Accueil>Aïda ALEM, Promotion 2020

30.01.2022

Aïda ALEM, Promotion 2020

align="center">Pouvez-vous nous retracer votre parcours universitaire ?

A l’issue d’un baccalauréat scientifique obtenu au sein du Lycée Descartes à Rabat (Maroc), j’ai intégré la licence de Lettres – Parcours renforcé en sciences politiques à l’Université de Poitiers, qui bénéficiait d’une convention  avec Sciences Po Paris. Mon rêve a toujours été d’intégrer Sciences Po ! Cette formation pluridisciplinaire m’a permis une préparation optimale au concours d’entrée en Master à Sciences Po, en plus de me permettre d’effectuer un échange universitaire passionnant à l’Université de São Paulo (Brésil), ainsi que plusieurs stages dans les domaines de la diplomatie et de l’humanitaire.
Après ma licence, passionnée de relations internationales, j’ai fait le choix d’intégrer le Master Affaires Internationales et Développement de l’Université Paris-Dauphine, et plus précisément la majeure Peace Studies, une formation spécialisée dans la gestion et la résolution de conflits et les actions de paix. Mes deux années de Master, durant lesquelles j’ai effectué une année de césure, ont été ponctuées par mon engagement associatif au sein de l’association Dauphine Model United Nations et plusieurs expériences professionnelles dans les milieux qui m’intéressaient, parmi lesquels les organisations onusiennes. Toujours dans le cadre de mon Master à Dauphine, j’ai eu la possibilité de suivre des cours de langue et de géopolitique au sein de l’École Normale Supérieure, et c'est là qu'est né mon intérêt très fort pour la recherche. C’est la raison pour laquelle j’ai fait le choix de produire un mémoire de fin de Master plutôt qu’effectuer un stage, alors que ma formation avait été jusque-là professionnalisante.
J’ai fait la découverte du double-diplôme proposé par Sciences Po et l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales (INALCO) (*), de recherche en sciences politiques, parcours politique comparée, spécialisé dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. Ce Master alliait spécialisation linguistique et culturelle avec des cours théoriques solides et diversifiés, dont certains m'ont permis de développer une expertise autour de cette aire géographique qui me passionne.

Que vous ont apporté vos années d’études à L’École de la recherche  ?

Mes années d’études à l’École de la recherche m’ont apporté, plus que tout, de la rigueur et de la discipline, qualités déterminantes dans le milieu professionnel. J’ai pu ainsi développer une faculté d’adaptation assez importante, en plus de connaissances théoriques solides comme, entre autres, le fonctionnement de l’administration publique. Après tout, ce n’est pas tous les jours que l'on enchaine sur un cours portant sur la sociologie de l’État en recomposition et un cours de minority incorporation and discrimination (par exemple).
Mais, plus important, mon passage par l’École doctorale m’a permis de m'ouvrir l'esprit, d’explorer des thèmes que je n’aurais jamais eu la possibilité d’aborder dans un autre cadre, d’être proactive, de franchir des obstacles – notamment professionnels – de prendre du recul, de me découvrir des passions pour des sujets en dehors de ma zone de confort, de me « challenger » intellectuellement, de développer des compétences humaines et professionnelles importantes pour ma vie de tous les jours… en bref, de me forger en tant que personne !

quelle fonction occupez-vous aujourd’hui ?

Aujourd’hui, je travaille au sein de l’Établissement Public Territorial Paris Terres d’Envol, en Seine-Saint-Denis. Je suis chargée de recherche de financements.
J’occupe un poste de contractuelle dans la fonction publique territoriale. Cela peut paraître étrange au vu de mon parcours académique, mais c’est pourtant mon passage par l’École de la recherche qui a confirmé mon attrait pour plusieurs domaines que mon poste couvre aujourd’hui, comme l’urbanisme, par exemple. Je souhaitais mettre en application ma compréhension théorique des politiques publiques à une échelle restreinte. Travailler au sein d’un territoire me permet de comprendre l’articulation entre différents niveaux d’action et observer directement la mise en œuvre de programmes « sur le terrain ».  

Quelles ont été les principales étapes de la construction de votre projet professionnel ?

Comme pour tout élève en Master 2, la perspective de la fin de l’année et son lot d’incertitudes m’effrayait. J’avais conscience que mon cheminement académique touchait à sa fin. Toutefois, je me posais de nombreuses questions, remettant en question à de nombreuses reprises mon projet professionnel – projet qui a connu de nombreuses évolutions au fil de mon parcours.
Durant ma licence, j’étais convaincue que je souhaitais devenir diplomate, me spécialiser dans les relations entre l’Amérique latine et l’Afrique du Nord. En plus de ma maîtrise de l’arabe, ma langue maternelle, j’ai appris l’espagnol et le portugais, j’ai voyagé en Amérique latine et dans la péninsule ibérique. J’ai lu, je me suis informée, j’ai effectué des stages… Et c'est pourtant en commencant mon Master de recherche, que j’ai compris que je ne me destinais pas forcément au domaine de la diplomatie.  
Le catalogue de cours qui m’était offert, mes stages variés et que mon terrain de recherche m’ont fait réaliser qu’il y avait bien plus d’opportunités à découvrir. J’ai alors décidé d’échanger avec des professionnel·le·s, travaillant dans des secteurs d’activité qui m’intéressaient, de les questionner sur leurs parcours, les fonctions qu'ils occupaient, de prendre leurs conseils et recommandations.
Multiplier les stages, discuter avec des professeurs, des alumni… en un mot, étoffer son CV et se créer un réseau… tous ces éléments sont décisifs dans la construction de son projet professionnel.

Auriez-vous un conseil à donner à un ÉLÈVE qui souhaite s'orienter vers le secteur d’activité dans lequel vous travaillez aujourd'hui ?

En partant de mon expérience, je dirais à une étudiante, un étudiant qui souhaite se tourner vers la fonction publique – qu’elle soit étatique ou territoriale – ou d'autres secteurs d’activité qui ne semble pas directement liés à la recherche, de ne pas hésiter et de tenter sa chance !
Nous avons le privilège, à Sciences Po, d’avoir accès à des formations d’excellence qui nous préparent à toutes sortes de défis professionnels. De fait, même avec peu de connaissances relatives aux collectivités territoriales, j’ai pu très rapidement m’adapter et comprendre les logiques spécifiques à mon poste.
Un conseil plus spécifique aux étudiants de l’École de la recherche serait de bien prendre le temps de choisir son sujet de mémoire en ayant en tête la perspective de l’insertion professionnelle lorsqu’on effectue son terrain de recherche. En effet, si une étudiante, un étudiant sent assez rapidement qu’elle ou il ne se destine pas à poursuivre dans la recherche après ses deux années de Master, il est important de faire de son sujet de mémoire une porte d’entrée vers le marché du travail.
Enfin, mon dernier conseil serait, plus que tout, de profiter de ses années d’étude. Sciences Po, c’est une richesse, c’est l’occasion de s’intéresser à tout, de (se) questionner, d’être curieux·se, d’être ouvert·e, de se lancer dans des débats passionnés, d’apprendre et de se former à la vie !  

(*) : Ce double diplôme n'est plus proposé à l'École de la recherche.

En savoir plus

=> Voir tous les portraits de diplômées et diplômés

[ Janvier 2022 ]