France : une image à renouveler

05/08/2013

Réunis il y a quelques semaines à Lille, les conseillers culturels et directeurs d'instituts français à l'étranger ont planché sur le renouvellement de l'image de la France dans le monde. Il faut saluer le travail de ces hommes et de ces femmes qui s'emploient à porter haut la culture française sur l'ensemble du globe.

Pour une diplomatie moderne, la promotion de la culture - au même titre que celle de l'économie - compte autant, sinon plus, que le travail politique classique. C'est à travers la promotion des artistes français, l'organisation des cours de langue française, les conférences des universitaires et des chefs d'entreprises que se propage aussi l'influence d'un pays.

Le renouvellement de l'image de la France nécessite d'abord et avant tout de casser des clichés trop établis. Les enquêtes comparatives montrent ainsi que la France reste essentiellement identifiée à la gastronomie, au parfum et au bon vin.

Il s'agit bien entendu d'attributs importants de notre patrimoine national. On aimerait cependant qu'il y ait plus de place dans les représentations pour l'industrie, la technologie et la recherche. La France, c'est aussi le TGV, Airbus - un projet partagé avec d'autres Européens -, un savoir-faire reconnu en matière d'aménagement des villes.

Pour que cela se traduise en images dans le monde, les Français doivent eux-mêmes considérer davantage les entreprises et les entrepreneurs. L'État doit aussi afficher clairement qu'il n'est pas honteux que les entreprises fassent du profit, car de ces bénéfices découlent des emplois, mais aussi le respect de la France dans le monde.

S'afficher ouvert et tolérant

La bonne image d'un pays passe aussi par le fait de s'afficher comme ouvert et tolérant. Ce n'est surtout pas une formule politiquement correcte : 25 % des citoyens français ont un grand-père ou une grand-mère qui ne l'était pas, preuve de la capacité d'intégration de notre pays.

À l'heure de la circulation accrue des hommes, il ne faut pas baisser la garde en restant un pays attractif pour les étrangers. L'immigration des étudiants et des personnes qualifiées est nécessaire à notre pays. Cela paraît peut-être paradoxal, mais la diplomatie moderne concerne aussi les ministères de l'Intérieur ! Tout pays qui, en 2013, donne l'image d'être fermé au monde est condamné à vivoter et à perdre son influence.

Enfin, renouveler l'image de la France, c'est mener une diplomatie active et non réactive. On ne bâtit plus une diplomatie d'influence en se présentant comme un « anti » quelqu'un ou quelque chose. De ce point de vue, il reste un peu de travail à faire en s'enlevant de la tête que la France n'existerait que parce qu'elle est l'anti-Amérique ou l'anti-mondialisation. Afficher cela, c'est en effet se tromper d'époque.

À l'étranger, il faut bien sûr promouvoir activement la langue française mais, en même temps, éviter de faire de notre langue un combat contre l'anglais. L'un des plus beaux ambassadeurs de la France, le mois dernier, aura été le Tour de France. Sait-on par exemple que les Sud-Africains, malgré leur mobilisation autour de la santé de Mandela, se sont passionnés pour notre célèbre course cycliste ?

Réjouissons-nous dès lors que les résultats de chaque étape soient désormais annoncés en français et en anglais. C'est la meilleure preuve de l'influence de la France. Cela ne doit pas empêcher les cyclistes français d'être un peu mieux classés à l'avenir.

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