Le 10 juin dernier, l’École urbaine de Sciences Po organisait la troisième édition de la Journée du Lab, un moment fort de la vie académique des étudiants, autour des projets collectifs menés tout au long de l’année.

Ces projets, au cœur de la pédagogie de l’École urbaine, permettent aux étudiants de travailler en groupe sur une problématique réelle proposée par une organisation publique, privée ou associative. Ils mobilisent ainsi leurs compétences pour concevoir, mettre en œuvre ou évaluer des politiques publiques, développer des projets urbains ou accompagner les grandes transitions à l’œuvre dans les villes et les territoires. 

Retour sur les temps forts de cette journée :

Une plénière consacrée à la décarbonation des mobilités

La journée s’est ouverte sur une session plénière en anglais consacrée à la décarbonation des mobilités, en lien avec la publication du deuxième numéro de la collection Les Enseignements du Lab, basés sur les résultats des projets collectifs des étudiants. 

La prise de conscience croissante des effets de la pollution de l’air a conduit à la mise en place de stratégies et d’initiatives aux échelles nationale et européenne. Pourtant, de nombreux défis restent à relever pour atteindre les objectifs de décarbonation et limiter le changement climatique : gouvernance, planification urbaine, financement…Les étudiants ont proposé plusieurs pistes d’action concrètes pour répondre à ces enjeux et ont partagé les résultats de leurs projets. 

La discussion a réuni : Eva Martineau (étudiante GETIC), Alex Kiczales (étudiant GLM), Rafael Alatriste Gamba (Transdev), Fabien Clavier (AREP). Discutant : Herrie Schalekamp (University of Cape Town). Modération : Cyriel Pelletier, responsable pédagogique des masters GETIC et GLM.

Une conversation élu–chercheur sur la densification urbaine

La Journée du Lab a également été l’occasion d’un dialogue croisé entre un élu local, Vincent Provost, Maire adjoint de Romainville et un chercheur, Jérôme Baratier, professeur affilié à l’Ecole urbaine, autour d’une question centrale dans les débats contemporains sur l’aménagement urbain : jusqu’où densifier les villes ?

L’injonction à la densification se fait de plus en plus pressante pour de nombreux territoires urbains, et ce pour de multiples raisons environnementales, sociales et économiques). La mise à l'agenda du "Zéro Artificialisation Nette" est venue renforcer cet impératif. Si les arguments en faveur de la densification sont nombreux, les limites le sont également : effets négatifs sur la qualité de vie et l'environnement, saturation des infrastructures et des services publics, gentrification et exclusion sociale, perte de biodiversité et impacts environnementaux, congestion urbaine, etc.

Cette conversation a permis d’explorer les enjeux conceptuels, opérationnels et politiques liés à cette transformation des territoires à partir du cas de la ville de Romainville. Un échange riche, nourri par les réalités du terrain et par la recherche, qui a permis d’ouvrir des pistes de réflexion pour une forme de densification urbaine plus soutenable.

Au cœur de la journée : les ateliers

Plus de 40 projets collectifs ont été présentés lors de la journée, dans le cadre de 23 ateliers thématiques, des présentations croisées de deux à trois projets. 
Les thématiques abordées reflétaient les grands enjeux urbains contemporains :

• Mobilités durables et post-carbone
• Foncier, agriculture, industrie
• Transitions écologique, énergétique et numérique
• Densification urbaine, logement, renouvellement des quartiers
• Participation citoyenne et justice sociale
• Santé et coopérations territoriales
• Pratiques périurbaines, festives, inclusives
• Adaptation au changement climatique et nature en ville

Serious game : imaginer le futur des quartiers en renouvellement urbain 

Parmi les temps forts de la journée, un groupe d’étudiants du Master Cycle d’urbanisme (Justine Griffart, Honoré Getas, Florence Foucher, Nolwenn Ahee) ont proposé aux participants à la journée de jouer à un « jeux sérieux » développé dans le cadre de leur projet collectif réalisé avec CDC Habitat. Intitulé Quartier Prospectif de la Ville, ce jeu coopératif invitait les participants à se glisser dans la peau d’un bailleur social, confronté aux évolutions sociétales, environnementales et économiques d’un quartier jusqu’en 2050.
Entre événements imprévus et arbitrages stratégiques, les joueurs devaient maintenir – voire améliorer – le bien-être des habitants, évalué selon quatre dimensions : mobilité, emploi, lien social, habitat et cadre de vie. Un format original et interactif pour explorer les défis à venir du renouvellement urbain. 

Une exposition de photographies sur les défis hydrauliques 

Un groupe d'étudiants du Master Gouvernance des Grandes Métropoles de l’École urbaine - composé de Gilad Avrahami, Ebou Ceesay, Maxwell Garcia, Maxwell Kilman et Sallyrose Savage -, a travaillé pendant cinq mois sur une comparaison Nord-Sud des solutions fondées sur la nature pour la gestion de l’eau en milieu urbain, des recherches qui les ont amenés à explorer les villes de Mexico, du Cap et de Paris. En savoir plus

À venir : les synthèses des projets

Les synthèses de tous les projets collectifs seront prochainement disponibles en ligne. 

L’intégralité des rapports est accessible sous condition. Les demandes sont à adresser à : ecole.urbaine@sciencespo.fr