Retour sur le Leadership Seminar 2021 du SDG Certificate - 2/2

Retour sur le Leadership Seminar 2021 du SDG Certificate - 2/2

Témoignage d'un groupe d'étudiants travaillant sur l'éducation en Colombie rurale pendant la crise de la COVID-19
  • © Osman Jimenez/Shutterstock© Osman Jimenez/Shutterstock

Les étudiants du SDG Certificate de cette année ont débuté leur programme avec le Leadership Seminar des SDG (Sustainable Development Goals), qui a eu lieu du 19 au 22 janvier 2021. Des équipes d'étudiants du monde entier se sont retrouvées, en provenance de l'École d’affaires publiques de Sciences Po, de la Hertie School, de Columbia SIPA, de l'Université GraSPP de Tokyo et de la LKY School National University de Singapour. Tout au long de la semaine, ils ont participé au SDG Innovation Lab et ont rencontré des experts venant de différentes institutions, dont l'OCDE et l'Agence française de développement. L'un de nos groupes d'étudiants sélectionnés à l'École d’affaires publiques partage ci-dessous son expérience du Leadership Seminar et ses objectifs pour le SDG Certificate.

POURQUOI AVEZ-VOUS DÉCIDÉ DE POSTULER AU SDG CERTIFICATE ET QU'ESPÉREZ-VOUS RETIRER DU PROGRAMME ?

En intégrant un Master de l'Ecole d'affaires publiques, je cherchais un module qui pourrait me permettre d’acquérir des compétences professionnelles et pratiques. D’autre part, je voulais me consacrer à un projet qui soit bénéfique pour ma région d’origine, l’Amérique Latine, et qui puisse répondre aux problématiques structurelles auxquelles fait face la région comme les inégalités de richesse ou une éducation primaire de qualité qui n’est pas encore à la portée de tous. Ces deux raisons qui m'ont amenée à postuler au SDG Certificate, m’ont permis de rencontrer des camarades de mon école, même par visioconférence, et de travailler tout au long du premier semestre sur une première ébauche d’un projet d’innovation sociale. Le projet auquel nous avons abouti a pour objectif de soutenir l’éducation primaire par la radio dans les secteurs ruraux colombiens grâce à un système de tutorat via sms.

Au cours de ce deuxième semestre, mon équipe aura la chance de pouvoir approfondir et perfectionner notre projet grâce à des ateliers théoriques et pratiques sur les SDGs. De plus, cela sera pour nous l’opportunité de continuer l’expérience internationale entamée lors de notre troisième année à l’étranger, puisque nous pourrons assister à des conférences organisées par les autres écoles du Global Public Policy Network et collaborer parallèlement avec les équipes de ces écoles là qui travaillent aussi sur des projets d’innovation sociale.

Ana Sofia Torres, Ecole d'affaires publiques, spécialité Politics and Public Policy

QUELS ONT ÉTÉ LES POINTS FORTS DU LEADERSHIP SEMINAR DU SDG CERTIFICATE DE JANVIER ? LES POINTS CLÉS QUE VOUS AVEZ APPRIS ?

Je pense que pour l’ensemble de notre groupe, l’un des bénéfices du séminaire a vraiment été de pouvoir échanger avec d’autres étudiants qui travaillent aussi sur des questions d’éducation, mais surtout d’avoir un regard extérieur non seulement des différents experts qui nous ont accompagnés, mais aussi des groupes d’étudiants qui travaillent sur des problématiques parfois totalement différentes de la nôtre et qui ont pu nous apporter un regard critique très utile. 

D’un point de vue plus pratique, je pense que l’on a vraiment réalisé toute la complexité mais aussi l’importance de mettre en place notre projet dans les ateliers de conception, de réflexion et de “mapping” de notre problématique. C’est au cours de ces ateliers que nous avons vraiment pris le temps de réfléchir et de concevoir les bases solides de notre projet pour pouvoir le mener à terme dans les meilleures conditions. Les conseils des intervenants nous ont dans un même temps permis de mieux évaluer nos premières recherches, en relevant certains obstacles auxquels nous n’avions pas pensé auparavant, comme la capacité financière du gouvernement colombien à nous aider, et en soulignant certaines idées préconçues et préjugés qu’on pouvait avoir sur le sujet et ses acteurs. 

Globalement, nous avons quitté le séminaire en gardant à l’esprit que nous aurons toujours besoin de ce regard critique sur notre projet si nous voulons le mener à bien dans sa meilleure forme. Surtout, nous espérons créer de vrais liens d’amitié et de solidarité avec les autres étudiants du SDG Certificate avec qui nous sommes presque quotidiennement en contact pour échanger nos ressources et nos conseils sur nos différents sujets !

Alex Sinicki, Ecole d'affaires publiques, spécialité Sécurité et Défense

QU'EST-CE QUI VOUS A INSPIRÉ POUR TRAVAILLER SUR LE SUJET QUE VOUS AVEZ CHOISI ? ET POUVEZ-VOUS NOUS PARLER DE VOTRE IDÉE DE PROJET INITIALE ?

Depuis le début, nous avions déjà l’idée de travailler dans le domaine de l’éducation. Dès nos premiers échanges avant la création du groupe, nous avons commencé à spécifier notre idée en l’axant sur l’Amérique Latine, l’une des raisons majeures étant que je suis moi-même Hondurienne, Sebastian et Ana Sofia Colombiens. Quand nous avons ensuite rencontré Thawben et Alex, nous leur avons exposé notre ébauche et ils ont tout de suite été très réceptifs à l’idée de travailler sur cette région, ce qui nous a permis de rapidement commencer à réfléchir à un projet plus précis. 

La pandémie que nous connaissons aujourd’hui a affaibli de nombreux pays dans de nombreux domaines, et a parfois aggravé la situation de pays déjà exposés à des difficultés, comme l’Amérique Latine où l’éducation a toujours été une problématique complexe. Selon moi, le fait que la situation sanitaire ait stoppé certaines opportunités d’éducation pour les plus jeunes de la région va probablement devenir le sujet le plus préoccupant sur le long terme. 

Notre idée initiale n’était pas très éloignée de celle que nous avons développée dans le rendu final de notre inscription au programme. Nous avions déjà à l’esprit dès le début l’utilité d’outils d’éducation à distance, et nous avions par exemple pensé à la télévision, ou une télévision améliorée pouvant dispenser les cours aux élèves. Mais après nous être concertés, nous avons réalisé qu’utiliser la radio en la couplant à un téléphone portable simplifié serait une bonne idée. Surtout, l’aspect principal de notre projet que nous voulons à tout prix conserver est l’accessibilité de ces outils et un coût budgétaire minimal pour permettre sa meilleure implémentation en Colombie. 

Ana Catalina Espinoza, Ecole d'affaires publiques, spécialité Politics and Public Policy

COMMENT VOS DIFFÉRENTS PARCOURS ONT-ILS APPORTÉ À L'ÉQUIPE ET VOUS ONT PERMIS D'ÉLABORER VOTRE PROPOSITION DE PROJET ? 

Notre équipe est composée de cinq étudiants de l'École d’affaires publiques. Trois d’entre nous sont originaires d’Amérique Latine, et deux de France, ce qui fait que nous avons une équipe vraiment très diverse. Deux étudiants sont eux-mêmes Colombiens et seront donc des atouts essentiels pour construire un véritable regard critique sur la réalité de la situation colombienne et pour agir localement dans le pays. L’un d’entre nous ayant même directement travaillé pour la Vice Présidence colombienne, cela nous assurera sans aucun doute une accroche solide dans le secteur public. L’autre étudiant colombien du groupe étudie dans la spécialité Social Policy and Social Innovation, avec un focus spécial sur l’éducation, nous permettant de peaufiner notre expertise dans le domaine en la liant au pays en question.

Une autre de nos membres est originaire du Honduras et a vécu au Brésil alors qu’elle étudiait sur le campus de Reims, spécialisé sur l’Amérique du Nord, de Sciences Po. Cela nous aidera sans aucun doute à avoir une perspective élargie sur l’Amérique Latine et à approcher la situation d’autres pays qui pourraient bénéficier du projet ! 

Enfin, notre quatrième membre a étudié sur le Campus de Menton, spécialisé sur le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, alors que notre cinquième membre a réalisé son année d’échange et poursuit son double diplôme avec des universités de Tokyo au Japon. Cela prouve à quel point notre équipe est multiculturelle, et le savoir de ces membres sur des pays non-occidentaux pourra considérablement nous aider dans notre projet en élargissant nos connaissances et notre perspective sur l’éducation en temps de crise. 

Notre équipe est véritablement le reflet d’une expérience culturelle, académique et professionnelle internationale et ce sont nos profils si particuliers qui nous permettront non seulement de traiter au mieux un sujet si complexe, mais aussi, je le crois, d'accroître les chances de réussite de notre projet d’éducation par la radio en Colombie. 

Sebastian Cortes Moreno, Ecole d'affaires publiques, spécialité Social Policy and Social Innovation

QU'ATTENDEZ-VOUS LE PLUS DE CE SEMESTRE POUR LE SGD CERTIFICATE ?

J’attends tout au long de ce semestre un réel étoffement de notre projet, jusqu’à aboutir à terme - pourquoi pas dès la rentrée prochaine - à une application empirique des idées qui nous ont permis d’être sélectionnés pour ce certificat. Les deux séances hebdomadaires seront à n’en point douter les vecteurs essentiels de la maturation de notre projet. En profitant tant de l’expérience de Laëtitia Atlani-Duault que du dévouement de Jennie Cottle, j’ose croire qu’il est possible que l’on développe nettement notre vision globale des objectifs de développement durable afin d’intégrer notre feuille de route dans ce cadre donné. Et ce, sans désavouer l’aspect éminemment local et pratique de notre projet, qui est essentiellement ancré dans le singulier environnement de la ruralité colombienne. Je crois ainsi qu’il sera possible, à travers ces deux types de sessions très complémentaires pendant le semestre,  d’enclencher une dynamique neutralisant la fausse distinction entre théorie et pratique.

Par ailleurs, j’ai hâte d’assister aux séminaires mensuels, qui, s’ils ne permettent pas un cadre de travail régulier et constant, seront des lieux d’échanges privilégiés avec l’ensemble des étudiants du Global Public Policy Network. Cela nous donnera certainement l’occasion de renouer avec de brillants étudiants à travers plusieurs continents, consolidant notre réseau, ce qui est une des forces de ce certificat. Je m’attends également à ce que ces séminaires soient bénéfiques pour le développement de notre projet, étant donné que la proximité des thèmes des différents projets tranche avec la diversité d’approches que chaque groupe a su développer. A l’instar du séminaire introductif, profiter des différents points de vue de nos pairs et partager les nôtres peut faire émerger de nouvelles perspectives dans notre cheminement en tant que groupe. Sans oublier l’expertise des intervenants expérimentés dans la mise en place de projets collectifs, dont les observations seront cruciales à des moments-clés, nous permettant de passer des paliers supplémentaires. Or c’est bien là notre attente principale pour ce semestre ; que notre projet intègre une dimension nouvelle.    

Thawben Berka, Ecole d'affaires publiques, spécialité Administration publique

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