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11.03.2021

Témoignage de Thibault Courgeon, lauréat du concours de directeur d'hôpital

Pouvez-vous décrire votre parcours universitaire ainsi que votre projet professionnel à court, moyen ou long terme ? 

>Mon parcours à Sciences Po a débuté par deux années sur le campus de Poitiers, axées sur l’étude de l’Amérique latine. J’y ai beaucoup appris aux côtés d’un grand nombre d’étudiantes et d’étudiants issus de cette région, dans un environnement polyglotte et très riche. J’ai aussi eu l’occasion de m’engager dans différents projets collectifs, associations et équipes sportives, avec un esprit de promotion très fort qui incite à participer activement à la vie du campus. Ce premier cycle s’est ponctué par une année d’échange universitaire à Santiago du Chili. J’y ai découvert un pays magnifique, tant pour ses légendaires completos (hot-dogs à la crème d’avocat vendus à tous les coins de rue) que pour l’incroyable diversité de ses paysages, sans oublier sa très grande richesse culturelle, merveilleusement contée par Pablo Neruda et Gabriela Mistral. J’ai aussi aperçu un pays traversé par de fortes inégalités, notamment dans l’accès aux soins, ce qui m’a frappé et m’a fait ouvrir les yeux sur l’impérieuse nécessité de préserver les piliers du système de santé français, tant admiré et tant envié à l’étranger. 

De retour en France, j’ai intégré le Master politiques publiques, avec la spécialité Global Health. J’ai choisi de prendre une année de césure entre mes deux années de master pour effectuer différents stages : au cabinet de la ministre des solidarités et de la santé, à l’ARS Ile-de-France et à la Fédération Hospitalière de France. Ces expériences m’ont permis de voir le rôle de différents acteurs de la politique de santé et de faire des rencontres qui ont été marquantes dans mon parcours. Je suis revenu en Master 2 avec l’idée de passer le concours de directeur d’hôpital, m’inscrivant à la PrépaConcours de Sciences Po en parallèle du M2. Mon stage de fin de master au CHU de Bordeaux, au moment où la crise sanitaire a commencé à bouleverser le quotidien des hôpitaux, m’a vraiment renforcé dans mon choix, quelques mois avant de passer les écrits du concours. Après des mois de labeur, j’ai eu le plaisir d’être admis au concours et de commencer, début janvier, la formation de deux ans à l’École des Hautes Études en Santé Publique (EHESP). 

Mon projet professionnel est plutôt linéaire : je souhaite m’engager sur le long terme à l’hôpital public, par les différents postes que je serai amené à occuper. Le métier de directeur d’hôpital offre la chance de pouvoir évoluer rapidement et assez régulièrement, qu’il s’agisse de changer d’établissement ou de changer de direction fonctionnelle au sein d’un même établissement. Cela n’exclut pas de pouvoir occuper d’autres responsabilités en dehors de l’hôpital pour quelques années, mais ce sera pour m’imprégner d’autres environnements afin, je pense, de revenir ensuite à l’hôpital, avec un regard nouveau. In fine, j’espère pouvoir contribuer à mon échelle à faire de l’hôpital un lieu de soin et d’accueil pour tous, dans une dynamique performante, innovante et respectueuse de toutes celles et tous ceux qui y travaillent. 

COMMENT SE SONT DÉROULÉS LA PRÉPARATION ET LE CONCOURS DE L’EHESP ET QUELLES SONT LES PRINCIPALES CARACTÉRISTIQUES DE VOTRE SCOLARITÉ AUJOURD’HUI ? 

L’année de préparation au concours a été très exigeante mais elle s’est très bien passée. J’ai suivi un certain nombre de conférences de la PrépaConcours mais une partie importante du travail est aussi plus personnelle, sur la base des ouvrages de référence dans chaque matière. J’ai eu la chance de pouvoir former un binôme avec un fidèle ami qui passait d’autres concours, ce qui nous a permis de nous entraîner régulièrement sur différents sujets. Le contexte sanitaire a obligé à se réadapter mais la prépa a su être très réactive, en proposant rapidement un format de cours à distance ainsi que des possibilités de composer le week-end à distance, ce qui a été très précieux. L’année est longue, demande quelques sacrifices mais c’est aussi une période vraiment intéressante, j’en garderai un bon souvenir ! 

La scolarité à l’EHESP est une formation de deux ans, qui alterne entre périodes de cours et périodes de stages. Un premier stage d’observation de deux mois nous permet de découvrir très vite l’hôpital dans toute la richesse de ses métiers et de ses activités par une immersion au cœur de ses services de soins, avant d’y revenir pour un stage long de direction, cette fois d’une durée de huit mois. Les cours sont axés sur le management ainsi que sur les différentes thématiques de gestion hospitalière : ressources humaines, finances, stratégie, coopérations, achats, logistique, patrimoine, communication, gestion de crise… Le cursus se ponctue par une période de spécialisation avant la première prise de poste, à la fin des 24 mois.

Auriez-vous un conseil à donner à un étudiant préparationnaire de ce concours ? 

Mon premier conseil s’appliquerait à tous les concours : je pense qu’il est vraiment indispensable de trouver un bon équilibre entre temps de travail et temps pour soi dans cette période si exigeante. Il s’agit d’un travail de longue durée, une sorte de marathon pour lequel il faut savoir se préserver et s’aérer l’esprit le plus possible : faites du sport, allez voir vos amis, ressourcez-vous en famille, prenez le temps de partir un long week-end ou de prendre une semaine de vacances… Ce ne sera jamais du temps de perdu, bien au contraire ! On peut même allier l’utile à l’agréable : je recommande fortement la série Hippocrate de Thomas Lilti par exemple, pour tout étudiante ou tout étudiant qui s’intéresse à l’hôpital. 

Plus spécifiquement sur le concours de directeur d’hôpital, je conseillerais aux préparationnaires de faire un stage en hôpital, même s’il est court, avant de se lancer dans les épreuves du concours. La connaissance préalable de l’hôpital est très appréciée et se remarque assez rapidement, tant à l’écrit (pour la note sur dossier) qu’à l’oral (c’est de plus en plus un prérequis pour le grand oral), d’autant que c’est aussi ce qui permet de conforter ou non son choix de parcours, car l’hôpital est un lieu d’exercice professionnel très singulier. 

Quelles ont été les contributions de votre formation à l’École d’Affaires Publiques envers le parcours que vous suivez aujourd’hui ? 

Grâce à la spécialisation en santé proposée par l’École d’Affaires Publiques, j’ai pu me concentrer très tôt sur le système de santé et découvrir progressivement son fonctionnement, ses acteurs et ses enjeux, avec des cours donnés par des professionnelles et professionnels du secteur, notamment hospitalier. Nous sommes également encouragés à prendre une année de césure pour gagner en expérience et intégrer différentes organisations, cela a été pour moi extrêmement formateur, m’a permis de gagner en connaissances pratiques et en compétences professionnelles. Au final, le cursus proposé est très complet et permet à chacun de trouver sa voie, grâce à des cours aux thématiques très variées, allant de la sociologie des organisations au management des ressources humaines dans la fonction publique par exemple. Nous avons aussi une marge de choix dans les enseignements, ce qui permet de personnaliser en partie sa formation tout en respectant un tronc commun. 

Quant à la PrépaConcours, elle propose une préparation qui prend en compte la spécificité d’un certain nombre de concours, notamment de celui de directeur d’hôpital, ce qui a été très précieux. Elle permet de s’entraîner tout au long de l’année grâce à de nombreux galops et plusieurs concours blancs. Que ce soit à l’écrit ou à l’oral, lancez-vous le plus souvent possible sans avoir peur de la mauvaise note, c’est un passage obligé et incontournable au cours de cette année !

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