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19.01.2023

Nicolas Bau, promotion 2022

Pouvez-vous nous parler de votre parcours académique ?

J’ai rejoint Sciences Po en master, après un cursus en classe préparatoire B/L, complété par une licence au Nouveau Collège d’Etudes Politiques (NCEP), une formation commune aux universités de Paris VIII et de Paris Nanterre.
J’ai eu la chance de poursuivre un parcours académique très riche et très stimulant, ce qui m’a permis de rapidement développer un intérêt pour les politiques publiques. La formation au NCEP offrait une formation complète, critique et actionnable pour l’action publique.
Durant cette période, j’ai été très marqué par la lecture de Michel Foucault, notamment sur le néolibéralisme, et par les usages de sa pensée en science politique. Cet épisode a constitué un premier moment important dans ma réflexion sur ma volonté de poursuivre dans la recherche. Cet intérêt s’est confirmé après une expérience positive dans un laboratoire de recherche. 
A la fin de ma licence, j’avais donc une idée assez nette de mon souhait de poursuivre dans la recherche, et c’est dans cette perspective que j’ai candidaté au master de Science politique à Sciences Po.

Pourquoi avoir choisi le master en Politiques publiques ?

Heureuse coïncidence, trois nouvelles majeures, dont une en politiques publiques, s’ouvraient dans le master Science politique pour l’année où je souhaitais le rejoindre. Je souhaitais une formation solide en politiques publiques et, Sciences Po est une université de référence en France et à l’étranger dans ce domaine.
Par ailleurs, je n’avais jamais reçu d’enseignement de méthodes en classe préparatoire et en licence, et souhaitais bénéficier d’un accompagnement méthodologique, qui est au cœur de la formation à la recherche. Lors de la première année de formation, le master en politiques publiques offre justement un enseignement complet et avancé en méthodes qualitatives et quantitatives et, particularité de ce parcours de spécialité par rapport aux autres majeures, des enseignements de méthodes appliquées à l’analyse et à l’évaluation des politiques publiques.
Le pluralisme de la formation enfin, tant dans l’offre d’enseignements que les approches enseignées, a constitué un élément fort dans mon choix de candidater dans la majeure Politiques publiques.

Pourquoi avoir choisi de poursuivre en doctorat ? Comment s’organise votre quotidien ?

Le master a davantage suscité de questionnements en moi qu’il n’en a résolu.
Mon mémoire de master, qui portait sur l’influence des savoirs néo-managériaux sur la politique française d'aide au développement, a fait émerger un questionnement plus large sur les effets des changements d’idéologie sur l’allocation de l’aide au développement.
C’est dans cette perspective que j’ai candidaté à l’Université de Genève (UNIGE) pour travailler sous la direction de Simone Dietrich, qui développe un agenda de recherche sur les bureaucraties de l’aide au développement. Je souhaitais également enseigner et le doctorat en offre la possibilité. Je suis financé par un contrat d’assistant d’enseignement. Une partie de mon temps de travail est donc dédié à l’enseignement au sein du Bachelor en Relations Internationales de l’UNIGE. Je consacre le reste de mon temps aux recherches pour ma thèse, à la co-organisation d’évènements scientifiques, et à la participation à la vie académique à Genève et ailleurs.
L’emploi du temps est chargé mais les tâches diversifiées. Il n’y a généralement pas une journée qui ressemble à une autre !

Qu’est-ce que le master en Politiques publiques vous apporte dans votre cursus doctoral ?

Je me suis rendu compte de la qualité de la formation reçue dans la majeure Politiques publiques lorsque j’ai commencé ma thèse. La diversité des enseignements, qui permettent de connaître les principaux débats de la discipline, ainsi que la qualité des textes donnés à lire dans le cadre du master, aident à se constituer une connaissance à la fois large et pointue de la science politique et du champ des politiques publiques. C’est un gain de temps énorme en début de doctorat.
Au-delà de la thèse, l’ensemble des cours que j’ai suivi durant les deux années de master me servent aujourd’hui. Dans le monde académique, il y a de multiples activités qui imposent de s’extraire de son champ de spécialité. Enseigner, tout comme discuter les travaux de ses collègues, demandent par exemple une connaissance plus vaste de la science politique que la seule expertise qu’on se forge autour de son sujet. La formation méthodologique, enfin, est très utile. Dans ce cadre, les enseignements en méthodes quantitatives sont un réel atout de la formation, puisqu’elles constituent souvent un prérequis obligatoire pour réaliser un doctorat à l’étranger.

Pourquoi recommanderiez-vous ce master ?

C’est une excellente formation pour une poursuite d’études en doctorat, mais pas uniquement.
L’accent est mis dès le début de la première année sur l’apprentissage de la pluralité de méthodes de collecte et d’analyse des données et sur la construction d’un dessin de recherche solide, cohérent et faisable pour le mémoire en seconde année. De nombreux métiers autres que celui de chercheur.e auxquels il est possible d’accéder après ce master imposent de savoir travailler avec des données, c’est-à-dire identifier leur disponibilité, les sélectionner selon des critères stricts, développer des indicateurs pertinents et objectivés pour les analyser et leur donner du sens.
Les conditions d’études à Sciences Po sont par ailleurs excellentes. Les ressources sont vastes et immédiatement disponibles grâce au travail des bibliothécaires. Aussi, l’encadrement dans la majeure politiques publiques est constitué par une équipe de professeurs impliqués dans le master. Leur bienveillance et leur disponibilité aident à construire son propre sujet de recherche et son début de parcours académique.
Les enseignants sont ouverts aux échanges. Ils sont pour la plupart rattachés au Centre d’Etudes Européennes et de Politique Comparée, un laboratoire très inséré dans le tissu académique où les étudiants sont encouragés à assister aux évènements scientifiques. Enfin, l’ambiance avec les autres étudiants était très bonne et conviviale. Nous discutions régulièrement de nos travaux respectifs et sortions souvent ensemble !

Auriez-vous un conseil à donner à un-e étudiant-e qui souhaite s’orienter vers un doctorat ?

N’ayant commencé mon doctorat que récemment, je n’ai certainement pas le recul nécessaire pour fournir les meilleurs conseils, mais je pense qu’il est primordial d’être vraiment passionné par son sujet et son champ d’étude.
Il faut être suffisamment habité par son intitulé de thèse pour pouvoir s’y consacrer (presque) tous les jours pendant plusieurs années. Je pense qu’il faut être prudent aussi sur le fait de ne pas se réfugier constamment dans les activités annexes à la thèse (enseignement, activités administratives, …) pour conserver le temps suffisant à la recherche.
Aussi, contrairement aux idées reçues, faire un doctorat ne se réduit pas nécessairement à passer ses journées seul. Les opportunités de rencontres et d’échanges sont nombreuses. Enfin, je pense qu’il est important de se renseigner sur des programmes doctoraux qui n'enferment pas les étudiants dans leur sujet. Il faut aussi s’assurer de la qualité du suivi des doctorants, de l’accompagnement post-doctoral, ou des opportunités par exemple d’insertion dans des projets de recherche, qui sont des modalités qui varient en fonction des universités. Pour cela, je conseillerais d’échanger avec un éventuel futur superviseur et d’éventuels futurs collègues.

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