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How institutions and gender differences in education shape entrepreneurial activity: a cross-national perspective
Dilli, S., & Westerhuis, G. (2018). Small Business Economics, 1-22.
Thématiques : Entrepreneuriat, Enseignement supérieur, Écart de genre
Année : 2018
Pays : Europe et États-Unis
L’article examine le rôle des différences de genre dans l’étude des STEM (Sciences, Technologies, Ingénierie, et Mathématiques) au cours des différentes étapes de l’activité entrepreneuriale.
Points clés :
- L’écart entre les sexes dans l’étude des sciences est négativement corrélé à l’activité entrepreneuriale.
- Les femmes sont généralement moins susceptibles de participer aux trois étapes de l’activité entrepreneuriale (opportunités perçues pour créer une entreprise, intensité de la connaissance du secteur dans lequel elles démarrent, et leurs aspirations de croissance).
- L’activité économique d’un pays gagnerait à réduire l’écart entre les sexes dans le domaine scientifique, car cela pourrait stimuler l’activité entrepreneuriale innovante.
RÉSUMÉ
Des études antérieures démontrent que le capital humain obtenu grâce à l’éducation est une explication essentielle des différences d’activité entrepreneuriale entre les pays. Récemment, des chercheur·euse·s se sont concentré·e·s sur l’importance de l’éducation dans les domaines tels que les sciences, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques (STEM, en anglais), pour la promotion de l’activité entrepreneuriale. Cependant, les preuves empiriques de cette relation sont rares. Étant donné que les différences en matière d’études des STEM entre hommes et femmes sont importantes, l’article se concentre sur l’impact de ces différences. Les auteures soutiennent que la réduction de l’écart entre les hommes et les femmes dans l’étude des sciences au niveau national est bénéfique pour l’activité entrepreneuriale.
Méthodologie
Les auteures utilisent des données issues du Global Entrepreneurship Monitor pour 19 pays européens et les États-Unis de 2002 à 2010, avec des données macroéconomiques provenant de diverses sources de données en ligne, pour étudier le rôle de ces différences dans les études des STEM au niveau national pour les trois étapes du processus entrepreneurial : prise de conscience entrepreneuriale, choix du secteur de l’activité entrepreneuriale, et aspirations de croissance de l’entreprise. Pour modéliser les différences entre les sexes au cours des trois étapes, elles utilisent des régressions probit à plusieurs niveaux pour analyser les données, avec des effets-fixes pays et années afin de prendre en compte l’hétérogénéité non observée entre les pays. Elles vérifient également si les effets des différences de genre en matière d’éducation sont modérés par la nature de l’environnement institutionnel dans lequel les entreprises opèrent, en ajoutant les effets d’interaction d’un·e entrepreneur·e individuel·le et des variables institutionnelles.
Résultats
Les résultats montrent que les explications au niveau individuel, y compris l’éducation, expliquent en partie les différences de genre au cours des trois étapes de l’activité entrepreneuriale à un stade précoce. Les femmes entrepreneurs sont moins impliquées dans les réseaux d’entreprises, sont moins susceptibles de lancer une entreprise, et ont moins d’expérience dans la création d’entreprises. En plus, les pays où l’égalité entre femmes et hommes en termes d’études scientifiques est plus avancée, se caractérisent par une activité entrepreneuriale accrue dans les secteurs à forte intensité de connaissance et des aspirations à forte croissance. L’élimination de l’écart de genre dans le domaine scientifique au niveau national peut être bénéfique à l’ensemble d’un pays en stimulant l’activité entrepreneuriale innovante. Du point de vue des politiques publiques, il serait important de chercher à éliminer les différences entre les sexes dans les ressources individuelles (compétences liées à l’activité entrepreneuriale) par des moyens autres que l’éducation (stages), et de créer des opportunités pour que les femmes puissent être en réseau avec d’autres entrepreneur·e·s.
Une limite de ce travail de recherche est le manque de données individuelles, qui pourraient fournir des informations sur les choix d’études des entrepreneur·e·s dans l’enseignement supérieur. Des mesures supplémentaires de l’éducation qui captent les compétences acquises dans différents domaines pourraient être développées dans de futurs travaux de recherche.