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15.12.2025
ANNONCES DES LAURÉATS DU PRIX DE LA RECHERCHE MIDI 2025

Le collectif interdisciplinaire Migration et Diversité (MiDi) de Sciences Po a le plaisir d'annoncer les lauréat·es de son Prix de la recherche MiDi 2025. Ce prix, lancé en 2023 pour la première fois, a pour but de récompenser les efforts exceptionnels de jeunes chercheuses et chercheurs au niveau Master et Doctorat à travers toutes les écoles et départements de Sciences Po, d'accroître la visibilité d'une recherche rigoureuse et innovante sur les questions liées aux migrations internationales et à la diversité ethno-culturelle.
MiDi a été créé en 2020 en tant qu'initiative collective interdisciplinaire dans le but de renforcer les interactions entre les chercheuses et chercheurs des différents centres de recherche de Sciences Po autour des questions de migration internationale et de diversité ethno-culturelle. Il met en lien les scientifiques du Centre de recherches internationales (CERI), du Centre d’études européennes et de politique comparée (CEE), du Centre de recherche sur les inégalités sociales (CRIS), de l'École de droit, du Département d'histoire, du Département d'économie, du Centre de recherches politiques de Sciences Po (CEVIPOF), du Médialab et du Laboratoire interdisciplinaire d’évaluation des politiques publiques (LIEPP). La recherche produite à Sciences Po sur ces questions couvre des thèmes très variés, tels que les flux migratoires, le droit d'asile, les frontières, l'intégration des migrants, la discrimination et les inégalités dans les contextes européen et mondial.
Le comité de pilotage, composé de Martin ARANGUREN (CRIS), Mohamed ELSAYEH (École de droit), Mathilde EMERIAU (Médialab), Virginie GUIRAUDON (CEE), Hélène LE BAIL (CERI), Marie MERCAT-BRUNS (École de droit), Christophe POULY (École de droit), Hélène THIOLLET (CERI), et Katharina TITTEL (CRIS/Médialab) félicite des excellentes candidatures. Après délibérations, le jury a choisi de récompenser un doctorant et deux étudiants en master comme suit :
Niveau Doctorat
Louis IMBERT (École de droit) pour son article Endorsing Migration Policies in Constitutional Terms: The Case of the French Constitutional Council. Cet article examine l’approche du Conseil constitutionnel français en matière d’immigration, analysant comment sa jurisprudence soutient, dans l’ensemble, les politiques législatives en la matière. Il met en évidence la reconnaissance de pouvoirs policiers étendus et la censure limitée aux seules dispositions les plus excessives. L’analyse souligne que les méthodes de raisonnement, présentées comme neutres, fonctionnent en réalité comme des instruments politiquement orientés, consolidant des préférences restrictives en matière de politique migratoire. Elle met également en lumière la manière dont le Conseil appuie les évolutions récentes vers un contrôle migratoire renforcé, écartant délibérément une approche fondée sur les droits.
Docteur de l’École de droit de Sciences Po (2025), Louis Imbert est actuellement enseignant contractuel en droit public à l’Université d’Orléans (2025-26). Il est l’auteur d’une thèse sur les dynamiques d’exclusion et d’inclusion à l’œuvre dans les décisions des juges constitutionnels sur l’immigration en Colombie, aux États-Unis et en France. Il a publié l’essai Immigration : fabrique d’un discours de crise (10/18, 2022) ainsi que divers articles et chapitres d’ouvrage sur le droit et les politiques d’immigration et d’asile en France et en Europe.
Il a été Teaching Fellow en droit sur le campus de Reims de Sciences Po (2023-25) et attaché temporaire d’enseignement et de recherche en droit public à CY Cergy Paris Université (2020-22). Lauréat d’une bourse doctorale de la Fondation Nationale des Sciences Politiques (2017-20), il a été tuteur puis assistant de la clinique Migrations de l’École de droit de Sciences Po (2016-20).
Niveau Master
Niklas AYRIS (Master en sociologie, École de la recherche) pour son mémoire The ‘Immigrant Bargain’ Revisited: Exploring the Subjective Social Mobility of Immigrants in France. Ce mémoire analyse la mobilité sociale des migrants en distinguant leur perception subjective de la mobilité et leur mobilité intergénérationnelle objective en matière d’occupation et d’éducation. À partir de données provenant de Trajectoires et Origines 2 (TeO2), de l’International Social Survey Program (ISSP) et de Life in Transition Survey IV (LITS IV), l’étude porte d’abord sur la population immigrée en France, avant d’adopter une perspective comparative internationale. L’analyse montre que les migrants se perçoivent plus souvent comme socialement mobiles, même lorsqu’ils connaissent une mobilité objective descendante, et que leur mobilité subjective est moins corrélée avec leurs trajectoires objectives, en particulier en matière d’éducation. Ces résultats mettent en évidence un écart entre les perceptions des migrants et les indicateurs objectifs de mobilité, et soulignent que la migration constitue en soi une forme de réussite sociale.
Niklas Ayris est doctorant au Centre pour la recherche sur les inégalités sociales (CRIS) à Sciences Po. Avant d’entrer dans l’enseignement supérieur, il a passé une décennie à travailler dans le secteur de l’hôtellerie. S’appuyant sur son mémoire de master, The Immigrant Bargain Revisited, ses recherches examinent le chevauchement conceptuel et les interactions entre mobilité sociale et mobilité spatiale. Son projet doctoral adopte une approche multi-méthodes – combinant méthodes computationnelles, quantitatives et qualitatives – pour étudier comment les trajectoires professionnelles évoluent tant au sein des professions peu valorisées qu’entre différentes professions, comment ces parcours sont façonnés par les déplacements géographiques, et comment ces facteurs influencent ensemble la perception qu’ont les individus de leur propre mobilité sociale.
Léo MUGNERET-LA GRAVIERE (Master en science politique - mention politique comparée, École de la recherche) pour son mémoire Being ‘Overseas Chinese’ in the French Overseas: Diaspora Politics and Entangled Claims of Loyalty within the Chinese (Descent) Community of French Polynesia. Ce mémoire examine la communauté polynésienne d’origine chinoise issue de la migration entre 1865 et 1949 depuis le Guangdong vers les territoires insulaires du Pacifique sud intégrés à l’empire colonial français. Il analyse la configuration diasporique de cette communauté à travers l’histoire politique et sociale de la Chine et de la Polynésie française. S’appuyant sur des archives diplomatiques et un travail ethnographique comprenant 39 entretiens et 13 observations sur le terrain en France et en Polynésie, le mémoire enrichit le cadre analytique classique des études diasporiques. Il met en lumière l’enchevêtrement des exigences de loyauté adressées à la communauté par les autorités chinoises, les élites polynésiennes, les autorités françaises et les organisations locales. Enfin, il remet en question l’idée selon laquelle les « Chinois d’outre-mer » seraient de simples relais de la politique chinoise, en montrant leur contribution politique à une société polynésienne (post-)coloniale et les réalités locales de l’implication croissante de la Chine dans le Pacifique.
Léo Mugneret-La Gravière est doctorant en science politique au Centre de recherches internationales de Sciences Po sous la co-direction de Françoise Mengin et Jérôme Doyon. Sa thèse porte sur les relations entre l’État-Parti chinois et les communautés diasporiques chinoises et d’origine chinoise dans le Pacifique. Dans le cadre de son mémoire de master en science politique à l’École de la recherche de Sciences Po, il a conduit un projet de recherche sur les politiques diasporiques de la communauté (d’origine) chinoise en Polynésie française basé sur une recherche archivistique et un terrain de recherche de deux mois à Tahiti.
Sessions d’information : Masters

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