très propice à la réflexion et à l’écriture”

Meryem Bezzaz prépare une thèse en relations internationales sur l’évolution des politiques énergétiques sous la supervision de Colin Hay et Cornelia Woll (Hertie School). Comme Jan Boguslawski et Lucien Thabourey, elle vient de passer un semestre à l’Université d’Oxford dans le cadre du programme d’échange OxPo. Dans cette interview, elle partage son expérience.

Pour quelles raisons avez-vous candidaté au programme OxPo ?

Ma thèse aborde les questions de politique énergétique. Or, l’Université d’Oxford a deux structures de recherche réputées sur l’énergie : Oxford Institute for Energy Studies et Oxford Energy Network. Ce séjour m’a permis d’échanger avec certains de leurs membres et de profiter des ressources documentaires très riches qui y sont disponibles. J'ai aussi discuté avec de nombreux professeurs en économie politique, au Department of Politics and International Relations (DPIR), dont mes deux mentors Ben Ansell et Ricardo Soares de Oliveira.

Avez-vous quelques faits marquants à partager ?

Lorsque je repense à mon expérience à Oxford, je ne me représente pas un événement en particulier, mais plutôt un condensé de nombreuses facettes de la vie à Oxford : les bibliothèques, les séminaires, les musées, les espaces verts, les rencontres, les discussions, l’architecture, les vêpres, la faune, la flore, etc. Un vers du poème “L’invitation au voyage” de Baudelaire résume, selon moi, parfaitement l’atmosphère oxfordienne : “Là, tout n'est qu'ordre et beauté, Luxe, calme et volupté.“ Une ambiance très propice à la réflexion et à l’écriture.

Qu’avez-vous rapporté dans vos bagages, au sens propre comme au sens figuré ?

J’ai rapporté dans mes bagages des rosiers et des idées. J’espère que les deux prendront ! Je garde également un certain goût pour les études interdisciplinaires, traversant les cloisons entre les sciences sociales, les sciences formelles (mathématiques, informatique) et les sciences de la nature. Un séminaire que j’ai particulièrement apprécié, organisé par le Oxford Energy Network, réunit des spécialistes de nombreuses disciplines (ingénierie, géographie, biologie, science politique, sociologie, etc.) pour discuter des enjeux liés aux systèmes énergétiques. Certes, la tâche est plus facile dans les grandes universités qui couvrent toutes les disciplines, mais je ne désespère toutefois pas de voir un jour une telle initiative se développer à Sciences Po, dans un partenariat avec d'autres universités.

Si vous deviez conseiller cet échange à un ou une collègue, que lui diriez-vous ?

J’ai trois conseils. Le premier serait d’anticiper le voyage, à la fois d’un point de vue logistique (billets de train, logement, vélo sur place, etc.), mais également d’un point de vue académique (contacter les chercheurs à l’avance, prendre note des événements dans les départements, du découpage de l’année en trois terms, des associations, etc.). En effet, la vie à Oxford peut se révéler chère, les logements difficilement disponibles, les universitaires débordés, et les échéances des inscriptions aux divers activités ou cercles sociaux arrivent relativement vite. Le deuxième conseil serait de prendre le temps en arrivant de se familiariser avec les trois sphères de la vie étudiante oxfordienne, que sont les départements (ou écoles), les collèges et les associations (societies). L’hébergement à la Maison française d’Oxford offre un premier sésame pour la vie sociale à Oxford, mais il convient également de consacrer du temps à la socialisation dans d’autres cercles. Enfin, mon troisième conseil serait de veiller à trouver le bon équilibre entre toutes les activités (professionnelles, académiques et sociales) de manière à pouvoir bénéficier au mieux de votre expérience. Six mois, cela peut paraître long, mais dans les faits, c’est très vite passé !

 

Propos recueillis par Véronique Etienne, chargée de médiation scientifique au CEE.