« Je pense que mes années d’étude au sein de l’École de la recherche m’ont apporté des outils qui permettent de mieux réfléchir et, surtout, - c’est très important dans la recherche - de se poser les bonnes questions. Cela paraît très basique, mais c’est en réalité très précieux : sans bonne question, il ne peut pas y avoir de bonne réponse. »
Cloé ARTAUT
Doctorante au CEVIPOF
QUEL EST L’ENSEIGNANT·E OU L’ENSEIGNEMENT QUI VOUS A LE PLUS MARQUÉE ?
Je me permets de tricher et d’en citer deux : Astrid von Busekist, qui dirige le master théorie politique, et Philippe Portier, professeur à l’EPHE. Ils représentent des visions très différentes de l’enseignement mais qui ont chacune quelque chose à apporter. Philippe Portier incarne une figure quasi-romanesque du professeur d’université, un grand pédagogue qui parvient, par le simple usage de la parole, à transmettre des siècles de connaissance dans des cours magistraux passionnants où tout paraît limpide. Les cours d’Astrid von Busekist sont beaucoup plus centrés sur le débat et la discussion collective, ce qui permet d’apprendre à réfléchir « en direct » à des problèmes très complexes. Elle-même est passionnante et a un don particulier pour nous apprendre à décaler le regard et questionner les idées reçues sur des controverses philosophiques fondamentales ou des événements d’actualité.
QUELLE FONCTION OCCUPEZ-VOUS AUJOURD’HUI ?
Je suis désormais doctorante au CEVIPOF, l’un des trois centres de recherche en science politique qui existent à Sciences Po.
QUELLES ONT ÉTÉ LES PRINCIPALES ÉTAPES DE LA CONSTRUCTION DE VOTRE PROJET PROFESSIONNEL ?
J’ai eu la chance de savoir que je voulais être enseignante-chercheuse dès le lycée, donc la construction de mon projet professionnel n’a pas posé trop de difficultés. De manière très classique, j’ai suivi un master de recherche, puis j’ai rédigé un mémoire en M2 qui m’a permis d’être admise en thèse. Il n’y a pas vraiment besoin de faire des stages dans la recherche, c’est l’avantage !
QUELLES ONT ÉTÉ LES CONTRIBUTIONS DE VOTRE FORMATION À LA FONCTION QUE VOUS OCCUPEZ AUJOURD’HUI ?
J’en vois au moins trois. Sur le plan des connaissances, j’ai suivi des cours en lien avec des thèmes sur lesquels je travaille pour ma thèse et qui me sont donc très utiles aujourd’hui. Ensuite, comme je l’ai dit plus haut, les cours suivis en master m’ont permis d’acquérir les méthodes nécessaires à la réalisation d’un travail de recherche. Enfin, le suivi des séminaires organisés par le pôle théorie politique de Sciences Po pendant mes années de master (Cercle des humanités politiques, SPOT Seminar…) m’a aidé à me familiariser avec le monde de la recherche.
AURIEZ-VOUS UN CONSEIL À DONNER À UN·E ÉTUDIANT·E QUI SOUHAITE S’ORIENTER VERS LE SECTEUR D’ACTIVITÉ DANS LEQUEL VOUS TRAVAILLEZ AUJOURD’HUI ?
Je trouve qu’on ne le dit pas assez, mais l’un des aspects les plus importants dans la recherche est de savoir bien s’entourer. Cela concerne au premier chef le choix du directeur ou de la directrice de thèse : travailler avec un spécialiste de son sujet est évidemment toujours une bonne chose, mais choisir une personne avec qui vous vous entendez bien, qui saura être bienveillante tout en sachant vous dire ce qui ne va pas ou vous conseiller sur les choix stratégiques à effectuer pendant votre parcours est très important. Avant de candidater en thèse, n’hésitez pas à écrire à des doctorants pour avoir leur retour d’expérience avec tel ou tel enseignant ou dans tel ou tel centre de recherche, parce que cela contribue fortement au bien-être (et donc à la réussite) pour les années qui suivent.
« Des usages politiques du passé. Construction et instrumentalisation d'un « mythe » de la Troisième République en France de 1946 à nos jours ».
Directeur de thèse : Frédéric Gros & Vincent Martigny