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Explaining preferences and actual involvement in self-employment: Gender and the entrepreneurial personality

Verheul, I., Thurik, R., Grilo, I., & Van der Zwan, P. (2012). Journal of Economic Psychology, 33(2), 325-341.  

La présente étude vise à analyser les mécanismes sous-jacents à l'écart de genre en termes de travail indépendant en examinant les préférences entrepreneuriales et l’implication réelle dans l'entrepreneuriat.

RÉSUMÉ 

Pour rechercher pourquoi les femmes sont moins susceptibles de s'impliquer dans le processus entrepreneurial, les auteur·e·s adoptent une approche dynamique de l'entrepreneuriat où ils·elles étudient la performance des femmes aux différentes étapes du processus entrepreneurial : vouloir devenir entrepreneur (stade cognitif) et une implication réelle dans l’entrepreneuriat (stade comportemental). Ils·elles étudient la relation entre les préférences et le comportement réel et émettent l'hypothèse que la préférence pour le travail indépendant rendra une personne plus susceptible de se lancer dans le travail indépendant. De plus, les femmes pourraient avoir une préférence plus faible pour le travail indépendant que les hommes, pourraient être plus réticentes au risque et sont plus susceptibles de « percevoir des obstacles à l'entrepreneuriat » (« complexité administrative, informations insuffisantes, accès limité au financement, climat économique défavorable »), et donc moins susceptibles d'exercer une activité indépendante.

Méthodologie

Les auteurs utilisent un modèle à deux équation probit pour tester comment la probabilité d'avoir une préférence pour le travail indépendant et l’implication réelle dans le travail indépendant peuvent être influencées par le sexe, la tolérance au risque, la perception d'un manque de soutien financier, la perception des complexités administratives, etc. Les données de l'enquête Flash Eurobaromètre 2004 sont utilisées, avec un échantillon de plus de 8 000 individus de 29 pays, « dont 4694 hommes et 3851 femmes ».

Résultats

Les résultats montrent que les femmes « sont moins susceptibles de montrer une préférence pour le travail indépendant et sont moins susceptibles d'être des travailleuses indépendantes ». Le sexe est donc un déterminant important à la fois des préférences et de la participation réelle : « être un homme augmente la probabilité de préférer le travail indépendant de 13,6% et celle de préférer le travail indépendant de 5,9% ». D'autres variables telles que l'attitude à l'égard du risque et la perception d'un climat défavorable se révèlent être un médiateur de l'effet de genre : les hommes diffèrent des femmes en termes de ces variables et, par conséquent, être un homme a un effet positif sur les préférences. En fait, les femmes se révèlent moins tolérantes au risque et « l'effet de la complexité administrative perçue semble plus persistant » pour elles, ce qui réduit leurs préférences et les décourage de s'impliquer.

Du point de vue politique, les gouvernements devraient communiquer plus clairement les procédures administratives perçues comme complexes par les femmes et fournir des informations sur les risques et la manière de les gérer. En outre, la mise en valeur des modèles féminins pourrait avoir une influence positive sur les préférences des femmes.

Comme les données ne comprennent que les pays développés, les résultats ne peuvent pas être généralisés aux pays en développement. Les recherches futures pourraient bénéficier de l'ajout de « l'expérience de l'industrie et de la profession, les responsabilités du ménage et de la famille et les antécédents scolaires détaillés » comme déterminants possibles des préférences et de la réelle implication dans le travail indépendant.