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30.05.2022

Juliette GUILBAUD, Promotion 2021

Pouvez-vous retracer votre parcours universitaire ?

Après l’obtention d’un baccalauréat littéraire, j’ai effectué un bachelor en sciences politiques au campus de Sciences Po Le Havre, qui s’est achevé par une année d’échange à l’université de Sofia à Tokyo. J’ai pu me familiariser avec les grands concepts de théorie politique et explorer plus particulièrement les relations internationales en Asie de l’Est. Parce que j’envisageais de continuer en thèse et que j’avais envie d’acquérir des méthodes qui me permettraient d’explorer par moi-même les sujets de mon choix, j’ai ensuite intégré le master relations internationales proposé par l’École de la recherche. Ces deux années ont été riches en rencontres et j’ai pu produire un mémoire portant sur la diffusion des normes encadrant la protection des données personnelles en ligne dans l’Union européenne et au Japon sous la supervision de Delphine Allès.

Que vous ont apporté vos années d’études à L’École de la recherche (Ex École doctorale) ?

Ces deux années d’études ont été très intenses et m’ont permis d’acquérir une vision plus complète de la discipline des relations internationales tout en développant des compétences en recherche.
La maquette pédagogique nous incite beaucoup à lire et la liberté dans le choix des sujets qui nous était laissé par les professeurs m’a permis d’explorer des thèmes qui me parlaient tout particulièrement comme la manière dont se diffusent les normes ou l’influence des émotions sur les comportements des acteurs.
Le travail de rédaction du mémoire m’a permis d'acquérir une démarche scientifique, de faire preuve d'esprit critique, d'autonomie, tout en bénéficiant d'un accompagnement bienvenu par ma superviseure. C’est aussi un moment qui m’a poussé à me questionner sur mes envies professionnelles et les secteurs qui pouvaient m’attirer à l’issu de mes études.

Quel est l’enseignant-e ou l’enseignement qui vous a le plus marqué ?

Plusieurs enseignants m’ont particulièrement marquée tout au long de mon cursus. En ce qui concerne mes années au collège universitaire, je retiendrai notamment les cours d’Histoire proposés par Meha Priyadarshini. Elle nous incitait à explorer l’histoire en observant des objets datant des époques étudiées, une approche qui s’est révélée passionnante et riche en découvertes et qui se fondait aussi beaucoup sur l’observation et la recherche autonome. Je me souviens particulièrement d’un cours sur les expéditions de Zheng He et des pratiques diplomatiques lors de ces voyages.
J’ai plus de mal à choisir un enseignant en master car les cours étaient souvent complémentaires et très bien articulés, je dirai que la qualité des cours était constante et tout était pertinent.

Quels souvenirs gardez-vous de votre école, de votre promotion, de vos enseignant-e-s ?

Bien qu’une partie du master ait été effectué à distance, j’ai bénéficié d’une promotion restreinte ce qui m’a permis de rencontrer des personnes inspirantes aux aspirations et centre d’intérêts très variés. C’est sans conteste l’une des forces de ce master : je garde un excellent souvenir des débats en classe, sur zoom ou autour d’un verre avec les autres étudiants, tous bienveillants, ouvert à la discussion et passionnés. J’ai beaucoup appris à leur contact et cet aspect social du master, encouragé par les enseignants, m’a beaucoup plu.
L’équipe pédagogique était elle aussi bien présente et nous poussait sans cesse à nous interroger, à explorer plus en avant les relations internationales, à faire preuve d’esprit critique. Surtout, comme je l’indique plus haut, c’est un master où l’on lit beaucoup et où l’on passe du temps à parler de ce qu’on a lu, une habitude qui perdure après être diplômée.

Quelle fonction occupez-vous aujourd’hui ?

Aujourd’hui, j’effectue des missions de conseil en cybersécurité pour un cabinet de conseil en transformation numérique. C’est un emploi stimulant, pour lequel on doit être prêt à s’investir et qui demande d’effectuer une veille régulière sur les enjeux du moment et à venir.
J’ai pu me familiariser avec des aspects plus techniques de la sécurisation d’un système d’information, ce qui n’est pas forcément possible simplement avec une formation de politiste.
J’ai par exemple pu rédiger des directives et politiques de sécurité à l’intention d’un organisme du secteur de la santé, travailler sur un programme de mise en conformité à une directive européenne et en ce moment j’effectue une mission pour un organisme humanitaire.

Quelles ont été les principales étapes de la construction de votre projet professionnel ?

J’ai d’abord été interpelée par les enjeux de cybersécurité posés par la numérisation croissante de nos existences à travers mes lectures personnelles et par des événements d’actualité comme le scandale Cambridge Analytica ou l’attaque « sunburst ». Cela m’a conduite à axer le sujet de mon mémoire de master sur ces problématiques et plus particulièrement sur la protection des données personnelles en ligne.
Un stage de recherche en géopolitique de l’énergie dont l’un des volets portait sur la sécurité de l’approvisionnement et donc partiellement sur des questions de cybersécurité m’a encore plus confortée sur cette voie.
Surtout, alors que j’étais en train d’achever mon mémoire de master, j’ai remarqué qu’il avait été particulièrement difficile pour moi d’étudier la manière dont les acteurs s’approprient les normes relatives à la protection des données personnelles en ligne. J’ai pu étudier l’émergence des normes, leur diffusion mais finalement très peu leur intériorisation par les acteurs au niveau opérationnel. Cela m’a donné envie d’aller explorer cet aspect par moi-même et le conseil s’est vite imposé comme le meilleur moyen d’y parvenir. Cette envie était couplée au désir de développer une meilleure connaissance technique des enjeux de cybersécurité, afin de développer une vision plus complète des défis qui se posent à nos sociétés.

Quelles ont été les contributions de votre formation à la fonction que vous occupez aujourd'hui ? 

Comme je l’ai évoqué plus haut, mon mémoire de master m’a permis d’acquérir des connaissances solides sur les principaux enjeux de cybersécurité. Cela m’a aussi conforté dans l’idée que travailler à la protection des usagers est essentiel alors que nos sociétés sont de plus en plus numérisées.
Je pense que mon employeur a été sensible à mes motivations personnelles et aujourd’hui je travaille par exemple à faciliter une mise en conformité à une norme européenne, une mission qui fait écho à mon travail de recherche en master.
Par ailleurs, un certain nombre de qualités cultivées au sein de l’École doctorale sont particulièrement utiles dans les métiers du conseil comme la faculté à trouver des informations efficacement et à traiter une grande quantité de données, ou encore une bonne connaissance des organisations internationales.

Auriez-vous un conseil à donner à un-e  étudiant-e qui souhaite s'orienter vers le secteur d’activité dans lequel vous travaillez aujourd'hui ?

D’abord, je pense qu’il est utile de rappeler que les profils d’étudiants formés à la recherche sont appréciés dans le conseil et c’est encore plus vrai en cybersécurité où l’autonomie est valorisée. Le mémoire de master peut être mis en avant auprès des recruteurs et constitue une porte d’entrée pour les étudiants qui n’ont pas forcément une formation d’ingénieur ou de cours de spécialité en cybersécurité.
Un autre élément à garder à l’esprit est que le secteur de la cybersécurité est changeant et en évolution constante. Il est essentiel de se tenir au courant des grandes tendances, des défis futurs qui viendront à se poser afin de mieux les appréhender et d’y répondre pertinemment. Je pense que pour s’épanouir dans ce domaine et y trouver sa place, il faut cultiver une curiosité de tous les jours, chercher à se former aux innovations et ne pas hésiter à aller interroger les personnes investies dans les métiers de la cybersécurité pour qu’elles vous parlent de leurs expériences.

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[ Mars 2022 ]