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Gender Differences in Accepting and Receiving Requests for Tasks with Low Promotability.

Babcock, Linda, Maria P. Recalde, Lise Vesterlund, and Laurie Weingart. 2017. American Economic Review 107(3):714–47.

Les auteures de cette étude examinent l’allocation de tâches que tout le monde préfère que quelqu’un d’autre l’accomplisse (rédiger un rapport, siéger à un comité, organiser un événement, etc.). Elles trouvent que les femmes, plus que les hommes, se portent volontaires, sont demandés de se porter volontaires, et acceptent des demandes pour ce type de tâches.

RÉSUMÉ

Pour mieux comprendre les inégalités hommes-femmes sur le marché du travail, les chercheuses examinent les différences dans les tâches accomplies par les hommes et les femmes, et si les femmes sont plus susceptibles de passer moins de temps sur des tâches à haute promotabilité (susceptibles d’influencer leurs évaluations de performance) et plus de temps sur des tâches à faible promotabilité (moins susceptibles à influencer leur évaluation et carrière). L’étude cherche à examiner l’allocation de tâches à faible avancement en étudiant si les hommes et les femmes répondent différemment aux demandes d’effectuer de telles tâches. Elles examinent les différences de demande et d’offre de telles tâches par sexe. 

Du côté de l’offre, elles examinent des données de terrain, étudiant les réponses à des demandes d’effectuer des tâches à faible promotabilité, à travers un modèle probit pour la probabilité de se porter volontaire. Les données suggèrent que les femmes sont plus susceptibles d’accepter de telles demandes que les hommes. Les auteures ensuite mènent plusieurs expériences de laboratoire pour étudier ces différences de genre et leurs déterminants. Dans la première expérience, les participant·e·s (hommes et femmes) sont présenté·e·s avec une tâche « qu’une seule personne peut accomplir » si personne d’autre n’est disposée à le faire. Les résultats de cette première expérience montrent que « les femmes se portent volontaires 50% de plus que les hommes ». Ensuite, pour évaluer le rôle des préférences et croyances, elles mènent une deuxième expérience où tous les participant·e·s sont du même sexe. Les résultats de cette expérience montrent que « les hommes et les femmes sont également susceptibles de se porter volontaires », ce qui révèle que la conviction selon laquelle les femmes sont plus susceptibles de se porter volontaire est ce qui explique l’écart entre les sexes. 

Du côté de la demande, elles explorent davantage le rôle des croyances, en ajoutant une personne extérieure chargée de demander à un·e des membres du groupe de se porter volontaire. Elles trouvent que les femmes sont plus souvent demandées que les hommes de se porter volontaires, et qu’elles acceptent plus que les hommes de le faire, ce qui confirme le rôle de croyances. 

Bien que ces résultats révèlent des différences entre les hommes et les femmes en matière de volontariat, la décision des femmes d’entreprendre de telles tâches peut être individuellement rationnelle si personne d’autre n’est disposé à le faire. Du point de vue de l’organisation, la prise de conscience de ces différences peut améliorer l’attribution des tâches. Les gestionnaires peuvent modifier les mécanismes utilisé pour attribuer de telles tâches (plutôt que de demander des volontaires), ce qui pourrait aider à améliorer la promotion et l’avancement des femmes. Enfin, bien que la configuration de l’expérience puisse refléter l’attribution de tâches à faible promotabilité, les recherches futures peuvent étendre l’analyse à des tailles de groupes plus importantes.